c. Fonctions du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde
Il serait bon maintenant d'indiquer trois des fonctions de ce Nouveau Groupe, de manière que nous ayons une image précise du travail qui doit être accompli au cours des années à venir. Ce travail est destiné :
1. A amener une compensation des forces présentes dans le monde d'aujourd'hui et qui sont responsables de l'agitation et du chaos existant partout, de façon à ce que, pour la race, il devienne possible de regagner le point d'équilibre.
2. A agir en tant qu'interprètes des nouvelles attitudes et des nouvelles activités qui doivent finalement diriger les hommes durant le Nouvel Age.
3. A amener la synthèse et l'unification ultimes des hommes de bonne volonté et de compréhension en un corps unique et cohérent. Les nombreuses personnes qui travaillent d'une façon isolée dans les divers domaines de l'activité humaine (politique, religieux, scientifique et économique) doivent être mises en contact les unes avec les autres et ainsi amenées à comprendre leur unité essentielle.
Le but majeur de tous ceux qui sont associés au Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde est de faire sortir l'ordre du chaos et de résoudre les problèmes de la vie moderne de nature très diverse, par une certaine forme de stabilité. Les hommes auraient alors le temps de procéder aux ajustements nécessaires, de réfléchir et de parvenir à des conclusions vitales et d'instaurer une période de calme relatif au cours de laquelle pourraient être aménagées de nouvelles façons de vie, de manière à ce que les questions plus importantes puissent être perçues et révélées.
Actuellement, la détresse des esprits est telle, les souffrances économiques sont si grandes et les illusions répandues partout sont si solidement ancrées qu'il n'existe aucune possibilité pour précipiter ce qui est imminent. Il n'est pas possible aux nouvelles idées, qui constituent les idéaux prochains de la race, de réaliser aucun progrès. Jusqu'à présent, ces idées ne sont perçues et appréciées que par quelques intuitifs et quelques penseurs, les masses demeurent inconscientes des implications du nouvel ordre. Les penseurs peuvent être orientés vers l'unité et la bonne volonté, mais la majorité d'entre eux se saisissent des idéaux qui leur sont présentés, les façonnent selon leurs propres ambitions, les dénaturent et les détournent pour servir leurs propres buts égoïstes. Ils imposent aux peuples des mesures draconiennes de façon à obtenir l'acceptation de ces idées par une opinion publique ignorante et mécontente.
Nous vivons dans une ère d'extrêmes, d'extrême richesse et d'extrême pauvreté, d'extrême ignorance et d'extrême érudition, d'extrême mécontentement et d'extrême satisfaction sous le rapport des ambitions personnelles, d'extrême égoïsme et d'extrême sacrifice de soi. Partout on peut voir la démolition des institutions du passé, suivie de chaos et de désastre, de désespoir et de souffrance. En même temps, nous avons les bruyantes clameurs, les activités et le travail de certains idéalistes qui saisissent l'opportunité qui leur est offerte de précipiter les masses et les nations dans certaines activités relatives au gouvernement et à la religion.
Les mesures qu'ils préconisent paraissent justes et bonnes aux chefs qui se sont imposés eux-mêmes, mais souvent elles ne sont, en dernière analyse, que des idéaux mal interprétés, provenant d'une idée vaguement saisie et sont en général imposées d'une façon injuste et appliquées d'une manière erronée.
Entre ces deux extrêmes, les masses vont et viennent, inertes, sans défense, sans pensée, facilement poussées, enrégimentées et standardisées.
Aujourd'hui, dans chaque pays, on trouve des hommes de bonne volonté et de véritable compréhension. On en connaît des milliers. Toutefois, ils sont soit oppressés par la crainte ou par un sentiment d'inefficacité ainsi que par la conviction que le travail à effectuer est si énorme que leurs petits efforts isolés sont absolument impuissants à démolir les barrières de haine et de séparation que l'on trouve en tous lieux. Ils pensent qu'il n'existe apparemment aucune diffusion organisée des principes qui semblent contenir la solution des problèmes du monde ; ils n'ont aucune idée de la force numérique de ceux qui peuvent penser comme eux, et ils sont de ce fait rendus impuissants par leur isolement, leur manque d'unité et le poids mort de l'inertie qui les entoure. Le penseur puissant ou le démagogue ambitieux, ainsi que l'homme animé d'un véritable amour pour son pays (mais ayant des idées personnelles et choisies par lui relativement à la solution qu'il convient d'apporter aux problèmes de son pays) profitent aujourd'hui de cette inertie générale, de la crise et de la dépression mondiales, pour imposer (par la force s'il est nécessaire) des systèmes de gouvernement et de domination qui matérialiseront leur interprétation des idéaux. Cela, les masses sont obligées de l'accepter, et parce qu'elles adoptent normalement des solutions de facilité sans réfléchir, elles sont facilement enrégimentées et amenées à obéir.
