GLOSSAIRE 

 

EGO

Une des meilleures preuves de l'existence d'un Ego, d'un véritable Champ de Conscience, c'est le fait, déjà mentionné, qu'un état de conscience n'est jamais exactement reproduit, vivriez-vous cent ans et passeriez-vous par des milliards et des milliards d'états  de conscience. Dans le cours d'une journée d'activité, combien y a-t-il d'états et de sous- états : il serait impossible d'avoir assez de cellules pour tous. Cela vous aidera à comprendre pourquoi certains états mentaux, et certaines choses abstraites, suivent l'Ego en Dévachan, et pourquoi d'autres se dispersent simplement dans l'espace. Ce qui atteint l'Entité a de l'affinité pour elle, comme une noble action est immortelle et la suit en Dévachan, faisant partie intégrante de la biographie de la personnalité qui est en voie de désintégration.  Une  émotion  sublime  traverse  les  sept  degrés  et atteint l'Ego, le mental qui fait résonner son chant dans les cellules mentales. Nous pouvons analyser le travail de la conscience et le décrire, mais nous ne pouvons définir la conscience à moins d'admettre un Sujet.

 

BHOURLOKA

 

Le Bhourloka commence avec le Manas Inférieur. Les animaux ne sentent pas comme les hommes. Le chien pense plus à la colère de son maître qu'à la douleur réelle du coup de fouet. L'animal ne souffre pas en souvenir et en imagination, il n'a pas la sensation des douleurs passées et futures, comme celle des douleurs présentes.

 

GLANDE PINEALE

 

La perception a pour organe physique spécial le cerveau, elle est localisée dans l'aura de la glande pinéale. Cette aura répond par des vibrations à toutes les impressions, mais elle ne peut être que sentie et non perçue, chez l'homme vivant. Durant le processus de la pensée se manifestant dans la conscience, une vibration constante se produit dans la lumière de cette aura, et un clairvoyant qui examinerait le cerveau d'un homme vivant, pourrait presque compter, presque voir avec l'œil spirituel, les sept degrés, les sept tons de lumière, [VI 292] passant du plus sombre au plus brillant. Vous touchez-vous la main ? avant que vous ne l'ayez touchée, la vibration a déjà atteint l'aura de la glande pinéale et y a produit sa propre nuance. C'est cette aura qui détermine l'usure de l'organe, par les vibrations qu'elle fait naître. Le cerveau, mis en vibration, transmet les vibrations à la moelle épinière, et, de cette façon, au reste du corps. Le bonheur, comme le chagrin, détermine de fortes vibrations et use ainsi le corps. De puissantes vibrations de joie ou de chagrin, peuvent donc tuer.

 

LE COEUR

 

Ces agitations et ces jeux septuples de lumière autour de la glande pinéale, sont reflétés dans le cœur, ou plutôt dans l'aura du cœur, laquelle vibre et illumine les sept cerveaux du cœur, exactement comme le fait l'aura qui entoure la glande pinéale. Ce n'est pas autre chose que le lotus, exotériquement à quatre feuilles, mais Esotériquement à sept feuilles, le Saptaparna, la caverne de Bouddha avec ses sept compartiments.

 

L'ASTRAL ET L'EGO

 

Il existe une différence entre la nature et l'essence du Corps Astral et de l'Ego. Le Corps Astral est moléculaire, si éthéré qu'il soit : l'Ego est atomique, spirituel. Les Atomes sont spirituels et à jamais invisibles sur ce plan ; les molécules se forment autour des atomes, qui restent les principes supérieurs invisibles des molécules. Les yeux sont nos organes sensoriels les plus Occultes ; fermez-les et vous passez sur le plan mental. Suspendez l'activité de tous les sens et vous vous trouvez entièrement sur un autre plan.

 

INDIVIDUALITE

 

Supposez une douzaine de personnes fumant ensemble ; la fumée de leurs cigarettes peut se mélanger, mais les molécules de chacune des fumées ont une affinité entre elles et restent à jamais distinctes, pour intimement mélangée que soit la masse entière. De même une goutte d'eau tombant dans l'océan conservera son individualité. Etant devenue goutte d'eau elle possède une vie propre, comme l'homme, et ne peut être annihilée. Tout groupe de personnes apparaît bien, sous forme de groupe, dans la Lumière astrale, mais n'a aucun caractère permanent, tandis qu'un groupe, réuni [VI 293] pour étudier l'occultisme, aurait de la cohésion ; l'impression serait plus durable. Plus l'affinité a d'élévation et de spiritualité, et plus la cohésion a de durée.

 

MANAS INFERIEUR

 

Le Manas Inférieur est une émanation du Manas Supérieur, et possède la même nature que lui. Cette nature ne peut, sur ce plan, produire aucune impression, ni en éprouver aucune : un Archange, n'ayant pas d'expérience, serait insensible sur ce plan et ne pourrait ni produire, ni éprouver des impressions. Le Manas Inférieur se revêt donc d'essence de la Lumière Astrale ; cette enveloppe astrale l'isolerait de son Père s'il n'était l'Antahkarana, son seul salut. Rompez-le et vous devenez un animal.

 

KAMA

 

Kâma est vie, c'est l'essence du sang. Lorsqu'il quitte le sang, celui-ci se coagule. Prâna est universel sur ce plan ; c'est en nous le principe vital, Prânique plutôt que Prâna.

 

INDIVIDUALITE DU SOI

 

Les qualités déterminent les propriétés de "l'Individualité du Soi 307". Ainsi, par exemple, deux loups placés dans une situation identique ne sauraient probablement agir différemment.

Le champ de conscience de l'Ego Supérieur n'est jamais reflété dans la Lumière Astrale. L'Enveloppe Aurique est impressionnée, à la fois, par le Manas Supérieur et par le Manas Inférieur, et ce sont les impressions de ce dernier qui sont aussi reflétées dans la Lumière Astrale. Au contraire, l'essence de toutes les choses spirituelles, de tout ce qui atteint l'Ego Supérieur ou n'est pas repoussé par lui, n'est pas reflétée dans la Lumière Astrale, parce qu'elle se trouve sur un plan trop bas. Cependant, durant la vie d'un homme, cette essence est imprimée, dans un but Karmique, sur l'Enveloppe Aurique et après la mort et la séparation des Principes, elle est unie au Mental Universel (c'est-à-dire les "impressions", supérieures au Plan Dévachanique lui-même) pour y demeurer à l'état Karmique, jusqu'au jour ou l'Ego doit être réincarné. [Il y a, de la sorte, trois groupes d'impressions [VI 294] que nous pouvons appeler Kâmiques, Dévachaniques  et Mânasiques.] En effet, les entités, si élevées qu'elles soient, doivent recevoir, sur terre, leurs récompenses et leurs châtiments Karmiques. Ces impressions spirituelles se gravent plus ou moins dans le cerveau, autrement l'Ego Inférieur ne serait pas responsable. Il y a, toutefois, des impressions, reçues par le moyen du cerveau, qui ne proviennent pas d'expériences antérieures. Chez l'Adepte, le cerveau est exercé à retenir ces impressions.

