b. La Qualité de la Vision Cachée
Le courant émergeant suivant est l'un des plus difficiles à exprimer. Il n'est pas aisé de découvrir les mots justes pour définir sa signification. C'est la qualité de la vision intérieure. Celle-ci ne peut pas être exprimée directement par des mots que l'homme puisse comprendre, car nous ne nous référons pas à la vision que l'homme a de Dieu mais à la propre vision que Dieu a de Son dessein. Au cours des âges, les hommes ont perçu une vision ; ils l'ont vue et ont fusionné avec elle après bien des luttes et des efforts ; puis, ils sont passés hors de la vie humaine et dans le silence de l'inconnu. Le mystique et l'occultiste ont tous deux témoigné de cette vision ; et à cette vision, tout ce qui, dans le monde de la nature et de la pensée, est plein de beauté et de couleurs apporte aussi son témoignage silencieux. Mais qu'estce? Comment la définir ? Les hommes ne sont plus satisfaits de l'appeler Dieu et ils ont raison, car c'est, en dernière analyse, ce vers quoi Dieu tend tous ses efforts.
Et pourtant, la qualité et la nature de la vision qui est la propre vision de Dieu, Son propre rêve et Sa propre pensée, ont maintenu Son dessein fermement tout au cours de l'éternité et ont motivé Ses processus créateurs.
De grands Fils de Dieu sont venus et partis et nous ont pressés de suivre la lumière, de chercher la vision de réalité, d'ouvrir nos yeux et de voir la vérité telle qu'elle est. Au cours des âges, les hommes ont cherché à faire cela et ont appelé les méthodes de leur recherche par bien des noms, expérience de la vie, recherche scientifique, doutes philosophiques, histoire, aventure, religion, mysticisme, occultisme et de nombreux autres termes appliqués aux excursions aventureuses de l'esprit humain à la recherche de la connaissance, de la réalité, de Dieu. Certains ont fini dans un dédale de phénomènes astraux et devront continuer leur recherche plus tard lorsqu'ils émergeront, assagis, des profondeurs de la Grande Illusion. D'autres ont erré et sont retournés dans la caverne obscure d'un matérialisme prononcé et du phénoménisme ; il leur faudra de même revenir et se réorienter ou, peut-être, plutôt compléter le cycle, car qui dira que Dieu est ici ou là, ou de quel point on peut voir Sa vision ? Certains se sont perdus dans des processus mentaux et dans des choses qu'ils ont eux-mêmes imaginées, et la vision s'est cachée derrière une multitude de mots, à la fois énoncés et écrits. D'autres encore se trouvent égarés dans les nuées de leur propre dévotion et de leur soiconnaissance et dans les spéculations nébuleuses de leur propre esprit et de leurs propres désirs. Ils se trouvent immobilisés, perdus dans le brouillard de leurs propres rêves de ce que la vision devrait être et ainsi elle leur échappe.
D'autres, les théologiens de n'importe quelle école de pensée, ont cherché à définir la vision et ils se sont efforcés de réduire le but et l'intention cachés de Dieu à des formes et à des rites et de dire avec force :
"Nous savons." Et pourtant, ils n'ont jamais abordé la réalité et la vérité leur est inconnue. La possibilité de la Vision qui se trouve au-delà de la vision du mystique, ou derrière elle, est oubliée dans les formes construites dans le temps ; et les symboles des enseignements de ces Fils de Dieu Qui ont vu la réalité sont perdus de vue dans les rites et les cérémonies, qui (bien qu'ils aient leur place et leur valeur d'enseignement) doivent êtres utilisés pour révéler et non pour obscurcir.
La vision se trouve toujours devant nous ; elle échappe de nos mains ; elle hante nos rêves et nos moments de haute aspiration. C'est seulement lorsqu'un homme peut fonctionner comme une âme et peut tourner l'oeil intérieur développé vers l'intérieur dans le monde de réalité qu'il peut commencer à percevoir le véritable objectif et le dessein de Dieu, à saisir un bref aperçu du propre modèle de Dieu et de Son Plan, auquel il conditionne si volontiers Sa propre Vie et pour lequel le Sacrifice Eternel du Christ Cosmique est essentiel.
