LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

LA TACHE IMMEDIATE

LA TACHE IMMEDIATE


le 28 septembre 1938
La Hiérarchie est profondément inquiète au sujet des événements mondiaux. Je suis chargé de vous demander instamment de poursuivre le travail de bonne volonté à tout prix et malgré tous les obstacles. Le noyau déjàformé doit être maintenu. Le Nouveau groupe des serviteurs du monde doit conserver son intégrité et son travail sans être ébranlé. Tout n'est pas encore perdu. La ferme persévérance de ceux qui connaissent le Plan de Dieu aidera l'humanité et soutiendra les efforts des Frères Aînés. Ce sont ceux qui aiment et ne haïssent point, et qui travaillent pour l'unité à la fois subjective et spirituelle.
C'est tout ce que je peux vous dire à l'heure actuelle, car la Hiérarchie elle même ne sait pas quelles sont les forces qui auront le dessus. Ses membres savent que le bien doit finalement triompher, mais ils ne savent pas ce que l'avenir immédiat réserve à l'humanité car les hommes déterminent eux-mêmes leur avenir. La loi de Cause à Effet peut rarement être évitée. Dans les cas où elle a été compensée, il a fallu l'intervention de forces plus grandes que celles qui sont actuellement disponibles sur la planète. Ces forces plus grandes peuvent intervenir si les aspirants arrivent à les atteindre. Cela sera-t-il possible ? Les forces de destruction, s'opposant aux forces du bien, ont accaparé les ressources financières du monde et ont détourné l'onde de vie du prana – qui se cristallise automatiquement en argent et en richesses financières – vers des fins entièrement matérialistes, séparatives et personnelles. Ces ressources sont donc difficilement disponibles pour répandre plus largement la bonne volonté ; ceci s'applique également à l'argent détenu par les aspirants ou par ceux qui sont de mentalité purement égoïste. Tant d'aspirants n'ont pas appris à donner en se sacrifiant. Si vous parvenez à atteindre une certaine abondance au point de vue financier et que vous puissiez l'infléchir vers les buts de la Grande Loge Blanche dont le Christ est le Maître, ce serait, à l'heure actuelle, l'une des choses les plus constructives que vous puissiez faire pour être utiles.
En ce temps d'effort et de tension, mes frères, je souhaite rappeler aux aspirants qu'il n'y a pas lieu de souffrir d'un sens de futilité ou de médiocrité.
Les groupes-semence qui fonctionneront dans l'âge nouveau sont, en ce moment, au stade obscur de la croissance et en voie de développement ; leur travail s'effectue dans le silence. Ce stade est néanmoins très important car la santé de ces semences et la mesure dans laquelle elles pourront jeter profondément de solides racines et s'élever lentement et régulièrement vers la lumière, détermineront leur aptitude à contribuer à l'ère nouvelle dans laquelle nous entrons. Je désire insister auprès de vous sur ce fait. Le nouvel âge arrive et nous sommes témoins des douleurs de l'enfantement de la nouvelle culture et de la nouvelle civilisation. Ceci est en cours actuellement. Ce qui est vieux et indésirable doit disparaître et, parmi ces choses indésirables, la haine et l'esprit de séparativité doivent disparaître les premiers.
Je vous ai dit auparavant que les accidents qui arrivent aux individus sont habituellement le résultat d'une explosion de force, et que ces explosions sont causées par la haine, les pensées mauvaises et les paroles de critique de ceux qui sont impliqués dans l'accident. La situation mondiale actuelle n'est pas causée par l'ambition d'une personne ou d'une race, ou par le matérialisme, l'agression et l'orgueil de telle nation particulière. A la base, elle n'est pas le résultat des mauvaises conditions économiques qui existent sur terre actuellement. Elle est causée entièrement par la haine partout présente dans le monde, haine des peuples et des races, haine des individus et de ceux qui détiennent le pouvoir ou l'influence, haine des idées et des croyances religieuses. Elle est causée fondamentalement par l'attitude séparative de tous les peuples et de toutes les races qui, aujourd'hui comme toujours, se haïssent entre eux et s'aiment eux-mêmes. Elle est causée par les gens de chaque pays qui ont cherché à faire porter le blâme des conditions actuelles à tout le monde, sauf à eux-mêmes, qui ont cherché avec diligence des boucs émissaires, afin de ne pas se sentir personnellement coupables de la part qu'ils ont prise dans les pensées mauvaises et les actions mauvaises.
Ce fait doit être saisi et regardé en face par tous les aspirants et les disciples, y compris les membres des groupes-semence. Ils ne sont pas à l'abri des erreurs les plus répandues et beaucoup d'entre eux ont cherché à distribuer le blâme pour les conditions mondiales et à critiquer ceux qui, à leur manière, s'efforcent de prendre en main cette situation. Une pensée claire, une appréciation claire des causes et un mouvement d'amour vers tous devraient caractériser tous les disciples à l'heure actuelle. Là où cette attitude n'existe pas, il y a toujours danger d'absorption dans le tourbillon de haine, de séparativité et d'éloignement de la personne (même s'il est temporaire) du centre d'amour. Cela signifie danger et mirage. Le fait même que tous les disciples sont si intensément individuels renforce leurs réactions, bonnes ou mauvaises.
