MAITRE M

Les Enseignements du Maitre MORYA

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LA DOCTRINE SECRETE VOL 4

E — Sept, dans l'Astronomie, la Science et la Magie

E

Sept, dans l'Astronomie, la Science et la Magie

 

Le nombre sept se rattache encore étroitement à la signification Occulte des Pléiades, ces sept filles d'Atlas, dont "six sont [IV 218] présentes et la septième cachée". Aux Indes, on les rattache à leur nourrisson, le Dieu de la Guerre, Kârttikéya. Ce furent les Pléiades (en Sanscrit, Krittikâs), qui donnèrent ce nom au Dieu ; Kârttikéya étant astronomiquement la planète Mars. En tant que Dieu, il est le fils de Roudra, né sans l'intervention d'une femme. C'est un Koumâra, un "adolescent vierge", généré dans le feu de la Semence de Shiva – le Saint- Esprit – et, par suite, appelé Agnibhoû. Feu le docteur Kenealy croyait que Kârttikéya était, aux Indes, le symbole secret du Cycle du Naros, qu'il ne faut pas confondre avec le Saros, période de 223 lunaisons, ou 6.585 jours servant à prédire les éclipses, composé de 600, de 666 et de 777 ans, suivant que l'on compte en années solaires ou lunaires, divines  ou mortelles et que les six sœurs visibles, ou les sept réelles, les Pléiades, étaient nécessaires pour compléter ce symbole, le plus secret et le plus mystérieux de tous les symboles astronomiques et religieux. En conséquence, lorsqu'il était destiné à commémorer un événement donné, Kârttikéya était jadis représenté comme un Koumâra, un Ascète, ayant six têtes – une pour chaque siècle du Naros. Lorsque l'on avait besoin du symbolisme pour un autre événement, alors Kârttikéya, en conjonction avec les sept sœurs sidérales, est vu accompagné de Kaumâra, ou Sénâ, son aspect femelle. Il est alors monté sur un paon, l'oiseau de la Sagesse et du Savoir Occulte et le Phénix Hindou, dont le rapport Grec avec les 600 ans du Naros est bien connu. Il y a sur son front une étoile à six branches (double triangle), une Svastika, une couronne à six et parfois à  sept pointes ; la queue du paon représente les cieux sidéraux et les douze signes du Zodiaque sont cachés sur son corps ; c'est pourquoi il est aussi appelé Dvâdasha-Kara, celui "aux douze mains" et Dvâdashâksha, celui "aux douze yeux". C'est cependant en sa qualité de Shaktidhara, de "porte- lance" et de vainqueur de Târaka, Târaka-jit, qu'il est représenté comme le plus fameux.

Comme les années du Naros sont comptées, aux Indes, de deux façons, soit à raison de cent "années des dieux" (années divines), soit à raison de cent "années mortelles", nous pouvons nous rendre compte de l'énorme difficulté que le non-initié a à surmonter pour arriver à comprendre  correctement  ce  cycle,  qui  joue un rôle important dans l'Apocalypse de saint Jean. C'est le véritable cycle apocalyptique, parce qu'il a des durées différentes et se rapporte à divers événements préhistoriques et dans aucune des spéculations auxquelles il a donné lieu, nous n'avons trouvé autre chose  que  de  rares  vérités  approximatives. [IV 219]

On a prétendu, pour repousser la durée que les Babyloniens assignaient à leurs époques divines, que Suidas représentait les Anciens comme comptant les jours pour des années dans leurs computations chronologiques. C'est sur l'autorité de Suidas que s'appuie le docteur Sepp dans son ingénieux plagiat – dont nous avons déjà parlé – du nombre 432 des Hindous. Ils donnent ce nombre en milliers et en millions d'années, durée de leurs Yougas, mais Sepp les rapetisse et les ramène à 4.320 années lunaires 471 "avant la naissance du Christ", comme c'était "ordonné d'avance" dans les cieux sidéraux, outre les cieux invisibles, et prouvé "par l'apparition de l'Etoile de Bethléem". Mais Suidas n'avait que ses propres spéculations comme garant de cette assertion et ce n'était pas un Initié. Comme preuve, il cite Vulcain et le représente comme ayant régné 4.477 ans, ou 4.477 jours, suivant lui, ou bien, en traduisant en années, 12 ans, 3 mois et 7 jours ; toutefois, son original porte 5 jours, de sorte qu'il commet une erreur même, dans un calcul aussi facile 472. Il est vrai que d'autres auteurs anciens se sont rendus coupables de spéculations fallacieuses de ce genre : Gallisthène, par exemple, qui n'assigne que 1.903 ans aux observations   astronomiques des Chaldéens, tandis qu'Epigène admet 720.000 ans 473. Toutes ces hypothèses d'auteurs profanes sont le résultat d'un malentendu. La chronologie des peuples Occidentaux, anciens Grecs et Romains, fut empruntée aux Indes. Or, il est dit, dans l'édition  en Tamoul du Bavagadam, que 15 jours solaires constituent un Paccham ; que deux Pacchams, ou 30 jours, font un mois des mortels, qui n'est qu'un jour des Pitara Dévatâ ou Pitris. Ensuite 2 de ces mois constituent un Roûdoû, 3 Roûdoûs font un Ayanam et 2 Ayanams une année des mortels, qui n'est, qu'un jour des Dieux. C'est en se basant sur une interprétation erronée de ces enseignements, que tous les prêtres initiés avaient transformé les jours en années !

