MAITRE M

Les Enseignements du Maitre MORYA

Font Size

SCREEN

Cpanel

LA CLEF DE LA THEOSOPHIE

L'ABSTRAIT ET LE CONCRET

L'ABSTRAIT ET LE CONCRET

 

Question – Veuillez vous expliquer un peu plus clairement au sujet de cette différence.

Réponse – La Société est un vaste corps d'hommes et de femmes représentant les éléments les plus hétérogènes. La signification abstraite de Théosophie est Sagesse Divine, c'est-à-dire agrégation de la connaissance et de la sagesse qui forment la base de l'Univers, l'homogénéité du BIEN éternel ; tandis que le sens concret de Théosophie représente la somme totale de ce bien, tel que la nature l'accorde à l'homme sur cette terre : rien de plus. Quelques-uns des membres cherchent sérieusement à réaliser la Théosophie et à en faire le but de leur vie ; tandis que d'autres se contentent d'en savoir quelque chose, sans se préoccuper de la pratiquer ; et que d'autres enfin ne se sont joints à la Société que par curiosité, ou par un intérêt passager, ou bien encore parce que quelques-uns de leurs amis en font partie. Comment donc un système peut-il être jugé d'après l'idée que s'en font des personnes qui en assument le nom, sans avoir le droit de le porter ? La poésie ou sa Muse n'est-elle représentée que par les soi- disant poètes dont les inspirations font souffrir nos oreilles ? La Société ne peut être considérée comme la personnification de la Théosophie que [82] dans ses motifs abstraits ; mais elle ne pourra jamais prétendre à être appelée  le  véhicule  concret  de  la  Théosophie,  aussi  longtemps  que les imperfections et les faiblesses humaines seront représentées dans son sein ; car alors la Société ne ferait que répéter la grave erreur et les sacrilèges flagrants des Églises dites de Christ. Que l'on nous permette de nous servir d'une comparaison orientale : La Théosophie est l'Océan sans rivage de la vérité, de la sagesse, de l'amour éternel, qui reflète sa splendeur sur  la terre, tandis que la Société Théosophique n'est qu'une bulle visible sur cette réflexion. La Théosophie est la nature divine, visible et invisible ; et sa Société est la nature humaine qui cherche à s'élever jusqu'à son divin auteur. La Théosophie, enfin, est le soleil fixe et éternel, et sa Société la comète fugitive qui cherche à se fixer une orbite, afin de devenir planète, et qui tourne toujours dans l'attraction du soleil de vérité. C'est pour montrer aux hommes que la Théosophie existe, et pour les aider à s'élever vers elle par l'étude et l'assimilation de ses vérités éternelles, que la Société Théosophique a été organisée.

Question – Je croyais que vous aviez dit ne posséder aucune doctrine en particulier ?

Réponse – Et c'est parfaitement vrai. La Société ne défend et n'enseigne aucune sagesse qui lui appartienne. Elle est simplement le dépôt de toutes les vérités énoncées par les grands voyants, [83] les initiés et les prophètes des temps historiques et pré-historiques ; ou, du moins, tout ce qu'elle peut en rassembler. Elle n'est donc que la voie par laquelle une partie de la vérité, trouvée dans la réunion des déclarations des grands maîtres de l'humanité, est communiquée au monde.

Question – Mais cette vérité, ne peut-on pas la découvrir en dehors de la Société ? Chaque Eglise ne la possède-t-elle pas ?

Réponse – En aucune façon. L'existence indubitable des grands Initiés, vrais "Fils de Dieu", prouve que cette sagesse a souvent été trouvée par des individus isolés qui, toutefois, avaient toujours commencé leurs recherches sous la direction d'un Maître. Mais la plupart de leurs disciples, devenus Maîtres à leur tour, ont restreint le catholicisme de ces enseignements aux confins étroits de leurs propres dogmes sectaires ; et il en résulta que les commandements d'un seul maître préféré furent choisis et suivis, à l'exclusion des autres... quand, toutefois, on les a suivis, comme dans le cas du "Sermon sur la Montagne". Chaque religion n'est donc qu'un fragment de la vérité divine, placé de façon à refléter un vaste panorama de l'imagination humaine qui s'est flattée de pouvoir représenter et remplacer cette vérité.

Question – Mais vous dites que la Théosophie n'est pas une religion ?