Le raisonnement des chefs est que les masses n'ont pas de vision étendue, ne savent pas et ne peuvent pas savoir ce qui est bon pour elles.
Cela est vrai sans aucun doute. Elles doivent donc faire ce qu'on leur dit et être menées aveuglément, ou par la force, à cette condition et à cette forme de civilisation que les chefs et leurs associés pensent (souvent tout à fait sincèrement) être les meilleures. Au cours de ce processus, ceux qui manifestent leur désaccord ou qui ont des idées personnelles doivent nécessairement être écrasés et réduits au silence, dans l'intérêt de la masse.
Telle est la situation générale, avec certaines différences nationales d'importance mineure, étant donnée la manière dont se présente le problème fondamental. Le bien-être de la vie nationale est sans doute perçu et désiré, mais de l'intégration de cette vie nationale dans le plus grand ensemble de l'humanité, les chefs ne semblent en avoir jusqu'à présent qu'une bien petite vision.
L'habitude a longtemps été, pour un parti, d'attaquer un autre parti sur le plan de la vie publique, nationale ou politique, ou pour un groupe de penseurs (soutenant leurs idées particulières) d'attaquer un autre groupe de penseurs ayant des idées différentes. Au cours de ce processus, le plus puissant fait disparaître le plus faible, et les masses sont exploitées. On leur dit ce qu'il faut faire et penser ; il n'y a aucun effort véritable en vue de les amener à une condition de juste compréhension. Il en est de même dans le domaine religieux, mais les différences religieuses de la race sont tellement anciennes qu'il n'y a aucun besoin de les énumérer ici. Les militaristes et les pacifistes dans leurs nombreux groupements, les communistes et les conservateurs, les socialistes et les nazis, les républicains et les fascistes, les démocrates et les progressistes, le travail et le capital, les catholiques et les protestants, les agnostiques et les fanatiques, les politiciens et les idéalistes, les criminels et ceux qui imposent une loi mal interprétée, les masses ignorantes et les quelques personnes intelligentes, et les distinctions de classes, les différences raciales et les rivalités religieuses dans les deux hémisphères ont réduit le monde à un état de grande agitation, de désunion complète et de faiblesse.
Partant de cette situation, comment l'ordre va-t-il être restauré ?
Comment la situation économique peut-elle être stabilisée et le monde amené à un état où, d'une manière juste et appropriée, il y ait assez pour tout le monde ? Comment les différences nationales et les haines raciales peuvent-elles être résolues ? Comment les nombreux groupes religieux peuvent-ils poursuivre leur oeuvre de conduire les hommes vers une expression de la dignité qui suit la tradition de leur propre héritage et en même temps cependant, vivre en harmonie et présenter un front uni au monde ? Comment peut-on en finir avec les guerres et instaurer la paix sur terre ? Comment peut-on établir une véritable prospérité qui soit le résultat de l'unité, de la paix et de l'abondance ? Il n'y a qu'une façon.
Par l'action unie des hommes et des femmes de bonne volonté et de compréhension dans chaque pays et dans chaque nation .
Fermement et calmement, sans aucun sentiment de précipitation, ils doivent accomplir trois choses :
Premièrement, il leur faut se découvrir mutuellement et se mettre en rapports les uns avec les autres. Ainsi, leur sentiment de faiblesse et d'inefficacité sera contrebalancé. Ce sont là le premier devoir et la première tâche du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde.
Deuxièmement, il leur faut éclaircir les principes fondamentaux de vie juste, de bonne volonté et d'harmonie qui sont reconnus mais non appliqués aujourd'hui par tous ceux dont le jugement est droit. Ces principes doivent être formulés en termes simples et mis en action pratique.