 471 Vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ, introduction ; cité par de Mirville Pneumatologie, I-V, 50.

472 Voyez Suidas, sub. voc. ``Ηλιος.

473 Pline, Hist. Nat VII, 56.

 

Cette erreur des anciens auteurs Grecs et Latins eut de nombreuses conséquences en Europe. A la fin du siècle dernier et au commencement du siècle actuel, Bailly, Dupuis et d'autres, se basant sur les comptes rendus, mutilés intentionnellement, de la chronologie des Hindous, rapportés des Indes par certains missionnaires peu scrupuleux et trop zélés, édifièrent toute une théorie fantastique, sur ce sujet. Parce que les Hindous avaient [IV 220] transformé en une mesure de temps la demi-révolution de la Lune et parce qu'il est fait mention dans la littérature hindoue d'un mois composé de quinze jours seulement et dont parle Quinte Curce 474, on considère comme un fait établi que leur année n'était qu'une demi-année, quand ce n'était pas un jour ! Les Chinois aussi divisaient leur Zodiaque en vingt-quatre parties, et, par suite, leur année en vingt-quatre quinzaines, mais ce genre de computation ne les empêchait pas et ne les empêche toujours pas d'avoir une année astronomique exactement semblable à la nôtre. Ils ont aussi une période de 60 jours, jusqu'à présent, dans certaines provinces – le Roûdoû des Indes Méridionales. En  outre  Diodore  de Sicile 475 dénomme "trente jours une année égyptienne", ou la période durant laquelle la Lune accomplit une révolution complète. Pline et Plutarque 476 en parlent tous deux, mais il est raisonnable de supposer que les Egyptiens, qui connaissaient l'astronomie aussi bien que toute autre nation, aient attribué une durée de 30 jours au mois lunaire, lorsque cette durée n'est que de 28 jours et une fraction ? Cette période lunaire avait sûrement un sens Occulte, de même que l'Ayanam et le Roûdoû des Hindous. L'année d'une durée de 2 mois, ainsi que la période de 60 jours étaient dans l'antiquité, des mesures de temps universelles, comme le prouve Bailly lui-même dans son Traité de l'Astronomie Indienne et Orientale. Les Chinois, suivant leurs propres livres, divisaient leur année en deux parties, d'un équinoxe à l'autre 477 ; les Arabes divisaient anciennement l'année en six saisons, ayant chacune une durée de deux mois ; dans le traité chinois d'astronomie qui a pour titre Kioo-tché, il est dit que deux lunes constituent une mesure de temps et que six mesurent une année et, jusqu'à présent, les aborigènes du Kamchatka ont leurs années de six mois, comme à l'époque où ils reçurent la visite de l'abbé Chappe 478. Mais tout cela constitue-t-il une raison pour prétendre que lorsque les Pourânas Hindoues parlent d'une année solaire, elles entendent par là un jour solaire !

C'est la connaissance des lois naturelles qui font du nombre sept, le nombre naturel racine, pour ainsi dire, du monde manifesté, ou, tout au moins, de notre cycle vital terrestre actuel, et c'est aussi une merveilleuse compréhension de l'action de ces [IV 221] lois, qui dévoilèrent aux Anciens tant de mystères de la Nature. Ce sont encore ces lois, ainsi que leurs processus sur les plans sidéral, terrestre et moral, qui permirent aux antiques Astronomes de calculer correctement la durée des cycles et leurs effets respectifs sur la marche des événements ; de noter d'avance – de prédire suivant l'expression consacrée – l'influence qu'ils exerceraient sur la carrière et le développement des races humaines. Le Soleil, la Lune et les Planètes, ces infaillibles mesureurs du temps, dont la puissance et la périodicité étaient parfaitement connues, devinrent ainsi respectivement le grand souverain et les grands souverains de notre petit système dans tous ses sept domaines, ou "sphères d'actions" 479.

474 "Menses in quinos dies descripserunt dies" (LVIII, 9).

475 Lib. I, c. 26.

476 Hist. Nat., VII, 48 et Vie de Numa, § 16.

477 Mém. Acad. Inst., XVI, C. 48 ; III, 183.

478 Voyage en Sibérie, III, 19.

479 Les sphères d'action des Forces combinées de l'Evolution et de Karma, sont (1) la Super- spirituelle ou Nouménale ; (2) la Spirituelle ; (3) la Psychique ; (4) l'Astro-éthérée ; (5) la Sub- Astrale, (6) la Vitale et (7) la purement Physique.

480 Adibhoutam ; voyez l'Atharva Véda, X, 105.

 

Le fait est si évident, si remarquable, que bon nombre de Savants modernes, tant Matérialistes que Mystiques, ont eu eux-mêmes leur attention appelée sur cette loi. Les Physiciens et les Théologiens, les Mathématiciens et les Psychologues ont à maintes reprises appelé l'attention du monde sur la périodicité dont la "Nature" fait preuve. Les Commentaires expliquent ces nombres dans les termes suivants ;

Le Cercle n'est pas l' "Unique", mais le "Tout".

