MAITRE M

Les Enseignements du Maitre MORYA

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LA DOCTRINE SECRETE VOL 5

SECTION VI - LES DANGERS DE LA MAGIE PRATIQUE

SECTION VI

LES DANGERS DE LA MAGIE PRATIQUE

 

La MAGIE est un pouvoir double : rien de plus facile que de la changer en Sorcellerie ; il y suffit d'une mauvaise pensée. Aussi, tandis que l'Occultisme théorique est sans dangers et peut faire du bien, la Magie pratique, ou les fruits de l'Arbre de Vie et de la Connaissance 116, ou encore la "Science du Bien et du Mal", est remplie de dangers et de périls. Pour l'étude de l'Occultisme théorique, il y a certes de nombreux ouvrages que l'on peut lire avec fruit, sans parler de livres comme Finer Forces of Nature, etc., le Zohar, le Sepher Jetzirah, le Livre d'Enoch, la Cabbalede Franck, et beaucoup de traités hermétiques. Ces ouvrages sont rares en langues européennes, cependant les ouvrages en latin des philosophes du Moyen Age, connus généralement sous les noms d'Alchimistes, et de Rose-Croix, sont nombreux. Mais la lecture même de ceux-ci peut être dangereuse pour l'étudiant sans guide. S'il s'agit de s'en servir sans en posséder la véritable clef, et si, par suite d'incapacité mentale, l'étudiant n'a pas d'aptitude pour la Magie et n'est par suite, pas capable de distinguer la Voie de Gauche de celle de Droite, qu'il écoute nos conseils et abandonne cette étude ; il ne réussirait qu'à attirer sur lui-même et sur sa famille des malheurs et des chagrins inattendus, sans jamais soupçonner d'où ils proviennent ni quels sont les pouvoirs qui ont été vivifiés par l'application de son mental à cette étude. Il y a de nombreux ouvrages pour les étudiants avancés, mais ils ne peuvent être mis à la disposition que des chélas (disciples) "engagés par leurs vœux", de ceux qui ont prononcé le serment qui lie à jamais, et qui sont, en conséquence, aidés et protégés. Dans tous les autres cas, ces ouvrages, si bien intentionnés qu'ils puissent être, ne peuvent  que  dérouter  l'imprudent  et  le  conduire  [V 78]  d'une  manière imperceptible à la Magie Noire ou Sorcellerie – sinon à quelque chose de pire.

116 Quelques Symbologistes, s'appuyant sur la correspondance des nombres et sur les symboles de certaines choses et de certains personnages rattachent ces "secrets" au mystère de la génération. Mais c'est plus que cela. Le glyphe de l'Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal renferme sans doute en lui un élément phallique et sexuel de même que le glyphe de "la Femme et du Serpent", mais il a aussi une signification psychique et spirituelle. Les symboles sont destinés à avoir plus d'une signification.

Les caractères, les alphabets et les nombres mystiques, qui se trouvent dans les divisions et subdivisions de la Grande Cabale, en constituent peut-être la partie la plus dangereuse ; surtout les nombres. Nous disons dangereuse, parce que ce sont eux qui produisent le plus promptement des effets et des résultats, et cela avec ou sans volonté de l'expérimentateur, sans même qu'il le sache. Quelques étudiants mettront en doute cette affirmation, simplement parce qu'après avoir manipulé ces nombres, ils n'ont pu remarquer aucune manifestation ni aucun résultat physique terrible. De tels résultats seraient considérés comme les moins dangereux ; ce sont les causes morales produites, ce sont les divers événements développés et amenés jusqu'à une crise imprévue, qui prouveraient le bien- fondé de ce que nous venons de dire, si les étudiants étaient seulement doués de discernement.

Le point de départ de la branche spéciale de l'enseignement Occulte, connue sous le nom de "Science des Correspondances" numériques, littérales ou alphabétiques, a pour épigraphe, chez les Cabalistes, Juifs et Chrétiens, les deux versets mal interprétés qui disent que Dieu mit en ordre toutes choses, en nombre, en mesure et en poids. 117 et : Il la créa dans le Saint-Esprit, la vit, la numérota et la mesura 118.