Troisièmement, ces principes doivent être enseignés au grand public. Fermement, régulièrement et systématiquement, ils doivent être enseignés en tant que principes de fraternité, d'internationalisme basé sur la bonne volonté et l'amour de tous les hommes en tant que principes d'unité religieuse, d'interdépendance et de coopération. Les individus en chaque nation et en chaque groupement doivent être formés à jouer leur rôle important avec bonne volonté et compréhension. Le groupe doit endosser ses responsabilités vis-à-vis des autres groupes. Les responsabilités des nations entre elles et de toutes les nations vis-à-vis du monde doivent être expliquées et accentuées.
Ce n'est pas là un programme pour des oisifs ou des mystiques, ni un programme impraticable.
Il ne sape et n'attaque aucune autorité, aucun gouvernement. Il ne vise pas au renversement de dirigeants ni à la chute d'aucun parti politique ou national. Il demande un effort intelligent et pratique. Il demande la coopération de nombreux esprits différents et de nombreux administrateurs éprouvés. Les hommes de bonne volonté dans chaque pays doivent être découverts et tous ceux qui répondent à ces idéaux doivent être réunis, leurs noms étant inscrits sur des listes de correspondance. Leur coopération doit être recherchée et organisée systématiquement. Ce programme exigera finalement l'assistance de nombreux conférenciers et écrivains qui travailleront suivant les mêmes principes idéalistes mais de différentes manières. Du fait de la connaissance qu'ils ont de leur pays et des meilleurs moyens de présenter les vérités de base à leurs compatriotes, ils doivent être laissés libres de travailler comme ils l'entendent pour leur propre pays. Avec les hommes et les femmes de bonne volonté, ils constituent le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde.
Un groupe central, choisi parmi eux, devra synthétiser ce travail et le coordonner, tout en laissant la plus grande liberté aux serviteurs et aux travailleurs individuels.
Ce programme exigera de la patience et beaucoup de travail de coopération. Il faut découvrir les membres du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde par leur réaction à ces idéaux ; il faut les former aux nouvelles lignes de conduite et les entraîner à la technique mentale juste, à l'action qui n'est pas agressive et à l'élimination des antagonismes de tous genres. Il faut leur enseigner la manière par laquelle les idéaux fondamentaux d'unité mondiale, de synthèse économique et de coopération entre les religions devront être exprimés et atteints. La loi d'Amour exprimée intelligemment doit s'appliquer à tous les rapports humains.
Il faut que l'on procède aussi rapidement que possible à ce travail d'éducation des hommes et des femmes de bonne volonté dans le monde.
Toutefois, le travail doit être poursuivi sans nullement contrevenir à l'harmonie. Il ne faut en aucune façon intervenir dans le choix et les programmes ni déprécier les gouvernements nationaux, quels qu'ils soient.
Aucune activité politique ne doit être poursuivie au nom du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde. Une semblable activité continuerait les anciennes méthodes et perpétuerait les anciennes haines. Il ne doit y avoir aucune attaque contre des partis ou des groupes quelconques, aucune critique contre les activités nationales ou des chefs quelconques. De telles vieilles méthodes ont été pratiquées pendant longtemps et elles ont échoué pour instaurer la paix sur la terre. Les Membres du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde, et ceux qui leur sont associés, ne soutiennent aucun parti et ne sont pour ou contre aucun groupe ou forme de direction. C'est pour eux une attitude impérative. Ils ne disposent ni de temps, ni d'énergie, ni d'argent pour des attaques ou des contre-attaques. Et cependant, leur attitude n'est pas celle d'une "non-résistance passive". Ils sont occupés à équilibrer les forces mondiales et à stimuler la croissance de ce groupe d'hommes qui soutiennent la bonne volonté, la compréhension et la fraternité.