307 Self-Hood.

Le Rayon Réincarnant peut, pour plus de facilité, être divisé en deux aspects : l'Ego Kâmique inférieur se disperse dans le Kâma Loka ; la partie Mânasique termine son cycle et retourne à l'Ego Supérieur. C'est en réalité cet Ego Supérieur qui est, pour ainsi dire, puni, qui souffre. C'est là le vrai crucifiement du Christos – le mystère le plus abstrait et pourtant le plus important de l'Occultisme ; le cycle entier de nos existences repose sur lui. C'est en vérité, l'Ego Supérieur qui souffre ; souveniez-vous, en effet, que la conscience abstraite de la conscience personnelle supérieure restera imprimée sur l'Ego, puisqu'elle doit faire partie intégrante de son éternité. Toutes nos impressions les plus élevées sont imprimées sur l'Ego Supérieur, parce qu'elles sont de la même nature que lui.

Le patriotisme et les grandes actions accomplies au service de la nation, ne sont pas toujours bons, si l'on se place au point de vue le plus élevé. Rendre service à une portion de l'humanité est une bonne chose, mais le faire aux dépens du reste, c'est mal. En conséquence, dans le patriotisme, etc., le venin est à côté du bien. En effet, bien que l'essence intime de l'Ego Supérieur ne puisse être souillée, le vêtement extérieur peut l'être. Aussi le bon et le mauvais de ces actes et de ces pensées s'impriment sur l'Enveloppe Aurique, et le Karma de la partie mauvaise est recueilli par l'Ego Supérieur, bien qu'il en soit complètement innocent. Ainsi, après la mort, ces deux sortes d'impressions se dispersent dans le Mental Universel, et au moment de la réincarnation, l'Ego projette un Rayon, qui est lui-même dans la nouvelle personnalité et qui souffre en elle. Il souffre dans la Soi-conscience qu'il a créée par l'accumulation de ses propres expériences.

Chacun de nos Egos a derrière lui le Karma de Manvantaras passés. Il existe sept Hiérarchies d'Egos, dont quelques-unes, par exemple, dans les tribus inférieures, peuvent être considérées comme commençant à peine le cycle actuel. L'Ego commence son pèlerinage avec la Conscience Divine ; ni passé, ni futur, ni séparation. Il lui faut beaucoup de temps pour se rendre compte qu'il est lui-même. Ce n'est qu'après un [VI 295] grand nombre de renaissances qu'il commence à comprendre, grâce à cette multiplicité d'expériences qu'il est individuel. A la fin de son cycle de réincarnations, il est toujours cette même Conscience Divine, mais il est devenu, en outre, une Soi-conscience individualisée.

Le sentiment de la responsabilité est inspiré par la présence de la lumière de l'Ego Supérieur. A mesure que l'Ego, au cours de son cycle de renaissances, devient de plus en plus individualisé, il apprend, de plus en plus, par la souffrance, à se rendre compte de sa propre responsabilité, grâce à laquelle il finit par atteindre la Soi-conscience, la conscience de tous les Egos de l'Univers entier. L'Etre Absolu, pour éprouver l'idée ou la sensation de tout cela, doit passer par toutes les  épreuves, individuellement, et non pas universellement, afin, qu'à son retour, il possède la même omniscience que le Mental Universel et, en plus la mémoire de toutes les épreuves traversées.

Au Jour "Sois avec nous", chaque Ego se souviendra de tous les cycles de ses réincarnations passées, durant des Manvantaras. L'Ego reprendra contact avec cette terre, les sept Principes n'en feront plus qu'un et il verra tout ce qu'il y a fait. Il verra le cours de ses incarnations passées, à la lueur d'une lumière divine spéciale. Il verra toute l'humanité à la fois, mais il y aura cependant, à jamais, un courant qui est toujours le "Je".

Nous devrions donc chercher toujours à  accentuer  notre responsabilité.

L'Ego Supérieur est, en quelque sorte, un globe de pure  lumière divine, une Unité appartenant à un plan supérieur, sur lequel il n'y a pas de différenciation. En descendant sur un plan de différenciation, il émet un Rayon qu'il ne peut manifester que par l'entremise de la personnalité déjà différenciée. Une portion de ce Rayon, le Manas Inférieur, peut, durant la vie, se cristalliser et s'identifier si complètement à Kâma, qu'il restera confondu avec la Matière. La portion qui conserve sa pureté constitue l'Antahkarana. Tout le sort d'une incarnation dépend de la capacité ou de l'impuissance de l'Antahkarana à réfréner le Kâma-Manas. Après la mort, la lumière supérieure (Antahkarana) qui conserve l'impression et la mémoire de toutes les bonnes et nobles aspirations, se confond avec l'Ego Supérieur, les mauvaises sont dissociées dans l'espace et reviennent sous la forme du mauvais Karma qui attend la personnalité.

 

Le sentiment de la responsabilité est le commencement de la Sagesse, c'est une preuve qu'Ahamkâra commence à se [VI 296] dissiper. On commence à perdre le sentiment de la séparativité.

 

KAMA ROUPA

 

Le Kâma Roûpa se disperse à l'occasion et va dans les corps d'animaux. Tous les animaux à sang rouge descendent de l'homme. Les animaux à sang froid viennent de la matière du passé. Le sang est le Kâma Roûpa.

Les globules blancs sont les balayeurs, "les dévoreurs" ils émanent de l'Astral, à travers la rate, et sont de la même essence que lui. Ce sont les nés-de-la-sueur du Chhâyâ. Kâma est partout dans le corps. Les cellules rouges sont des gouttes de fluide électrique, la transpiration de tous les organes émanant de chaque cellule. Ce sont les progénitures du Principe Fohatique.