Je serais presque confondu (si je ne connaissais et n'aimais autant la nature humaine) en face du peu de progrès faits par certains disciples dans le domaine de la pensée aimante. Il est temps maintenant, devant la difficulté et l'imperfection apparente, de commencer le travail de groupe prévu, s'il faut un jour l'entreprendre. Chaque groupe a été organisé pour remplir une tâche spécifique. Ce travail de groupe concerté n'a pas encore commencé. Il doit commencer.
Le premier groupe peut influencer télépathiquement les dirigeants, s'adresser à leur mental afin d'y imprimer la nécessité décrite par l'un des Grands Etres comme "le sauvetage aimant du monde". Les membres de ce groupe doivent être conduits à se rendre compte que leur politique doit être déterminée par le bien de tous. Le succès remporté par le groupe lorsqu'il aida indique son aptitude à être utile constructivement.
Le deuxième groupe peut, s'il le veut, travailler de manière constructive, en mettant fin à une partie du mirage mondial. Il lui est possible d'accomplir cette tâche car plusieurs des membres du groupe ont lutté victorieusement contre le mirage dans leur vie.
Le troisième groupe peut commencer, sous direction, le travail de guérison en groupe lorsque les membres auront réglé certaines difficultés internes.
Le quatrième groupe peut s'efforcer d'aider à la construction de l'antahkarana mondial en travaillant évidemment en formation de groupe. Ses membres y parviendront s'ils rejettent toute idée séparative et apprennent à travailler dans un esprit d'amour et en déplaçant consciemment le centre de leur personnalité.
Il y a mes frères, des faiblesses chez tous les membres des groupes. Il existe des erreurs et des tendances personnelles, et des fautes impliquant surtout les intérêts propres de l'homme et sa vie intérieure. Mais elles ne mettent pas sérieusement en péril le travail de groupe, car elles peuvent être surmontées et rendues entièrement inoffensives avec très peu d'effort.
L'impatience quant aux résultats déjà obtenus, le sentiment de supériorité suffisante, certaines défaillances physiques et certaines ambitions personnelles de nature superficielle se trouvent chez plusieurs membres de tous les groupes.
Dans chaque groupe, à l'heure actuelle, il y a un membre dont les difficultés sont très sérieuses, car elles sont vraiment préjudiciables à la vie du groupe, permettant (comme c'est le cas) l'entrée des forces qui entravent très nettement le flot de la vie spirituelle et empêchent le travail de groupe d'avancer vers la réalisation. Dans ces cas, que puis-je faire ?
Tout d'abord, je dois faire preuve d'une patience infinie et donner à chacun le temps de changer. C'est ce que j'ai fait, pendant des années parfois, mettant ainsi à rude épreuve la patience des membres du groupe non impliqués dans cette situation ou faiblesse particulière, et qui aspiraient à commencer le travail de groupe. Cette leçon de patience n'a pas été perdue et je rappelle aux membres du groupe que, s'ils espèrent jamais atteindre le statut hiérarchique, il leur faut apprendre l'amour et la patience qui peut attendre, ne pensant aucun
mal et n'engendrant que du bien.
Cette année, je vous ai fait comprendre clairement qu'une réorganisation sévère pourrait être nécessaire et que les groupes devraient être quelque peu réorganisés avant qu'un travail unifié de groupe ne puisse se faire au mieux.
Cette réorganisation me semble maintenant inévitable. Elle n'est pas définitive.
Elle ne touche pas à la relation durable et immuable qui a été établie et qui persistera éternellement entre vous. Rien de fondamental ne peux vous séparer.
L'objectif du travail de ces groupes-semence est de familiariser le public avec le Plan Hiérarchique, tel qu'il est mis en oeuvre aujourd'hui, en ce moment de crise. Ces derniers mots vous indiquent le thème qui est d'importance primordiale pour vous actuellement. En est-il ainsi ? Votre travail consiste partiellement à dissiper l'illusion, mais surtout à imprimer le Plan dans la conscience des dirigeants du monde entier. Il nous a semblé que cette crise est plus profondément ressentie par ceux qui sont attachés aux choses matérielles que par les aspirants, qui ont une faible vision des objectifs. Ceux qui ne sont pas orientés vers la Hiérarchie spirituelle ou vers le Sentier se consacrent pour une large part à des activités attachées au monde (activités que vous appelez bonnes ou mauvaises) ; mais ceci n'est pas vrai des aspirants. Ces derniers, au lieu de travailler activement à l'accomplissement des fins indiquées par le Plan (qui sont de nature spirituelle et dont les effets unifient, ne nourrissant ni la haine ni la séparativité, mais la compréhension et la fusion mondiale), passent leur temps en spéculation, en critiques des divers dirigeants mondiaux, en pressentiments fâcheux, ce qui n'aide pas le moins du monde et, en dernière analyse, est nettement nuisible. Ce mal est causé par une formepensée puissamment dirigée, construite par les hommes ayant une certaine aptitude au progrès spirituel.
La responsabilité de la pensée est encore mal comprise par ceux que l'on compte parmi les aspirants ; cependant leur activité consistant à former des pensées est soit nettement constructive, soit fortement destructive. J'hésite à développer ce thème à cause des réactions personnelles probables de ceux qui lisent ces mots. Je parle donc ici du monde en général et non spécifiquement des aspirants et des travailleurs consacrés.