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FEE (suite 4 ) Science et croyances

FEE (suite 4 )

Science et croyances

Bien que l'existence des fées n'ait jamais été admise scientifiquement, la croyance en ces êtres est évoquée bien des fois au cours de l'Histoire, par les croyances populaires, des alchimistes, des médiums ou des théosophes affirmant en voir et communiquer avec eux[36], de grandes familles médiévales les ont même revendiquées pour ancêtres. L'historien et membre du cercle zététique Paul-Éric Blanrue considère que les fées n'ont pas d'existence physique et qu'il faut être spirite pour accréditer une telle idée. Pour lui, les fées « vivent dans nos rêves, c'est la raison de leur immortalité »[150]. La croyance aux fées a perduré grâce au folklore populaire, entre autres par la voie orale des contes, qui se transmettent parmi le peuple depuis la nuit des temps[151]. Dès 1843, l'érudit Alfred Maury a noté que « Les fées occupent incontestablement l'un des premiers rangs dans les traditions populaires de notre contrée »[152].

Les religions ont différents points de vue quant aux fées. Si les monothéismes ont tous beaucoup œuvré pour diaboliser le petit peuple[153], les religions animistes, spiritualistes et néopaganistes acceptent beaucoup mieux les croyances féeriques.

Au Moyen Âge

Bien que de nombreuses études récentes existent à ce sujet, il est difficile de savoir quelle place tenait la fée dans le folklore populaire médiéval, les seules informations figurant dans les textes des clercs qui les dénoncent comme des inepties et des mensonges. Cela peut suggérer que la fée ait été très présente dans la culture populaire[154] et bien connue des paysans et des « vilains », mais ne permet pas d'évaluer à quel point ces derniers y croyaient[155]. Laurence Harf-Lancner note qu'elles sont omniprésentes durant cette période et incarnent « dans l'imagination des hommes du Moyen Âge, tous les fantasmes liés à la féminité, à l'animalité, à l'altérité »[156]. L'empereur Charlemagne a rédigé en son temps des capitulaires interdisant aux sylphes d'apparaître dans le ciel pour enlever des personnes[36].

Persistance des cultes païens

L'Exil des fées

Au vieux temps du roi Arthur, celui dont les Bretons parlent avec grand respect, tout ce pays-ci était plein de féerie. La reine des fées avec sa gaie compagnie dansait bien souvent dans plus d'une prairie verte. C'était là l'ancienne croyance, d'après ce que je lis… Il y a bien des siècles de cela. Mais maintenant on ne voit plus de sylphes. Car la grande piété et les prières des moines mendiants et autres saints frères qui, aussi nombreux que les atomes dans un rayon de soleil, fouillent toutes les terres et tous les cours d'eau, bénissant les salles, les chambres, les cuisines, les chaumières, les cités, les bourgs, les grands châteaux et les tours, — font qu'il n'y a plus de fées. Geoffrey Chaucer, XIVe siècle, traduction de Victor Hugo[157].

D'après Alfred Maury, les fées sont d'origine celte et sont issues de la personnification de forces naturelles. Très tôt, les capitulaires condamnent comme sacrilèges ceux qui continuent à allumer des feux et des lumières près des arbres, des pierres et des fontaines et qui adressent leurs vœux aux divinités païennes. Dans son allocution pastorale aux Belges, saint Éloi défend de placer des luminaires et des offrandes auprès des rochers, des sources, des arbres, des cavernes et des carrefours. Toutefois, il semble que le culte se soit conservé longtemps[158], mais de manière discrète, notamment dans les forêts[159]. Dans le Lancelot en prose, le narrateur rapporte que la fontaine des fées et la Dame du Lac sont dites fées selon la vox populi, c'est-à-dire d'après les contes et les gens qui habitent la forêt[155].

Pour Antoine Le Roux de Lincy, le rituel néonatal que décrit, dans la deuxième moitié du XIIe siècle, le roman de Guillaume au court nez, est répandu dans plusieurs provinces françaises : « dans certaines provinces, on mettoit devant la cheminée une petite table couverte de linge très fin ; sur cette table, trois coupes, un pot de vin ou d'Hypocras, trois pains de fleurs de farine et deux flambeaux qui restoient allumés durant la nuit. Ce repas frugal étoit destiné aux fées, qui, d'après les croyances, devoient venir répandre leurs dons sur le nouveau-né[160] ».

