L'ART DE MANGER

L'ART DE MANGER


L'art de vivre macrobiotique, recommandé par les anciens sages, et pratiqué largement pour le développement physique, mental et spirituel, consiste en: l'art de manger, l'art de respirer et l'art de la vie quotidienne.
Du fait que l'homme est une partie de son environnement, et a évolué à travers le développement biologique couvrant une période de plus de 3 billions d'années sur cette planète, sa condition physique, mentale et spirituelle est le produit de ce qu'il consomme, venant de son environnement naturel et de sa nourriture. L'art de manger est le facteur essentiel de son développement.

a) NOURRITURE DE BASE
Au moins la moitié de notre consommation alimentaire journalière, et si possible, plus de la moitié -50 % à 60 %o devrait être des céréales complètes ou leurs dérivés, comprenant le riz complet, les grains de blé complet, l'orge, l'avoine, le seigle, et le millet. Le maïs et le sarrasin peuvent être aussi utilisés comme supplément aux céréales complètes. Des méthodes de cuisson variées peuvent être appliquées à chaque céréale, depuis la cuisson à l'eau, à la vapeur, au four, jusqu'à la mouture en farine pour faire du pain, des chapatis, des pâtes et d'autres dérivés. Suivant le climat, des variétés de légumineuses telles que les pois chiches, les azukis et les lentilles sont utilisées aussi avec les aliments de base.

b) NOURRITURE COMPLEMENTAIRE
La nourriture complémentaire inclut toutes les variétés d'aliments compris dans le royaume végétal et animal, sauf la viande des espèces mammifères.

1. Légumes terrestres

La majeure partie de la nourriture complémentaire, ou au moins la moitié, devrait être constituée de légumes terrestres poussant dans la même région climatique et dans le même environnement naturel ou similaire. Aussi, le choix des légumes et autres produits agricoles était traditionnellement fait dans un rayon de 800 km environ, dans les zones immédiates ou voisines. Il est préférable de choisir des légumes poussés traditionnellement dans chaque localité, plutôt que d'utiliser des végétaux transportés sur de longues distances.
Les méthodes de cuisson de ces légumes sont variées, telle la cuisson à l'eau bouillante, à la vapeur, au four, sautés, frits ou en fermentation. Cependant, on évite la consommation régulière de grandes quantités de légumes crus sous forme de salade par exemple.

2. Les graines et les légumineuses

Les haricots, pois et différentes graines telles que le sésame, les graines de potiron, de tournesol et les noix en petites quantités sont consommés comme aliments secondaires. On consomme u1Ie plus grande quantité de légumineuses que de graines.
Les légumineuses et les graines sont cuisinées de différentes manières, bouillies, à l'étouffée, au four, grillées et moulues: certaines d'entre elles, notamment les sojas, sont traditionnellement trans- formées par une fermentation naturelle avec des céréales et du sel marin, pour former des condiments tels le miso et la sauce de soja. Certains grains secs sont pressés pour en extraire de l'huile, et d'autres sont utilisés en condiments et en collation, légèrement assaisonnés de sel marin.

3. Légumes marins (algues et mousses marines)

Les aliments annexes comprennent aussi plusieurs variétés d'algues dont les kombus, wakamcés, aramés, hizikis, agar-agar, dulse, mousse d’irlande et bien d'autres; elles sont surtout utilisées par les insulaires ou les gens qui vivent au bord de la mer.
Ces algues sont cuites seules, ou avec des légumes et des légumineuses. On peut les griller à sec, au grill, ou au four, et les réduire en poudre ensuite. On en utilise certaines sous forme d'assaisonnement, avec ou sans adjonction de sel et de graines.

4. Les fruits

Parmi les aliments de qualité végétale, les fruits ont une importance moindre que les légumes terrestres et marins, puisque les céréales sont les fruits que les hommes devraient consommer chaque jour. Cependant, les fruits qui ont poussé dans la même région climatique environnante sont utilisés comme l'une des nourritures complémentaires, surtout en saison.
Il y a différentes façons de préparer les fruits: on peut les manger cuits, séchés ou fermentés, ainsi que crus. On les mange traditionnellement à la fin du repas, en petite quantité, comme dessert. Les gens qui n'ont pas l'habitude de consommer des produits animaux ont naturellement tendance à prendre des fruits peu souvent.

5. Les animaux marins

Parmi les aliments secondaires, on utilise moins fréquemment les poissons, vertébrés ou invertébrés d'eau de mer ou d'eau douce.
En ce qui concerne les poissons, on conseille de consommer les poissons à chair blanche; on évite en général les poissons à chair rouge ou à peau bleue bien qu'ils puissent avoir la chair blanche. On évite aussi souvent les fruits de mer, qui peuvent s'abîmer très facilement. On prépare ces animaux marins et d'eau douce bouillis, à l'étouffée, au four, frits ou fumés. Quand on les consomme, on les accompagne en général d'une part égale ou plus importante de légumes, cuits légèrement ou même crus. Traditionnellement, on emploie aussi une petite quantité de légumes tels le gingembre râpé ou en tranche, la moutarde, l'oignon frais vert et le raifort râpé, afin d'éviter les effets d'intoxication.

6. Les animaux terrestres

On consomme quelques espèces d'animaux terrestres comme aliments secondaires, mais bien moins souvent que les aliments de qualité végétale et encore moins que les poissons. Parmi les espèces animales terrestres, on choisit les espèces les plus primitives comme les amphibiens, les reptiles ou les oiseaux, évitant les animaux biologiquement plus évolués, tels un grand nombre de mammifères. Ces mammifères seront consommés en cas de nécessité dans des conditions particulières: par exemple, en cas de pénurie d'aliments si vous vous trouvez dans un endroit totalement sauvage, ou durant une période neigeuse très froide. Aux espèces carnivores, on préfère les mammifères qui se nourrissent de végétaux.
Là encore, les modes de préparation de ces animaux terrestres sont variées: bouillis, à l'étouffée, grillés, au four, séchés, fumés ou fermentés.
On a traditionnellement toujours fait plus attention à leur prépa- ration qu'à celle des autres variétés d'aliments. Par exemple, avant la cuisson on mettait la viande à tremper dans de l'eau salée pendant plusieurs heures, et on coupait les parties de graisse. On faisait cuire la viande avec des légumes et on la servait avec des épices fortes et des légumes crus afin d'éviter les effets malfaisants.

c) LES BOISSONS

On appelle boisson toute absorption de liquides en plus de ceux contenus dans les aliments ou utilisés dans la cuisson. On recommande de boire une bonne eau, de l'eau chaude, des infusions d'herbes traditionnelles telles le thé Bancha, l'infusion de pissenlit ou de bardane et bien d'autres infusions; le volume de boisson ne devrait pas excéder ce dont nous avons vraiment besoin four la santé physique, mentale et spirituelle. Le baromètre qui nous permet de savoir quelle quantité de liquide il nous faut en moyenne, est de ne boire que lorsque nous avons soif, et de n'uriner que 3 ou 4 fois par jour .