SECTION XXI
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ALLEGORIES HEBRAÏQUES
Comment un Cabaliste, sachant ce qui précède, pourrait-il déduire ses conclusions relatives aux véritables croyances Esotériques des premiers Juifs, en se basant seulement sur ce qu'il découvre maintenant dans les rouleaux juifs ? Comment un savant quelconque – même si l'on découvrait positivement une des clefs de la langue universelle, la véritable clef permettant la lecture numérique d'un système purement géométrique – pourrait-il exposer quelque chose comme étant sa conclusion finale ? La spéculation cabalistique moderne marche aujourd'hui de pair avec la "Franc-Maçonnerie spéculative" moderne, car, si celle-ci cherche en vain à se rattacher à la Franc-Maçonnerie ancienne – ou plutôt archaïque – des Temples et qu'elle n'y arrive pas, c'est parce que toutes ses affirmations ont été reconnues inexactes au point de vue archéologique, il en est de même de la spéculation cabalistique. Comme aucun mystère de la Nature, valant la peine d'être exploré, ne saurait être révélé à l'Humanité en tranchant la question de savoir si Hiram Abif fut un vivant constructeur de Sidon, ou bien un mythe Solaire, le détail des privilèges exotériques conférés au "Collegia Fabrorum" par Numa Pompilius ne fournira aucun renseignement nouveau à ajouter au Savoir Occulte. Les symboles qui étaient employés devront plutôt être étudiés à l'aide de lumières Aryennes, puisque tout le symbolisme des antiques Initiations vint à l'Occident avec la lumière du Soleil d'Orient. Néanmoins, nous voyons les plus savants Francs-Maçons et Symbologues déclarer que tous ces symboles et ces glyphes fantastiques qui remontent à une origine commune d'une immense antiquité, ne présentaient qu'un ingénieux phallisme naturel, ou des emblèmes de typologie primitive. Combien plus voisin de la vérité l'auteur de The Source of Measures n'est-il pas, en déclarant que les éléments humains et numériques de construction, dans la Bible, n'en excluent pas les éléments spirituels, que si peu de gens comprennent aujourd'hui. Les paroles que nous citons sont aussi suggestives qu'elles sont vraies :
Combien l'emploi superstitieux de ces emblèmes, par l'ignorance, ne devient-il pas désespérément aveuglant, lorsqu'on les [V 207] revêt du pouvoir de verser le sang et de torturer, pour la propagande d'un culte religieux quelconque. Quand on pense aux horreurs du culte d'un Moloch, d'un Baal ou d'un Dagon, aux déluges sanglants qui s'y rattachent accomplis sous la Croix, baptisée dans le sang par Constantin, sur l'initiative de l'Eglise séculière... quand on pense à tout cela en se souvenant que tout a simplement pour cause l'ignorance de la véritable interprétation de Moloch, de Baal, de Dagon, de la Croixet des T'phillin, qui ont tous une origine commune et qui ne sont, après tout, qu'un exposé de mathématique pure et naturelle... on est enclin à maudire l'ignorance et à perdre toute confiance dans ce qu'on nomme les intuitions de la religion ; on est porté à souhaiter le retour de l'époque où le monde entier n'avait qu'une langue et qu'un savoir... Mais bien que ces éléments [ceux de la construction de la pyramide] soient rationnels et scientifiques... il faut bien se garder d'en conclure que cette découverte ait pour résultat de retrancher la spiritualité 357 de l'intention de la Bible, ou des rapports de l'homme avec cette base spirituelle. Veut- on construire une maison ? Aucune maison ne fut jamais réellement construite avec des matériaux tangibles, avant que le plan architectural de la construction n'eût été fait ; qu'il s'agisse d'un palais ou d'une chaumière. Il en est de même pour ces éléments et ces nombres. Ils ne proviennent pas de l'homme et n'ont pas été inventés par lui. Ils lui ont été révélés dans la mesure de son aptitude à comprendre un système, qui est le système créateur du Dieu éternel... Mais, au point de vue spirituel, la valeur de tout cela réside, pour l'homme, dans ce fait qu'il peut réellement, par la contemplation, franchir toutes les constructions matérielles du cosmos et atteindre la pensée même et le mental de Dieu, au point de reconnaître ce système de plan pour la création cosmique – oui, avant même qu'eussent été prononcés les mots : "Que cela soit 358".
357 Oui ; mais on ne peut jamais découvrir cette spiritualité et encore moins la prouver, à moins de se reporter aux Ecritures et au Symbolisme des Aryens. Pour les Juifs, à l'exception des Sadducéens, elle fut perdue à dater du jour où le "peuple élu" atteignit la Terre Promise, le Karma national ne permettant pas à Moïse de l'atteindre.