 

CŒUR

 

Il y a sept cerveaux dans le cœur, Oupâdhis et symboles des sept Hiérarchies.

 

LES FEUX

 

Les feux sont toujours en activité autour de la glande pinéale, mais. lorsque Koundalinî les illumine, pendant un court instant, on voit l'univers entier. Et même le troisième œil s'ouvre durant le sommeil profond. C'est un bien pour Manas, qui en profite, sans que nous nous en souvenions nous-mêmes.

 

PERCEPTION

 

En réponse à une question au sujet des sept phases de la perception, H.P.B. dit que la pensée devrait être centrée sur la plus haute, la septième, et qu'en essayant alors de la dépasser, on constaterait qu'il est impossible d'aller au-delà sur ce plan. Il n'y a dans le cerveau rien qui puisse transporter le penseur plus loin, et pour que la pensée puisse s'élever plus haut encore, il faut penser sans le cerveau. Que l'on ferme les yeux, avec la volonté arrêtée de ne pas laisser travailler le cerveau ; le point pourra alors être dépassé, et l'expérimentateur atteindra le plan suivant. Les sept phases [VI 297] de la perception viennent toutes avant l'Antahkarana ; si vous les dépassez, vous vous trouvez sur le Plan Mânasique.

Tâchez de vous imaginer quelque chose qui dépasse votre faculté de penser ; par exemple, la nature des Dhyân Chohans. Imposez alors la passivité à votre cerveau et passez au-delà ; vous verrez une radieuse lumière blanche comme de l'argent, mais opaline comme la nacre ; ensuite passeront par-dessus des vagues de couleur, commençant par le violet le plus tendre et par des nuances bronzées de verts, pour aboutir à un indigo aux reflets métalliques, et cette dernière couleur persistera. Si vous voyez cela, c'est que vous êtes sur un autre plan. Il vous faudrait passer par sept phases.

Lorsqu'une couleur se présente, regardez-la, et, si elle n'est pas bonne, rejetez-la. N'arrêtez votre attention que sur le vert, l'indigo et le jaune. Ce sont là de bonnes couleurs. Les yeux étant reliés au cerveau, la couleur que vous verrez avec le plus de facilité sera celle de la personnalité. Si vous voyez du rouge ce sera purement physiologique et vous n'en tiendrez pas compte. Vert-bronze, c'est le Manas Inférieur,  jaune-bronze, l'Antahkarana, et indigo-bronze le Manas. Il faut observer ces couleurs, et lorsque le jaune-bronze se fond dans l'indigo, vous êtes sur le Plan Mânasique.

Sur le Plan Mânasique, vous voyez les Noumènes, l'essence des phénomènes. Vous ne voyez là ni personnes ni consciences étrangères, mais vous avez assez à faire pour conserver la vôtre. Le voyant exercé peut toujours voir des Noumènes. L'Adepte voit, sur ce plan, les Noumènes, la réalité des choses et ne peut donc être induit en erreur.

Durant la méditation, le commençant peut osciller en avant et en arrière, entre deux plans. Il entend le tic-tac d'une pendule sur ce plan, puis sur le plan astral – l'âme du tic-tac. Lorsque les pendules sont arrêtées ici- bas, le tic-tac continue sur des plans supérieurs, sur le plan astral, puis dans l'éther, jusqu'à ce que le dernier fragment de la pendule ait disparu. C'est ce qui se passe pour un corps mort, qui produit des émanations jusqu'à ce que la dernière molécule soit désagrégée.

Le temps n'existe pas durant la méditation, car il n'y a point de succession d'états de conscience sur ce plan.

Le violet est la couleur de l'Astral. Vous commencez par lui, mais ne devez pas vous y arrêter, cherchez à aller plus loin. Lorsque vous voyez une nappe de violet, c'est que vous commencez à former inconsciemment un Mâyâvi Roûpa. Fixez votre attention et si vous vous éloignez, maintenez fermement votre conscience attachée au Corps Mâyâvique ; ne le perdez pas de vue, tenez bon avec la plus grande ténacité. [VI 298]

 

CONSCIENCE

 

La conscience qui n'est que conscience animale, est formée par la conscience de toutes les cellules du corps, sauf celles du cœur. Le cœur est le roi ; c'est l'organe le plus important du corps de l'homme. Même si la tête est séparée du corps, le cœur continuera à battre pendant trente minutes. Il continuerait à battre pendant quelques heures, s'il était enveloppé d'ouate et placé dans un endroit chaud. Le point du cœur qui est le dernier à mourir est le siège de la vie, le centre de tout, Brahmâ, le premier point qui vive dans le fœtus et le dernier qui meure. Lorsqu'un Yogui en catalepsie est enterré ; c'est ce point qui vit, bien que le reste du corps soit mort, et tant que ce point continue à vivre, le Yogui peut être ressuscité. Ce point renferme, à l'état potentiel, le mental, la vie, l'énergie et la volonté. Durant la vie rayonne des couleurs prismatiques, ardentes et opalines. Le cœur est le centre de la conscience spirituelle, comme le cerveau est le centre de la conscience intellectuelle, mais cette conscience ne peut être guidée par quelqu'un, et son énergie ne peut être dirigée tant qu'on ne s'est pas unifié avec Bouddhi-Manas ; jusqu'à ce moment c'est elle qui guide – si elle le peut. C'est ce qui donne naissance aux angoisses du remords, aux chatouillements de la conscience ; ils viennent du cœur et non de la tête. C'est dans le cœur qu'est l'unique Dieu manifesté ; les deux autres sont invisibles et c'est ce qui représente la Triade, Atmâ-Bouddhi- Manas.

En réponse à une question par laquelle on demandait si la conscience ne pouvait être concentrée dans le cœur, de façon à saisir les suggestions de l'Esprit, H.P.B. déclara que celui qui serait capable de se concentrer ainsi ne ferait plus qu'un avec Manas, et aurait uni Kâma-Manas au Manas Supérieur. Le Manas Supérieur ne saurait guider directement l'homme, il ne peut agir que par l'entremise du Manas Inférieur.

Il y a trois centres principaux dans l'homme : le Cœur, la Tête et le Nombril. Deux quelconques de ces centres peuvent être + ou – l'un pour l'autre, suivant la prédominance relative des centres.

Le cœur représente la Triade Supérieure ; le foie et la rate  représente le Quaternaire. Le plexus solaire est le cerveau de l'estomac.