Le monde des hommes d'aujourd'hui peut être divisé en deux groupes principaux. Il y a ceux qui luttent pour quelque parti politique, quelque forme de gouvernement national, quelque attitude religieuse, sociale ou économique. Ils sont contre tout ce qui ne favorise pas leurs tendances. Il y a ceux qui leur sont opposés. L'esprit partisan, la lutte pour ou contre et l'esprit de parti caractérisent le monde moderne. Le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde n'a ni le temps ni le désir de s'intéresser aux activités qui conduisent à la séparation, à la division et aux conflits. Il est en faveur des attitudes qui produiront finalement un troisième parti, libre de toute haine politique et religieuse. Jusqu'à présent, ces membres ne sont pas connus, ni reconnus, et ils se trouvent relativement sans pouvoir pour effectuer une impression déterminée sur la pensée du monde. Toutefois, avec de l'adresse dans l'action et une adhésion aux principes de coopération harmonieuse, ils peuvent, en quelques années seulement, faire preuve de puissance et d'influence véritables.
Le travail pourra alors entrer dans son deuxième cycle d'influence bien nette et déterminée. Cela sera possible seulement si ceux qui ont cette vision font tous les efforts et tous les sacrifices possibles en temps et en argent pour y parvenir. Entre les exploités et les exploiteurs, les belliqueux et les pacifistes, les masses et les dirigeants, ce groupe doit se tenir sans prendre aucun parti, sans faire preuve d'aucun esprit partisan, sans fomenter de troubles politiques ou religieux, sans alimenter la haine soit entre individus, soit entre nations, soit entre races. Il sera interprète des justes relations humaines, de l'unité fondamentale de l'humanité, de la fraternité pratique, de l'innocuité positive en paroles et en écrits, et de la synthèse intérieure d'objectifs qui reconnaît la valeur de l'individu et en même temps la signification du travail de groupe. La diffusion des idées et des principes de bonne volonté produira le troisième groupe dans les affaires du monde.
En l'espace de quelques années, si le travail est poursuivi dans ces directions, l'opinion publique sera obligée de reconnaître la puissance du mouvement en faveur de la paix, de la compréhension internationale et de la bonne volonté mutuelle.
Finalement, la force numérique des hommes et des femmes de bonne volonté dans le monde sera si grande qu'ils seront en mesure d'influencer les événements mondiaux. Il y aura suffisamment de gens engagés à servir la cause de la bonne volonté pour influencer nettement le cours des affaires mondiales.
On n'enseignera pas un vain pacifisme. Il ne s'agit pas d'un rêve mystique suivant lequel on attend que Dieu agisse, d'un rêve qui compte sur l'avenir pour arranger les choses. Il ne s'agit pas d'une idée creuse, sans application possible. Il s'agit du plan pour le développement d'un groupe de personnes provenant de toutes les nations, formées dans l'esprit de bonne volonté et qui possèdent une compréhension si claire des principes qui doivent gouverner les relations humaines dans les affaires du monde qu'elles peuvent puissamment opérer dans le domaine de la paix et de la compréhension humaines. C'est un processus d'éducation méthodique. Par ce processus, des hommes et des femmes doivent, en tous lieux, être formés à vivre comme des interprètes de bonne volonté dans chaque secteur de l'existence, car la puissance d'une bonne volonté intelligente à régler les difficultés dans chaque secteur des affaires humaines est incroyablement grande. Mais jusqu'à présent, l'esprit de bonne volonté n'a pas encore été développé et appliqué intelligemment. Des milliers d'hommes et de femmes à travers le monde sont prêts aujourd'hui à recevoir cette formation et à être mis en rapport pour coopérer afin qu'il y ait finalement une unité d'effort pour la cause de la paix et des relations harmonieuses. Le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde cherche à découvrir ces personnes et à les unir en un groupe cohérent.
En conclusion, on pourrait donc dire que le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde cherche à aider à la restauration de l'équilibre et de la paix du monde au moyen de l'activité coordonnée, définie et appliquée, de ce groupe de personnes qui émerge et qui peut constituer un troisième groupe ou un "parti intermédiaire" (pour s'exprimer en termes politiques) entre ceux qui se battent pour, et ceux qui attaquent tout groupement, toute organisation religieuse, toute affiliation politique ou forme de gouvernement.
Par leur travail, la conscience de l'humanité sera fermement évoquée en faveur de la paix et de ce qui est juste. Ce qui est juste sera considéré comme l'établissement conscient de justes relations. Lorsque la conscience de masse sera évoquée et fonctionnera, une opinion stabilisée sera possible et deviendra assez forte pour qu'en aucun pays on ne tolère plus des actes de cruauté, d'oppression, d'obéissance forcée au moyen de pénalisation, d'accroissements égoïstes au détriment de ceux qui sont sans défense, d'ambition personnelle et de guerre.
