4. Fonction du Christianisme
J'ai maintenant établi cette prémisse de base que : tout ce qui nous est connu, c'est une Entité divine se manifestant, s'exprimant Elle-même à travers trois aspects que (pour les buts de ce traité et parce que ces termes sont le mieux en ligne avec la terminologie de la pensée naissante moderne) j'ai choisi d'appeler : Vie, Qualité, Apparence. Ils ne sont que d'autres noms pour exprimer la Trinité de toutes les grandes religions et sont synonymes des termes chrétiens : Père, Fils et Saint-Esprit (ces vieux termes anthropomorphiques) ; de Esprit, Âme et Corps, la phraséologie courante et de : Vie, Conscience et Forme dans la philosophie hindoue.
Puis-je intercaler ici ce commentaire que les penseurs modernes feraient bien d'avoir à l'esprit, que l'importance du Christianisme se trouve dans la compréhension qu'elle est une religion intermédiaire (ou de liaison). Ceci est symbolisé pour nous par le fait que le Maître de tous les Maîtres s'incarna en Palestine, cette bande de terre qui est située entre l'Asie et l'Europe participe au caractère de ces deux continents. Le Christianisme est la religion de la période de transition qui unit l'ère de l'existence soi-consciente à celle d'un monde de conscience de groupe. Elle subsiste dans l'âge qui verra prévaloir ce type de pensée qui, (quand il sera correctement appliqué) servira de lien de connexion entre le monde du mental concret et celui du mental abstrait. Le "Vieux Commentaire" exprime cela ainsi :
"Quand l'heure arrive où la lumière de l'âme révèle l'antakarana (le pont entre la conscience de la personnalité et la conscience de l'âme, A.A.B.) alors les hommes seront connus par leur connaissance, seront colorés par le désespoir des désirs inapaisés, seront divisés en ceux qui reconnaissent leur dharma (font face à toutes leurs obligations et devoirs) et ceux qui voient seulement le déroulement du Karma en trouvant finalement paix et lumière dans la nature de leur besoin même."
Le Christianisme est avant tout une religion de scission (ou de clivage) démontrant à l'homme sa dualité et posant ainsi les fondements pour la future unité. Ce fut un stade absolument nécessaire et il a bien servi l'humanité ; le but et l'intention du Christianisme étaient bien déterminés et très élevés, ils ont fait leur divin travail. Aujourd'hui il est en voie d'être remplacé, mais par quelle formule de vérité ? Ce n'est pas encore révélé. La lumière se déverse lentement dans la vie de l'homme et, dans cette radiance illuminée il formulera la nouvelle religion et arrivera à une énonciation nouvelle de la vérité ancienne. A travers la lentille du mental illuminé il verra bientôt des aspects de la divinité jusqu'à présent inconnus.
Avez-vous jamais eu idée qu'il pourrait y avoir des qualités et des caractéristiques de la nature divine encore latentes dans la forme, qualités qui sont restées totalement inconnues ou qui n'ont été que faiblement perçues et qui sont de ce fait littéralement sans précédents et pour lesquelles nous n'avons ni mots ni autres moyens d'expression ? Il en est ainsi. De même que la phrase : conscience de groupe, ne pouvait avoir pour l'homme très primitif aucune sorte de signification et ne serait qu'une suite de formes alphabétiques qu'il ne pourrait comprendre, ainsi, en attente en dessous de la surface de notre monde manifesté se trouvent des qualités divines et un dessein qui sont aussi éloignés de la conscience de notre humanité présente que l'idée de conscience collective l'était de la conscience de l'humanité préhistorique. Prenez courage dans cette pensée.
Le passé garantit l'expansion infinie de l'avenir.