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Les Enseignements du Maitre MORYA

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LA CLEF DE LA THEOSOPHIE

TERMES DÉFINIS EMPLOYÉS POUR EXPRIMER DES CHOSES DÉFINIES

TERMES DÉFINIS EMPLOYÉS POUR EXPRIMER DES CHOSES DÉFINIES

 

Question – Ne croyez-vous pas que la confusion d'idées, qui envahit nos esprits au sujet des fonctions [240] respectives des "Principes" de l'homme ; provient de ce qu'il n'existe pas de termes fixes et définis pour désigner chacun de ces "Principes"

Réponse – J'y ai pensé aussi ; l'origine de toute cette confusion se trouve dans le fait que nous avons, au début, employé, dans nos expositions des "Principes" et dans nos discussions à cet égard, les noms Sanscrits, au lieu d'adopter immédiatement leurs équivalents en anglais, à l'usage des Théosophes ; mais il faudra tâcher d'y porter remède, maintenant.

Question – Et vous ferez bien, si par là vous pouvez éviter une plus grande confusion. Il me semble qu'il n'y a pas deux auteurs Théosophes qui, jusqu'à présent, aient réussi à donner le même nom au même "Principe".

Réponse – Pourtant la confusion est plus apparente que réelle. J'ai entendu quelques-uns de nos Théosophes critiquer des articles traitant de ces "Principes" et exprimer leur surprise, à ce sujet ; mais, après examen, on ne pouvait y découvrir d'autre erreur que celle d'avoir employé le mot "âme" pour désigner l'ensemble des trois principes, sans en spécifier les distinctions. Nous devons au premier, et certainement au plus clair, de nos auteurs Théosophes, quelques passages très compréhensibles, admirablement écrits, au sujet du "Soi-Supérieur" 48. Sa véritable pensée [241] a aussi été mal comprise par quelques personnes parce qu'il a employé le mot "âme" dans un sens général.

Voici, néanmoins, quelques citations qui vous prouveront à quel point il sait rendre clair et distinct ce qu'il écrit à ce sujet :

"... Une fois lancée comme individualité humaine 49 sur le torrent de l'évolution, l'âme humaine traverse des périodes alternatives d'existence physique et d'existence relativement spirituelle ; guidée par ses affinités Karmiques, elle passe d'un plan, ou d'une strate, ou d'une condition de la nature, à un autre ; vivant, durant ses incarnations, de la vie que son Karma lui a préparée, modifiant son progrès dans les limites des circonstances et se créant un nouveau Karma, suivant l'usage ou l'abus des occasions qui lui sont offertes, elle retourne, en traversant la région intermédiaire de Kama-Loka, à l'existence spirituelle (Dévakhan), après chaque vie physique, afin de se rafraîchir par un temps de repos et afin d'absorber graduellement, dans son essence, pour son progrès cosmique, la somme d'expériences qu'elle a recueillies "sur la terre", pendant l'existence physique. "

48 Voyez Transactions de la "London Lodge" de la SociétéThéosophique, N. f. Oct. 1885.

49 L' "Ego Réincarnant", ou "âme humaine", comme il l'appelle ; Le Corps Causal des Indous.

50 La durée de ce "transfert" dépend, toutefois, du degré de Spiritualité atteint par l'ex-personnalité de l'Ego désincarné. Ce transfert, bien que graduel, S'effectue très rapidement pour ceux dont la vie a été très spirituelle et dure plus longtemps que pour ceux qui ont une disposition matérialiste.