 Mais les Occultistes orientaux ont une autre épigraphe : "L'Unité Absolue, x, dans le nombre et la pluralité". Les étudiants, tant occidentaux qu'orientaux, de la Sagesse Cachée, en tiennent pour cette vérité axiomatique, seulement les derniers sont peut-être plus sincères dans leurs confessions. Au lieu de couvrir leur Science d'un masque, ils en montrent ouvertement le visage, même s'ils en voilent soigneusement le cœur et l'âme pour le public incapable de les apprécier, et les profanes, toujours prêts à abuser des vérités les plus sacrées pour leurs fins égoïstes. Mais l'Unité est la base réelle des Sciences Occultes – physiques et métaphysiques. C'est démontré même par Eliphas Lévi, le savant Cabaliste occidental, quelle que soit sa tendance à être plutôt jésuitique. Il dit :

L'Unité Absolue est la raison suprême et finale des choses. En conséquence, cette raison ne peut être, ni une personne, ni trois personnes ; c'est la Raison et la Raison par excellence 119.[V 79]

La signification de cette Unité dans la Pluralité, dans "Dieu" ou  dans la Nature, ne peut être découverte qu'à l'aide de méthodes transcendantes, à l'aide de nombres, comme à l'aide des correspondances qui existent entre l'âme et l'Ame. Dans la Cabale, comme dans la Bible, des noms tels que Jéhovah, Adam-Kadmon, Eve, Caïn, Abel, Enoch, sont tous plus intimement rattachés, par des rapports géométriques et astronomiques, à la Physiologie (ou au Phallisme), qu'à la Théologie ou à la Religion. Si peu que l'on soit encore préparé à l'admettre, nous montrerons que c'est un fait. Si tous ces noms sont des symboles de choses cachées, aussi bien que des choses manifestées, dans la Biblecomme dans les Védas, leurs mystères respectifs diffèrent grandement. La devise de Platon, "Dieu géométrise", était acceptée à la fois par les Aryens et par les Juifs, mais tandis que les premiers employaient leur Science des Correspondances à voiler  les vérités les plus spirituelles et les plus sublimes de la Nature, les derniers s'attachaient à cacher seulement un des mystères de l'Evolution – pour eux le plus divin – à savoir, le mystère de la naissance et de la génération, puis ils déifièrent les organes de cette dernière.

En dehors de cela, toutes les cosmogonies, depuis la plus ancienne jusqu'à la plus récente, sont basées sur des nombres et sur des figures géométriques, s'y rattachent et leur sont étroitement reliées. Interrogés par un Initié, ces chiffres et ces nombres donneront des valeurs numériques basées sur les valeurs intégrales du Cercle – "la demeure secrète de la Divinité à jamais invisible", comme le disent les Alchimistes – de même qu'ils donneront tous les détails occultes qui se rattachent à ces mystères, que ceux-ci soient anthropographiques, anthropologiques, cosmiques ou psychiques. "En réunissant les Idées aux Nombres, nous pouvons agir sur les  Idées  de  la  même  façon  que  sur  les  Nombres et atteindre les Mathématiques de la Vérité" écrit un Occultiste qui prouve sa grande sagesse en désirant rester inconnu.

119 Dogme et Rituel de Haute Magie, I, 360-1.

 

Tout cabaliste connaissant bien le système de nombres et la géométrie de Pythagore, est à même de démontrer que les opinions de Platon en métaphysique, étaient basées sur les principes mathématiques les plus stricts. "La véritable mathématique, dit le Magicon, est une chose à laquelle se rattachent toutes les sciences supérieures ; les mathématiques ordinaires ne constituent qu'une fantasmagorie trompeuse, dont l'infaillibilité tant prônée n'est due – qu'à ce que les matériaux, les conditions et les références, sont prises pour bases"...

La théorie cosmologique des nombres que Pythagore apprit en Inde et des Hiérophantes Egyptiens, peut seule concilier les deux unités, la matière et l'esprit, et faire en sorte que chacune [V 80] des deux démontre mathématiquement l'autre. Les nombres sacrés de l'Univers peuvent seuls, dans leur combinaison ésotérique, résoudre le grand problème et expliquer la théorie de la radiation, ainsi que le cycle des émanations. Les ordres inférieurs, avant de devenir supérieurs par leur développement, doivent émaner des ordres supérieurs spirituels et, une fois arrivés au point tournant, être réabsorbés dans l'infini 120.