Dans le (Ciel) supérieur, le Rajah 480 impénétrable, il (le Cercle) devient Unique, parce (qu'il est) l'indivisible et qu'il ne peut renfermer aucun Deux.

Dans le second (des trois Râjamsi, ou des trois "Mondes l'Unique devient Deux (mâle et femelle), puis Trois (avec le Fils ou Logos) et enfin le Quatre Sacré (le Tétraktys ou Tétragrammaton).

Dans le troisième (le Monde inférieur ou notre Terre), le nombre devient Quatre, puis Trois, puis Deux. Prenez les deux premiers et vous aurez Sept, le nombre sacré de la vie ; mélangez (ce dernier) avec le Rajah moyen et vous aurez Neuf, le nombre sacré de l'Etre et du Devenir 481. [IV 222]

Lorsque les Orientalistes Occidentaux auront bien compris le véritable sens des divisions du Monde du Rig-Véda – la double, la triple, la sextuple et la septuple division et particulièrement la division en Neuf – le mystère des divisions cycliques appliquées au Ciel et à la Terre, aux Dieux et aux Hommes, deviendra, pour eux, plus clair qu'il ne l'est maintenant. Car :

Il existe une harmonie des nombres  dans  toute  la nature ; dans la force de la pesanteur, dans les mouvements planétaires, dans les lois de la chaleur,  de la lumière, de l'électricité et de l'affinité chimique, dans les formes des animaux et des plantes, dans les perceptions du mental. La science moderne naturelle et physique tend, en vérité, à découvrir une formule générale qui exprimerait toutes les lois fondamentales au moyen d'un seul rapport numérique simple. Nous conseillerions de se reporter à la Philosophy of the Inductive Sciences du professeur Whewell et aux recherches de M. Hay au sujet des lois qui régissent la coloration harmonieuse et la forme. On y constatera que le nombre sept se fait remarquer dans les lois qui régissent les perceptions harmonieuses des formes, des couleurs et des sons et probablement du goût aussi, si

 

 

 

 

 

 

 

 

nous pouvions analyser nos sensations de cet ordre avec une précision mathématique 482.

481 Dans l'Hindouisme, tel que le comprennent les Orientalistes d'après l'Atharva Véda, les trois Rajamsi se rapportent aux trois "enjambées" de Vishnou ; son premier pas étant effectué dans le monde le plus haut (A. V., VII, 99, I ; cf. I. 155, 5). C'est le Divo Rajah, ou le "firmament", à ce qu'ils croient. Mais il est encore autre chose en Occultisme. La phrase pâreshou gouyeshou vrateshou (cf. I, 155, 3 et IX, 75, 2, ou encore, X, 114), de l'Atharva Véda reste encore à expliquer.

482 Medical Review, juillet 1844.

483 H. Grattan Guinness, F. R. 0. S., dans son Approaching End of the Age, P. 258.

484 Lancet, 1842, 1843.

485 Ayant cité un certain nombre d'exemples empruntés à l'histoire naturelle, le docteur ajoute : "Les faits que j'ai brièvement examinés sont des faits généraux qui ne peuvent se produire journellement parmi tant d'animaux de toutes sortes, depuis la larve ou l'œuf d'un minuscule insecte jusqu'à l'homme, à des époques déterminées, en vertu d'un simple hasard ou d'une simple coïncidence... En résumé, je crois qu'il est possible d'arriver à une conclusion moins générale que la suivante, à savoir que chez les animaux, les changements se produisent tous les trois jours et demi, tous les sept, quatorze, vingt et un et vingt-huit jours, ou après un certain nombre de semaines" – ou de cycles septénaires. Le même docteur Laycock ajoute encore que : "Quel que soit le type d'une fièvre, il se produira un paroxysme le septième jour... le quatorzième sera remarquable comme jour de modification... (il se produira, soit la guérison, soit la mort). Si le quatrième (paroxysme) est grave et que le cinquième le soit moins, la maladie prendra fin au septième paroxysme et... l'amélioration... se manifestera le quatorzième jour... vers trois ou quatre heures du matin, au moment où le système est le plus faible". (Approaching End of the Age, par Grattan Guinness, pp. 258 à 269, où ceci est cité).

 

D'autant plus que beaucoup de médecins ont été stupéfaits par le retour périodique, et septénaire des cycles de naissance et de déclin de diverses maladies et que les Naturalistes ont été eux-mêmes incapables d'expliquer cette loi.

La naissance, la croissance, la maturité, les fonctions vitales, les changements salutaires, les maladies, le dépérissement et la mort des insectes, des reptiles, des poissons, des oiseaux, des mammifères et même de l'homme, sont plus ou moins régis par une loi d'achèvement en un certain nombre de semaines (ou sept jours) 483.