On demanda à H.P.B. si les trois centres mentionnés plus haut pouvaient représenter le Christos crucifié entre deux larrons ; elle répondit que cela pouvait servir d'analogie, mais qu'il ne fallait pas pousser trop loin ces figures. Il ne [VI 299] faut jamais oublier que le Manas Inférieur est, dans son essence, identique au Supérieur, et peut s'unifier avec lui, en repoussant les impulsions Kâmiques. Le Crucifiement du Christos représente le sacrifice du Manas Supérieur, du Père qui envoie son Fils unique dans le monde, pour prendre sur lui nos péchés ; le mythe du Christ nous vint des Mystères. Il en fut de même de  la  vie  d'Apollonius de Tyane ; elle fut supprimée par les Pères de l'Eglise, à cause de  sa similitude frappante avec la vie du Christ.

 

L'homme psycho-intellectuel est tout entier dans la tête avec ses sept portes de sortie ; l'homme spirituel est dans le 1er cœur.  Les circonvolutions sont formées par la pensée.

Durant la vie, le troisième ventricule est rempli de lumière, et non d'un liquide comme après la mort.

Il y a dans le cerveau sept cavités entièrement vides durant la vie, et c'est dans ces cavités que les visions doivent être reflétées, si elles doivent demeurer dans la mémoire. En Occultisme, ces centres sont appelés les sept harmonies, la gamme des harmonies divines. Ils sont remplis d'Akâsha, chacun avec sa propre couleur, suivant l'état de conscience dans lequel on se trouve. Le sixième n'est autre que la glande pinéale, qui est creuse et vide durant la vie ; le septième, c'est l'ensemble ; le cinquième, c'est le troisième ventricule et le quatrième le corps pituitaire. Lorsque Manas est uni à Atmâ-Bouddhi ou lorsqu'Atmâ-Bouddhi est centré dans le Manas, il agit dans les trois cavités supérieures, en s'irradiant, en émettant un halo de lumière, et ce halo est visible dans le cas d'une personne très sainte.

Le cervelet est le centre, le magasin de toutes les forces ; c'est le Kâma de la tête. La glande pinéale correspond à l'utérus ; ses pédoncules correspondent aux trompes de Fallope. Le corps pituitaire n'est que son serviteur, son porteur de torche, comme jadis des serviteurs porteurs de flambeaux couraient devant les voitures des princesses. L'homme est ainsi androgyne en ce qui concerne sa tête.

L'homme contient en lui tous les éléments qui se trouvent dans l'Univers. Il n'y a dans le Macrocosme rien qui ne se trouve dans le Microcosme. Comme nous l'avons dit, la glande pinéale est tout à fait vide durant la vie ; le corps pituitaire renferme diverses essences. Les granules de la glande pinéale sont précipités dans la cavité après la mort.

Le cervelet fournit les matériaux nécessaires à l'idéation, les lobes frontaux du cerveau donnent le fini et le poli aux matériaux, mais ne peuvent créer par eux-mêmes.

La perception clairvoyante est la conscience du toucher ainsi l'on peut lire des lettres, psychométriser des substances, [VI 300] etc., avec le creux de l'estomac. Chaque sens possède sa conscience, et vous pouvez être conscients par l'entremise de tous les sens. Un état de conscience peut exister sur le plan de la vue, bien que le cerveau soit paralysé ; les yeux d'une personne paralysée expriment parfois la terreur. Il en est de même du sens de l'ouïe. Ceux qui sont physiquement aveugles, sourds ou muets, continuent à posséder la contrepartie physique de ces sens.

 

VOLONTE ET DESIR

 

Dans l'homme, Eros c'est le génie qui veut créer de grands tableaux, de grande musique, des choses qui vivront et seront utiles à la race. Il n'a rien de commun avec le désir animal de créer. La Volonté vient du Manas Supérieur. C'est l'harmonieuse tendance universelle, qui agit par le Manas Supérieur. Le Désir est le produit de la séparativité, qui cherche la satisfaction du Moi dans la Matière. Le sentier ouvert, entre l'Ego Supérieur et l'Ego Inférieur, permet à l'Ego d'agir sur le moi personnel.

 

CONVERSION

 

Il est inexact qu'un homme puissant dans le mal puisse être soudainement converti, et devenir aussi puissant dans le bien. Son véhicule est trop souillé et il peut, tout au plus, neutraliser le mal, et contrebalancer les mauvaises causes Karmiques qu'il a mises en mouvement, tout au moins pour la présente incarnation. Vous ne pouvez prendre une caque, pour y mettre de l'essence de roses : le bois est trop imprégné de saumure. Lorsque de mauvaises impulsions et de mauvaises tendances se sont imprimées sur la nature physique, on ne peut les renverser immédiatement. Les molécules du corps ont été orientées dans une direction Karmique, et, bien qu'elles aient assez d'intelligence pour être capables de discernement sur leur propre plan, c'est-à-dire pour éviter les choses qui leur sont nuisibles, elles ne peuvent comprendre un changement de direction, dont l'impulsion part d'un autre plan. Si elles sont violentées trop brusquement, on obtiendra pour résultat la maladie, la folie ou la mort.

 

ORIGINES

 

Parabrahman, le mouvement absolu et éternel, qui n'est rien et qui est tout, mouvement inconcevable dans sa rapidité, projette dans ce mouvement une pellicule qui n'est [VI 301] autre que l'Energie, Eros. Il se transforme ainsi en Moulaprakriti, la Substance primordiale qui est encore de l'Energie. Cette Energie, continuant à se transformer dans son mouvement incessant et inconcevable, devient l'Atome, ou plutôt le germe de l'Atome, et elle est alors sur le Troisième Plan.

Notre Manas est un Rayon émanant de l'Ame du Monde, et qui est résorbé durant le Pralaya ; "c'est peut-être le Manas Inférieur de Parabrahman", c'est-à-dire du Parabrahman de l'Univers manifesté. La première pellicule est l'Energie, ou mouvement sur le plan manifesté ; Alaya est le Troisième Logos, Mahâ-Bouddhi, Mahat. Nous commençons toujours sur le Troisième Plan ; au-delà tout est inconcevable. Atmâ a son foyer dans Bouddhi, mais ne prend corps que dans Manas, ce sont là l'Esprit, l'Ame et le Corps de l'Univers.

