Aura (parapsychologie)

Les auras pourraient être perçues par des individus dotés d'un pouvoir psychique spécial ou ayant subi un entraînement adéquat, comme les voyants, médiums et personnes disant posséder des capacités extrasensorielles

Les couleurs de l'aura auraient une signification particulière : à chaque couleur spécifique serait associée une note de la gamme, une planète du système solaire, et certains problèmes de santé.

Histoire

Le concept d'aura puiserait son origine dans l'Antiquité. Il était perçu comme un mouvement d'air, une brise légère représentée dans le domaine des arts plastiques par le gonflement d'une draperie au-dessus de la tête de certaines divinités ou de héros/héroïnes très méritant(e)s (aura velificans). Le motif de l'aura, qui indique toujours la valeur et le mérite personnel, était lié à la lumière dès l'époque d'Auguste (Ier siècle avant Jésus-Christ), pour des raisons philosophico-religieuses. Mais dans l'Antiquité, jamais personne ne disait voir cet air impalpable. Le terme reste toujours dans le domaine de l'art et de la poésie[1].

Balzac décrit son personnage Séraphîta comme "légèrement enveloppé d'un brouillard couleur d'opale qui s'échappait à une faible distance de ce corps presque phosphorique" (Séraphîta, 1833).

Une des premières descriptions de l'aura revient à Charles Leadbeater, en 1897 : The Aura. An Enquiry into the Nature and Functions of the Luminous Mist Seen about Human and Other Bodies. Leadbeater était théosophiste et se présentait comme clairvoyant. Il présente l'aura comme une brume lumineuse autour de l'homme, que l'on peut classer en fonction de sa couleur.

Selon Rudolf Steiner, dans Théosophie (1904), l’aura comprend deux éléments : « l’un reçoit de l’existence physique sa forme et sa coloration, l’autre les reçoit de l’existence spirituelle » (p. 52), « L’homme complet est deux fois plus haut et quatre fois plus large que son corps physique » (p. 133).

Walter J. Kilner a écrit le grand classique sur l'aura : The Human Atmosphère ou ""The Human Aura" (1911). Il prétendait avoir créé des lunettes, les “lunettes de Kilner”, rendant visible l’aura humaine !

D'après Franz Bardon, "en ce qui concerne la femme, l'aura de sa tête est de nature électrique, dessinée en rouge, alors que celle de ses parties génitales est de nature magnétique. Quant à l'homme, le processus s'inverse" (Le chemin de la véritable initiation magique, 1956, trad. p. 16).

Le thème des auras a connu un regain de notoriété dans les années 1960 puis à nouveau dans les années 1990, après la parution du livre Les enfants indigo : Enfants du troisième millénaire du couple Lee Carroll et Jan Tober (qui se présentent comme des intermédiaires entre les humains et les extraterrestres), suivi par le film Indigo, produit et mis en scène par James Twyman, Neale Donald Walsch et Stephen Simon : Les enfants indigo se caractériseraient par une aura de cette couleur et seraient des enfants surdoués (ou en échec scolaire), mais dont l'intelligence et la maturité spirituelle seraient supérieures.

En 1972, le psychologue américain Stanley Krippner a organisé à New-York le premier congrès sur l'aura humaine[2]. En 1977 (Future Science), il a listé 97 cultures faisant référence à l'aura humaine.

Description

Selon ceux qui croient en l'existence de l'aura, ce halo lumineux entourant le corps serait comme une propriété des êtres vivants, à distinguer du corps éthérique qui épouserait toute la surface de la peau est généralement décrit comme ayant environ deux centimètres d'épaisseur.

La vision de l'aura est souvent décrite comme la résultante de perceptions spontanées (sur fond sombre) ou d'un entraînement. Certaines personnes "sensitives" ou individus médium seraient ainsi capables de discerner des émotions ou maladies d'un être vivant, en fonction des couleurs de son aura. D'autres réaliseraient une sorte de « portrait psychique » (les parapsychologues parlent alors de « lecture d'aura »). Les couleurs de l'aura sont rapportées comme évoluant en fonction des émotions des sujets étudiés.

Parmi les thérapeutes médiums revendiquant des investigations dans ce domaine, Barbara Ann Brennan affirme développer une vision holistique de la médecine.

Effet Kirlian

Le russe Semyon Kirlian, en 1939, a créé un appareil de photographie qui rend visible un phénomène que certains n'hésitant pas à interpréter comme des prises de vue de l'aura.

Les scientifiques objectent toutefois que l'effet observé n'est dû qu'à l'inhomogénéité de la répartition des charges électriques à la surface de la pellicule du fait de l'humidité inhérente à chaque être vivant, humidité superficielle qui s'ionise sous l'effet de la tension électrique et se dépose sur le film (effet corona).

Recherche scientifique

Selon un article de l'Agence Science-Presse[3], la perception des auras est dû à un trouble neurologique appelé synesthésie. En 2004, le psychologue britannique Jamie Ward a publié un article dans la revue Cognitive Neuropsychology[4] qui étudie le cas d'une personne qui perçoit des couleurs en fonction des émotions qu'elle ressent pour des objets, des mots ou des personnes. Il fait le parallèle avec les interprétations mystiques (aura, champ d'énergie) et note qu'il n'est pas difficile d'imaginer comment des personnes atteintes de synesthésie ont pu croire que les couleurs émanaient des gens plutôt que de leur cerveau.