Protectrices et ancêtres tutélaires

La médaille montre un homme barbu aux cheveux longs, portant une couronne sur la tête.

 

Médaille en bronze représentant le roi Mérovée, dont l'existence réelle est controversée, et dont le père serait d'origine féerique.

Aux XIIe et XIIIe siècles, les rois et les nobles éprouvent le besoin d'attribuer à leur lignée une origine exceptionnelle, et les fées deviennent des ancêtres tutélaires ou les protectrices de certaines familles. Les ducs d'Aquitaine, les Plantagenêt et la famille normande d'Argouges affirment tous descendre d'une fée[161]. Mérovée, premier de la lignée des Mérovingiens, serait né du viol de la reine Théodelinde par un ondin[161]. Ces légendes sont souvent parallèles à celles des naissances célèbres dues à des incubes ou des succubes[162].

Position de l'Église et des autorités chrétiennes

Si les théologiens et l'Église du Haut Moyen Âge intègrent les fées au surnaturel chrétien, ils assimilent cependant les dames des lacs et des forêts à des démons[105],[156], tout comme Burchard de Worms au XIe siècle[18]. Les autorités chrétiennes des XIIe et XIIIe siècles, période d'optimisme, se montrent tolérantes envers ce personnage aux attributs proches de ceux d'une déesse[163], et ne tentent pas de le diaboliser[164] (contrairement au dragon[161]), sans doute parce qu'« il est difficile de résoudre le problème d'une croyance à une figure surnaturelle à la fois bénéfique et étrangère au christianisme »[6]. Au cours du XIIIe siècle toutefois, les fées sont vues de plus en plus comme déloyales et emplies de luxure[165]. La mise en valeur de la chasteté comme première des vertus fait que le rôle autrefois échu aux personnages féeriques de la littérature devient celui des anges à la fin du Moyen Âge[161]. Le caractère féerique de ces personnages tend également à s'estomper, et leurs figures littéraires à devenir celles de sorciers et d'enchanteresses[166] qui tiennent leurs savoirs de longues études, du fait de la rationalisation[161], à partir du XIVe siècle[167]. Ainsi, les « dames du lac », fées qui règnent sur un merveilleux palais sous-marin, voient leur royaume devenir une île[84]. Les fées n'échappent pas non plus à la diabolisation[168].

La religion chrétienne est à l'origine de diverses théories à propos des fées. Selon certains textes apocryphes, dont le Livre d'Hénoch, lorsqu'une partie des anges se révoltèrent contre Dieu, ce dernier ferma les portes du Paradis. Les êtres qui étaient demeurés à ses côtés devinrent les anges, ceux qui avaient suivi Satan aux enfers devinrent les démons, quant à ceux qui n'avaient pu se décider entre le bien et le mal, ils devinrent les fées[169]. Claude Lecouteux précise que ceux qui rejoignirent l'eau devinrent des ondins, celles qui tombèrent dans les sources devinrent des nymphes et celles qui tombèrent dans les forêts devinrent les dianes[18]. Une version similaire veut que les ancêtres des fées aient été boutés hors du Paradis parce qu'ils n'étaient pas assez bons, et que l'Enfer les ait refusés car ils n'étaient pas assez mauvais[170], ou encore que les fées aient été les enfants d'anges déchus qui firent commerce charnel avec des mortelles[171].

De la fin du XVIe siècle au milieu du XVIIe siècle, les procès des sorcières féeriques de Sicile prouvent que cette cohabitation entre le folklore féerique et la religion chrétienne ne s'est pas déroulée sans heurts. Avec la montée du puritanisme, la vision des fées en tant qu'êtres démoniaques a gagné en popularité[172],[173]. Ainsi, le hobgoblin, qui était à l'origine un esprit amical de la maison, est devenu un gobelin malveillant[174]. Prétendre faire commerce avec les fées était à cette époque considéré comme une forme de sorcellerie et sévèrement puni[175]. C'est peut-être pour dissocier les fées des démons qu'Obéron, dans la pièce Songe d'une nuit d'été, observe soigneusement que ni lui ni sa cour ne craignent les cloches de l'église[176].