Si vraies que Puissent être ces paroles, sortant de la bouche de celui qui a redécouvert, plus complètement qu'aucun autre ne l'avait fait durant des siècles passés, une des clefs de la Langue Mystique universelle, il est impossible à un Occultiste Oriental de s'associer aux conclusions du savant auteur de The Source of Measures. Il "s'est donné pour tâche de découvrir la vérité" et il croit pourtant encore que :
Le moyen de communication le meilleur et le plus authentique, entre le Dieu [créateur] et l'homme... se trouve dans la Bible hébraïque. [V 208]
Nous devons protester contre cela, et nous le ferons en exposant nos raisons en quelques mots. La "Bible Hébraïque" n'existe plus, comme nous l'avons montré dans les pages qui précèdent, et les récits tronqués, les copies falsifiées et incolores de la véritable Bible Mosaïque des Initiés, ne justifient pas des assertions aussi formelles. Tout ce que peut à juste titre prétendre le savant, c'est que la Bible Juive, telle qu'elle existe aujourd'hui – suivant son interprétation la plus récente et d'après la clef nouvellement découverte – peut fournir un exposé partiel des vérités qu'elle renfermait avant d'avoir été mutilée. Mais comment pourrait-il savoir ce que contenait le Pentateuque avant d'avoir été reconstitué par Esdras, puis, postérieurement, corrompu davantage encore par les ambitieux Rabbins qui le remodelèrent et le modifièrent ? Laissant de côté les opinions des ennemis déclarés des Ecritures Juives, on peut se borner à citer ce que disent leurs adhérents les plus dévoués.
Parmi ceux-ci prenons Horne et Prideaux. Les aveux du premier suffiront à établir ce qui reste aujourd'hui des livres mosaïques originaux, à moins cependant que nous n'acceptions sa foi sublimement aveugle en l'inspiration et l'intervention du Saint-Esprit. Horne nous dit que lorsqu'un scribe hébreu trouvait un écrit d'un auteur quelconque, il avait le droit, s'il le jugeait à propos, d'en faire absolument ce qu'il voulait, étant "conscient de l'aide que lui donnait le Saint-Esprit" – il pouvait le tronquer, ou le copier, ou en employer la partie qui lui convenait et, par suite, l'incorporer dans son propre manuscrit. Le Dr Kenealy fait remarquer avec raison, à propos de Horne, qu'il est presque impossible de lui faire admettre quelque chose que ce soit qui puisse aller à l'encontre de son Eglise, tant il [Horne] se tient remarquablement sur ses gardes dans son style, et il est si prudent dans l'emploi des mots que sa façon de s'exprimer, semblable à une lettre diplomatique, suggère sans cesse à l'esprit des idées tout autres que celles qu'il entendait réellement émettre. Je mets au défi toute personne qui ne serait pas érudite, de lire son chapitre sur les "caractères hébraïques" et d'en tirer un savoir quelconque au sujet de la question qu'il fait profession de traiter 359.
Et pourtant ce même Horne écrit :
Nous sommes persuadés... que les choses, auxquelles il est fait allusion, provenaient des auteurs originaux ou des compilateurs des ouvrages [Ancien Testament]. Parfois ils prenaient d'autres écrits, tels que des annales, des généalogies, ou autres écrits de ce genre, auxquels ils incorporaient des matières additionnelles, ou bien qu'ils assemblaient en les condensant plus ou moins. Les [V 209] auteurs de l'Ancien Testament utilisaient librement et avec indépendance les sources qu'ils employaient (c'est-à-dire les écrits d'autres personnes). Conscients d'être aidés par l'Esprit divin, ils adaptaient aux besoins de l'époque leurs propres productions ou les productions des autres, mais on ne peut les accuser pour cela d'avoir corrompu le texte des Ecritures. Ils ont fait le texte 360.
359 The Book of God, pp. 388, 389.
360 Voyez l'Introduction de Horne (10ème édition), vol. II p. 33, comme le cite le Dr Kenealy, p. 389.
Mais de quoi l'ont-il fait ? Et bien, des écrits des autres, comme le fait justement observer Kenealy.
Telle est donc la notion qu'Horne a de l'Ancien Testament : un centon tiré des œuvres de personnes inconnues, recueillies et rassemblées par ceux qui, dit-il, recevaient l'inspiration divine. – Aucun infidèle, que je sache, n'a jamais porté une accusation aussi néfaste contre l'authenticité de l'Ancien Testament 361.
Cela suffit à prouver, croyons-nous, qu'aucune des clefs du système de langage universel ne peut jamais couvrir les mystères de la Création dans un ouvrage où, soit intentionnellement, soit par négligence, on s'est arrangé de façon que presque chaque phrase s'applique au résultat le plus récent des opinions religieuses – au Phallisme et à rien de plus. Il y a, dans la partie Elohistique de la Bible, un nombre suffisant de passages pour appuyer la conclusion que les Hébreux qui l'écrivirent étaient des Initiés ; de là, la coordination mathématique et la parfaite harmonie que l'on constate entre les mesures de la Grande Pyramide et les chiffres des glyphes de la Bible. Mais, assurément s'il y a un emprunt d'un côté, ce ne peut être les architectes de la Pyramide qui s'inspirèrent du Temple de Salomon, ne serait-ce que parce que la première subsiste jusqu'à présent comme un stupéfiant monument vivant des annales Esotériques, tandis que le fameux temple n'a jamais existé que dans les rouleaux hébreux bien plus tardifs 362. Il y a donc loin entre l'admission que quelques Hébreux étaient des Initiés et d'en conclure que la Biblehébraïque est le meilleur étalon, comme aussi le plus haut représentant du Système Esotérique archaïque.
