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LE BIEN ETRE AU QUOTIDIEN

« Quand je fais attention à ma respiration, je ne peux rien faire d'autre. Toute mon attention se concentre dessus. Et quand je dois faire autre chose, je ne peux être conscient de ma respiration.

« Quand je fais attention à ma respiration, je ne peux rien faire d'autre. Toute mon attention se concentre  dessus. Et quand je dois faire autre chose, je ne peux être conscient de ma respiration.

 

Cela peut en effet se produire. Aussi, au début, choisissez un moment particulier de la journée, le matin ou le soir. Pendant une heure, raites l'exercice. Ne faites RIEN d'autre! Faites simplement l'exercice. Lorsque vous serez en harmonie avec lui, le problème ne se posera plus. Vous pourrez vous promener dans la rue et être conscient de votre respiration.

Il existe une différence entre la prise de conscience et l'attention. Quand vous faites attention à quelque chose, cette attention est exclusive. Il vous faut retirer votre attention de tout le reste. Ainsi, c'est en réalité, une « tension ». Vous faites attention à une chose au détriment de tout le reste. Si vous faites attention à votre respiration, vous ne pouvez pas faire attention à la façon dont vous marchez, dont vous conduisez. N'essayez pas de faire l'exercice pendant que vous conduisez, parce que vous ne pouvez pas faire attention aux deux choses el), même temps.

L'attention se fixe sur une chose, exclusivement. La prise de conscience est très différente; elle n'est pas exclusive. Ce n'est pas faire attention, c'est « être attentif ». C'est être conscient tout simplement. Vous êtes conscient quand vous êtes « inclusivement » conscient. Votre respiration est dans votre conscience. Quand vous marchez et que quelqu'un passe près de vous, vous êtes également conscient de la présence de cette personne. Ou bien s'il y a du bruit dans la rue, si un train passe, un avion; tout est inclus. La conscience est inclusive, l'attention exclusive. Et au début, vous ferez attention.

Aussi vaut-il mieux que vous pratiquiez cet exercice à certains moments. Pendant une heure, soyez attentif à votre respiration. Petit à petit, vous serez capable de transformer votre attention en prise de conscience. Alors, faites des choses simples par exemple, marcher. Marchez attentivement, en ayant pleinement conscience que vous marchez et que vous respirez aussi. Ne créez pas d'opposition entre les deux actions. Observez-les. Ce n'est pas difficile.

Je peux faire attention à un visage particulier, par exemple. Mais si je fais attention à ce visage, tous les autres visages n'existeront pas pour moi. Si je fais attention à ce visage, tous les autres vont être exclus. Si je fais attention seulement au nez dans ce visage, alors, tout le reste du visage est exclu. Et je peux ainsi continuer à rétrécir le champ de mon attention jusqu'à me concentrer sur un petit point. Le contraire est également possible. Je fais attention au visage dans son ensemble; alors, les yeux, le nez et tout le reste existent pour moi. Alors, j'élargis le champ de mon attention. Si je vous regarde non pas en tant qu'individu mais en tant que membre d'un groupe, alors, le groupe tout entier se trouve dans le champ de mon attention. Si je considère que vous êtes différent du bruit qu'il y a dans la rue, alors, j'exclus la rue. Mais je peux aussi vous regarder, vous et la rue, comme un tout. Alors, je peux avoir conscience à la fois de vous et de la rue. Je peux être conscient du Cosmos tout entier. Cela dépend de mon champ d'attention. Il faut qu'il devienne de plus en plus large.

Mais d'abord, commencez par faire attention sans oublier que le but est de transformer cette attention en prise de conscience. Choisissez un moment de la journée. Le matin, de préférence, parce que votre esprit est frais et dispos. Les énergies sont activées ; tout est en train de s'éveiller; vous êtes plus vivant le matin.