Robert Kirk et La République mystérieuse

En 1691, le révérend écossais Robert Kirk écrit un ouvrage majeur consacré à la connaissance des fées : La République mystérieuse : Des elfes, faune, fées et autres semblables publié pour la première fois en 1815. Il y présente les fées sous un jour assez inquiétant, comme étant des êtres invisibles et parfois très dangereux. C'est en s'installant sur la lande des trossachs qu'il va se confondre avec « l'esprit des lieux » et écrire son ouvrage qui, plus tard, devient presque mythique. Il y décrit non seulement l'apparence des fées « telles qu'elles apparaissent à ceux qui ont la seconde vue », mais aussi leurs demeures, leurs croyances et leurs occupations avant sa mort en 1691, à l'âge de 42 ans. Cette mort le fait entrer dans la légende, car il se dit que les fées se sont vengées parce qu'il a trahi leurs secrets, ainsi que le racontent Walter Scott et Pierre Dubois[177].

Époque contemporaine

En France, des études ethnologiques après la Seconde Guerre mondiale ont relevé la persistance de ces croyances, notamment à la campagne, chez les personnes âgées. La Bretagne et l'Alsace, en raison peut-être d'une survivance des langues régionales, ont conservé de nombreuses traces du petit peuple, dans leurs traditions orales et leurs toponymies[178]. En Angleterre, la croyance aux fées est fortement liée à l'écrivain Lewis Caroll et à ses écrits, comme Les Aventures d'Alice au pays des merveilles[179]. À Nottingham, la Fairy Investigation Society a été créée pour chercher des traces ainsi que des témoignages à propos des fées[180]. L'animisme du Japon (shintoïsme) est très proche des croyances européennes aux fées, ce qui explique l'attrait des Japonais pour ces créatures, de même que la persistance des croyances aux esprits féeriques dans les régions rurales du Nord du Japon[70]. Il existe d'ailleurs un « musée des fées » à Kaneyama[181].

Au début du XXIe siècle, la croyance en l'existence (physique ou spirituelle) des fées perdure ; il est admis qu'elles ne sont pas qu'une affaire de folklore et de contes. Dans les pays scandinaves, elle est fortement ancrée et en Islande, le tracé d'une autoroute fut dévié afin d'éviter un lieu réputé habité par les fées[182]. Christine Lynch, fille de Frances Griffiths résidant en Irlande du Nord dans une région où le folklore féerique reste très présent, déclare en 2009 que les époques de crises rendent les personnes plus réceptives à « la magie des fées », et par là plus portées à y croire[183].

Témoignages

Photo d'une maison circulaire fabriquée en bois et surmontée d'un toit en pente.

 

Une maison du Findhorn Ecovillage, lieu ayant la réputation d'être fréquenté par les fées qui auraient influé sur la croissance des plantes.

Conan Doyle croyait fermement en l'existence des fées, tout comme son père, Charles Doyle, qui les dessinait et assurait en voir dans ses dernières années, alors qu'il avait sombré dans l'alcoolisme et la folie[184]. Des clairvoyants comme Geoffrey Hodson ont décrit leurs mœurs et activités avec une grande précision[36]. Peter Caddy, créateur du Findhorn Ecovillage, en Écosse, a affirmé avoir atteint son haut degré de maîtrise du jardinage organique grâce à ses pratiques spirituelles et la communion avec les Devas et d'autres esprits de la nature[36]. Des témoignages d'observations de fées sont recensés partout dans le monde, même chez des personnes qui n'ont jamais manifesté le moindre signe de croyance auparavant[185]. Pierre Dubois pense qu'on ne peut totalement ignorer ces multiples témoignages, la question étant de savoir si on peut « se permettre de douter de la sincérité de ces clairvoyances »[180].

Les fées de Cottingley

Photo d'une cascade avec en arrière-plan une bâtisse.

 

La rivière Beck à hauteur de Cottingley, où Frances et Elsie Griffiths affirment être entrées en contact avec le petit peuple.

