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Les races paléolithiques européennes :

d'où elles vinrent et comment elles furent réparties

 

La science est-elle l'adversaire de ceux qui soutiennent que, jusqu'à la période Quaternaire, la répartition des races humaines était fort différente de ce qu'elle est aujourd'hui ? La Science est-elle l'adversaire de ceux qui soutiennent aussi les hommes fossiles découverts en Europe –  bien qu'ayant presque [IV 372] atteint un plan de similitude et d'unité qui persiste jusqu'à ce jour, si on les considère sous leurs aspects physiologique et anthropologique fondamentaux – diffèrent pourtant, et parfois beaucoup, du type des populations qui existent actuellement ?  Feu

Littré l'admit dans un article qu'il publia dans la Revue des Deux Mondes (1849) qui a pour titre Antiquités Celtiques et Antédiluviennes.

Littré déclare dans cet article que : aux époques où vivaient en Picardie les mammouths qui y furent exhumés en même temps que des hachettes fabriquées par des hommes, un éternel printemps devait régner sur toute la surface du globe 708 ; la Nature était le contraire de ce qu'elle est aujourd'hui, ce qui laisse une marge énorme pour l'antiquité de ces "périodes" ; il ajoute ensuite ;

Spring, professeur à la Faculté de Médecine de Liége, découvrit, dans une grotte située aux environs de Namur, dans la montagne de Chauvaux, de nombreux ossements humains, appartenant à une race "tout à fait distincte de la nôtre".

Des crânes exhumés en Autriche présentent, suivant Littré, une grande analogie avec une des races nègres de l'Afrique, tandis que d'autres, qui ont été découverts sur les rives du Danube et du Rhin, ressemblent aux crânes des Caraïbes et des anciens habitants du Chili et du Pérou. On nie pourtant le Déluge, tant Biblique qu'Atlantéen, mais des découvertes géologiques ultérieures incitèrent Gaudry à écrire ces paroles décisives :

Nos   ancêtres   étaient,   positivement   contemporains   du rhinocéros tichorhinus et de l'hippopotamus major.

Et il ajoute que le terrain auquel la géologie donne le nom de diluvien

Fut formé, partiellement tout au moins, après l'apparition de l'homme sur la Terre.

Littré  a  fini  par  se  prononcer  sur  ce  point.  Il  a  démontré ensuite

[IV 373]  que  "la  résurrection  de  tant  d'antiques  témoins",  imposait  la nécessité de remanier toutes les origines, toutes les durées et ajoute qu'il y a lieu d'étudier une époque jusqu'à présent inconnue, soit à l'aurore de l'époque actuelle, soit, à mon avis, au début de l'époque qui la précéda.

708 Les savants admettent aujourd'hui que le climat de l'Europe était chaud, à l'époque Miocène et tempéré à l'époque Pliocène et plus tard. L'affirmation de Littré au sujet de l'existence d'un printemps embaumé durant la période Quaternaire – aux dépôts de laquelle on doit faire remonter les ustensiles de silex découverts par M. de Perthes et depuis laquelle la Somme a rongé sa vallée sur une profondeur de plusieurs vingtaines de pieds – doit être accueillie avec beaucoup de réserve. Les reliques de la vallée de la Somme sont post-glaciaires et indiquent peut-être l'immigration de sauvages durant une des périodes plus tempérées qui séparaient entre elles les périodes Glaciaires mineures.

 

Les types des crânes qui ont été découverts en Europe, sont de deux sortes, comme tout le monde le sait : les orthognathes et les prognathes, ou le type caucasien et le type négroïde – tel qu'on ne le rencontre aujourd'hui que parmi les tribus Africaines et les tribus des sauvages inférieurs. Le professeur Heer, qui estime que les faits démontrés par la Botanique rendent nécessaire l'hypothèse d'une Atlantide a prouvé que les plantes des villages lacustres de l'époque Néolithique sont surtout d'origine africaine. Comment ces plantes auraient-elles apparu en Europe, s'il n'y avait pas eu, jadis un trait d'union entre l'Europe et l'Afrique ? Combien de milliers d'années se sont écoulés depuis l'époque où vivaient les dix-sept hommes dont les squelettes ont été exhumés dans le département de la Haute- Garonne, accroupis autour des restes d'un feu de charbon, ayant autour d'eux quelques amulettes et des débris de poterie et en  compagnie de l'urstis spelæus, de l'elephas primigenius, de l'auroch (que  Cuvier considère comme formant une espèce distincte) et du megaceros hibernicus, qui sont tous des mammifères antédiluviens ? Ils ont certainement dû vivre à une époque très reculée, mais sans remonter plus haut que l'époque Quaternaire. Il reste encore à prouver que l'antiquité de l'homme est plus grande encore. Le docteur James Hunt, ex-président de la Société Anthropologique, l'évalue à neuf millions d'années. Ce savant, au moins se rapproche un peu de nos évaluations Esotériques, si nous ne tenons pas compte des deux Races éthérées semi-humaines et de la première partie de la Troisième Race.

On se demande néanmoins qui étaient ces hommes Paléolithiques de l'époque Quaternaire Européenne ? Etait-ce des aborigènes, ou représentaient-ils le produit d'une immigration dont la date se perd dans le passé inconnu ? Cette dernière hypothèse est la seule que l'on puisse soutenir, attendu que les Savants sont d'accord pour éliminer l'Europe de la catégorie des "berceaux possibles de l'humanité". D'où rayonnaient donc les divers courants successifs des hommes "primitifs" ?