Ce sont ces deux divins courants (vers la synthèse et vers la vision) qui occupent la Hiérarchie essentiellement en cette époque. Leur mot d'ordre est unification et vue. En ce qui concerne l'humanité, ces développements produiront l'intégration de l'âme et de la personnalité et l'éveil de cette vision intérieure qui permettra à un éclair de la Réalité d'entrer dans la conscience de l'homme. Ce n'est pas là un éclair de la propre divinité de l'homme, ni une perception de Dieu en tant que Créateur. C'est un éclair de la divinité inhérente dans le Tout, comme celui-ci exécute un schéma plus vaste de processus évolutionnaire qui n'ait, jusqu'à présent, jamais été saisi ou perçu par les esprits les plus perçants sur terre. Cet éclair concerne la vision accordée lorsqu'un homme atteint le Nirvana et entre dans le premier stade de ce Sentier sans fin qui conduit vers une beauté, une compréhension et un développement encore non abordés par le genre le plus élevé de la perception intérieure humaine.
Il serait bon de signaler ici qu'au-delà du stade d'illumination, tel qu'il peut être atteint par l'homme, se trouve ce que nous pourrions appeler le développement de la Perception intérieure divine. Nous avons donc les déploiements et les possibles développements suivants, chacun d'eux constituant une expansion de conscience et chacun d'eux admettant l'homme plus étroitement et plus définitivement dans le coeur et l'esprit de Dieu.
b. La Qualité de la Vision Cachée |
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Instinct |
Chacun d'eux conduisant à la Perception |
Dans ces mots, présentés dans leur ordre, le fait de la propre vision de Dieu est peut-être rendu plus clair. On ne peut pas faire plus jusqu'à ce que chacun de ces mots signifie quelque chose de pratique pour notre propre expérience intérieure.
Cette qualité de vision intérieure, que recherche la Hiérarchie pour travailler, et la développer dans les âmes des hommes (il serait utile de réfléchir à cette dernière phrase, car elle présente un aspect de l'effort hiérarchique non encore considéré dans les ouvrages occultes) est une expression du Principe de Continuation, qui trouve sa réflexion déformée dans le mot si souvent utilisé par les disciples, Endurance. Ce principe de continuation constitue la capacité de Dieu de persister et de "demeurer".
C'est un attribut du Rayon cosmique de l'Amour ainsi que tous les principes que nous considérons maintenant en relation avec les règles ou les facteurs de l'âme, les courants de divinité et les tendances de la vie divine. N'oublions pas que chacun des sept rayons est un sous-rayon du Rayon cosmique d'Amour. Nous verrons donc la raison pour laquelle ces principes déterminent les activités de l'âme et ne peuvent entrer en jeu que lorsque le royaume de Dieu ou des âmes commencera à se matérialiser sur terre.
Ce principe de continuation est basé sur la vision plus claire de la Déité et sur la continuité subséquente du plan et du dessein de Dieu qui en résultent lorsque l'objectif est clairement exposé. C'est la correspondance macrocosmique de la continuité que l'on trouve en l'homme lorsque, après une nuit de sommeil et d'inconscience, il poursuit ses occupations journalières et consciemment reprend ses activités projetées.
Des indications données ci-dessus, on verra de quelle façon le travail de la Hiérarchie relatif à l'humanité se divise en deux parties : le travail effectué avec les êtres humains individuels, de façon à les éveiller à la conscience de l'âme, et ensuite le travail avec eux, en tant qu'âmes, de façon que (fonctionnant alors sur les niveaux de l'âme et comme unités conscientes dans le royaume de Dieu), celles-ci puissent commencer à avoir la vision de l'objectif de Dieu Lui-même. C'est seulement maintenant que cette seconde partie de Leurs efforts est devenue possible sur une vaste échelle, les hommes commençant à répondre à la tendance vers la synthèse et à réagir au divin principe de cohérence, si bien que (stimulés par leurs rapports de groupe), ils peuvent ensemble percevoir la vision et réagir au principe de continuation. Ici est donnée une indication relative au véritable dessein futur de la méditation de groupe. On ne peut pas en dire plus à ce sujet.