 

SONGES

 

Nous pouvons passer en rêves par des épreuves mauvaises aussi bien que par des bonnes. Aussi devrions-nous nous exercer à nous réveiller dès que nous avons une tendance à mal faire.

Le Manas Inférieur est endormi dans les rêves des sens, et la conscience animale est alors guidée vers la Lumière Astrale, par Kâma. Ces rêves des sens tendent toujours vers l'animal.

Si nous pouvions conserver le souvenir des rêves que nous faisons durant le sommeil profond, nous serions alors capables de nous rappeler toutes nos incarnations passées.

 

NIDANAS

 

Il y a douze Nidânas, exotériques et Esotériques ; la doctrine fondamentale du Bouddhisme.

Il y a aussi douze Souttas Bouddhistes exotériques, appelées Nidânas, dont chacune donne une Nidâna.

Les Nidânas ont une double signification. Ce sont :

  1. Les douze causes de l'existence sensible, par l'entremise  des douze chaînons, qui relient la Nature subjective à la Nature objective, ou les Natures subjectives aux Natures objectives.
  2. Un enchaînement de causes et d'effets.

Toute cause produit un effet, et cet effet devient à son tour une cause. Chacune de celles-ci a pour Oupâdhi (base) [VI 302] une des subdivisions de l'un des Nidânas, et a aussi un effet ou une conséquence.

Les bases, comme les effets, appartiennent à l'un ou l'autre des Nidânas, dont chacun a de trois à dix-sept, dix-huit et vingt et une subdivisions.

Les noms des douze Nidânas sont :

 

1.

Jarâmarana.                                      7.    Sparsha.

2.

Jâti.                                                   8.    Chadayâtana.

3.

Bhava.                                              9.    Nâmaroupa.

4.

Oupâdâna.                                        10.  Vignânâ.

5.

Trishnâ.                                            11. Samskâra.

6.

Vedanâ.                                            12.  Avidyâ 308.

1.

JARAMARANA, littéralement mort par décrépitude.

 

Remarquez que c'est la mort, et non la vie, qui tient le premier rang parmi les Nidânas. C'est le premier principe fondamental de la Philosophie Bouddhiste ; tout Atome, à tout instant, dès qu'il naît, commence à mourir.

 

Les cinq Skandhas sont basés sur ce principe ; ils en sont l'effet ou le produit. Et le principe, à son tour, est basé sur les cinq Skandhas. Ce sont choses réciproques, l'une donne l'autre.

2.

JATI, littéralement naissance.

 

308 [Si on lit les Nidânas dans l'ordre inverse, c'est-à-dire de 12 à 1, ils donnent l'ordre de l'évolution.

–  Ed. de l'édition 1897.]

[Voir le Glossaire pour les autres significations de ces mots.]

 

C'est-à-dire naissance suivant l'un des quatre modes de Chatouryoni (les quatre matrices), savoir :

  1. Par la matrice, comme les Mammifères.
    1. Par les Œufs.
    2. Germes éthérés ou liquides – le frai des poissons, le pollen, les insectes, etc.
    3. Anoupâkada. – Nirmânakâyas, Dieux, etc.

C'est-à-dire que la naissance a lieu suivant l'un de ces quatre modes.  Il vous faut naître dans l'un des six modes objectifs d'existence, ou dans le septième qui est subjectif. Les quatre modes sont contenus dans six modes d'existence, à savoir :

-               Exotériquement :

  1. Dévas ;
  2. Hommes ;
  3. Asouras ;
  4. Hommes en Enfer ;
  5. Pétras, démons dévorants sur la terre ;
  6. Animaux.

-               Esotériquement :

  1. Dieux supérieurs ;
  2. Dévas ou Pitris (de toutes classes) ;
  3. Nirmânakâyas ;
  4. Boddhisattvas ;
  5. Hommes dans Myalba ; [VI 303]
  6. Existences Kâma-Roupiques, qu'il s'agisse d'hommes ou d'animaux, en Kama-Loka ou en Lumière Astrale ;
  7. Elémentals (Existences subjectives).
  8. BHAVA = l'existence Karmique, non pas l'existence vitale, mais l'agent moral qui détermine vous naîtrez, c'est-à-dire dans lequel des Triloka ; Bhour, Bhouvar ou Svar (en réalité sept Lokas).

La cause ou Nidâna de Bhava est Oupâdâna, c'est-à-dire l'attachement à l'existence, ce qui nous fait désirer la vie sous quelque forme que ce soit.

Son effet est Jâti dans l'un ou l'autre des Triloka et sous quelque condition que ce soit.

 Les Nidânas sont l'expression détaillée de la loi de Karma sous douze aspects, nous pourrions aussi dire, de la loi de Karma sous douze aspects Nidâniques.

 

SKANDHAS

 

Les Skandhas sont les germes de la vie sur tous les sept plans de l'Etre et constituent dans sa totalité l'homme subjectif et objectif. Chaque vibration à laquelle nous donnons naissance est un Skandha. Les Skandhas se rattachent étroitement aux tableaux que renferme la Lumière Astrale, laquelle est le milieu où se produisent les impressions, et les Skandhas, ou vibrations qui se rapportent à l'homme subjectif ou objectif, sont les liens qui attirent l'Ego Réincarnant, les germes laissés derrière lui au moment du passage en Dévachan, et qui doivent être recueillis et épuisés par une nouvelle personnalité. Les Skandhas exotériques ont un rapport avec les atomes et les vibrations physiques, ou l'homme objectif ; les Skandhas Esotériques avec l'homme interne et subjectif.