Le docteur Laycock, dans un article au sujet de la "Périodicité des Phénomènes Vitaux" 484, signale un "remarquable exemple et une confirmation de la loi, chez les insectes" 485. [IV 223]

 Ceci est de la pure "prédiction" au moyen de calculs cycliques et se rattache à l'Astrolâtrie et à l'Astrologie des Chaldéens. Ainsi, la Science Matérialiste – dans sa médecine, la plus matérialiste de toutes – applique nos lois occultes aux maladies, s'en sert pour étudier l'histoire naturelle, reconnaît leur présence comme un fait dans la Nature et ne s'en croit pas moins obligée de faire fi de ce même savoir archaïque lorsque ce sont les Occultistes qui s'en prévalent. En effet, si le mystérieux Cycle Septénaire est une loi de la Nature, et c'en est une comme cela a été établi ; si on le voit régir l'évolution et l'involution (ou la mort) dans les royaumes de l'Entomologie, de l'Ichtyologie et de l'Ornithologie, ainsi que le règne des mammifères et de l'homme – pourquoi ne serait-il pas présent et actif dans le Cosmos en général, dans ses divisions naturelles (bien qu'occultes) du temps, des races et du développement mental ? En outre, pourquoi les plus anciens Adeptes n'auraient-ils pas étudié et pleinement compris ces lois cycliques, sous leurs trois aspects ? En fait, le docteur Stratton expose, comme un fait physiologique et pathologique, que "dans l'état de santé, le pouls humain est plus fréquent le matin que le soir, pendant six jours sur sept et que pendant le septième jour il est plus lent." (Edimburg Medical and Surgical Journal, janv. 1843 ; ibid., loc. cit.). Pourquoi donc un Occultiste ne nous exposerait-il pas, qu'il en est de même pour la vie cosmique et terrestre, dans le pouls des Planètes et des Races ? Le docteur Laycock divise la vie en trois grandes périodes septénaires ; la première et la dernière d'une durée de 21 ans et la période centrale, ou printemps de la vie, durant 28 ans, ou quatre fois sept. Il subdivise la première en sept phases distinctes et les deux autres en trois périodes moindres et il dit que : "L'unité fondamentale des grandes périodes est une semaine de sept jours dont chaque jour est de douze heures et que des multiples simples et composés, de cette unité, déterminent la longueur de ces périodes de la même façon que les multiples de l'unité de douze heures déterminent les périodes moindres. Cette loi relie entre eux tous les phénomènes Vitaux périodiques et rattache les périodes observées chez les animaux annelés les plus inférieurs à celles de l'homme lui-même, le premier de tous les vertébrés" (Ibid., p. 267). Si la Science en arrive à cela, pourquoi mépriserait-elle le renseignement Occulte disant que – pour employer les termes du docteur Laycock – une semaine de la Quinzaine Manvantarique (Lunaire), de quatorze Jours (ou sept Manous), cette Quinzaine de douze heures par Jour qui représente sept Périodes ou sept Races est aujourd'hui passée ? Ce langage de la Science s'adapte admirablement à notre Doctrine. L'Humanité a vécu une semaine de sept jours, chaque jour ayant douze heures, puisque trois Races et demie ont disparu à jamais, que la Quatrième est submergée et que nous sommes maintenant dans la Cinquième Race.

486 Op. cit., p. 269.

 

Il existe assurément un "système chronologique Occulte dans les Ecritures des Hébreux" et la Cabaleen est une preuve ; elle renferme en outre un "système de semaines", basé sur le système indien archaïque, que l'on peut encore retrouver dans l'antique Jyotisha 487. Et elle renferme des cycles de "semaines de jours", de "semaines de mois, d'années, de siècles et même de milliers d'années" et, mieux encore, "de semaines d'années" 488, mais, tout cela se retrouve dans la Doctrine Archaïque. Et si la source commune des chronologies de toutes les Ecritures, si voilée qu'elle soit, est niée en ce qui concerne la Bible, il faudra alors établir comment l'on peut, en présence des six jours et du septième (Sabbat), s'empêcher d'établir un rapport entre la Cosmogonie et la Genèse et celle des Pourânas. En effet, la première "semaine de la création" établit le caractère septiforme de sa chronologie et la rattache ainsi aux "sept créations" de Brahmâ. Le remarquable volume dû à la plume de [IV 225] M. Grattan Guinness, dans lequel il a rassemblé, dans environ 760 pages, toutes les preuves de ce mode de calcul septiforme, en est une bonne preuve, car si la chronologie biblique est, comme il l'assure, "régie par une loi de semaines" ; si elle est septénaire, quelles que soient les mesures de la semaine de la création et la longueur de ses jours, et si enfin "le système biblique comprend des semaines de durées très variables", il s'ensuit que ce système est le même que les systèmes païens. En outre, la tentative de prouver que 4.320 ans, en mois lunaires, se sont écoulés entre la "Création" et la "Nativité", établit un rapport clair et indiscutable avec les 4.320.000 ans des Yougas Hindous. Autrement, pourquoi aurait-on fait tous ces efforts pour prouver que ces chiffres, qui sont éminemment Chaldéens et Indo-Aryens, jouent un pareil rôle dans le Nouveau Testament ? Nous l'établirons d'une façon  encore plus marquée.

487 Consultez, au sujet de la longueur de ces cycles ou Yougas, le Vriddha Garga et autres sections astronomiques antiques (Jyotisha). Elle varie depuis le cycle de cinq ans – que Colebrooke appelle "le cycle des Védas", spécifié dans les préceptes de Parâshara et servant de base au calcul des cycles plus étendus" (Miscell. Essays, I, 106 et 108) –jusqu'au Mahâ Youga ou fameux cycle de 4.320-000 ans.