Non seulement on est plus vivant le matin, mais l'on a constaté qu'on est plus grand le matin que le soir. On perd environ un centimètre dans la journée parce que la colonne vertébrale se tasse sous la fatigue. Le matin, vous êtes frais, dispos, jeune, rempli d'énergie.

Alors, ne placez pas la méditation à la fin de votre emploi du temps. Faites en LA PREMIÈRE CHOSE de la journée. Quand vous sentirez que ce n'est pas un effort, quand vous pourrez rester assis une heure entière complètement immergé dans votre respiration, conscient, attentif, quand vous ne saurez plus qu'une chose: que vous êtes parvenu à fixer votre attention sur votre respiration sans le moindre effort; quand vous serez détendu et heureux, sans effort de votre part, alors, vous aurez atteint le but fixé.

A ce moment-là, faites autre chose en même temps. Marchez, par exemple. Puis en gardant ces deux choses à l'esprit, ajoutez en d'autres. Au bout d'un certain temps, vous serez capable d'être continuellement conscient de votre respiration, même dans votre sommeil. Si vous n'êtes pas conscient jusque dans votre sommeil, vous ne pourrez pas savoir ce qu'est la profondeur. Mais cela viendra. Petit à petit, cela viendra.

Il faut être patient et commencer par le commencement. C'est très important parce que votre mental, toujours rusé, essaiera de vous faire prendre un mauvais départ. Il faut commencer comme il convient parce qu'à ce moment-là, le travail est déjà à moitié fait. Mais nous ne commençons pas comme il faut.

Vous savez très bien que l'attention est difficile. Parce que vous êtes complètement endormi. De sorte que, si vous essayez d'être attentif à votre respiration tout en faisant autre chose, vous n'y arrivez pas. Et ce n'est pas votre travail que vous abandonnerez, vous cesserez d'être attentif à votre respiration.

 

Ne vous créez pas de problèmes inutiles. Dans une journée, vous pouvez très bien trouver un petit moment. Quarante minutes suffiront pour faire cet exercice. Mais votre intellect vous donnera des excuses. Il vous dira, « tu n'as pas le temps. Tu as déjà tant de choses à faire ». Ou bien, « ce n'est pas possible maintenant. Tu le feras plus tard ».

Méfiez-vous de ce que vous dit votre mental. N'ayez pas trop confiance en lui. Nous ne doutons jamais de lui. On doute de tout et de tout le monde, mais jamais de son esprit.

Même ceux qui parlent tant de scepticisme, de doutes, de rai- son, même ceux-là ne doutent jamais de leur propre pensée. Et pourtant, c'est bien votre pensée qui vous a mené là où vous êtes. Si votre vie est un enfer, c'est votre mental qui l'a créé. Et pourtant, vous ne doutez jamais de ce guide. Vous doutez de n'importe quel professeur, de n'importe quel maître, mais vous ne doutez jamais de votre mental. Avec une foi indéfectible, vous le suivez comme un guru. Et pourtant, c'est lui qui vous a mené dans le désordre, dans la misère où vous êtes. Si vous voulez absolument douter de quelque chose, doutez donc de votre mental. A chaque fois qu'il vous dit quelque chose, réfléchissez-y à deux fois.

Est-il vrai que vous n'avez pas le temps ? Est-ce vrai ? Vous n'avez vraiment pas le temps de méditer, de consacrer une heure de votre temps à la méditation ? Réfléchissez bien. Demandez-vous « est-ce vraiment le cas ? Je n'ai vraiment pas le temps ? »

Je ne le crois pas. Je n'ai jamais vu quelqu'un qui n'avait pas du temps à revendre. Je vois des gens qui jouent aux cartes en disant, « c'est pour tuer le temps ». Ils vont au cinéma, et ils disent, « que peut-on faire ? » Ils tuent le temps, bavardent, lisent et relisent le même journal, parlent de choses dont ils ont parlé toute leur vie, et ils disent, « nous n'avons pas le temps ». Ils ont pourtant le temps de faire les choses les plus inutiles. Alors ?