Une transformation mentale, ou un aperçu de vérités spirituelles, peuvent amener un homme à se tourner soudainement du côté de la vérité, même au moment de sa mort, en créant par ce fait de bons Skandhas pour la vie suivante. Les derniers actes, ou les dernières pensées d'un homme, exercent un énorme effet sur sa vie future, mais il n'en aurait pas moins à souffrir pour ses mauvaises actions, et c'est là-dessus qu'est basée l'idée du repentir sur le lit de mort. Néanmoins les effets Karmiques de la vie passée doivent suivre l'homme, attendu que dans la vie suivante il doit recueillir les Skandhas, ou impressions vibratoires, laissées par lui dans la Lumière Astrale, car en Occultisme rien ne vient de rien, et il doit exister un lien entre les diverses vies.  De nouveaux  Skandhas naissent des anciens. [VI 304]

On a tort de parler de Tanhâs au pluriel ; il n'y a qu'un seul Tanhâ, le désir de vivre. Ce Tanhâ donne naissance à une multitude, on pourrait même dire à un amas d'idées. Les Skandhas sont Karmiques, et non- Karmiques. Les Skandhas peuvent donner naissance à des Elémentals, par Kriyashâkti inconsciente. Tout Elémental qui émane d'un homme doit revenir tôt ou tard à lui, puisque c'est sa propre vibration. Ces Elémentals deviennent ainsi ses "Frankenstein". Les Elémentals ne sont autres que des effets qui produisent à leur tour des effets ;  ce sont des pensées désincarnées, bonnes ou mauvaises. Elles demeurent cristallisées dans la Lumière Astrale, et sont attirées par affinité, et rappelées à la vie par une sorte de galvanisation, lorsque leur auteur retourne à la vie terrestre. Vous pouvez les paralyser par des effets contraires. Les Elémentals se gagnent comme une maladie, et sont par suite dangereux pour nous et pour les autres. Voilà pourquoi il est dangereux d'influencer les autres. Les Elémentals qui survivent à votre mort, sont ceux que vous implantez dans les autres : les autres restent à l'état latent jusqu'à ce que vous soyez réincarnés, puis ils revivent alors en vous. "Ainsi, dit H.P.B., si je vous instruisais mal, ou si par là vous étiez incités à faire quelque chose de mal, vous continueriez à mal agir après ma mort et à pécher par ma faute, mais j'aurais à supporter le poids du Karma. Calvin, par exemple, aura à souffrir pour les mauvais enseignements qu'il a répandus, bien qu'il l'ait fait dans une bonne intention. Ce que **** a fait de plus mal, c'est d'entraver le progrès de la vérité. Bouddha lui-même commit des erreurs. Il adressa ses enseignements à des gens qui n'étaient pas prêts et ceci a donné naissance à des Nidânas."

 

CORPS SUBTILS

 

Lorsqu'un homme en visite un autre dans son Corps Astral, c'est le Linga Sharira qui se transporte, mais cela ne peut pas se produire à une grande distance. Lorsqu'un homme pense de loin à un autre,  avec beaucoup de concentration, il apparaît parfois à cette personne.

Dans ce cas c'est le Mâyâvi Roûpa qui est créé par Kriyâshakti inconsciente, et l'homme lui-même ne sait pas qu'il apparaît. S'il le  savait et s'il projetait consciemment son Mâyâvi Roûpa, il serait un Adepte 309. Jamais deux personnes [VI 305] ne peuvent avoir simultanément conscience de leur mutuelle présence, à moins que l'une ne soit un Adepte. Les Dougpas font usage du Mâyâvi Roûpa et les sorciers aussi. Les Dougpas agissent sur le Linga Sharira des autres personnes.

309 [C'est-à-dire un Initié, le mot Adepte étant employé par H. P. B. pour tous les degrés de l'Initiation. Comme nous l'avons vu plus haut, elle employait les mots Mâyâvi Roûpa dans plus d'un sens. – Ed. de 1897.]

Le Linga Sharira qui se trouve dans la rate est l'image parfaite de l'homme, et il est bon ou mauvais suivant sa propre nature. Le Corps Astral est l'image subjective de l'homme, tel qu'il est appelé à devenir ; c'est le premier germe de la matrice, le modèle du corps physique dans lequel l'enfant est formé et se développe. Le Linga Sharira peut être blessé par des instruments tranchants, et n'affronterait pas une épée ou une baïonnette, bien qu'il puisse passer aisément à travers une table ou tout autre objet mobilier.

Toutefois, rien ne peut blesser le Mâyâvi Roûpa ou corps-de-la- pensée, attendu qu'il est purement subjectif. Lorsque des coups d'épée sont lancés contre des ombres, c'est l'épée elle-même qui blesse et non pas son Linga Sharira ou son Astral. Seuls les instruments tranchants peuvent pénétrer les choses Astrales ; par exemple, sous l'eau le poing ne peut frapper, mais l'épée frappe.

Il ne faut pas s'essayer à projeter le Corps Astral, mais il faut chercher à exercer le pouvoir de Kriyâshakti en projetant le Mâyâvi Roûpa.

 

LE FEU

 

Le feu n'est pas un Elément, mais une chose divine. La flamme physique est le véhicule objectif de l'Esprit le plus haut. Les Elémentals du Feu sont les plus élevés. Tout dans le monde a son Aura et son Esprit. La flamme d'une bougie que vous allumez n'a rien à faire avec la bougie elle- même. L'Aura de l'objet entre en conjonction avec la partie la plus inférieure de l'autre. Le granit ne peut pas brûler parce que son Aura est de Feu. Les Elémentals du Feu ne sont pas conscients sur ce plan ; ils sont trop élevés et reflètent la divinité de leur propre origine. D'autres Elémentals sont conscients sur ce plan, car ils reflètent l'homme et sa nature. Il y a une très grande différence entre le règne minéral et le règne végétal. La mèche d'une lampe, par exemple, est négative. Elle est rendue positive par le feu, et l'huile sert de milieu. L'Ether est du Feu. La partie inférieure de l'Ether est la flamme que vous voyez. Le Feu, c'est la présence subjective de la Divinité dans tout l'univers. Ce Feu Universel se manifeste dans d'autres conditions sous forme d'eau, d'air et de terre. C'est l'Elément unique de notre [VI 306] Univers visible, qui est le Kriyâshakti de toutes les formes de la vie. C'est lui qui produit la lumière, la chaleur, la mort, la vie, etc. Il est même le sang. Dans toutes ses multiples manifestations, il est essentiellement un.

 Il est les "sept Cosmocratores".

On trouvera dans l'Ancien Testament des preuves du respect qu'on témoignait au Feu. Le Pilier de Feu, le Buisson Ardent, la Face Resplendissante de Moïse – toujours le Feu. Le Feu est, par sa nature même, semblable à un miroir et reflète les rayons de la première catégorie des manifestations subjectives, rayons que l'on regarde comme projetés sur l'écran des premiers linéaments de l'univers créé ; et ceux-ci, sous leur aspect le plus bas, sont les créations du Feu.

