LA PROTECTION

LA PROTECTION


Méfiez-vous des "pollutions"

Un jour, on a demandé à l'un de mes amis chaman s'il fallait se protéger quand on fait un travail de guérison. La réponse est incluse dans la question: le seul fait de la poser trahit chez celui qui en est l'auteur une certaine idée de la pollution. Cet ami a répondu que la meilleure façon de se protéger... était de ne pas se protéger !
Que signifie cette réponse?
Il existe une loi psychologique qui veut que nous n'attirions que ce qui est déjà en nous. Les faiblesses que nous pouvons avoir dans certains domaines créent une faille qui aspire tout ce qui peut aller dans le sens de cette faiblesse.
J’avais un ami qui avait une peur terrible des policiers. A chaque fois qu'il retournait dans son pays, il était sûr de se trouver dans une situation qui le conduirait inévitablement au commissariat: ou bien il se faisait voler, ou bien il perdait ses papiers, etc...
En résumé, toute peur attire son objet.

Il en est de même en guérison: notre talon d'Achille se trouve là où nous n'avons pas résolu nos problèmes.

La meilleure façon de se protéger consiste donc à travailler sur soi pour se connaître. Il s'agit de savoir ainsi quel type de problèmes nous avons l'habitude de nous attirer.
En revanche, si nous fermons certaines zones de notre être, nous bloquons de l'énergie.

La meilleure défense reste la protection psychique.
La meilleure protection psychique est la Conscience.
Une des grandes lois psychologiques s'énonce très simplement : nous n'attirons que ce qui est déjà en creux à l'intérieur de nous. En d'autres termes, nous "aspirons" ce que nous méritons.
Si notre royaume, comme celui de la Belle au Bois Dormant, est encore entouré de ronces, symbole des désirs inconscients refoulés, notre Prince mettra un certain temps à venir nous libérer. Nous resterons entourés de ronces aussi longtemps que nous n'aurons pas éveillé en nous la clarté de l'âme, tant que nous n'aurons pas accepté la limpidité de nos désirs. Il nous faut donc accomplir un travail intérieur, dans notre intérêt, qui nous protégera des "énergies négatives" que nous attribuons très souvent aux autres.
Extrêmement sensible et médium, le guérisseur perçoit dix fois plus que les autres individus. Tout devient une agression pour son hypersensibilité: il reçoit dans son corps, dans son environnement, des magmas d'énergies non résolues, en suspens, comme des manteaux de mémoire, qui blessent sa chair. Mettre ces "mauvaises énergies" sur le compte des autres est une attitude fréquente. On préserve ainsi une bonne image de soi. L'attitude de conscience conduit au contraire à se demander ce qui, en soi, attire cette négativité. Car la négativité existe: elle est charriée par l'envie, la jalousie, la haine, la vengeance, les sentiments d'infériorité, la sexualité refoulée, les peurs...

Une autre particularité des personnes attirées par l'art de la guérison concerne leur motivation. Non pas qu'il faille remettre en question cette force de compassion, mais on trouve sou- vent à la base de celle-ci un désir inconscient de réparation, associer naturellement à une importante culpabilité. Ces personnes chargent leurs épaules de fardeaux qui finissent par avoir raison de leur énergie. Il s'agit là d'une particularité plus féminine que masculine, l'homme étant, par instinct, plus égoïste. Nous la rencontrons aussi chez les aînées ou chez les femmes qui ont de bonnes raisons d'en vouloir à leur mère mais dont l'agressivité est restée inconsciente. Analyser sa motivation permet de ne pas se laisser écraser par le poids de la douleur d'autrui.
L'identification à l'autre dans sa souffrance risque de perturber l'équilibre énergétique. Elle procède des mêmes sources que la culpabilité. Elle est justifiée par un certain type d'éducation, dans laquelle la morale est importante.

Mais il existe une identification inconsciente, qui se fait à l'insu de la personne. C'est un peu comme une transfusion d'inconscient corporel à inconscient corporel, une transparence des corps énergétiques. Cette identification est un puissant moyen de diagnostic. C'est en cela qu'elle est utile. Mais elle est encombrante, puisque l'on sent dans son corps la douleur de l'autre !
Je prodiguerai pour ce problème les mêmes conseils que précédemment et recommanderai, en outre, la pratique régulière d'un "yoga".

En résumé, la meilleure protection reste la sauvegarde d'un corps et d'un psychisme sains et équilibrés. Tout travail sur la conscience permet de ne pas trop s'impliquer, de façon à garder intactes des ressources énergétiques que le guérisseur saura prodiguer avec intelligence.