LE BIEN ETRE ET L'ASTROLOGIE

LE BIEN ETRE ET L'ASTROLOGIE

Croire ou ne pas croire à l'astrologie ? La plupart des propos qui la concernent se placent encore sur le terrain de la croyance plutôt que sur celui de la connaissance.

Le langage de l'astrologie

L'astrologie est née il y a 5000 ans avec les Sumériens, et qui s'incarna en Mésopotamie, dans l'Antiquité grecque, romaine, égyptienne, dans le monde arabe, le Moyen Age chrétien, la Renaissance européenne. Elle est un mode de pensée, un cadre de références qui accompagnèrent la vie de nos prédécesseurs et dont le rationalisme nous a soudainement coupés, il y a trois siècles. Au regard de l'histoire des civilisations ce dernier type de connaissance est récent, aussi le mode d'approche du monde dont fait partie le langage de l'astrologie agit-il encore sur notre affectivité. Il est intéressant de savoir si on peut toujours contribuer à développer notre intelligence du monde et la compréhension de nous-mêmes.

L'instrument de connaissance de l'astrologie est le symbole, qui traduit la façon dont l'homme des premiers âges s'initia aux mystères du monde pour s'y insérer.
Son inconscient tient alors une place prépondérante dans sa pensée; comme nous-mêmes aimons donner la parole à notre conscient par la logique, l'homme primitif éprouve un besoin semblable, il exprime la puissance de son inconscient en identifiant ses contenus aux objets extérieurs. Il fait vivre le monde extérieur de la façon dont il vit son monde intérieur. C'est sa façon de s'intégrer à l'univers et d'y trouver sa place. L'homme primitif vit de projections car il n'a pas encore acquis la logique d'une pensée conceptuelle; et la phrase qu'il emploie est le symbole.

Le symbole raconte tout le chemin qui va du vécu inconscient au lieu de sa projection, ou de sa matérialisation. Il établit l'échelle de correspondances qui va de l’obscur à la clarté, de l'inconscient à sa concrétisation consciente.

Les origines lointaines

A Sumer, où naquit l'astrologie, autour de 3000 avant Jésus-Christ, les origines du monde étaient contées dans l' Enuma elish, poème cosmogonique, ou dans le préambule à l'Épopée de Gilgamesh.

La cosmogonie mésopotamienne est semblable à celle que l'on trouve sur d'autres continents, elle ne diffère que par sa riche créativité. Certes, elle échappe à nos vérifications scientifiques ; cependant, il est un fait indéniable : on retrouve en divers points du globe, qui, n’ont pu avoir de contacts entre eux, des mythes et une cosmogonie semblables.

Selon la conception des Anciens, le ciel s'est séparé de la terre, mais il y a laissé un héritage, une marque indélébile: en comprenant la terre, l'homme peut comprendre le ciel, et l’homme découvre le monde terrestre.

Par intuition, puis empiriquement les Sumériens vont dégager une échelle de correspondances entre les événements terrestres et les phénomènes célestes. Parce que l'intuition qu'ils ont du monde est celle de l'unité et parce qu'ils éprouvent un besoin fondamental d'ordonnancement des phénomènes, ils vont rassembler peu à peu les aspects hétérogènes du réel en en percevant l'homogénéité cachée.

Ainsi les Sumériens vont-ils observer l'expression de la nature sous toutes ses formes pour comprendre leur présence au monde et ordonner leur vie. Ils découvrent que chaque parcelle de l'univers est à l'unisson avec le tout. Chaque forme de la nature ici bas vit en harmonie avec ces mouvements célestes. Le microcosme vibre au diapason du macrocosme, et eux-mêmes, solidaires, parce que faits de cette même nature, vibrent avec le cosmos, ils sont eux-mêmes un cosmos.

Cette vision unitaire de la nature, unité générale de la vie, est soumise à un destin. Tout ce qui se produit est voulu par une force consciente représentée par une assemblée de volontés divines hiérarchisées. Mais encore faut-il comprendre ce que veut dire destin dans la religion chaldéenne. Il n'est pas synonyme de déterminisme tel qu'on l'entend aujourd'hui, car les dieux qui le fixent ne s'abaissent point à préciser les événements mineurs. Ils n'établissent qu'un ' ordre assez général à l'intérieur duquel s'étend une grande liberté, et l'homme est finalement responsable de son destin, soit en l'accomplissant sur un plan ordinaire, soit dans un prolongement exemplaire comme Gil-gamesh. Plus il imite le comportement des dieux, ses modèles exemplaires, plus il s'assimile à eux dans ses travaux, sa vie quotidienne, plus il se rapproche d'eux et transcende ainsi sa condition humaine. Les dieux indiquent les routes à suivre, c'est à l'homme de déchiffrer leur message et de choisir celle à prendre.

L’univers entier est un livre de signes par lesquels le divin qui anime la vie parle aux hommes, d'où l'importance des signes astraux. Inventeurs de l'écriture cunéiforme, sorte de coins gravés sur des tablettes d'argile, les Sumériens purent nous transmettre la mémoire séculaire de leurs observations, faites du haut des ziggourats : « collines du ciel » ou « tours entre ciel et terre », constructions que l'on retrouve à Babylone, Ur, Erech, Lagash. Elles se présentaient comme des pyramides à sept étages, en brique crue, atteignant quatre-vingt-dix mètres de haut, servant à la fois de grenier et de temple d'observation.

Du haut des ziggourats, les prêtres qui sont astronomes et astrologues observent chaque nuit le ciel à l'aide du gnômon (cadran solaire inventé par les Sumériens puis perfectionné par Anaximandre de Milet) et de la clepsydre (sorte d'horloge à eau).

Parmi l'océan d'étoiles qui tapissent le ciel, les prêtres découvrent progressivement cinq étoiles particulières qui, contrairement aux autres, ne sont pas fixes, mais mobiles, errantes; il les appellent les cinq chèvres sauvages, les cinq planètes.

Minutieusement, au cours des siècles, ils classent et gravent sur les tablettes d'argile leurs signes distinctifs. Ils relèvent leurs trajectoires particulières, calculent leurs distances par rapport à la terre, commentent leur brillance, leur couleur et leur taille. Peu à peu ils assimilent les qualités extérieures des planètes aux attires dieux existants, les puissances spirituelles qui ont façonné le monde dans la cosmogonie et qu'ils vénèrent depuis la nuit des temps.

Les dieux sont les représentations des images primordiales de l'être, les archétypes ou encore les modèles originels de sa psyché. Ce sont ses dieux intérieurs qui, par le mécanisme de la projection, se sont cristallisés, concrétisés dans le culte.

L'homme a ainsi relié d'où le terme religo  les zones cachées de son âme ou les contenus de son inconscient, à ce qui était visible extérieurement dans une participation mystique.

Les phénomènes terrestres vont alors dépendre directement des puissances divines. Le dieu Sin, la Lune, qui régit la fécondation, la force de vie, qui fait croître la végétation, est en rapport avec les arbres, les plantes; et les planètes sont les dieux eux-mêmes, ou leurs messagères, elles indiquent leurs activités, donc l'influence qu'elles exercent sur la vie.