Au sortir de la Première Guerre mondiale, la population anglaise est ouverte au merveilleux et l'affaire des fées de Cottingley en 1917 donne lieu à un long débat sur l'existence du petit peuple. Arthur Conan Doyle est persuadé de l'authenticité d'une série de cinq photographies prises par Elsie Wright et Frances Griffiths à Cottingley dans le Yorkshire au Royaume-Uni en 1917. Il publie en 1922 The Coming of the Fairies après deux articles très sérieux dans le Strand Magazine montrant ces clichés des deux filles en compagnie d'êtres du petit peuple. Soixante ans plus tard, en 1983, les deux auteurs admettent qu'il s'agissait d'une supercherie, mais Frances maintient qu'elle avait bien vu des fées. L'affaire des fées de Cottingley amène de nouvelles pistes de réflexion à travers de nombreux témoignages de personnes affirmant « jouer avec des elfes » ou « danser avec des fées » dans la région du Yorkshire, entre autres vers Skipton[186].

Théosophie

D'après les enseignements de la théosophie, les Devas, l'équivalent des anges, sont considérés comme vivant dans l'atmosphère de la planète ou à l'intérieur du Soleil, et sont censés agir sur la nature, par exemple sur le processus de la croissance des plantes. Certains Devas sont plus petits et moins importants en degré d'évolution, ils sont nommés « esprits de la nature », « élémentaux » et « fées »[187]. La croyance en la réalité des fées de Cottingley a été forte chez les théosophes, donnant lieu à bon nombre d'explications quant à ces êtres : les esprits de la nature, élémentaires, gnomes, ondines, sylphes, salamandres et fées peuvent être observés lorsque le troisième œil est activé. Les théosophes maintiennent que les êtres moins évolués n'ont jamais été incarnés auparavant comme êtres humains, et sont considérés comme une lignée distincte de l'évolution spirituelle humaine, appelée « l'évolution deva » : si leur âme progresse, ils peuvent se réincarner en tant que Devas. Les théosophes affirment que tous ces êtres possèdent un corps éthérique composé de « matière éthérique », substance plus fine et plus pure que celle que l'on trouve sur le plan terrestre[188]. Le théosophe Edward Gardner a effectué de longues recherches concernant le folklore féerique et entendu de multiples témoignages relatant des observations d'êtres fabuleux et, dans The Coming of the Fairies, Conan Doyle met en avant le nombre élevé de rapports d'observations de fées[189] ou encore le fait que son ami William Riley cite le Haut-Airedale et le Wharfedale comme des lieux où sont consignées des observations de pixies comme autant d'arguments en faveur de leur existence[190]. D'après lui, le petit peuple est aussi nombreux que la race humaine, et pourrait vivre à la surface de la Terre, séparé par une différence vibratoire.

Néo-paganisme

Dans la culture moderne, une preuve de la pérennité des croyances féeriques (ou une résurgence) réside dans les cultes néopaganistes ou néodruidiques. Une branche de la Wicca, nommée Faery Wicca, accorde une importance primordiale aux fées, aux gnomes, aux esprits de la nature et au petit peuple de manière générale, mais aussi au folklore qui leur est lié, aux relations qu'ils entretiennent avec la nature, et à la magie qu'ils sont censés utiliser. Cette branche a été fondée par Kisma Stepanich et suivi par quelques autres auteurs comme Edain McCoy, en s'appuyant sur les traditions irlandaises[191].

Psychanalyse, philosophie et symbolique des fées

Une fée se tient à la verticale en déployant ses ailes de papillon. Elle semble marcher sur les herbes qui l'entourent.

 

Une petite fée aux ailes de papillon, selon la représentation classique que l'on s'en fait au début du XXIe siècle. Lily Fairy par Luis Ricardo Falero, 1888.

