DIGITOPRESSURE, DIGITOPRESSION, DIGITOPUNCTURE, ACUPRESSURE, ACUPRESSION, ACUPRESSING

DIGITOPRESSURE, DIGITOPRESSION, DIGITOPUNCTURE, ACUPRESSURE, ACUPRESSION, ACUPRESSING  

L'acupressure est un terme récent qui désigne la stimulation des points d'acupuncture par la pression des doigts.

Ce mot est en fait étymologiquement erroné puisqu'il est constitué de acu : aiguille et de pressure: pression, le terme exact serait plutôt digitopressure ou digitopuncture, mais acupressure s'est imposé dans le langage commun à la suite, semble-t-il, du terme anglais acupressing dont nous avons trouvé la première utilisation chez Pedro Chan dans son ouvrage, Guide de l'acupressing manuel I.

On ne trouve pas dans la tradition orientale de techniques de massage qui se limitent à l'acupressure .
La pression manuelle des points existe mais elle est intégrée à des massages plus complets dont nous donnons un aperçu au mot anma et shiatsu. Cependant, la simple pression de certains points à des fins thérapeutiques, sans que l'on recouvre cette technique d'un vocable déterminé, a sans doute toujours été une pratique commune de la médecine chinoise.

A notre avis, l'acupressure ne doit pas être présentée comme une méthode miracle ni surtout comme une acupuncture où l'on remplacerait les aiguilles par les doigts, ce que certains ouvrages publiés en Occident on tendance à le dire, Par contre, l'acupressure est une méthode simple qui peut parfois soulager rapidement certaines douleurs et certains traumatismes, qui peut améliorer l'état général si elle est pratiquée régulièrement (par exemple pour les rhumatismes) et qui a l'avantage de sensibiliser les individus au fonctionnement énergétique. C'est d'ailleurs dans cet esprit qu'elle fait partie du bagage médical enseigné par les médecins aux pieds nus.

 

Sur le plan technique, l'acupressure consiste à presser certains points avec la pulpe du pouce. Il s'agit d'une des techniques de pression employée par le shiatsu (vous trouverez les dessins correspondants à ce terme) et c'est cette méthode qu'il faut utiliser pour traiter les points indiqués aux rubriques des symptômes (sauf mention contraire).
En général, il faut distinguer, comme c'est toujours le cas quand il s'agit du traitement des points d'acupuncture, entre une action de dispersion et une action de tonification, ce qui implique des techniques de pression légèrement différentes (voir ces deux mots).
Cependant, .il arrive souvent que la simple stimulation des point d'acupuncture, quelle que soit la méthode utilisée, ait un effet bénéfique au niveau de la rééquilibration énergétique.
Dans tous les cas (sauf mention contraire), la pression sur chacun des points doit être pratiquée pendant quelques minutes pour que l'effet soit durable .
Il faut aussi presser sur les symétriques de chaque point indiqué sauf, bien sûr, dans le cas de symptôme unilatéral ( entorses, par exemple ).

UNE TRADITION MILLENAIRE

 Les débuts de l'acupuncture remontent à la préhistoire de la Chine, il y a plusieurs milliers d'années. A cette époque, la stimulation des points, découverts empiriquement, se faisait à l'aide de poinçons de pierre. Peu à peu des instruments plus fins furent utilisés, tels que les aiguilles d os ou de bambou. Le développement de la métallurgie dans la seconde moitié du 1er millénaire avant JC. Permit la fabrication d'aiguilles en métal ce qui marqua une étape importante dans le développement de l'acupuncture.

Parallèlement à ces progrès de la technique, un système théorique cohérent, fondé sur la reconnaissance des méridiens, s'élaborait. Le plus ancien ouvrage de médecine orientale, le Nei Jing, qui remonte au moins au I" millénaire avant JC., fait état du haut degré de développement auquel était arrivée la science de l’acupuncture et de la moxibustion à cette époque.


Par la suite, cette branche de la médecine se perfectionna sans cesse tout en restant toujours très attachée à la tradition représentée par le Neï Jing. Ainsi, sous la dynastie des Tsin (265-589), plusieurs ouvrages d acupuncture furent publiés et les premiers schémas des méridiens avec les points furent imprimés. Puis, sous la dynastie des Tang (618-907), un Collège impérial de médecine, la plus ancienne école médicale de Chine, fut fondé .


Acupuncture et moxibustion connaissent un âge d'or durant les dynasties des Song, Kin et Yuan (960-1368}. Des statuettes de bronze grandeur nature sur lesquelles étaient tracés les méridiens furent coulées à ce moment.