Réponse – La Théosophie n'est assurément pas une religion, puisque c'est l'essence même de toutes [84] les religions et de la vérité absolue, dont une goutte seulement se trouve dans chaque croyance. Pour nous servir d'une autre métaphore, la Théosophie, sur cette terre, est comme le rayon blanc du spectre solaire, et chaque religion n'est qu'une des sept couleurs du prisme. Chaque rayon coloré, ignorant tous les autres et les déclarant faux, prétend, non seulement, être le premier de tous, mais le rayon blanc lui-même, et va jusqu'à frapper d'anathème, comme autant d'hérésies, ses propres teintes différentes allant de la lumière à l'ombre. Pourtant, au fur et à mesure que le soleil de vérité s'élèvera de plus en plus au-dessus de l'horizon de la perception humaine, et que chaque rayon coloré pâlira graduellement jusqu'à être entièrement absorbé à son tour, l'humanité cessera d'être courbée sous la malédiction de ces polarisations artificielles et se trouvera enfin baignée dans la pure lumière solaire, sans nuance, de l'éternelle vérité. Et cela sera la Théosophie.

Question – Alors, selon vous, toutes les grandes religions ont pour origine commune la Théosophie ; et ce n'est que lorsque le monde en aura acquis la conviction qu'il pourra enfin être délivré des illusions et des erreurs dont la misère pèse sur lui.

Réponse – C'est cela même. Et nous ajoutons que notre Société Théosophique est l'humble semence, qui, arrosée et conservée en vie, s'il se [85] peut, produira finalement l'Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal, greffé sur l'Arbre de la Vie Eternelle. Les hommes n'ont d'espoir de parvenir à la Vérité que par l'étude comparée des diverses  grandes religions et philosophies, poursuivie avec l'impartialité d'un esprit sans préjugés ; et c'est avant tout, la découverte et l'observation de ces points de ressemblance qui nous conduiront à un tel résultat. Car, du moment que, soit par suite de nos propres études, soit avec l'aide d'un de ceux qui en possèdent la connaissance, nous saisissons la signification intime de ces analogies, nous trouvons aussi, presque toujours, qu'elle renferme quelque grande vérité de la Nature.

 Question – On nous a parlé d'un Age d'Or qui n'est plus ; Mais ce que vous décrivez là serait vraiment un Age d'Or à venir : – quand faut-il l'attendre ?

Réponse – Pas avant que la Majorité du genre humain n'en ait ressenti la nécessité. D'après une Maxime de l'ouvrage Persan "Javidan Khirad", "il y a deux sortes de Vérités ; l'une, manifeste et évidente ; l'autre, réclamant sans cesse de nouvelles preuves et de nouvelles démonstrations". Et ce n'est que lorsque cette dernière sorte de vérité sera devenue aussi universellement évidente qu'elle est en ce moment indistincte, et, par cela même, exposée aux fausses interprétations des sophistes et des casuistes, ce n'est que lorsque [86] ces deux vérités seront retournées à leur unité première que tout le monde finira par avoir une même manière de voir.

Question – Ceux, pourtant, qui ont réalisé la nécessité de semblables vérités ne se sont-ils pas décidés à adopter une croyance définie ? Vous me dites que, puisque la Société n'a pas de doctrines spéciales,  chaque membre peut croire ce qu'il veut et accepter ce qui lui plaît. Mais cela ferait supposer que la Société Théosophique vise à renouveler la confusion de langages et de foi de l'antique tour de Babel. N'avez-vous aucune croyance en commun ?

Réponse – Lorsque nous disons que la Société n'a aucune doctrine particulière, cela signifie qu'aucune croyance spéciale n'est obligatoire ; mais cela ne s'applique, naturellement, qu'à la généralité des membres. Vous savez que la Société est divisée en cercles intérieur et extérieur. Les membres du cercle intérieur, ont, en effet, une philosophie, ou, si vous le préférez, un système religieux particulier.

Question – Et peut-on savoir en quoi cela consiste ?

Réponse – Ce n'est pas un secret : le "Théosophis", et le "Bouddhisme Esotérique" en ont donné une esquisse, il y a quelques années, et l'on peut en trouver un exposé plus étendu dans la "Doctrine Secrète". Ce système a pour base la plus ancienne philosophie du monde, appelée [87] "Religion de la Sagesse", ou Doctrine Archaïque. Si vous le désirez, vous pouvez nous poser des questions, et nous y répondrons par des explications.

 

———

Vous êtes ici : Accueil LA CLEF DE LA THEOSOPHIE L'ABSTRAIT ET LE CONCRET