361 The Book of God, pp. 388, 389.
362 L'auteur dit que la quadrature de Parker est la "même mesure que celle qui fut employée anciennement comme mesure parfaite par les Egyptiens, pour la construction de la Grande Pyramide, qui fut construite pour la célébrer, elle et ses usages" et que "la valeur de la coudée sacrée en fut tirée, valeur qui fut employée pour la construction du Temple de Salomon, de l'Arche de Noë et de l'Arche d'Alliance" (p. 22). C'est assurément une grande découverte, mais elle prouve seulement que les Juifs surent profiter de leur captivité en Egypte et que Moïse était un grand Initié.
Il n'est, du reste, dit nulle part dans la Bibleque l'Hébreu soit la langue de Dieu ; les auteurs ne se sont du moins pas rendus coupables de cette vantardise, peut-être parce qu'à [V 210] l'époque où la Biblefut publiée en dernier, cette prétention eût été déraisonnable – et, par suite, dangereuse. Les compilateurs de l'Ancien Testament, tel qu'il existe dans le canon hébreu, savaient fort bien qu'au temps de Moïse, la langue des Initiés était la même que celle des Hiérophantes Egyptiens et qu'aucun des dialectes tirés de l'antique Syriaque ou du pur Arabe antique de Yarab, – le père et le progéniteur des Arabes primitifs, longtemps avant le temps d'Abraham, à l'époque duquel l'antique Arabe avait déjà été vicié – qu'aucun de ces dialectes n'était l'unique langue sacerdotale universelle. Ils renfermaient cependant tous un certain nombre de mots dont on pouvait retrouver les racines communes. C'est le travail qui incombe à la Philologie moderne, bien que, jusqu'à présent, avec tout le respect dû aux travaux des éminents philologues d'Oxford et de Berlin, cette Science semble se débattre désespérément dans les ténèbres Cimmériennes de la simple hypothèse.
Abrens, lorsqu'il parlait des lettres telles qu'elles sont disposées dans les rouleaux sacrés hébreux et faisait remarquer que c'étaient des notes de musique, n'avait probablement jamais étudié la musique Aryenne Hindoue. En Sanscrit, les lettres sont constamment disposées, dans les Ollas sacrées, de façon à pouvoir devenir des notes de musique. En effet, l'alphabet sanscrit tout entier et les Védas, depuis le premier mot jusqu'au dernier, ne sont que des notations musicales réduites en écrit, les deux sont inséparables 363. Homère établissait une distinction entre la "langue des Dieux" et la "langue des hommes 364" et les Hindous en faisaient autant. Les caractères Dévanâgarî du Sanscrit sont la "parole de Dieu" et le Sanscrit est la langue divine.
363 Voyez le Theosophist de novembre 1879, art. "Hindu Music", p. 47.
364 Les lettres du Sanscrit sont bien plus nombreuses que les pauvres vingt-deux lettres de l'alphabet hébreu. Elles sont toutes musicales et on les lit – ou plutôt on les chante – selon un système décrit dans de très anciens ouvrages Tantrika ; on les appelle Dévanâgarî, parole ou langue des Dieux. Puisque chaque lettre correspond à un nombre, le Sanscrit fournit un plus vaste champ d'expression et doit être nécessairement beaucoup plus parfait que l'Hébreu, qui suivait le même système, mais ne pouvait l'appliquer que d'une façon très limitée. Si l'une ou l'autre de ces deux langues était enseignée à l'humanité par les Dieux, ce serait assurément plutôt le Sanscrit, la forme parfaite de la plus parfaite langue de la terre, que l'Hébreu, la plus grossière et la plus pauvre. En effet, si quelqu'un admet l'existence d'une langue d'origine divine, il n'est guère probable qu'il suppose aussi, que les Anges, les Dieux ou les Messagers divins, aient eu à la développer depuis une grossière forme monosyllabique jusqu'à une forme parfaite, comme nous le voyons pour l'évolution des langues terrestres.
On prétend, pour défendre la version actuelle des Livres Mosaïques que le mode de langage employé était un "accommodement" [V 211] appropriée à l'ignorance du peuple juif, mais ledit "mode de langage" ravale le "texte sacré" d'Esdras et de ses collègues au niveau des religions les plus antispirituelles et les plus grossièrement phalliques. Cette excuse confirme les soupçons qu'éprouvaient quelques Mystiques Chrétiens et de nombreux philosophes critiques, à savoir que :
Le Pouvoir Divin, en tant qu'Unité Absolue, n'a jamais eu plus de rapports avec le Jéhovah Biblique et le "Seigneur Dieu" qu'avec tout autre Séphirah ou Nombre. L'Aïn-Suph de la Cabalede Moïse est aussi indépendant de toutes relations avec les Dieux créés que Parabrahman Lui-même.
Les enseignements, cachés dans l'Ancien Testament sous des expressions allégoriques, ont tous été copiés sur les Textes Magiques de Babylonie par Esdras et d'autres, tandis que le Texte Mosaïque plus ancien tirait sa source d'Egypte.