C'est sur ces véritables Mathématiques que repose la connaissance du Cosmos et de tous les mystères et, pour celui auquel elles sont familières, c'est la chose du monde la plus facile que de prouver que l'édifice Védique, et aussi l'édifice Biblique, sont basés sur "Dieu dans la Nature", et sur "la Nature en Dieu" comme loi radicale. Aussi cette loi – comme tout ce qui est immuable et fixe dans l'éternité – ne peut-elle être correctement exprimée que par les Mathématiques purement transcendantes auxquelles Platon fait allusion, et principalement par la Géométrie appliquée d'une façon transcendante. Révélée aux hommes – cette expression ne nous effraie pas et nous ne la rétractons pas – sous cet aspect géométrique et symbolique,  la  Vérité  a  grandi  et  s'est  développée  en  un  symbolisme  additionnel, inventé par l'homme, afin d'être mieux compris par la masse de l'humanité, dont le développement cyclique et l'évolution avaient été trop tardifs pour lui permettre de partager les connaissances primitives, et qui, autrement, ne les eût jamais comprises. Si, plus tard, le clergé – toujours rusé et avide de pouvoir – anthropomorphisa et dégrada des idéals abstraits, ainsi que les Etres réels et divins qui existent dans la Nature, et qui sont les Gardiens et Protecteurs de notre monde et de notre période manvantarique, la faute retombe sur ces prétendus guides et non sur la masse.

120 Isis Dévoilée, I, 80, 81.

 

Mais le jour est venu où les conceptions grossières de nos ancêtres du Moyen Age ne peuvent plus satisfaire le penseur religieux. L'Alchimiste et le Mystique médiévaux sont aujourd'hui devenus des Chimistes et des Physiciens sceptiques et l'on constate que la plupart d'entre eux se sont détournés de la Vérité, à cause des idées purement anthropomorphiques et du Matérialisme grossier des formes sous lesquelles elles sont présentées. En conséquences, il ne reste aux générations futures qu'à être graduellement initiées aux vérités sous-jacentes aux Religions exotériques, y compris les leurs, ou bien à briser les pieds d'argile de la dernière des idoles dorées. Aucun homme instruit, aucune femme instruite, ne repousseraient ce que l'on appelle aujourd'hui des "superstitions", qu'ils croient être basées sur des contes pour les petits enfants et sur l'ignorance, s'ils pouvaient seulement [V 81] voir les faits qui sont à la base de chacune de ces "superstitions". Qu'on leur enseigne avec certitude qu'il n'y a guère, dans les Sciences Occultes, une seule affirmation qui ne soit basée sur des faits philosophiques et scientifiques de la Nature, et ils poursuivront l'étude de ces Sciences avec la même, sinon avec une plus grande ardeur que celle qu'ils avaient déployée pour les fuir. Cela ne peut être accompli tout d'un coup, car pour profiter à l'humanité, ces vérités doivent être révélées graduellement et avec une grande prudence, l'esprit public n'étant pas préparé à les recevoir. Quelques voisins de l'attitude mentale que réclame la Science moderne, que puissent être les Agnostiques de notre époque, les gens sont toujours portés à s'en tenir à leurs anciennes marottes, tant que leur souvenir persiste. Ils ressemblent à l'empereur Julien – dénommé l'Apostat, parce qu'il aimait trop la vérité pour accepter autre chose – qui, bien qu'il eût vu, durant sa dernière Théophanie, ses Dieux bien-aimés, pâles, épuisés et semblables à des ombres à peine visibles, n'en resta pas moins attaché à eux. Que le monde reste donc attaché à ses Dieux, quel que  soit  le  plan  ou  le  royaume  auxquels ils appartiennent. Le véritable Occultiste serait coupable de haute trahison envers l'humanité, s'il brisait les antiques divinités, avant d'être à même de les remplacer par la Vérité entière et sans mélange – et ça, il ne peut encore le faire. Cependant, on peut permettre au lecteur d'apprendre au moins l'alphabet de cette vérité. On peut, du moins, lui montrer ce que les Dieux et Déesses des Païens ne sont pas, eux que l'Eglise accuse d'être des démons, si l'on ne peut encore lui enseigner la vérité tout entière au sujet de ce qu'ils sont. Qu'il s'assure que les "Tres Matres" Hermétiques et les "Trois Mères" du Sepher Jetzirah sont la même chose ; que ce ne sont pas les Démons-Déesses, mais bien la Lumière, la Chaleur et l'Electricité et peut-être alors que les classes instruites ne les mépriseront plus. Après cela, les Illuminés Rose-Croix trouveront peut-être des disciples même dans les Académies Royales, qui seront sans doute mieux préparées qu'elles ne le sont aujourd'hui  à admettre les grandes vérités de la Philosophie naturelle archaïque, surtout lorsque leurs savants membres se seront assurés par eux-mêmes que, dans la langue d'Hermès, les "Trois Mères" sont les symboles de toutes les forces et de tous les agents auxquels une place est assignée dans le système moderne de la "corrélation des forces" 121.[V 82]