Le Feu, sous l'aspect le plus grossier de son essence, est la première forme, et reflète les formes inférieures des premiers êtres subjectifs qui sont dans l'univers. Les premières pensées divines chaotiques sont les Elémentals du Feu. Lorsqu'ils viennent sur la terre, ils prennent forme et flottent légèrement dans la flamme, sous l'aspect de Salamandres ou Elémentals du Feu. Dans l'air vous avez des millions d'êtres vivants et conscients, en plus de nos pensées qu'ils saisissent. Les Elémentals du Feu se rattachent au sens de la vue, et absorbent les Elémentals de tous les autres sens. Ainsi, par le moyen de la vue, vous pouvez avoir conscience du toucher, de l'ouïe, du goût, etc., puisque tous ces sens sont compris dans celui de la vue.

 

INDICATIONS SUR L'AVENIR

 

Avec le temps, il y aura de plus en plus d'éther dans l'air. Lorsque l'éther emplira l'air, alors naîtront des enfants sans pères. Dans la Virginie, il y a un pommier d'une espèce spéciale. Il ne fleurit pas, mais porte des fruits ressemblant à une sorte de baie sans graines. Cela s'étendra graduellement aux animaux puis aux hommes. Les femmes porteront des enfants sans fécondation et, durant la Septième Ronde, il apparaîtra des hommes qui pourront se reproduire eux-mêmes. Durant la Septième Race de la Quatrième Ronde, les hommes changeront de peau tous les ans et auront de nouveaux ongles aux doigts et aux orteils. Les gens deviendront d'abord plus psychiques, puis plus spirituels. Tout à fait à la fin, durant la Septième Ronde, des Bouddhas naîtront sans péché. La Quatrième Ronde est la plus longue du Kali Youga, puis la Cinquième, la Sixième et la Septième, seront très courtes. [VI 307]

 

LES EGOS

 

En expliquant les rapports qui existent entre l'Ego Supérieur et l'Ego Inférieur, le Dévachan et la "Mort de l'Ame", la figure suivante fut tracée :

B

 M. I. L

D

M. S.

 

On peut dire que lors de la séparation des Principes, au moment de la mort, l'Ego Supérieur passe en Dévachan en raison des expériences de l'Ego Inférieur. Sur son propre plan, l'Ego Supérieur est le Koumara.

Le Quaternaire Inférieur se dissout ; le corps tombe en pourriture, le Linga Sharira s'évanouit.

Lors de la réincarnation, l'Ego Supérieur émet un rayon  l'Ego Inférieur.

Ses énergies montent et descendent. Celles qui montent deviennent ses expériences Dévachaniques ; celles qui descendent sont Kâmiques. Le Manas Supérieur est à Bouddhi ce que le Manas inférieur est au Manas supérieur.

En ce qui concerne la responsabilité, un exemple peut la faire comprendre. Si vous preniez la forme de Jack l'Eventreur, vous auriez à expier ses crimes, car la loi punit l'assassin et le tient responsable. Vous seriez la victime expiatoire. Dans le même ordre d'idées, l'Ego Supérieur est le Christos, la victime expiatoire pour le Manas Inférieur. L'Ego endosse la responsabilité de tous les corps qu'il anime.

Vous empruntez de l'argent pour le prêter à un autre. L'autre s'enfuit, mais c'est vous qui êtes responsable. La mission de l'Ego Supérieur consiste à émettre un Rayon qui deviendra l'Ame d'un enfant.

L'Ego s'incarne ainsi dans un millier de corps, en prenant à sa charge les péchés et les responsabilités de chaque corps. A chaque incarnation, un nouveau Rayon est émis et pourtant c'est, en essence, le même Rayon, le même en vous, en moi et en tout le monde. Les rebuts de l'incarnation se désagrègent ; ce qu'elle avait de bon passe en Dévachan.

 

La flamme est éternelle. La Flamme de l'Ego Supérieur allume l'Ego Inférieur, puis celle de ce dernier un véhicule inférieur et ainsi de suite.

Et pourtant le Manas Inférieur est tel qu'il se fait lui-même. Il lui est possible d'agir différemment, dans des situations identiques, car il possède la raison, et la connaissance consciente du juste et de l'injuste, du bien et du mal. [VI 308] Il est, en somme, doué de tous les attributs de l'Ame Divine. Le Rayon dans celle-ci, c'est le Manas Supérieur, la parcelle de responsabilité sur la terre.

La partie de l'essence est bien l'essence mais pendant qu'elle est, pour ainsi dire, séparée d'elle-même, elle peut être souillée et polluée. Le Rayon peut se manifester sur cette terre, car il peut émettre son Mâyâvi Roûpa. Mais le Manas Supérieur ne le peut pas, et doit, par suite, émettre un Rayon. Nous pouvons considérer l'Ego Supérieur comme le Soleil et les Manas personnels comme ses Rayons. Si nous supprimons l'air ambiant et la lumière, on peut dire que le Rayon retourne au Soleil ; il en est de même du Manas Inférieur et du Quaternaire Inférieur.

L'Ego Supérieur ne peut se manifester que par ses attributs.

Dans le cas de mort subite, le Manas Inférieur ne disparaît pas plus que ne le fait le Kâma Roûpa après la mort. Après la séparation, on peut dire que le Rayon se brise ou tombe. Après la mort, un tel homme ne peut passer en Dévachan, ni même rester en Kâma Loka ; sa destinée est de se réincarner immédiatement. Une entité de ce genre est alors une Ame animale plus l'intelligence du Rayon séparé. La manifestation de cette intelligence, durant l'existence suivante, dépendra entièrement de la conformation physique du cerveau et de l'éducation.

Une telle âme peut se réunir de nouveau à son Ego Supérieur durant l'existence suivante, si le milieu est de nature à lui donner une chance d'aspiration (c'est là la "grâce" des Chrétiens), ou bien elle poursuivra sa route durant deux ou trois incarnations, alors le Rayon deviendra de plus en plus faible et se dissipera graduellement, jusqu'au moment où il naîtra sous la forme d'un idiot, puis se dissipera finalement dans des formes inférieures.

Des mystères immenses se rattachent au Manas Inférieur.

 

En ce qui concerne certains géants intellectuels, ceux-ci sont à peu près dans la même situation que les hommes quelconques, car leur Ego Supérieur est paralysé, ce qui veut dire que leur nature spirituelle est atrophiée.

Le Manas peut transférer son essence à divers véhicules, comme, par exemple, le Mâyâvi Roûpa, etc., et même à des Elémentals qu'il peut animer, comme l'enseignaient les Roses-Croix.