Quelques exemples, connus de presque tous les Symbologues de marque et principalement des Egyptologues Français, peuvent aider à le prouver. En outre, aucun ancien Philosophe Hébreu, pas plus Philon que les Sadducéens, ne prétendait, comme le font aujourd'hui les Chrétiens ignorants, qu'il fallait accepter littéralement les événements de la Bible. Philon dit clairement que :
Les déclarations verbales sont fabuleuses [dans le Livre de la Loi] ; c'est dans l'allégorie que nous découvrirons la vérité.
Donnons quelques exemples en commençant par le récit le plus récent, l'Hébreu, et remontons, si possible, jusqu'à l'origine des allégories.
D'où viennent la Création en six jours, le septième jour comme jour de repos, les sept Elohim 365 et la division de l'espace en ciel et terre, dans le premier chapitre de la Genèse? [V 212]
365 Dans le premier chapitre de la Genèse, le mot "Dieu" représente les Elohim – des Dieux au pluriel et non pas un Dieu. C'est une traduction rusée et malhonnête. En effet, la Cabale tout entière explique suffisamment que les Alhim (Elohim) sont au nombre de sept ; chacun d'eux crée une des sept choses énumérées dans le premier chapitre et ces choses représentent allégoriquement les sept créations. Pour établir cela clairement, comptez les versets dans lesquels il est dit : "Et Dieu vit que cela était bon" ; vous constaterez que la phrase est répétée sept fois – dans les versets 4, 10, 12, 18, 21, 25 et 31. Et, bien que les compilateurs représentent adroitement la création de l'homme comme s'étant produite le sixième jour, les sept Elohim, après avoir créé l'homme "mâle et femelle à l'image de Dieu", répètent la phrase sacramentelle – "Et cela était bon", pour la septième fois, faisant ainsi de l'homme la septième création et prouvant que l'origine de ce fragment de cosmogonie se trouve dans les créations hindoues. Les Elohim sont, bien entendu, les sept Khnoûmoû égyptiens, les "architectes auxiliaires" ; les sept Amshaspends des Zoroastriens ; les Sept Esprits soumis à Ildabaot des Nazaréens ; les sept Prajâpatis des Hindous, etc.
Dans toute cosmogonie, la séparation établie entre la voûte supérieure et l'Abîme ou Chaos inférieur, constitue un des premiers actes de la création ou plutôt de l'évolution. Hermès parle, dans le Pymandre, d'un ciel vu dans sept cercles, avec sept Dieux en ceux-ci. Si nous étudions les briques assyriennes, nous y trouvons le même fait – les sept Dieux créateurs occupés chacun sur sa propre sphère. Les légendes cunéiformes racontent comment Bel prépara les sept demeures des Dieux ; comment le ciel fut séparé de la terre. Dans l'allégorie brahmanique, tout est septénaire, depuis les sept zones, ou enveloppes, de l'Œuf du Monde, jusqu'aux sept continents, îles, mers, etc. Les six jours de la semaine et le septième, le Sabbat, sont basés d'abord sur les sept créations du Brahma hindou, la septième étant celle de l'homme, et ensuite sur le nombre de la génération. C'est éminemment et très clairement phallique. Dans le système babylonien, le septième jour, ou la septième période, était celui durant lequel l'homme et les animaux étaient créés.
Les Elohims créent une femme à l'aide d'une côte d'Adam 366. Ce processus se retrouve dans les Textes Magiques traduits par G. Smith.
Les sept Esprits font émaner la femme des reins de l'homme, explique M. Sayce dans ses Hibbert Lectures 367.
366 Gen., II, 21, 23.
367 Op. Cit., p. 395, note.
Le mystère de la femme qui fut tirée de l'homme est répété dans toutes les religions nationales et dans des Ecritures bien plus anciennes que celles des Juifs. Vous le rencontrez dans les fragments de l'Avesta, dans le Livre des Morts, des Egyptiens, et vous le retrouvez enfin dans Brahmâ le mâle, extrayant de lui- même, comme un soi femelle, Vâch, dans laquelle il crée Virâj.
Les deux Adam, du premier et du second chapitre de la Genèse, tirent leur origine de récits exotériques tronqués, empruntés aux Chaldéens et aux Gnostiques Egyptiens, et révisés plus tard à l'aide des traditions persanes qui sont, pour la plupart, d'antiques allégories aryennes. De même qu'Adam Kadmon représente la septième création 368, l'Adam de poussière représente la huitième et dans les Pourânas on découvre une huitième création, l'Anougraha, que les Gnostiques Egyptiens avaient aussi. Irénée, dans ses plaintes contre les hérétiques, dit au sujet des Gnostiques :
Ils prétendent parfois qu'il [l'homme] a été créé le sixième jour et parfois le huitième 369. [V 213]
L'auteur de The Hebrew and Other Creations écrit :
Des deux créations de l'homme, le sixième et le huitième jour, étaient celles de l'homme Adamique, ou homme charnel, et de l'homme spirituel, que Paul et les Gnostiques appelaient le premier et le second Adam, l'homme de la terre et l'homme du ciel, Irénée dit aussi qu'ils insistaient sur ce fait que Moïse prit pour point de départ l'Ogdoade des Sept Puissances et leur mère, Sophia (l'antique Kéfa de l'Egypte, qui est le Verbe vivant à Ombos) 370.