 

"Ce point de vue aura sans doute suggéré plusieurs déductions qui en résultent naturellement pour celui qui réfléchit au sujet que nous traitons, [242]

"Par exemple, le transfert de la conscience de Kama- Loka au degré Dévakhanique de cette progression devrait nécessairement avoir lieu d'une façon graduelle 50 ; les diversités de conditions spirituelles ne pourraient être séparées entre elles par une ligne définie, et même les plans physique et spirituel, ainsi que le prouvent, du reste, les facultés psychiques des personnes vivantes, ne seraient pas si complètement fermées l'un à l'autre que les théories matérialistes le feraient supposer ; tous les états de la nature existeraient autour de nous simultanément et s'adresseraient à diverses facultés de perception ; et ainsi de suite... II va sans dire que les personnes qui possèdent des facultés psychiques restent, durant leur existence physique, en relation avec les plans de conscience superphysique ; et, bien que la majorité des hommes ne soit pas douée de ces facultés, nous sommes   tous   capables de nous trouver dans des conditions de conscience placées tout à fait en dehors de nos cinq sens physiques – témoin, les phénomènes du sommeil et tout spécialement ceux du somnambulisme et du Mesmérisme. Nous – c'est-à-dire les âmes qui sont en nous – ne sommes pas lancés sans gouvernail [243] sur l'Océan de la matière. Nous conservons évidemment quelques droits au rivage loin duquel nous flottons, pour un temps, et pour lequel quelque sentiment  d'intérêt survit en nous. Il ne suffit donc pas de décrire le processus de l'incarnation, comme une existence alternative dans les plans physique et spirituel, et  de nous représenter ainsi l'âme comme une entité complète, passant entièrement d'un état d'existence à l'autre.  Il serait plus juste de dire que l'incarnation a lieu sur ce plan physique de la nature, par l'effet d'une émanation de l'âme. Il semblerait que la région spirituelle serait toujours la véritable demeure de l'âme, qui ne  la quitterait jamais entièrement, et l'on pourrait raisonnablement, peut-être, désigner comme le Soi SUPÉRIEUR Cette partie immatérialisable de l'Ame, qui habite en permanence le plan Spirituel".

Ce "Soi Supérieur" est ATMAN, et, comme le dit M. Sinnett, il est "immatérialisable" ; de plus, il ne peut jamais devenir "objectif", dans aucune circonstance, même pour la plus haute perception spirituelle. Car Atman, le "Soi Supérieur", est véritablement Brahma, l'ABSOLU, dont il ne se distingue point. Durant les heures de Samadhi, la conscience spirituelle supérieure de l'Initié est entièrement absorbée dans cette essence Unique, qui est Atman, et ne perçoit, par conséquent, plus rien d'objectif, puisqu'elle est Une avec le Tout. [244]

Quelques-uns de nos Théosophes ont pris l'habitude d'employer, comme termes synonymes, le mots de "Soi" et d' "Ego", et de désigner sous celui de "Soi", l'individualité supérieur de l'homme, ou même simplement le "Soi" Ego personnel ; tandis que le terme "Soi" ne doit rigoureusement s'appliquer qu'au Soi Unique et Universel. Voilà ce qui a produit la confusion.

Nous pouvons, lorsque nous parlons de Manas, le "corps causal", illuminé  par  Buddhi,  l'appeler  l' "EGO  SUPÉRIEUR",  jamais  le   "Soi Supérieur". Car même Buddhi, l' "âme Spirituelle", n'est pas le Soi, mais seulement le véhicule du Soi. Et il ne faut jamais parler ou écrire au sujet d'un autre Soi, comme le Soi "Individuel" ou le Soi "personnel", sans le désigner par ses qualités et ses traits distinctifs. Ainsi, dans l'excellent article sur le "Soi supérieur", que nous venons de mentionner, ce terme est employé pour indiquer le sixième principe ou Buddhi (conjointement avec Manas, car il va sans dire que, en dehors de cette union, l'âme ne posséderait aucun principe ou élément pensant) ; et tout naturellement il en est résulté des malentendus.