Parce que ce qui est inutile ne menace pas le mental. Dés que vous pensez à la méditation, le mental est en alerte. Parce que vous pénétrez un espace dangereux. Parce que la méditation signifie la mort du mental. Si vous entrez en méditation, tôt ou tard, il devra se dissoudre, disparaître complètement. C'est pour cela que le mental, en alerte, vous dit, « tu n'as pas le temps. Et même si tu avais le temps, tu as des choses plus importantes à faire. Remets donc ça à plus tard. Tu peux méditer n'importe quand. L'argent est plus important. Gagne de l'argent d'abord et tu pourras méditer tout ton soûl. Comment veux-tu méditer sans argent ? Alors, vaque à tes occupations, tu pourras méditer après. »

Il est facile de remettre la méditation à plus tard, pensez-vous, parce que cela ne concerne pas votre survie immédiate. Son pain, il faut le gagner. L'argent est indispensable à vos nécessités de base. La méditation peut être remise à plus tard. Elle ne concerne pas votre survie. Vous pouvez survivre sans elle très facilement.

Si vous vous enfoncez profondément dans la méditation, vous ne pourrez pas survivre. Sur cette terre du moins. Vous disparaîtrez. Du cercle de la vie, de cette roue, vous disparaîtrez. La méditation est comme la mort, c'est pour cela que l'intellect a peur. « Remets ça à plus tard », dit-il. Et vous pouvez remettre ça à l'infini. Votre esprit ne cesse de dire des choses de ce genre. Et ne croyez pas que je parle des autres. Je parle de VOUS.

J'ai rencontré des gens intelligents qui disaient des inepties sur la méditation. L'un d'entre eux venait de Delhi. C'était un haut fonctionnaire du gouvernement. Il était venu dans le but d'apprendre à méditer. Il est resté ici sept jours. Je lui ai conseillé d'aller au cours de méditation le matin, à Chowpatty Beach, à Bombay, mais il m'a répondu, « ce n'est pas très facile. Je ne peux pas me réveiller si tôt ».II ne lui est pas venu à l'idée de réfléchir sur ce que son intellect lui avait dit. L'exercice est peut-être simple mais votre esprit n'est pas aussi simple. C'est lui qui vous dit, ce comment pourrai-je me lever à six heures du matin ? »

Une autre fois, je me trouvais dans une grande ville et le percepteur de cette ville vint me trouver à onze heures du soir. J'allais tout juste me mettre au lit quand il arrive et me dit, « c'est urgent! Je suis très troublé. C'est une 'Question d'e vie ou de mort. Accordez-moi au moins une demi-heure je voudrais que vous m'enseigniez la méditation. Sinon, il se peut que je me suicide. Je suis vraiment très perturbé. Je suis si frustré qu'il doit se passer quelque chose dans mon univers intérieur. J'ai totalement perdu contact avec l'univers extérieur ».

Je lui répondis, « venez demain matin à cinq heures ». « Ce n'est pas possible », me dit-il. Et à l'en croire, c'était une question de vie ou de mort. Mais il ne pouvait pas venir me voir à cinq heures du matin. « Ce n'est pas possible, je ne me lève jamais aussi tôt. » « Très bien », dis-je, « alors, venez à dix heures » «C'est également impossible, je dois être à mon bureau à dix heures et demi. » Cet homme ne pouvait pas prendre un jour de congé, et pourtant, c'était une question de vie ou de mort. Je lui ai dit alors, « est-ce une question de votre vie et de votre mort ou une question de ma vie et de ma mort ? » Et c'était loin d'être un homme inintelligent. Les trucs de son mental étaient très intelligents.