488 Le mot hébreu pour "semaine" est sept et, pour eux, toute période de temps divisé par sept aurait constitué une "semaine" – même 49.000.000 d'années, puisque cela fait sept fois sept millions. Mais leurs calculs sont septiformes d'un bout à l'autre.

 

Que le critique impartial compare les deux récits – celui de la Vishnou-Pourânaet celui de la Bible– et il constatera que les "Sept Créations" de Brahmâ servent de base à la "semaine de la création" de la Genèse. Les deux allégories sont différentes, mais les deux systèmes ont une base identique. La Biblene peut être comprise qu'à la lumière de la Cabale. Prenez le Zohar, le "Livre du Mystère Caché", si défiguré qu'il soit, et comparez. Les sept Richis et les quatorze Manous des sept Manvantaras jaillissent de la tête de Brahmâ ; ce sont ses "Fils du Mental" et c'est avec eux que commence la division de l'humanité en ses Races, depuis l'Homme Céleste, le Logos manifesté, qui est Brahmâ Prajâpati. Parlant du "Crâne" (Tête) du Macroprosope, l'Etre Ancien 489 (en Sanscrit Sanat est un des noms de Brahmâ), le Ha Idra Rabba Qadisha, ou "Assemblée Sainte Supérieure", dit que dans chacun de ses cheveux se trouve une fontaine cachée jaillissant du cerveau caché.

Et elle brille et jaillit du sein de ce cheveu jusqu'au cheveu du [IV 226] Microprosope et c'est elle (qui est le Quaternaire manifesté, le Tétragrammaton) qui forme son cerveau et de ce cerveau se répand sur trente et deux voies, (ou la Triade et la Duade, ou encore 432).

Puis :

Il y a, de part et d'autre du crâne, treize boucles de cheveux (c'est-à-dire six d'un côté et six de l'autre, la treizième étant en même temps la quatorzième car elle est mâle-femelle) ; ... et parmi elles commence  la division des cheveux (la division des choses, de l'humanité et des races) 490.

"Nous six nous sommes les lumières qui jaillissent d'un septième (lumière)" disait le Rabbin Abba : "tu es la septième lumière" – la synthèse de nous tous –   ajoute-t-  il, en parlant du tetragrammation et de ses sept "compagnons" qu'il appelle les "yeu du Tétragrammaton" 491.

Le Tétragrammaton n'est autre que Brahmâ Prâjapati, ayant assumé quatre formes, afin de créer quatre genres de créatures supérieures, c'est-à- dire s'étant rendu quadruple, soit le Quaternaire manifesté 492 ; après cela, il renaît dans la personne des sept Richis, ses Mânasapoutras, ses "Fils du Mental", qui devinrent plus tard, neuf, vingt et un et ainsi de suite et qui sont tous représentés comme issus de différentes parties du corps de Brahmâ 493. [IV 227]

489 Brahmâ a créé durant le premier Kalpa, ou le premier Jour, divers "animaux destinés aux sacrifices" (Pashavah), ou les corps célestes et les signes du Zodiaque et des "Plantes" qu'il emploie dans les sacrifices au Commencement du Trétâ Youga. Le sens Esotérique nous le montre procédant par cycles et créant des prototypes astrals sur l'arc spirituel descendant, puis sur l'arc physique ascendant. Ce dernier est la subdivision d'une double création, subdivisée encore en sept degrés descendants et sept degrés ascendants d'Esprit descendant et de Matière remontant ; c'est l'inverse de ce qui se produit – comme dans un miroir qui reflète la droite du côté gauche – durant notre Manvantara actuel. Il en est de même Esotériquement dans la Genèse Elohistique (Chap. 1) et dans la version Jéhovistique, ainsi que dans la cosmogonie hindoue.

490 Op. cit., W. 70, 71, 80 ; The Kabbalah Unveiled, S. L. Mac Gregor Mathers, pp. 120, 121.

491 "Assemblée Sainte supérieure", V, I. 160.

492 Voyez la Vishnou Pourâna, I, V.

493 Il est fort surprenant de voir des théologiens et des savants Orientaux exprimer leur indignation au sujet du "goût dépravé" des mystiques hindous qui, non contents d'avoir "inventé" les Fils nés du Mental de Brahmâ, font jaillir leurs Richis, Manous et Prajâpatis de toutes sortes, de différentes parties du corps de leur Progéniteur primordial, Brahmâ (Voyez la note marginale de Wilson, dans sa Vishnou Pourâna, I, 102). Parce que le public ordinaire n'est pas familiarisé avec la Cabale, qui est la clef et le glossaire des très obscurs Livres Mosaïques, le clergé en conclut que la vérité ne se fera jamais jour. Que n'importe qui consulte les textes Anglais, Hébreux ou Latins de la Cabale, aujourd'hui si habilement traduite par plusieurs savants, et il constatera que le Tétragrammaton, qui est le I H V H hébreu, est aussi, à la fois, "l'Arbre Séphirothal" – c'est-à-dire qu'il renferme tous les Séphiroths sauf Kéther, la couronne – et le Corps uni de l'Homme Céleste (Adam Kadmon) des Membres duquel émane l'Univers et tout ce qu'il renferme. En outre, il constatera que l'idée dominante des Livres Cabalistiques, dont les principaux sont, dans le Zohar, le "Livre du Mystère Caché", puis la "Sainte Assemblée Supérieure" et la "Sainte Assemblée Inférieure", est une idée entièrement phallique exprimée bien plus crûment que ne l'est le quadruple Brahmâ dans n'importe laquelle des Pourânas (Voyez The Kabbalah Unveiled de S. L. Mac Gregor Mathers, chap. XXII, sur "The Lesser Holy Assembly", au sujet des membres restant de Microprosopus). En effet, cet "Arbre de Vie" est aussi "l'Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal", dont le principal mystère est celui de la procréation humaine. C'est une erreur que de considérer la Cabalecomme expliquant les mystères du Cosmos ou de la Nature ; elle n'explique et ne dévoile que quelques allégories de la Bibleet elle est plus ésotérique que ne l'est cette dernière.