Fée

Maîtresse de la magie, elle symbolise les pouvoirs paranormaux de l'esprit ou les capacités prestigieuses de l'imagination. Elle opère les plus extraordinaires transformations et en un instant comble ou déçoit les désirs les plus ambitieux. Peut-être représente t-elle les pouvoirs de l'homme de construire en imagination les projets qu'il n'a pas pu réaliser[139] Dictionnaire des symboles

Plusieurs écrivains tels Charles Athanase Walckenaer (Lettres sur les contes de fées attribués a Perrault, et sur l'origine de la féerie, 1826) et Alfred Maury (Les Fées du Moyen Âge : recherches sur leur origine, leur histoire et leurs attributs) en France, Johann Wilhelm Wolf et Sanford Schreiber en Allemagne, Lucy Allen Paton (Studies in the Fairy Mythology of Arthurian Romance) et Walter Evans-Wentz, (Fairy Faith in Celtic Countries) dans les pays anglo-saxons se sont livrés à de savantes recherches sur la symbolique des fées. Freud, avec L'Interprétation des rêves (1900), fut le premier à découvrir la nature symbolique des contes de fées, expliquant ensuite dans L'Homme aux loups que le conte de fées offre à l’enfant un mode de pensée qui correspond à sa représentation de lui-même[192]. La fée est donc une image de l'enfant évoluant dans un monde d'adultes et capable de pouvoirs de transformation par son imagination. Le psychanalyste Bruno Bettelheim a proposé une version psychanalytique des contes de fées[193] dans laquelle il montre que la fée est une figure soit positive (la bonne fée) soit négative (la mauvaise fée) de la mère. Pour le psychanalyste Géza Róheim, dans The Psychoanalytic Study of the Child, le conte de fées se rapproche du symbolisme onirique[192].

Pour Marie Louise von Franz, principale continuatrice du psychiatre Carl Gustav Jung, le conte de fées symbolise le processus qui permet à la personnalité de se construire de manière harmonieuse[194]. Elle souligne que ces contes sont l’expression la plus pure et la plus simple des processus collectifs inconscients. Ainsi, chaque actant du conte de fée représente l'un de ces processus psychiques à l'œuvre dans la personnalité. La jeune fée symbolise la part la plus intime et la plus intuitive de la femme, celle encore proche de la nature intérieure[195] alors que pour Carl Gustav Jung, la figure de la vieille fée représente l'archétype de la « Grande-mère », projection mythique de l'expérience féminine dans toutes les civilisations[196].

L'écrivain et essayiste Michel Le Bris voit dans les fées « l'âme du monde », des êtres créés par les hommes pour peupler la nature et leurs rêves et ainsi pouvoir les habiter, mais aussi et surtout, des êtres intermédiaires entre le monde et l'humanité[197].

Dans les arts et la littérature

Sur la peinture, trois êtres se trouvent dans ce qui semble un château: un garde à la gauche, un noble au milieu et une femme prenant son bain dans une pièce fermée. La femme possède des ailes et une queue de serpent.

La Découverte du secret de Mélusine, illustration pour Le Roman de Mélusine par Guillebert de Metz vers 1410.

La fée telle qu'on la connaît est une création de l'Occident médiéval[12],[198], époque qui voit la naissance littéraire de la fée Morgane, la fée Viviane, et Mélusine. D'abord présente dans la littérature grâce à des auteurs comme Marie de France et Chrétien de Troyes, elles connaissent à nouveau une vague de popularité grâce au Songe d'une nuit d'été de William Shakespeare à la fin du XVIe siècle, puis dans les contes de fées des XVIIe et XVIIIe siècles[168]. Au XIXe, le folklore du petit peuple s'accorde avec les élans vers la nature du romantisme littéraire, et les fées profitent de la renaissance celtique (Celtic Revival). La collecte des traditions folkloriques, l'intérêt pour les mythes, contes et légendes gagnent toute l'Europe[199], de même que les créations originales incluant des personnages féeriques[200]. L'époque victorienne voit la naissance de la peinture féerique. Le XXe siècle et ses productions « d'une extraordinaire richesse »[201] incluent notamment avec la fée Clochette, devenue une icône de la culture populaire, mais aussi de nombreux films des studios Disney. Les romans de Tolkien éveillent chez la génération étudiante de l'époque un intérêt tout particulier le petit peuple et à sa suite, les premiers ouvrages répertoriant étudiant ces créatures connaissent le succès éditorial : Katharine Briggs, Brian Froud et Alan Lee en Angleterre, Pierre Dubois, Édouard Brasey et Marie-Charlotte Delmas en France. Quelques auteurs des littératures de l'imaginaire et bon nombre d'illustrateurs de fantasy incluent désormais les fées à leur répertoire.

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