Il n'y a pas jusqu'au Polythéisme du "Superstitieux" et idolâtre Brahmane qui n'ait sa raison d'être, puisque les trois Shaktis des trois Grands Dieux, Brahma, Vishnou et Shiva, sont identiques aux "Trois Mères" du Juif monothéiste.

L'antique littérature religieuse et mystique est entièrement symbolique. Le Livre d'Hermès, le Zohar, le Ya-Yakav, le Livre des Morts égyptien, les Védas, les Oupanishads et la Bible, sont aussi pleins de symbolisme que le sont les révélations Nabatéennes  du Qoû-tâmy chaldéen ; c'est perdre son temps que de demander lequel de ces ouvrages est le plus ancien ; ce ne sont tous que des versions différentes des uniques archives primordiales du savoir et de la révélation préhistoriques.

Les quatre premiers chapitres de la Genèserenferment le tableau synoptique de tout le reste du Pentateuque et ne constituent que différentes versions de la seule et même chose, sous différentes applications allégoriques et symboliques. Ayant découvert que la Pyramide de Chéops, avec toutes ses mesures, se trouve contenue, dans ses plus petits détails, dans la construction du Temple de Salomon et s'étant assuré que les noms bibliques de Sem, Cham et Japhet servent à déterminer Les mesures de la pyramide, par rapport à la période de 600 ans de Noé à la période de 500 ans de Sem, Cham et Japhet... les termes de "Fils d'Elohim" et de "Filles d'H- Adam" [sont] entre autres choses des termes astronomiques 122.

121 "Synésius parle de livre de pierre qu'il découvrit dans le temple de Memphis et sur l'un desquels était gravée la sentence suivante : "Une nature se réjouit dans une autre, une nature domine l'autre, une nature gouverne l'autre et toutes n'en forment qu'une."

"Le mouvement incessant inhérent à la matière est indiqué dans cette phrase d'Hermès : "L'action est la vie de Phta, – et Orphée appelle la nature la πολυµήχανος µάτηρ, "la mère qui façonne beaucoup de choses", ou la mère ingénieuse, pleine d'imagination, inventive." Isis Dévoilée, I, 431.

 122 Source of Measures, p. X.

 

L'auteur du très curieux ouvrage que nous citons ici ouvrage très peu connu en Europe, nous regrettons de le dire – semble ne rien voir dans sa découverte, au-delà de la constatation de la présence de Mathématique et de Métrologie dans la Bible. Il arrive aussi à des conclusions aussi inattendues qu'extraordinaires, que ne justifient que fort peu les faits qu'il a découverts. Il semble être sous l'impression que, puisque les noms bibliques juifs sont tous astronomiques, il s'ensuit que les Ecritures de toutes les autres nations ne peuvent être "que cela et rien de plus". C'est là une grande erreur que commet l'auteur érudit et si remarquablement pénétrant de The Source of Measures, si telle est réellement sa pensée. La "Clef du mystère Hébraïco-Egyptien" ne donne accès qu'à une certaine partie des écrits hiératiques de ces deux Nations et pas à ceux des autres peuples. Il s'imagine que la Cabale"n'est que la Science sublime" sur laquelle repose la Franc-Maçonnerie ; par le fait, il considère la Franc- [V 83] Maçonnerie comme la substance de la Cabaleet cette dernière comme "la base rationnelle du texte hébreu de l'Ecriture Sainte". Nous ne discuterons pas sur ce point avec l'auteur, mais à quel titre tous ceux qui ont découvert dans la Cabalequelque chose de plus que "la sublime Science" sur laquelle on prétend que la Franc-Maçonnerie repose, seraient- ils voués au mépris publie ?

Une telle conclusion, par son caractère exclusif et partial, est grosse d'idées fausses dans l'avenir, sans compter qu'elle est absolument erronée. Sa critique, peu charitable, entache la "Science Divine" elle-même.