368 La septième ésotériquement, mais exotériquement la sixième.
369 Contra Haereses, I, XVIII, 2.
370 Op. cit., par Gerald Massey, p. 10.
371 Op. cit., p. 278.
Sophia est aussi Aditi avec ses sept fils.
On pourrait continuer indéfiniment à énumérer les "révélations" juives et à remonter jusqu'à leur source, si la tâche n'était superflue, puisque d'autres ont déjà tant fait dans ce sens – et parfaitement bien fait, comme dans le cas de Gerald Massey, qui a traité la question à fond. On écrit chaque année des centaines de volumes, de traités et de brochures, pour défendre la prétention de la Bibleà "l'inspiration divine", mais les recherches symboliques et archéologiques viennent au secours de la vérité et des faits – et par conséquent de la Doctrine Esotérique – réfutant tous les arguments basés sur la foi, en les brisant comme des idoles aux pieds d'argile. Un curieux et savant ouvrage, The Approaching End of the Age, de B. Grattam Guinness, prétend résoudre les mystères de la chronologie biblique et prouver ainsi la révélation directe de Dieu à l'homme. Entre autres choses, l'auteur de cet ouvrage pense que :
Il est impossible de nier qu'une chronologie septiforme fût divinement établie dans le rituel compliqué du Judaïsme.
Cette affirmation est innocemment acceptée par des milliers et des dizaines de milliers de gens qui y croient fermement, parce qu'ils ignorent tout des Bibles des autres nations. Deux pages d'une petite brochure, d'une conférence de M. Gerald Massey 371, réfutent si bien les arguments et les preuves de l'enthousiaste M. Grattam Guinness, qui couvrent 760 pages imprimées en petits caractères, qu'elles ne leur permettent plus de lever encore la tête. M. Massey parle de la Chute et dit :
Ici, comme auparavant, la genèse ne commence pas au commencement. Il y eut une précédente Chute avant celle du Premier Couple. Dans celle-là, ceux qui faillirent et tombèrent étaient au nombre de sept. Nous retrouvons ces sept en Egypte – huit avec la Mère – où ils sont appelés les "Enfants de l'Inertie" et qui furent chassés de l'Am-Smen, le Paradis des Huit ; nous les retrouvons aussi dans la légende babylonienne de la Création, comme les Sept Frères, qui furent Sept Rois, de même que les Sept Rois [V 214] du Livre de la Révélation et dans les Sept Puissances Insensibles, qui devinrent les Sept Anges Rebelles qui firent la guerre dans le ciel. Les Sept Kronidae représentés comme les Sept Veilleurs qui furent, à l'origine, formés dans l'intérieur du ciel. Ils développèrent et creusèrent le ciel comme une voûte ; ils élevèrent ce qui n'était pas visible et ouvrirent ce qui n'avait pas de sortie ; leur travail de création étant absolument identique à celui des Elohim dans le Livre de la Genèse. Ceux-ci sont les Sept Puissances élémentales de l'espace qui furent maintenues comme Sept Régulateurs. On dit d'eux : "Leur rôle était de surveiller, mais parmi les étoiles du ciel ils ne veillèrent pas" et leur échec fut la Chute. Dans le Livre d'Enoch, les mêmes Sept Veilleurs du ciel sont des étoiles qui transgressèrent les ordres de Dieu avant que leur heure ne fût venue, car elles n'arrivèrent pas au moment voulu, aussi fut-il irrité contre elles et les enchaîna-t-il jusqu'à la période de consommation de leurs crimes, à la fin de l'année secrète ou grande année du Monde... c'est-à-dire jusqu'à la Période de Précession, alors qu'auraient lieu la restauration et le recommencement. Enoch voit les Sept constellations déposées, ressemblant à sept grandes montagnes flamboyantes renversées – les sept montagnes de la Révélationsur lesquelles la Dame Ecarlate est assise 372.
Cette allégorie comporte sept clefs, comme toutes les autres, que ce soit dans la Bibleou dans les religions païennes. Alors que M. Massey a découvert la clef dans les mystères de la Cosmogonie, John Benthey, dans son Hindu Astronomy, prétend que la Chute des Anges, ou Guerre dans le Ciel, telle que la décrivent les Hindous, n'est qu'un exemple du calcul des périodes de temps, et il poursuit pour démontrer que chez les peuples de l'Occident la même guerre ayant les mêmes résultats, revêtit la forme de la guerre des Titans.