Le moment doit venir dans l'histoire de l'humanité où un si grand nombre de personnes auront été éveillées aux problèmes plus subtils de l'esprit et à sa valeur, que les attitudes et les activités anciennes ne pourront plus jamais se manifester sur une large échelle. La période qui approche correspondra dans la vie de l'humanité au stade dans la vie du disciple et du Chrétien où il n'est plus la victime de ses tendances et de ses habitudes mauvaises, mais commence à les dominer en imposant sa volonté spirituelle et éclairée à sa nature inférieure. Ce stade peut maintenant être développé dans notre humanité pour la première fois dans son histoire. Une des principales fonctions du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde est d'instaurer ces changements d'attitudes, de stimuler la croissance d'une véritable opinion publique au moyen de l'éducation des gens qui pensent selon les principes de bonne volonté et de justes relations. A leur tour, ceuxci éduqueront les masses. Ainsi, il sera possible de mettre à profit la tendance qui émerge vers ce qui est juste et vers la bonne volonté, tendance qui est très nettement présente aujourd'hui, même si elle est faible et encore peu comprise.
La deuxième fonction du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde est d'interpréter les idéaux et les objectifs qui doivent diriger la race et de familiariser le public avec les possibilités immédiates. Par ces moyens, il finira par éveiller dans les masses une réponse intelligente, un désir ardent et une juste activité. De cette façon, l'idée partagée par quelques-uns deviendra l'idée du grand nombre et se transformera finalement en un fait agissant dans la conscience humaine. Les impulsions nouvelles, compulsives et intérieures, doivent se révéler à l'intellect humain. La croissante tendance vers la fraternité (dont nos entreprises philanthropiques modernes sont une illustration), l'idéal de bien-être de groupe s'opposant aux objectifs individuels égoïstes et ambitieux, et l'énonciation des principes qui doivent diriger le prochain cycle mondial et qui le dirigeront ; ces interprétations et leur application juste et intelligente doivent être poursuivies. Grâce à cette forme d'éducation de masse, le nouvel âge commencera à faire sentir sa puissance. Les activités du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde conduiront à établir deux faits d'importance capitale. Ce ne sont encore que des théories pour la masse, bien que pour quelques-uns déjà des choses connues et établies. Ce sont :
1. L'existence d'un Plan intelligent qui se déroule, et sur quoi repose le processus évolutif tout entier du monde ; l'histoire des hommes et la croissance de la conscience humaine en sont des preuves irréfutables.
2. L'existence de l'immortalité, ou de la vie qui se poursuit lorsqu'elle se trouve séparée du corps.
La reconnaissance de ces deux faits provoquera de vastes changements dans les attitudes et les gouvernements du monde, quand le dessein profond des événements mondiaux sera compris et quand l'espoir de l'immortalité sera devenu un fait accepté. Les affaires du monde et les conditions de vie oderne seront alors perçues dans leur véritable perspective. Il n'est pas nécessaire de nous étendre ici sur ce sujet, mais lorsque l'on verra que la croissance de la bonne volonté dans le monde constitue l'émergence normale de ce qui est inévitable et lorsque tout ce qui survient sera considéré en relation avec un avenir sans fin, alors se présenteront à notre esprit des implications immenses et profondes pour la race.
La troisième fonction du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde, aujourd'hui d'une importance immédiate, est de rassembler en un groupe uni par des liens assez lâches les hommes et les femmes de bonne volonté à travers le monde. Ceux qui répondent à ces idées et qui ne montrent aucune réaction d'antagonisme à l'égard de ces vérités doivent être mis en rapport les uns avec les autres. Ce groupe existe aujourd'hui. Le noyau nécessaire à la tâche est déjà là. Leur nombre doit augmenter continuellement et leur utilité doit être développée par une constante éducation basée sur les principes fondamentaux de bonne volonté au cours des cinq années à venir. Un élan suffisant lui aura alors été donné, qui rendra possibles les débuts d'une juste activité. Le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde devrait alors être à même de façonner l'opinion publique.