 La Cabaleest en effet "de l'essence de la Franc-Maçonnerie", mais elle ne dépend de la Métrologie que sous un seul de ses aspects, le moins Esotérique, puisque Platon lui-même ne cachait nullement que la Divinité sait toujours. Pour les non-initiés, si savants et doués de génie qu'ils puissent être, la Cabale, qui ne traite que du "vêtement de Dieu", ou du voile et du manteau de la vérité, est édifiée de bas en haut avec une application pratique aux usages actuels 123.

Ou, en d'autres termes, ne représente une Science exacte que sur le plan terrestre. Pour l'initié, le Seigneur Cabalistique descend de la Race primordiale, spirituellement générée par les "Sept Nés-du-Mental". Ayant atteint la Terre, les Mathématiques divines – synonymes de Magie, à son époque, nous dit Josèphe – se voilèrent la face. Aussi le secret le plus important qu'elles aient livré à notre époque moderne est-il l'identité des antiques mesures romaines et des mesures Britanniques actuelles, de la coudée hébraïco-égyptienne et du pouce maçonnique 124.

La découverte est très remarquable et a permis de dévoiler plus complètement diverses énigmes se rattachant au Symbolisme et aux noms bibliques. Il est parfaitement entendu et prouvé, comme le montre Nachanidès, qu'à l'époque de Moïse, la première phrase de la Genèseétait B'rash ithbara Elohim, ou "Dans la source-mère [ou Moûlaprakriti – la Racine sans Racine], les Dieux [Elohim] développèrent [ou évoluèrent], les cieux et la terre" ; tandis qu'aujourd'hui, grâce à la Massore et aux finesses théologiques, elle est transformée en B'rashith bara Elohim, ou "Au commencement Dieu créa les cieux et la terre" – jeu de mots qui, seul, a conduit à l'anthropomorphisme et au dualisme matérialistes. Combien d'autres exemples similaires ne trouverait-on pas dans la Bible, le dernier des ouvrages occultes de l'antiquité ? Pour [V 84] les Occultistes, il est aujourd'hui hors de doute qu'en dépit de sa forme et de son sens apparent, la Bibletelle qu'elle est expliquée par le Zohar ou Midrash, le Yetzirah (Livre  de  la  Création)  et  le  Commentaire  sur  les  Dix  Séphiroths (par Azariel Ben Manachem, XIIème siècle) – fait partie intégrante de la DOCTRINE SECRETE des Aryens, qui explique de la même façon les Védas et tous les autres livres allégoriques. Le Zohar, en enseignant que  la Cause Unique Impersonnelle se manifeste dans l'Univers par ses Emanations, les Séphiroths cet Univers n'étant, dans sa totalité, qu'un voile tissé de la propre substance de la Divinité – est incontestablement la copie et l'écho fidèle des premiers Védas. Prise en elle-même, sans l'aide de la littérature Védique et Brahmanique en général, la Biblene  dévoilera jamais les secrets universels de la Nature Occulte. Les coudées, les pouces et autres mesures de ce plan physique, ne résoudront jamais le problème du monde sur le plan spirituel – car l'Esprit ne peut être ni pesé, ni mesuré. La solution de ces problèmes est réservée "aux mystiques et aux rêveurs" qui seuls sont capables d'y arriver.

123 Masonic Review, juillet 1886.

124 Voyez Source of Measures, pp. 57-50 et pass.

 