Bref, il représente l'Allégorie comme astronomique. L'auteur de The Source of Measures en fait autant :
La sphère céleste avec la terre,fut divisée astronomiquement en douze parties qui étaient considérées comme sexuées et les seigneurs ou époux étaient les planètes qui présidaient respectivement à chacune d'elles. Le thème étant ainsi établi, un manque de correction devait, après un certain temps, être cause que l'erreur et la confusion naîtraient par le fait que les parties passeraient sous la souveraineté de planètes autres que les leurs. Au lieu de noces légales, il se produirait des rapports illégaux entre les planètes, "fils d'Elohim" et ces parties "les filles d'H-Adam" ou l'homme-terre. Et de fait, le quatrième verset du Chap. VI de la Genèsecomporte cette interprétation au lieu de l'interprétation habituelle, à savoir : "En ce temps-là, il y eut sur la terre des naissances [V 215] inappropriées et aussi après cela, lorsque les fils d'Elohim vinrent vers des filles de H-Adam, elles engendrèrent pour eux les fruits de la prostitution", etc., ce qui indique astronomiquement cette confusion 373.
372 The Hebrew and other Creations ; with a reply to Professor A. H. Sayce, p. 19.
373 Op. cit., p. 243.
Toutes ces savantes explications expliquent-elles quoi que ce soit, sauf peut-être une ingénieuse allégorie et une personnification des corps célestes par les anciens Mythologues et Prêtres ? Poussées jusqu'à leur dernier terme, elles expliqueraient certainement beaucoup de choses et fourniraient ainsi une des véritables sept clefs s'adaptant à un grand nombre des énigmes Bibliques, mais ne permettant pas d'en déchiffrer une seule naturellement et entièrement, au lieu d'être de savants et ingénieux passe-partout. Elles prouvent cependant une chose : c'est que ni la chronologie septiforme, ni la théogonie septiforme et l'évolution de toutes choses ne sont d'origine divine dans la Bible. Etudions, en effet, les sources où la Biblea puisé son inspiration divine, pour ce qui a trait au nombre sacré sept. M. Massey dit dans la même conférence :
Le Livre de la Genèse ne nous dit rien au sujet de la nature de ces Elohim, que l'on traduit à tort par "Dieu", qui sont les créateurs du commencement chez les Hébreux, et qui sont eux-mêmes préexistants et placés lorsque le théâtre s'ouvre et que le rideau se lève. Il dit qu'au commencement les Elohim créèrent le ciel et la terre. Les Elohim ont été discutés dans des milliers de livres, mais... sans résultats concluants... Des Elohim sont sept, soit comme puissance de la nature, soit comme dieux des constellations, soit comme dieux planétaires... de même que les Pitris et les Patriarches, les Manous et les Pères des époques antérieures. Cependant les Gnostiques et la Cabalejuive conservent une description des Elohim de la Genèsegrâce à laquelle il nous est possible de les identifier avec d'autres formes des sept puissances primordiales... Leurs noms sont Ildabaoth, Jéhovah (ou Jao), Sabaoth, Adonaï, Eloeus, Oreus et Estanphaeus. Ildabaoth signifie le Seigneur Dieu des pères, c'est-à-dire les pères qui précédèrent le Père, et par suite les sept sont identiques aux sept Pitris ou Pères dans l'Inde (Irénée, B. I., XXX, 5). En outre, les Elohim hébreux étaient préexistants, en nom et en nature, comme divinités ou puissances phéniciennes. Sanchoniathon les mentionne nominativement et les dépeint comme les Auxiliaires de Kronos ou du Temps. Durant cette phase, les Elohim sont donc des gardiens du temps dans le ciel ! Dans la mythologie phénicienne, les Elohim sont les sept fils de Sydik [Melchisédech], identiques aux sept Kabires qui, en Egypte, sont les Sept fils de Ptah et les Sept Esprits de Ra dans le Livre des Morts ... en Amérique au sept Hohgates... en Assyrie avec les sept Lumazi ... Ils sont toujours au [V 216] nombre de sept... qui Kab – c'est-à-dire tournent ensemble, d'où "Kabiri" ... Ils sont aussi, en Assyrien, les Ili ou Dieux, qui sont au nombre de sept !.. Ils naquirent d'abord de la Mère dans l'Espace 374, puis les Sept Compagnons passèrent dans la sphère du temps comme auxiliaires de Kronos ou Fils de l'Ascendant Mâle. Comme le dit Damascius dans ses Principes Primitifs, les Mages considéraient que l'espace et le temps étaient la source de tout et après avoir été des puissances de l'air, les dieux furent promus au rang de gardiens du temps pour les hommes. Sept constellations leur furent assignées... Comme les sept tournaient dans l'arche de la sphère, on les dénomma les Sept Compagnons Marins, Richis ou Elohim. Les premières "Sept Etoiles" ne sont pas planétaires. Ce sont les étoiles dirigeantes de sept constellations qui tournent avec la Grande Ourse en décrivant le cercle de l'année 375. Les Assyriens les appelaient les sept Lumazî, ou guide des troupeaux d'étoiles, dénommées brebis. Sur la ligne hébraïque de descente ou de