Le grand ouvrage d'acupuncture est alors le Shi si jing Fa Hui (Développement des quatorze méridiens} écrit par Houa Cheou qui représente un stade important dans le développement de la théorie des méridiens.

L'acupuncture continue à prospérer sous la dynastie des Ming (1368-1644), mais tombe en disgrâce sous les Tsing (1644-1911); le développement de l'acupuncture est alors entravé pendant plusieurs siècles: un édit de 18zz suspend l'usage des aiguilles et des moxas.

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LE RENOUVEAU DE L'ACUPUNCTURE DANS LA CHINE TRADITIONNELLE


Plus tard, l'exercice de la médecine traditionaliste est même interdit par le gouvernement du Kuomintang (en 1929), sous l'influence des médecins de formation occidentale.
Cet arrêté du gouvernement de la Chine nationaliste provoqua cependant une vive réaction dans tous les milieux traditionalistes. Malgré sa demi éviction par la dynastie Tsing , l'acupuncture était en effet restée très vivace dans toutes les couches populaires, en particulier à la campagne.

Aussi, Quand les médecins occidentalistes ne purent assumer les soins d une nation entière en proie à la guerre et aux calamités naturelles, le rapprochement avec la médecine traditionnelle s'opéra de lui-même. Mao Tsé Toung comprit rapidement l'intérêt de l'ancienne médecine et, dès 1944, il préconisa un rapprochement .entre les deux méthodes thérapeutiques .

Cette attitude devint une véritable ligne de conduite dans les années 1950 : « La médecine et la pharmacologie traditionnelles » chinoises constituent un riche patrimoine. Il faut s'efforcer de » l'explorer et de le porter à un niveau supérieur » (Mao Tsé Toung, 1949).
L'effort est alors dirigé dans deux directions. D'une part, on cherche à recueillir tout le legs traditionnel et on crée des centres de recherches afin de trouver des bases scientifiques à l'acupuncture. D'autre part, on forme rapidement des milliers de « médecins aux pieds nus » destinés à apporter les soins élémentaires à l'ensemble de la population.

Ce double effort a été couronné de succès. La tradition, vieille de plusieurs millénaires, a été étudiée avec attention et enrichie par de nouvelles données (l' analgésie par acupuncture a été ainsi mise au point en 1958). Dans chaque hôpital, un médecin traditionnel côtoie un médecin formé aux méthodes occidentales: tous deux travaillent en commun pour le plus grand bien des patients.
Le travail d'instruction de la population a été lui aussi bénéfique. Les médecins aux pieds nus, qui sont des sortes d'infirmiers supérieurs, ont le rôle de soigner les maux légers mais aussi d'instruire les populations locales à des fins de prévention. Chaque village a donc son enseignement médical où l'on apprend les points à piquer pour une lombalgie, une migraineou une entorse. On y apprend à se servir des plantes ainsi que les règles d'hygiène. Des planches indiquant les points d'acupuncture sont affichées dans les communes et les enfants possèdent des poupées en plastique où sont représentés les méridiens.
Ce remarquable développement de la médecine traditionnelle en Chine devrait, pensons-nous, servir d'exemple à nos gouvernements. Les résultats obtenus prouvent que médecine traditionnelle et médecine moderne se complètent parfaitement. Des sommes importantes pourraient être économisées et la santé pourrait être mieux préservée. Seules, les industries pharmaceutiques n'y trouveraient pas leur compte.

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LES DEBUT DE L'ACUPUNCTURE EN OCCIDENT


Les premières relations sur la médecine chinoise et sur la méthode des aiguilles ont été le fait des missionnaires jésuites partis à la conquête de l'Extrême-Orient au XVIIe siècle. Plusieurs opuscules parurent à cette époque, mais leur influence sur le plan médical fut à peu près nulle. Les indications contenues dans ces ouvrages étaient d'ailleurs très succinctes, sans compter les traductions erronées des termes spécifiques à la pensée chinoise, et elles ne pouvaient
déboucher sur une thérapeutique.

Au XIXe siècle, l'utilisation d'aiguilles à des fins thérapeutiques est tentée par plusieurs médecins, et en particulier par L. v. J. Berlioz (le père du compositeur). Cependant, le fondement théorique de l'acupuncture chinoise était totalement ignoré et il ne s’agissait. alors pas d'une médecine énergétique, mais d'une aiguillothérapie.
Un des seuls ouvrages traitant véritablement de la méthode chinoise est celui que publia en 1863 le capitaine P.Darbry de Thiersant : la médecine chez les chinois. Cet ouvrage resta cependant sans lendemain, et il faut presque cinquante ans pour que l’acupuncture prenne vraiment pied en occident avec la première publication de Soulié de Morand en 1929.