Ne croyez pas que votre mental ne vous joue pas les mêmes tours. Il est très intelligent. Et parce que c'est le vôtre, vous n'en doutez pas. Mais ce n'est pas le vôtre; ce n'est que le produit de la société. Ce n'est pas le vôtre! On vous l'a donné. On vous a forcé à l'accepter. On vous a pris certaines choses ; vous avez été conditionné d'une certaine manière. Depuis votre enfance, votre esprit a été façonné par d'autres. Vos parents, la société, vos professeurs. Le passé conditionne, influence, votre pensée. Le passé, cette chose morte, s'impose continuellement à vous. Les professeurs ne sont que les agents -les agents de la mort contre la vie. Ils vous ont imposé les choses qui sont dans votre mental. Mais le mental est si intime avec vous, le fossé entre vous si étroit, que vous vous identifiez à lui.

Vous dites par exemple, «  je suis Hindou ». Mais réfléchissez ! Reconsidérez la question. VOUS n'êtes pas Hindou. On vous a donné une pensée hindoue. Vous êtes né innocent et simple ni Hindou ni musulman. On vous a donné un intellect hindou, un intellect musulman. On vous a forcé, engagé, emprisonné dans une certaine condition, et puis la vie a continué à ajouter des éléments à votre mental, et il est devenu un fardeau très lourd. Vous ne pouvez rien faire sa loi s'impose à vous. Constamment, le passé conditionne tous vos mouvements présents. Si je vous dis quelque chose, vous ne pouvez pas le considérer d'un oeil neuf, avec un esprit ouvert. Votre ancien esprit, votre passé, s'interposera, pèsera le pour et le contre.

N'oubliez pas: ce mental n'est pas le vôtre; ce corps n'est pas le vôtre; il vous vient de vos parents. Votre mental ne vous appartient pas non plus: il vient également de vos parents. Qui êtes-vous ?

Chacun s'identifie avec le corps ou le mental. Vous pensez que vous êtes jeune, vous pensez que vous êtes vieux, vous pensez que vous êtes hindou, vous pensez que vous êtes un Jaïn, que vous êtes un Parsi. Vous n'êtes rien de tout cela! A votre naissance, vous étiez une pure conscience. Vous êtes en prison. Ces techniques, qui vous semblent si simples ne sont pas si simples, parce que votre pensée va créer continuellement des complexités et des problèmes multiples.

Il y a quelques jours à peine, un homme est venu me voir et m'a dit, « je suis en train d'essayer votre méthode de méditation. Mais dites-moi dans quel Livre Saint est-elle expliquée ? Si vous pouviez me dire qu'elle fait partie de ma religion, cela me serait plus facile. »

Pourquoi cela serait-il plus facile pour lui de méditer si c'est écrit dans un livre ? Parce que l'intellect sera satisfait. Si ce n'est pas écrit dans un livre, la technique deviendra inacceptable.

J'ai demandé alors à cet homme, « vous avez pratiqué cette méthode pendant trois mois. Comment vous sentez-vous ? » Il m'a répondu, « merveilleusement bien. Je me sens merveilleusement bien. Mais j'aimerais savoir si cette méthode est écrite dans un Livre Saint. » Ses propres sentiments n'étaient pas pour lui une référence suffisante. Il avoue lui-même qu'il est merveilleusement bien, qu'il est plus serein, plus silencieux, plus aimant, mais sa propre expérience n'est pas une référence. Le mental exige une référence ratifiée par le passé.

Je lui ai dit, « ce n'est écrit nulle part dans vos Livres. C'est plutôt contraire à ce qui y est écrit. » Son visage s’est attristé puis il a dit, « alors, cela me sera difficile de continuer à. pratiquer cette technique. »

Pourquoi sa propre expérience n'a-t-elle aucune valeur ? Parce que le passé le conditionnement de la pensée vous modèle constamment et détruit votre présent. Alors, n'oubliez pas: soyez conscient. Montrez-vous sceptique envers votre mental, doutez de lui. Ne lui faites pas confiance. Et si vous arrivez à. cette maturité, si vous arrivez à. ne pas faire confiance à votre pensée, alors, seulement alors, ces techniques seront vraiment simples; elles vous aideront, elles « marcheront ». Elles feront des miracles. Elles peuvent faire des miracles.

 

 

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