 

Il y a deux Tétragrammaton : le Macroprosope et le Microprosope. Le premier est le Carré parfait absolu, ou le Tétraktys dans le Cercle, deux conceptions abstraites et, par suite, il est appelé Ain – Non-être, c'est-à- dire "Etreté" illimitable ou absolue. Mais sous son aspect de Microposopus, ou d'Homme Céleste, de Logos Manifesté, c'est le Triangle dans le Carré – le Cube septuple, non pas le quadruple ou le simple Carré. On lit en effet dans "l'Assemblée Sainte supérieure" :

A ce propos, les enfants d'Israël désiraient fouiller dans leurs cœurs (rechercher dans leurs pensées), pour découvrir la réponse à cette question de l'Exode,   XVII, 7 : "Le Tétragrammaton est-il au milieu de nous, ou bien est-ce l'Etre Existant Négativement" 494 ? – en quoi ils établissaient une distinction entre Microprosope, qui est appelé le Tétragrammaton, et Macroprosope, qui est appelé Aïn, l'Etre Existant Négativement 495.

Le Tétragrammaton est, en conséquence, le Trois fait quatre et le Quatre fait trois et il est représenté sur cette Terre par ses sept "Compagnons" ou "Yeux" – les "sept yeux du Seigneur". Microposopus n'est, tout au plus, qu'une Divinité secondaire manifestée. En effet, on lit ailleurs dans "l'Assemblée Sainte supérieure" :

 Nous avons appris qu'il avait dix 'rabbins), (compagnons) entrés dans l'assemblée) ( le Sod, "assemblées  mystérieuse  ou  mystère")  et  que  sept  en sortirent 496 (c'est-à-dire dix pour l'Univers non manifesté et sept pour l'Univers manifesté).

1158. Et lorsque le Rabbin Siméon révéla les Arcanes, il ne se trouva personne de présent sauf ces (sept) (compagnons). Et le [IV 228] Rabbin Siméon les appela les sept yeux de Tétragrammaton, ainsi qu'il est écrit dans Zacharie III, 9 : "Ce sont les sept yeux (ou principes) de Tétragrammaton" (– c'est-à-dire : le quadruple Homme céleste, ou pur Esprit, se résout en l'homme septénaire, pure Matière et Esprit) 497.

 494 Simplifié dans la Bibleanglaise sous forme de : "Le Seigneur (!!) est-il parmi nous ou non."

495 Verset 83 ; Op. cit., p. 121.

496   Les  traducteurs  remplacent  fréquemment  le  mot  "Compagnon"  (Ange  et  aussi  Adepte) par

"Rabbin", de même que les Richis sont appelés Gourous. Le Zohar est, si possible, plus Occulte que le Livre de Moïse ; pour lire le "Livre du Mystère Caché" il faut posséder les clefs que l'on trouve dans le véritable Livre des Nombres chaldéen, qui n'existe plus.

497 Versets 1152, 1158, 1159 : op. cit., p. 254.

 

Ainsi la Tétrade n'est autre que Microposopus et ce dernier est le Chokmah-Binah mâle-femelle, le second et le troisième Séphiroth. Le Tétragrammaton est l'essence même du nombre sept, dans sa signification terrestre. Sept se trouve placé entre quatre et neuf – les bases et les fondations, au point de vue astral, de notre monde physique et de l'homme physique, dans le royaume de Malkouth.

Pour des Chrétiens et des croyants, cette allusion à Zacharie et particulièrement à l'Epître de Pierre 498, devait être concluante. Dans l'antique symbolisme, l' "homme", principalement l'Homme Spirituel Interne, est appelé "pierre". Le Christ est la pierre angulaire et Pierre parle de tous les hommes comme de pierres "animées" (vivantes).  C'est pourquoi une "pierre ayant sept yeux" ne peut que signifier un homme dont la constitution (c'est-à-dire les "principes") est septénaire.

Pour démontrer plus clairement l'existence du nombre sept dans la Nature on peut ajouter que, non seulement le nombre sept régit la périodicité des phénomènes de la vie, mais qu'on le voit encore dominer les séries des éléments chimiques et qu'il est également souverain dans le monde du son et de la couleur, comme nous le révèle le spectroscope. Ce nombre est le facteur sine qua non dans la production des phénomènes astraux occultes.