Ce qui est dit au sujet "de l'enfant qui n'a point de sixième principe, c'est-à-dire ne devient pas un être moralement responsable et capable de se créer un Karma, avant d'avoir atteint l'âge de sept ans", prouve clairement ce que l'on entend ici par le SOI SUPÉRIEUR. L'auteur de talent, auquel [245] nous devons cet article, a donc parfaitement le droit d'ajouter que lorsque le "Soi Supérieur" a pénétré dans l'être humain, dont son essence sature la personnalité – dans quelques rares organisations seulement – "les personnes douées de facultés psychiques pourront", grâce à cette conscience, "obtenir de temps en temps la perception du Soi Supérieur, au moyen de leurs sens les plus subtils". Mais les personnes qui ne se servent du terme "Soi Supérieur" que pour désigner le Principe Universel et Divin, ont aussi "le droit" de ne pas le comprendre. Car, lorsque, sans être avertis à l'avance de cette transposition de termes métaphysiques 51, nous lisons que "tout en se manifestant entièrement sur le plan physique... le Soi Supérieur reste, néanmoins, un Ego Spirituel et conscient sur le plan Spirituel de la nature", nous pourrons voir "Atma" dans le "Soi Supérieur" dont il est parlé ici, et, dans l' "ego Spirituel", Manas ou plutôt Buddhi- Manas, ce qui fait que toute cette phrase nous semblera manquer d'exactitude.

Je proposerai donc, afin d'éviter, désormais, toute confusion de ce genre, de traduire littéralement en Anglais les termes occultes orientaux et [246] d'adopter leurs équivalents définitivement à l'avenir.

 51 "Transposition de termes Métaphysiques" s'applique uniquement à la traduction des expressions orientales ; ces termes n'ont jamais existé en Anglais, jusqu'à présent, et chaque Théosophe a dû inventer lui-même les mots destinés à rendre sa pensée. Voilà pourquoi il est plus que temps d'adopter une nomenclature définitive.

 

 

Le Soi Supérieur est

ATMA, le rayon inséparable du SOI UNIQUE et Universel. C'est plutôt Dieu au-dessus de nous que Dieu en nous ; heureux l'homme qui réussit en saturer son Ego intérieur !

L'Ego Spirituel et Divin est

L'âme Spirituelle ou Buddhi dans son étroite réunion avec Manas, le principe de l'intelligence, sans lequel ce n'est point du tout un EGO, mais  simplement le Véhicule est Atmique.

L'Ego Supérieur ou Intérieur est

Manas, appelé le cinquième "Principe", indépendamment de Buddhi. Le Principe de l'Intelligence ne devient l'Ego Spirituel que lorsqu'il est complètement uni. à Buddhi : il n'y a point de Matérialiste qui ait en lui un Ego de cette nature, aussi grandes que puissent être ses capacités intellectuelles. C'est l'Individualité permanente, ou l'  "Ego Réincarnant"

L'Ego Inférieur ou Personnel est

L'homme physique uni avec son soi inférieur, c'est-à- dire les passions, les instincts et les désirs animaux. C'est ce que l'on appelle la "fausse personnalité", composée du Manas Inférieur, qui, conjointement est avec Kama-rupa, agit au moyen du corps physique et de son fantôme, le "Double". [247]

 

 Le "Principe" qui reste, "Prana", la "Vie", pris dans sa véritable acception, est la force ou l'Énergie qui rayonne d'Atma, la Vie Universelle et le SOI UNIQUE, c'est-à-dire SON aspect inférieur, ou plutôt physique, dans ses effets, parce que c'est l'aspect qui se manifeste.

Prâna, la Vie, pénètre à travers l'être entier de l'Univers objectif, et n'est appelée un "principe" que parce qu'elle constitue un facteur indispensable et le Deus ex machina de l'homme vivant.

Question – Je crois que cette division vaut mieux que la première, parce que les combinaisons en sont plus simples, l'autre est beaucoup trop métaphysique. 

Réponse – Le sujet deviendrait, en effet, plus facile à saisir, si le public et les Théosophes se décidaient à accepter cette division.

 

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