Les plus anciens hommes Paléolithiques de l'Europe, sur l'origine desquels l'Ethnographie garde le silence et dont les [IV 374] caractéristiques mêmes ne sont que très imparfaitement connues, bien qu'elles soient qualifiées de "simiesques" par des auteurs pleins d'imagination, comme M. Grant Allen, appartenaient à des souches purement Atlantéennes et "Africo" – Atlantéennes 709. (Il ne faut  pas oublier qu'à cette époque, le continent Atlantéen lui-même n'était plus qu'un songe du passé.) L'Europe l'époque Quaternaire était très différente de l'Europe actuelle, car elle n'était encore qu'en voie de formation. Elle était réunie à l'Afrique Septentrionale – ou plutôt à ce qui est aujourd'hui l'Afrique Septentrionale – par une langue de terre qui traversait le détroit de Gibraltar actuel – l'Afrique Septentrionale constituait donc, en quelque sorte, un prolongement de l'Espagne actuelle, alors qu'une large mer remplissait le grand bassin du Sahara. Quant à l'Atlantide, dont la majeure partie s'abîma durant l'époque Miocène, il n'en restait que Routa et Daitya, et quelques îles égarées çà et là. La preuve de l'origine Atlantéenne des ancêtres 710 des hommes des cavernes Paléolithiques est donnée par la découverte, en Europe, de crânes fossiles se rapprochant étroitement du type des Caraïbes des Indes Occidentales et des anciens Péruviens – un mystère,   en   vérité,   pour   tous   ceux   qui   refusent   de     sanctionner l' "hypothèse" d'un ancien continent Atlantique pour traverser ce qui est aujourd'hui un océan. Que ferions-nous aussi de ce fait que, tandis que de Quatrefages parle de cette "race magnifique" des hommes de haute stature du Cro-Magnon, et des Guanches des Iles Canaries, comme de représentants d'un même type, Virchow allie aussi les Basques avec ces derniers, d'une manière semblable ? Indépendamment de cela, le professeur Retzius établit les relations qui unissent les tribus aborigènes Américains de dolichocéphales avec ces mêmes Guanches. Les divers anneaux de la chaîne des preuves, sont ainsi sûrement réunis entre eux. On pourrait citer une foule de faits similaires. Quant [IV 375] aux tribus Africaines – elles-mêmes rejetons divergents des Atlantéens, modifiés  par le climat et le milieu – elles passèrent en Europe en traversant la péninsule qui faisait de la Méditerranée une mer intérieure. Beaucoup de  ces hommes des cavernes de l'Europe, comme celle du Cro-Magnon, par exemple, constituaient de fort belles races, mais, ainsi qu'il fallait s'y attendre, il n'y a presque aucun progrès durant toute la vaste période que la Science attribue à l'Age de la Pierre Taillée 711. L'impulsion cyclique descendante pèse lourdement sur les groupes ainsi transplantés – le cauchemar du Karma Atlantéen plane sur eux. L'homme Paléolithique finit par céder la place à son successeur et disparaît presque entièrement de la scène. Le professeur André Lefèvre pose, à ce  propos,  la  question suivante :

Est-ce par une transition insensible que la pierre polie succède à la pierre taillée, ou par une invasion de Celtes brachycéphales ? La décadence qui se produit dans les populations de la Vézère, l'abaissement de la taille, sont- ils les résultats de croisements brutaux, d'une retraite vers le nord à la suite du renne ? Il n'importe ici.

Il continue ainsi :

Le fond des mers s'est relevé, l'Europe est complète, sa flore à la pierre taillée, ou par une invasion de Celtes brachycéphales ? la vie pastorale. Nous entrons dans ces époques de la pierre polie et du bronze, qui se succèdent en des temps inégaux, qui se mêlent au milieu des migrations et des fusions ethniques, plus courtes à la fois et plus confuses que des âges plus pauvres et plus rudimentaires. Les anciennes populations de l'Europe sont arrachées à leur évolution particulière, elles sont englobées, sans périr, dans d'autres races, recouvertes par les flots humains qui débordent de l'Afrique (de l'Atlantide peut-être) [ ? des æons d'années trop tard] et de la féconde Asie. D'un côté arrivent les Ibères, de l'autre les Pélasges, les Ligures, les Sicules, les Etrusques, précédant la grande invasion aryenne. [Cinquième Race] 712. [IV 376]

709 "Nous ne pouvons dire d'où ils (les antiques hommes des cavernes) venaient" (Grant Allen). "Les chasseurs Paléolithiques de la vallée de la Somme n'étaient pas originaires de ce climat peu hospitalier, mais se transportèrent en Europe en venant d'une région plus fertile" (Dr SOUTHALL, Epoch of the Mammoth, p. 315).

710 La pure souche Atlantéenne – dont les hommes de grande taille des cavernes Quaternaires étaient, en partie, les descendants directs – immigra, en Europe bien avant la période Glaciaire ; cette immigration remonte, par le fait, aux époques Pliocène et Miocène de la période Tertiaire. Les objets façonné en silex Miocène de Then-ay et, les traces de l'homme Pliocène découvertes en Italie par le professeur Capellini, témoignent de ce fait. Ces colonisateurs formaient une partie de la Race jadis glorieuse, dont le cycle, depuis l'époque Emène, n'avait cessé d'être descendant.

711 Le talent artistique déployé par les antiques hommes des cavernes, fait de l'hypothèse d'après laquelle on les considère comme se rapprochant du pithécanthropus alalus – de très mystique monstre de Haeckel – une absurdité dont la réfutation n'exige ni un Huxley, ni un Schmidt. Nous considérons leur talent de graveurs comme un reflet de la civilisation Atlantéenne, reparaissant par atavisme. On se souviendra que Donelly considère la civilisation Européenne moderne, comme une renaissance de la civilisation Atlantéenne. (Atlantis, par Donelly, pp. 237-264.)

712 La Philosophie, par André Lefèvre, IIème partie, p. 504 – chap. "L'homme", paris, Reinwald, 1879.