Par exemple, si l'on classe les éléments chimiques par groupes, suivant leur poids atomique, on constatera qu'ils forment une série de rangées de sept et que le premier, le second, etc., de chaque rangée, ont une étroite analogie, dans toutes leurs propriétés, avec les membres correspondants de la rangée suivante. La table ci-après 499, tirée de Magie der Zahlen de Hellenbach et corrigée, expose cette loi et justifie pleinement les conclusions qu'il tire dans les termes suivants :

498 I. Pierre, II, 2-5.

499 Tableau de la classification périodique des Eléments de Mendéléef.

 

Nous voyons ainsi que la variété, chimique, autant que nous pouvons en comprendre la nature intime, dépend de rapports numériques et nous avons en outre découvert dans cette variété une loi dominante à laquelle nous ne pouvons assigner aucune cause ; nous constatons l'existence d'une loi de périodicité, régie par le nombre sept. [IV 229]

 

RANGEE

GROUPE I

GROUPE II

GROUPE III

GROUPE IV

GROUPE V

GROUPE VI

GROUPE VII

 

 

 

1

H. 1

 

 

Be. 9,3

 

 

B. 11

 

 

C. 12

 

 

N. 14

 

 

O. 16

 

 

F. 19

 

 

"

Li. 7

2

Na. 23

Mg. 24

Al. 27,3

Si. 28

P. 31

S. 32

Cl. 35,4

"

3

K. 39

Ca. 40

Se. 44

Ti. 48

V. 51

Cr. 52,4

Mn. 54,8

Fe. 56, Co. 58,6

 

 

 

 

 

 

 

 

Ni. 58 Cu. 63,3

4

Cu. 63,3

Zn. 65

Ga. 68,2

Ge. 72

As. 75

Se. 78

Br. 79,5

"

5

Rb. 85,2

Sr. 87,2

Y. 89,5

Zr. 90

Nb. 94

Mo. 96

100

Ru. 103, Rh. 104

 

 

 

 

 

 

 

 

Pd. 106, Ah. 107,6

6

Ag. 107,6

Cd. 111,6

In. 113,4

Sn. 11,8

Sb. 122

Te. 125

I. 126,5

"

7

Cs. 132,5

Ba. 136,8

La. 139

Ce. 140

Di. 144

"

"

"

8

"

"

"

"

"

"

"

"

9

"

"

Er. 170

"

Ta. 182

W. 184"

"

Os. 196, Ir. 196,7

 

 

 

 

 

 

 

 

Pt. 196,7 Au. 197

10

Au. 197

Rg. 200

Tl. 204

Pb. 206

Bi. 210

"

"

"

(Les nombres accompagnant les symboles des éléments dans cette table indiquent les Poids atomiques Correspondants, ils ont été déterminés, depuis, avec plus de précision et devraient subir  quelques changements. On les trouvera dans tous les Traités de chimie. Cette Table de Mendéléeff renferme maintenant une onzième rangée comprenant le Radium [Ra : 225, groupe II], le Thorium [Th 232,5, groupe IV] et l'Uranium [U : 238,5, groupe VI]).

[Note des traducteurs.]

 Le huitième élément de cette liste est, pour ainsi dire, l'octave du premier, le neuvième celle du second et ainsi de suite. Chaque élément à des propriétés presque identiques à celles de l'élément correspondant, dans chacune des sept rangées ; phénomène qui accentue la loi septénaire de périodicité. Pour plus amples détails, le lecteur est prié de se reporter à l'ouvrage de Hellebach, ou à tout Traité de chimie minérale où il est généralement démontré que cette classification se trouve confirmée par les propriétés spectroscopiques particulières des éléments.

Il est inutile de citer en détail le nombre des vibrations qui constituent les notes de l'échelle musicale ; elle est strictement analogue, à l'échelle des éléments chimiques et aussi à l'échelle des couleurs, telle qu'elle est développée par le spectroscope, bien que dans ce dernier cas nous n'ayons à considérer qu'une seule octave, tandis que dans la musique et dans la chimie nous nous trouvons en présence d'une série de sept octaves représentées  théoriquement,  dont  six  sont   suffisamment   complètes [IV 230] et sont d'un emploi ordinaire dans les deux sciences. Ainsi, pour citer Hellenbach :

Il a été établi, qu'au point de vue de la loi phénoménale sur laquelle se base tout notre savoir, les vibrations du son et de la lumière croissent d'une façon régulière, qu'elles se divisent en sept colonnes et que les nombres successifs de chaque colonne ont d'étroits rapports entre eux ; c'est-à-dire qu'ils montrent des relations très étroites, qui ne sont pas seulement exprimées par les chiffres eux-mêmes, mais que la pratique confirme dans la chimie comme dans la musique et, dans cette dernière, l'oreille confirme le verdict des chiffres... Le  fait que cette périodicité et cette variété sont régies par le nombre sept est indéniable : cela dépasse de beaucoup les limites d'une simple coïncidence et il faut admettre que ce fait a une cause adéquate, qu'il est nécessaire de découvrir.

En vérité, comme l'a dit le Rabbin Abbas :

Nous sommes six lumières qui jaillissons du sein d'une septième (lumière) : toi (Tétragrammaton) tu es la septième lumière (l'origine de) nous tous.

 Car il n'y a assurément aucune stabilité dans ces six, sauf (ce qu'elles tirent) de la septième. Car toutes les choses dépendent de la septième 500.