développement, ces Elohim sont identifiés pour nous, par les Cabalistes et les Gnostiques, qui conservèrent la sagesse cachée ou gnose, dont la clef est absolument essentielle pour arriver à une réelle compréhension de la mythologie et de la théologie... Il y avait deux constellations comportant chacune sept étoiles. Nous les appelons les Deux Ourses, mais les sept étoiles de la Petite Ourse furent jadis considérées comme étant les sept têtes du Dragon Polaire, que nous retrouvons – sous le nom de la bête aux sept têtes – dans les Hymnes Akkadiens et dans l'Apocalypse. Le dragon mythique commença par être le crocodile, qui est le dragon d'Egypte... Or, dans un certain culte, le Sut-Typhonien, le premier dieu était Sévekh [le septuple], qui avait une tête de crocodile, ainsi que le Serpent, qui n'était autre que le Dragon, ou dont la constellation était le Dragon... En Egypte, la Grande Ourse était la constellation de Typhon, ou Képha, l'antique génératrice appelée la Mère des Révolutions et le Dragon aux sept têtes était assigné à son fils, Sévekh-Kronos, ou Saturne, appelé le Dragon de la Vie. C'est-à-dire que le dragon typique, ou serpent aux sept têtes, fut d'abord femelle, puis le type se perpétua, comme mâle, par son fils Sévekh, le Septuple Serpent, par le Septuple Ea... Iao Chnubis et autres. Nous trouvons ces deux dans le Livre de l'Apocalypse. L'une est la Dame Ecarlate, la mère du mystère, la grande prostituée, qui était assise sur une bête de couleur écarlate, ayant sept têtes qui est le Dragon Rouge du Pôle. Elle tenait dans ses mains les objets malpropres de sa fornication. Cela signifie les emblèmes du mâle et de la femelle, représentés par les Egyptiens au Centre [V 217] polaire, l'utérus même de la Création et indiqués par la constellation de la Cuisse, appelée le Khepsh de Typhon, le vieux Dragon, dans le berceau septentrional du Temps, dans le ciel. Les deux accomplissaient leur révolution aux environs du pôle du ciel, ou de l'Arbre, comme on rappelait, qui était figuré au centre du mouvement stellaire. Dans le Livre d'Enoch, ces deux constellations sont identifiées comme le Léviathan et Béhémoth-Békhmout, ou le Dragon et l'Hippopotame = Grande-Ourse et constitué le premier couple qui fut créé dans le Jardin d'Eden. De sorte que la première mère Egyptienne Kéfa [ou Képha] dont le nom signifie "mystère" fut l'original de la Chavah hébraïque, notre Eve, et il en résulte qu'Adam est un avec Sévekh le septuple, le dragon solaire dans lequel sont combinés les pouvoirs de la lumière et des ténèbres, et la septuple nature était indiquée par les sept rayons que portait le gnostique Iao-Chnubis, dieu du nombre sept, qui porte le nom de Sévekh et qui est une forme du premier père en qualité de chef des sept. 376
374 Ce sont alors les Anoupâdakas (les Sans-Parents) de La Doctrine Secrète. Voyez Stance I, 9, volume I, 29.
375 Elles prirent naissance chez les Aryens, qui y placèrent leurs Sept Richis "à la brillante auréole" (Chitra-Shikhandan), mais tout cela est bien plus occulte que cela n'en a l'air de prime abord.
376 Op. cit., pp. 19-22
377 Vishnou Pourâna, trad. de Wilson, I, 101. La période de ces Koumâras est Pré-Adamique, c'est- à-dire qu'elle se trouve avant la séparation des sexes et avant que l'humanité n'ait reçu le feu créateur, ou sacré, de Prométhée.
Tout cela donne la clef du prototype astronomique de l'allégorie de la Genèse, mais ne nous fournit aucune autre clef du mystère qu'implique le septuple glyphe. Le savant Egyptologue montre aussi qu'Adam lui-même, suivant la tradition rabbinique et gnostique, était le chef des Sept qui tombèrent du Ciel et il rattache ceux-ci aux Patriarches, d'accord en cela avec l'enseignement Esotérique. En effet, en vertu d'une permutation mystique et du mystère des renaissances et des organisations primordiales, les Sept Richis sont en réalité identiques aux Sept Prajâpatis, les pères et créateurs du genre humain, et aussi aux Koumâras, les premiers fils de Brahmâ, qui refusèrent de procréer et de se multiplier. Cette contradiction apparente s'explique par la nature septuple – considérez-la comme quadruple, d'après les principes métaphysiques et cela reviendra au même – des hommes célestes, les Dhyan-Chohans. Cette nature est amenée à se diviser et à se séparer et tandis que les principes supérieurs (Atmâ- Bouddhi) des "Créateurs des Hommes" sont représentés comme les Esprits des sept constellations, leurs principes moyens et inférieurs sont rattachés à la terre et sont représentés comme étant, sans désir ou passion, inspirés par la sagesse sacrée, étrangers à l'Univers et ne désirant pas de progéniture 377. mais restant koumariques (vierges et purs), c'est pour cela qu'il est dit qu'ils refusèrent de créer. En raison de cela, ils [V 218] sont maudits et condamnés à naître et à renaître en qualité "d'Adams", comme diraient les Sémites.