Le Mâyâvi Roûpa peut être parfois tellement vitalisé qu'il passe sur un autre plan, s'unit aux êtres de ce plan et les anime ainsi. [VI 309] Les personnes qui font preuve de beaucoup d'affection pour des animaux familiers les animent jusqu'à un certain point, et de telles Ames Animales progressent très rapidement ; ces personnes reçoivent en échange la vitalité et le magnétisme de l'animal. Toutefois, il est contre Nature d'accélérer ainsi l'évolution animale, et, dans l'ensemble, c'est mauvais.

 

EVOLUTION MONADIQUE

 

Les Koumâras ne dirigent pas l'évolution des Pitris Lunaires. Pour comprendre cette dernière nous pouvons choisir le sang comme analogie.

Le sang peut être comparé au Principe Vital universel et les globules aux Monades. Les différents genres de globules sont les mêmes que les diverses classes de Monades et les divers règnes, non pas que leur essence soit différente, mais parce que leur milieu n'est pas le même. Le Chhâya est la semence permanente, et Weissmann est bien près de la vérité dans sa théorie du germe héréditaire.

On demanda à H.P.B. s'il y aurait, pour chaque semence Chhâya permanente, un Ego qui l'animait durant une série d'incarnations ; 'sa réponse fut : "Non, c'est le Ciel et la Terre qui s'embrassent."

Les Ames animales sont en des formes et des coques temporaires, dans lesquelles, elles acquièrent de l'expérience, et dans lesquelles elles préparent des matériaux pour une évolution supérieure.

Jusqu'à l'âge de sept ans, le germe astral atavique forme et moule le corps ; ensuite c'est le corps qui forme l'Astral.

 

L'Astral et le Mental réagissent mutuellement l'un sur l'autre.

La signification du passage des Oupanishads où il est dit  que les Dieux se nourrissent des hommes, c'est que l'Ego Supérieur obtient son expérience terrestre à l'aide de l'Ego Inférieur.

 

CORPS ASTRAL

 

L'Astral peut sortir et errer sans que la personne en ait conscience. La Chhâya est identique au Corps astral.

Son germe, son essence vitale est dans la rate.

"La Chhâya est enroulée dans la rate." C'est d'elle que l'Astral est formé, elle évolue sous l'aspect d'une essence [VI 310] nuageuse, spiralée et incurvée comme de la fumée, prenant graduellement forme en se développant. Mais elle n'est pas projetée par le corps physique, atome par atome. Cette dernière forme inter-moléculaire est le Kâma Roûpa. A la mort, chaque cellule et chaque molécule abandonne son essence et c'est de celle-ci qu'est formé l'Astral du Kâma Roûpa ; mais cela ne peut jamais se produire durant la vie.

Pour devenir visible, la Chhâya emprunte à l'atmosphère ambiante et attire à elle les atomes ; le Linga Sharira ne pourrait pas se former dans le vide. L'existence du Corps Astral explique les contes Arabes et Orientaux sur les Djins, les génies enfermés dans des fioles, etc.

Dans les phénomènes spirites la ressemblance avec les personnes décédées est surtout causée par l'imagination. Les vêtements de ces fantômes sont formés par les atomes vivants du médium et ne sont pas de réels vêtements ; ils n'ont aucun rapport avec les vêtements du médium. "Tous les vêtements d'une matérialisation ont été payés."

L'Astral entretient la vie ; c'est le réservoir ou l'éponge de la vie, qui la rassemble en la tirant de tous les règnes de la vie Prânique et physique.

La Vie ne peut passer immédiatement du subjectif à l'objectif, attendu que  la  Nature  traverse  graduellement  chaque  sphère. Aussi le Linga Sharira est-il l'intermédiaire entre Prâna et notre corps physique et aspire-t- il la vie.

La rate est donc un organe très délicat, mais la rate physique n'est que l'enveloppe de la véritable rate.

La Vie est en réalité la Divinité, Parabrahman. Mais pour se manifester sur le Plan Physique, il faut qu'elle soit assimilée, et comme ce qui est purement physique est trop grossier, il faut un milieu de transmission, c'est-à-dire l'Astral.

La matière Astrale n'est pas homogène, et la Lumière Astrale n'est autre que l'ombre de la véritable Lumière Divine ; elle n'est toutefois pas moléculaire.

Les entités (Kâmaroutiques), qui sont au-dessus du Plan Dévachanique, sont en Kâma Loka, et ne possèdent qu'une intelligence semblable à celle des singes. Il n'y a pas, dans les quatre règnes inférieurs, d'entités douées d'intelligence, qui puissent communiquer avec les hommes, mais les Elémentals ont des instincts, comme les animaux. Cependant avec les Sylphes (les Elémentals de l'air, les êtres les plus méchants du monde) il est possible de communiquer, mais il faut se les rendre favorables.

Les fantômes (entités Kâmaroupiques) ne peuvent donner que les renseignements qu'ils ont à l'instant même sous les [VI 311] yeux. Ils voient, dans l'Aura des gens, des choses dont ceux-ci peuvent n'avoir aucunement conscience.

Les esprits enchaînés à la terre sont des entités du Kâma Loka, qui ont été si matérialistes que longtemps elles ne peuvent se dissoudre. Elles n'ont qu'un soupçon de conscience et ne savent point pourquoi elles sont ainsi retenues, les unes dorment, d'autres conservent un semblant de conscience et souffrent des tourments.

Pour ceux qui ont un Dévachan très court, la majeure partie de la conscience reste en Kâma Loka, peut persister au-delà de la période normale de cent cinquante ans, et durer jusqu'à la prochaine réincarnation de l'Esprit. Cette conscience devient alors le Gardien du Seuil et lutte contre le nouvel Astral.

 

Kâma est à son comble dans l'instinct sexuel ; les idiots, par exemple, ont de ces désirs, ainsi que le désir des aliments, et rien d'autre.

Le Dévachan est un état sur un plan de conscience spirituelle ; le Kâma Loka est une région de conscience physique. C'est l'ombre  du monde animal et des sentiments instinctifs. Lorsque la conscience pense à des choses spirituelles, elle se trouve alors sur le plan matériel.

Mais, si l'on pense à manger, a boire, etc., aux passions, la conscience se trouve alors sur le plan du Kâma Loka, qui est le plan des instincts animaux purs et simples.

 

IL N'Y A PAS DE RELIGION PLUS HAUTE QUE LA VERITE. FIN DU SIXIEME ET DERNIER VOLUME.