Moïse était un prêtre initié, versé dans tous les mystères et dans tout le savoir Occulte des temples Egyptiens – c'est-à-dire complètement au courant de la Sagesse primitive. C'est dans cette dernière qu'il faut rechercher la signification symbolique et astronomique de ce "Mystère des Mystères" : la Grande Pyramide. Et puisqu'il connaissait si bien les secrets géométriques qui sont cachés depuis de longs æons dans  son puissant giron – les mesures et proportions du Cosmos, y compris notre petite Terre – qu'y a-t-il d'étonnant à ce qu'il ait fait usage de ce savoir ? A un certain moment, l'Esotérisme de l'Egypte était celui du monde entier. Durant les longues périodes de la Troisième Race, cet Esotérisme avait été l'héritage commun de l'humanité tout entière, reçu de ses Instructeurs, les "Fils de la Lumière", les Sept Primordiaux. Il fut aussi un temps où la Religion- Sagesse n'était pas symbolique, car elle ne devint Esotérique que graduellement, ce changement ayant été rendu nécessaire par l'abus qu'on en faisait et par la Sorcellerie des Atlantes. Ce ne fut, en effet, que l'abus et non l'usage qu'ils firent du don divin, qui conduisit les hommes de la Quatrième Race à la Magie Noire et à la Sorcellerie et finalement à "l'oubli de la Sagesse", tandis que ceux de la Cinquième Race, les héritiers des Richis du Trétâ Youga, employèrent leurs pouvoirs à atrophier ces dons dans l'humanité en général, puis, en qualité de "Racine Elue" se dispersèrent. Ceux qui – échappèrent au "Grand Déluge" ne conservèrent que le souvenir et une foi basée sur les connaissances de leurs ancêtres directs de la génération précédente, qui savaient que cette Science existait et [V 85] était désormais jalousement gardée par la "Racine Elue" exaltée par Enoch. Mais le temps doit revenir où l'homme sera de nouveau ce qu'il était durant le second Youga (âge), où son cycle d'épreuve sera accompli et où  il  redeviendra  graduellement  ce  qu'il  était  –  semi-corporel  et pur.

 Platon, l'Initié, ne nous dit-il pas dans le Phèdre tout ce que fut l'homme et tout ce qu'il peut encore devenir :

Avant que l'esprit de l'homme ne fût tombé dans la sensualité et ne se fût incarné par suite de la perte de ses ailes, il vivait parmi les Dieux, dans le monde aérien spirituel, où tout est vrai et pur 125.

Ailleurs, il parle du temps où les hommes ne se reproduisaient pas, mais vivaient comme de purs esprits.

Que les Savants qui seraient tentés de se moquer de cela, résolvent eux-mêmes le mystère de l'origine du premier homme.

Peu désireux de voir son peuple élu – élu par lui – rester aussi grossièrement idolâtre que les masses profanes qui l'entouraient, Moïse utilisa sa connaissance des mystères cosmogoniques de la Pyramide, pour baser sur eux sa Cosmogonie de la Genèse, an moyen de symboles et de glyphes. C'était plus à la portée du mental des hoi polloi οι πολλοι, que les vérités abstraites que l'on enseignait dans les sanctuaires, aux gens instruits. Il n'inventa absolument que l'enveloppe extérieure et n'ajouta pas un iota, mais il ne fit en cela que suivre l'exemple des Nations plus anciennes et des Initiés. S'il enveloppa de très ingénieuses images les grandes vérités qui lui avaient été révélées par un Hiérophante, il le fit pour répondre aux besoins des Israélites ; ce peuple obstiné  n'aurait accepté aucun Dieu qui n'aurait pas été aussi anthropomorphe que ceux de l'Olympe, et lui-même fut incapable de prévoir l'époque où des hommes d'état très érudits défendraient l'écorce du fruit de sagesse qui grandissait et se développait en lui sur le Mont Sinaï, lorsqu'il communiait avec son propre Dieu personnel – son Soi divin. Moïse comprit le grand danger qu'il y aurait à livrer de pareilles vérités aux égoïstes, car il comprenait la fable de Prométhée et se souvenait du passé. Il les voila donc pour qu'elles ne fussent pas profanées par les regards du public et ne les livra qu'allégoriquement. C'est pour cela que ses biographes disent que lorsqu'il descendit du Mont Sinaï, Moïse ne savait pas que la peau de sa figure brillait... et il couvrit sa face d'un voile 126.[V 86]

125 Voyez la traduction anglaise de Cary, pp. 322, 323. – V. aussi trad. française de V. Cousin, on de , Saisset.

 

Et de même, il "couvrit d'un voile" la face de son Pentateuque, et il le couvrit même si bien que, suivant la chronologie orthodoxe, ce ne fut  que 3 376 ans plus tard que l'on commença à être convaincu que c'était "vraiment un voile". Ce n'est pas la face de Dieu ou celle d'un Jéhovah qui brillait au travers ; pas même la face de Moïse, mais bien les faces des Rabbins postérieurs.

Rien d'étonnant à ce que Clément ait écrit dans les Stromates que :

Les énigmes des Egyptiens sont donc semblables à celles des Hébreux au point de vue du secret dans lequel elles étaient enveloppées 127.

  126 Exode, XXXIV, 29-33.

127 Op. cit., V, VII

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