500 "L'Assemblée sainte Supérieure" W. 1160, 1161 ; op. cit., p. 255.

 

Les Indiens Zouni de l'Amérique Occidentale, anciens et modernes, semblent avoir eu des opinions similaires. Leurs coutumes actuelles, leurs traditions et leurs souvenirs, tout tend à démontrer que, de temps immémorial, leurs institutions politiques, sociales et religieuses furent, et sont encore, établies suivant le principe septénaire. Ainsi toutes leurs anciennes villes et tous les anciens villages étaient constitués par six groupes autour d'un septième. Il y avait toujours un groupe de sept ou, de treize et toujours les six entouraient le septième. Leur hiérarchie sacerdotale était aussi composée de six "Prêtres de la Maison", apparemment synthétisés dans le septième, qui était une femme, la "Prêtresse Mère". Comparez cela aux "sept grands prêtres officiants" dont il est question dans l'Anougîta, nom donné aux "sept sens", exotériquement et aux sept principes humains, Esotériquement. D'où vient cette identité de symbolisme ? Douterons-nous encore du fait qu'Ardjouna se rendit à Pâtâla, les Antipodes, l'Amérique et y épousa Ouloûpi, la fille du roi Nâga, ou plutôt Nargal ? Mais revenons aux prêtres des Zounis.

Ceux-ci reçoivent, jusqu'à présent, un tribut annuel de blés de sept couleurs. Confondus avec les autres Indiens durant le reste [IV 231] de l'année, on les voit sortir un certain jour – six prêtres et une prêtresse – revêtus de leurs vêtements sacerdotaux, chacun de la couleur consacrée au Dieu particulier que le prêtre sert et personnifie ; chacun d'eux représente une des sept régions et chacun reçoit du blé de la couleur qui correspond à cette région. Ainsi, le blanc représente l'Est, parce que c'est d'abord de l'Est que vient la lumière du Soleil ; le jaune correspond au Nord, en raison  de la couleur des flammes que produit l'Aurore Boréale ; le rouge, au Sud, parce que c'est le côté d'où vient la chaleur ; le bleu représente l'Ouest, car c'est la couleur de l'Océan Pacifique qui se trouve à l'Ouest ; le noir est la couleur des régions inférieures souterraines – des ténèbres ; du blé portant des grains de toutes les couleurs sur un même épi, représente les couleurs des régions supérieures – du firmament, avec ses nuages roses et jaunes, ses brillantes étoiles, etc., etc. Le blé "tacheté", dont chaque grain contient toutes  les  couleurs,  est  celui  de  la  "Prêtresse  Mère"  –  car la femme renferme en elle les germes de toutes les races passées, présentes et futures et Eve est la mère de tous les êtres vivants.

Il y avait en outre le Soleil – la Grande Divinité – dont le prêtre était le chef spirituel de la nation. Ces faits ont été confirmés par M. F. Hamilton Cushing qui, ainsi que bien des gens le savent, devint un Zouñi, vécut au milieu d'eux, fut initié à leurs mystères religieux et apprit à les connaître mieux qu'aucun autre homme actuellement vivant.

Sept est aussi le grand nombre magique. Dans les Traditions occultes, l'arme dont il est question dans les Pourânas et dans la Mahâbhârata– l'Agnéyastra, ou "arme flamboyante" accordée par Aourva à son Chélâ Sagara – est représentée comme faite de sept éléments. Cette arme – que certains Orientalistes ingénieux ont supposé être une "fusée" 501 (!) est une des nombreuses épines qui font saigner les flancs de nos modernes Sanscritistes. Wilson exerce sa perspicacité sur ce sujet, dans plusieurs pages de ses Specimens of the Hindû Theatre et finalement ne parvient pas à l'expliquer. Il ne peut se faire aucune idée de l'Agnéyastra, car il dit :

Ces armes sont d'un genre tout à fait inintelligible. Quelques-unes sont parfois lancées comme des traits, mais, en général, elles semblent être des pouvoirs mystiques exercés par l'individu – comme celui de paralyser un ennemi, ou d'enchaîner ses sens dans un sommeil profond ou de provoquer un orage, de faire tomber du ciel la pluie et le feu… [IV 232] Ils sont supposés assumer des formes célestes, douées de facultés humaines... La Râmâyana les appelle les fils de Krishâshva 502.

Les Shastra-devatâs, "Dieu des armes divines", ne sont pas plus des Agnéyâstras, des armes, que les artilleurs de notre artillerie moderne ne sont les canons qu'ils manœuvrent, mais cette solution si simple n'a pas paru frapper l'éminent Sanscritiste. Néanmoins, comme il le dit lui-même en parlant de la progéniture en forme d'armes de Krishâshva, "l'origine allégorique des armes (Agnéyâstra) est, indubitablement la plus ancienne 503. C'est le javelot flamboyant de Brahmâ.

Les septuples Agnéyâstras, de même que les sept sens et les sept principes, symbolisés par les sept prêtres, sont d'une incalculable antiquité. La Section suivante nous dira quelle est l'antiquité de la doctrine à laquelle croient les Théosophes.

501 Voyez pp. 528, 529, vol. III.

502 Op. cit., I. 297, 2ème édition.

 

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