En attendant je vais citer encore quelques lignes tirées de la conférence de M. G. Massey, fruit de ses longues recherches en égyptologie et dans d'autres sciences anciennes, car elles prouvent qu'il fut un temps où la division septénaire était une doctrine universelle :
Adam, en tant que père parmi les Sept, est identique à l'Atoum Egyptien... dont l'autre nom, Adon, est identique à l'Adonaï hébreu. De la sorte la seconde création, dans la Genèse, reflète et continue la création postérieure dans le mythe qui l'explique. La Chute d'Adam dans le monde inférieur eut pour conséquence qu'il fut humanisé sur la terre, processus qui transforma le céleste en mortel et cela qui fait partie de l'allégorie astronomique, fut pris à la lettre comme étant la Chute de l'Homme, ou la descente de l'âme dans la matière et la transformation de l'être angélique en être terrestre... Cela se trouve dans les textes [Babyloniens], lorsque Ea, le premier père, est représenté comme "pardonnant aux dieux qui conspirent", et "pour la rédemption desquels il créa l'humanité" (Sayce ; Hib. Lec., p. 140)... Les Elohim sont donc la forme Egyptienne, Akkadienne, Hébraïque et Phénicienne des Sept Puissances Universelles, qui sont sept en Egypte, sept à Akkad, à Babylone, en Perse, en Inde, en Bretagne et sept chez les Gnostiques et les Cabalistes. C'étaient les Sept Pères qui précédèrent le Père qui est au Ciel, parce qu'ils étaient antérieurs à la paternité individualisée sur la terre... Lorsque les Elohim dirent : "Faisons l'homme à notre image, à notre ressemblance", il y avait sept d'entre eux qui représentaient les sept éléments, pouvoirs ou âmes qui contribuèrent à la fabrication de l'être humain, qui entra en existence avant que le Créateur n'eût été représenté d'une façon anthropomorphique, ou qu'il eût pu conférer l'aspect humain à l'homme Adamique. Ce fut d'abord selon la septuple image des Elohim que l'homme fut créé, avec ses sept éléments, principes ou âmes 378, et par conséquent, il ne pouvait avoir été formé à l'image du Dieu unique. Les sept Elohim Gnostiques essayèrent de créer un homme à leur propre image, mais ne purent y arriver, faute de puissance virile 379. Aussi leur création sur la terre et dans le ciel fut un échec... parce qu'il leur manquait à eux-mêmes l'âme de la paternité ! Lorsque l'Ildabaoth [V 219] Gnostique 380, le chef des sept s'écria : "Je suis le père et le Dieu", sa mère Sophia [Achamot] répondit : "Ne mens pas, Ildabaoth, car le premier homme (Anthropos, fils d'Anthropos) 381 est au-dessus de toi." C'est-à-dire que l'homme, qui avait été maintenant créé à l'image de la paternité, était supérieur aux Dieux qui dérivaient de l'Ascendant maternel seuls 382 ! Ce qui, en effet, avait eu lieu d'abord sur la terre, eut lieu ensuite au ciel [la Doctrine Secrète enseigne l'inverse], de sorte que les dieux primordiaux étaient réputés sans âmes, comme les premières races d'homme... ... Les Gnostiques enseignaient que les Esprits Mauvais, les Sept inférieurs tiraient leur origine de la grande Mère seule, qui enfanta sans père ! Ce fut donc à l'image des septuples Elohim que furent formées les sept Races que nous entendons parfois appeler les races d'hommes Pré-Adamites, parce qu'elles précédèrent la paternité, qui ne fut individualisée que lors de la seconde Création Hébraïque 383.
378 La DOCTRINE SECRETE dit que ce fut la seconde création et non la première, et qu'elle eut lieu durant la troisième race, lorsque les hommes se séparèrent, c'est-à-dire commencèrent à naître comme hommes ou femmes bien distincts, Voyez le Vol. II de cet ouvrage : Stances et Commentaires.
379 C'est une adaptation occidentale de la doctrine indienne des Koumâras.
380 Il était considéré par plusieurs Gnostiques comme ne faisant qu'un avec Jéhovah. Voyez Isis Dévoilée, vol. III, p. 248.
381 Ou "l'homme, fils de l'homme". L'Eglise y trouva une prophétie et une confession du Christ, du "Fils de l'Homme" !
382 Voyez DOCTRINE SECRETE, Stance II, 5. Vol. III, p. 64.
383 Op. cit., pp. 23,24.
Cela explique suffisamment comment l'écho de la DOCTRINE SECRETE – au sujet de la Troisième et de la Quatrième Race d'hommes, complétées par l'incarnation dans l'humanité des Mânasa-Poutra, Fils de l'Intelligence ou de la Sagesse – atteignit tous les points du globe. Toutefois les Juifs, bien qu'ayant emprunté aux peuples plus anciens les fondations sur lesquelles ils édifièrent leur révélation, n'eurent jamais dans l'esprit plus de trois clefs sur les sept, lorsqu'ils composèrent leur allégories nationales – la clef astronomique, la clef numérique (Métrologie) et surtout la clef purement anthropologique, ou plutôt physiologique. Le résultat fut la religion la plus phallique, de toutes, qui est devenue partie intégrante de la théologie Chrétienne, comme le prouvent les longues citations tirées d'une conférence faite par un savant Egyptologue, qui n'en peut tirer que des mythes astronomiques ou du phallisme, comme l'impliquent les explications qu'il donne de "la paternité" dans les allégories.