Depuis les années 1970, les tentatives d'explication sont nombreuses. Les neurologues invoquent une série de mauvaises connections entre les neurones qui seraient survenues dès l'enfance. Deux zones du cerveau proches l'une de l'autre attirent leur attention: l'une, appelée le cortex rétrosplénial, associée aux émotions, l'autre, appelée V4, associée à la perception des couleurs.

Une personne sur 2000 souffrirait de synesthésie, selon une étude américaine remontant à 1996. Cette maladie se caractérise par un dysfonctionnement des sens, en particulier de la vision, qui conduit à voir des halos de couleur émanant de gens, d'objets, et même de mots sur un papier.

Point de vue sceptique

Selon des sceptiques comme Robert Todd Carroll, certaines personnes veulent nous faire croire que des personnes spéciales (ou n'importe qui après initiation) peuvent voir des auras qui sont impossibles à détecter, personne n'ayant jamais pu mesurer une aura ou la supposée énergie qui en serait la source même avec des appareils beaucoup plus sensibles que le corps humain, comme dans la tomographie à émission de positron[5]. Les sceptiques rappellent que ce n'est parce que on peut percevoir des auras que c'est une preuve qu'elles, ou un champ d'énergie, existent dans le monde physique ou surnaturel. La perception d'auras peut être dû à des migraines, l'épilepsie ou d'autres troubles visuels ou neurologiques. La plupart des exercices pour percevoir les auras exploitent des phénomènes naturels de perception comme la fatigue de la rétine ou des illusions d'optiques et ne sont pas des « pouvoirs psychiques ».

Une voyante d'aura désignée par le Berkeley Psychic Institute a été testée lors d'une expérience diffusée à la télévision dans une émission animée par Bill Bixby dans le cadre d'un concours de James Randi, elle a échoué à deviner la présence de personnes dissimulées par des paravents alors qu'elle prétendait percevoir une aura au-dessus.

Notes et références

  1.  On trouvera tous les éléments de l'historique dans le monde antique dans la thèse de doctorat d'Armelle DESCHARD, Recherches sur Aura. aura. Variations sur le thème de l’air en mouvement chez les Latins, Bibliothèque d'Études Classiques, Peeters, Louvain-Paris, 2003.

  2.  Krippner, Stanley, & Rubin, Daniel (Eds.). (1975), The energies of consciousness: Explorations in acupuncture, auras, and Kirlian photography. New York: Gordon & Breach.

  3.  L'aura, c'est dans la tête!, Pascal Lapointe, Agence Science-Presse, 2 novembre 2004.

  4.  (en) Emotionally mediated synaesthesia , Jamie Ward (University College London), Cognitive Neuropsychology, Volume 21, Issue 7, octobre 2004, pages 761-772.

  5.  Aura , dictionnaire sceptique

Bibliographie

(par ordre alphabétique)

  • Omraam Mikhaël AÏVANHOV, "L'aura" (1960) : Oeuvres Complètes, Fréjus, Éditions Prosveta, t. VI (L'harmonie) et t. X (Les splendeurs de Tiphéret).

  • Bernard AURIOL, article « aurea » dans le Dictionnaire critique de l'Ésotérisme, PUF, 1998 (résumé disponible en ligne)

  • Douglas BAKER, L'aura humaine, Edizione Crisalide. (« L'aura est une structure physique de substance subtile et de nature semipermanente »)

  • Daniel DEPRIS, Au-delà de l'occultisme : l'aura lumineuse, Edition Aurora

  • Armelle DESCHARD, Recherches sur Aura. aura. Variations sur le thème de l’air en mouvement chez les Latins, Bibliothèque d'Études Classiques, Peeters, Louvain-Paris, 2003.

  • Anne et Daniel MEUROIS-GIVAUDAN, Les robes de Lumière, Éditions Amrita.

  • Johannes FISSLINGER, Visions d'auras. Photographies d'auras, Sum - Hameau, 1999. ISBN 2-88448-003-X

  • Jeanine FONTAINE, Médecin des trois corps, Éditions Robert Laffont, 1980

  • Robert LINSSEN, L'Homme transfini, Courrier du Livre, 1984.

  • Stéphane LUPASCO, L'énergie et la matière psychique, Julliard 1974.

  • R. PEROT, L'Effet P.K., Rombaldi, 1980.

  • A. PÈRUSSE, Aura et bioénergie, PA Nauge, 1984.

  • Jean PRIEUR, L'aura et le corps immortel, Robert Laffont, 1979, 275 p.

  • T. Lobsang RAMPA, Les secrets de l'aura, Éditions J'ai Lu (1965), réédition 2006. ISBN 2-277-21830-8

  • David TANSLEY, L'aura. Le corps de lumière (The Raiment of Light) (1984), Albin Michel, "Espaces libres", 1987 ; Le corps subtil. Essence et ombre, trad., Seuil, 1977. Iconographie.

  • Colette TIRET, Auras humaines et ordinateur, Dervy, 1991, ISBN 2-85076-385-3

  • Emmanuelle MORGANE, Comment voir et lire l'aura, Cristal, 2008, ISBN 978-2-84895-048-8