PHARMACOPEE CHINOISE

PHARMACOPEE CHINOISE 

La pharmacopée chinoise est extrêmement développée en Chine où elle constitue une branche de la médecine aussi importante que l'acupuncture.
Son histoire est aussi vieille que la pratique des aiguilles , elle est mentionnée dans le Neï Jing, et ses fondements' théoriques (énergie , méridiens , éléments) sont les même.

Depuis l'époque des Han (Ile siècle av. JC. - IIe siècle apr. JC.) jusqu'à nos jours un grand nombre de « Pen- Ts'ao ) {matière médicale), expression qui désigne à la fois des collections de plantes séchées et les albums de plantes médicinales ont été publiés, enrichissant sans cesse la connaissance des médicaments.

Au milieu de tous les compilateurs et de tous les expérimentateurs, la figure du médecin Li Chen-Tchen (1518-1593) ressort comme l'un des plus grands spécialistes de la pharmacopée. Il passa toute sa vie à l'étudier et son ouvrage, le Pen Ts'ao Kang Mou (Compendium général de la matière médicale), qui contient 12000 recettes et formules, permit d'élever la pharmacopée au rang de thérapeutique véritablement moderne (il lutta en effet contre les superstitions qui trop souvent la recouvraient).

La pharmacopée chinoise utilise, bien sûr, en majorité des médicaments d'origine végétale mais elle se sert aussi de substances d'origine animale ou humaine. Par exemple, on utilisait les sécrétions des crapauds, les reins de porc, la chair de serpent ou les bois de cerf à des fins thérapeutiques (les vertus de ces préparations ont souvent été mises en évidence par la science moderne).

De même les ongles, les cheveux, les dents, les excréments, les urines d'origine humaine avaient chacune leur propriété.
De telles préparations se retrouvent dans bon nombre d'autres cultures, aussi l'originalité de la pharmacopée chinoise réside-t-elle surtout dans son application.
Tous les grands principes de la médecine traditionnelle étaient respectés et chaque produit était rangé en vertu de son appartenance à l'une des classes des cinq éléments, et de son action, plutôt yin ou plutôt yang. Chaque méridien est par exemple en correspondance avec certains médicaments qui le tonifient ou qui le dispersent (il faut aussi tenir compte de la saison).

De même chacun des symptômes relevant des huit principes fondamentaux justifie l'utilisation de tel médicament plutôt que tel autre .
En Occident, la pharmacopée chinoise avec son application en fonction des théories traditionnelles reste malheureusement très méconnue. On peut cependant retrouver quelques-uns de ces principes de base en se référant aux correspondances entre les saveurs et les éléments (en simplifiant, on peut dire par exemple qu'une tisane amère conviendra pour les faiblesses du coeur et une tisane acide pour les faiblesses du foie). De plus, beaucoup de médecins acupuncteurs sont aussi homéopathes et ils utilisent conjointement les deux thérapeutiques, opérant ainsi un rapprochement entre l'utilisation de médicaments et les théories de la médecine chinoise.

Voir Ming Wong : La Médecine Chinoise par les plantes (Tchou-laffont1976)