Logos

Logos, dérive du grec λόγος, lógos « parole, discours » et désigne le discours (textuel ou parlé). Par extension, logos désigne également la « rationalité » (l'intelligence), conséquente à la capacité à utiliser une langue (γλῶσσα glossa, γλῶττα glotta « langue »).

Logos est un terme utilisé notamment en philosophie, en rhétorique, en théologie chrétienne, et en psychologie.

 

Étymologie grecque

Logos a donné les suffixes -logue, -logie, -logique et -logiste, qui désignent des disciplines du savoir (sciences) ; la plupart du temps, la discipline porte le suffixe -logie, la personne étudiant cette discipline -logue, et l'adjectif -logique. Exemple : archéologie, théologie, musicologie, entomologie, épidémiologie, éthologie.

Logos en philosophie

Dans la philosophie platonicienne, le logos est considéré comme la raison du monde, comme contenant en soi les idées éternelles, archétypes de toutes choses. Il est aussi un concept étant à la fois rationnel et oratoire. Au sein de la philosophie arabo-musulmane à l'époque du Moyen Âge, la notion de Logos désigne la philosophie directement héritée de celles des Anciens Grecs, notamment le néo-platonisme, tout en remettant en cause des aspects philosophiques des Anciens Grecs notamment de l'aristotélisme. Selon Avicenne-Ibn Sina, Aristote ne plaçait pas suffisamment l'homme au centre du monde, ses problèmes et ses préoccupations majeures d'ordre métaphysiques.

A. Landry souligne que notre mot « raison » traduit λόγος et même υοϋϛ[1].

Logos en rhétorique

Dans l'art rhétorique, le logos relève de la démonstration, de la raison et de l'argumentation. Avec l'ethos et la pathos, le logos représente l'un des trois piliers de la rhétorique telle que développée par les auteurs antiques (Platon, Aristote, Cicéron, Quintillien...)

Logos en théologie

Dans la théologie catholique, logos s’emploie pour désigner la deuxième personne de la sainte Trinité et a le même sens que verbe: le Christ. Il désigne pour l'Église et la Papauté le rapport à Dieu entre l'homme via un discours rationnel, cohérent et appuyé par une démarche philosophique translative sur celle des Anciens Grecs.

Le cardinal Ratzinger, futur pape, écrit en 2005 :

Le christianisme doit toujours se souvenir qu'il est la religion du Logos. C'est la foi en le Creator Spiritus, le Saint-Esprit par qui procède tout ce qui existe. C'est aujourd'hui ce qui fait sa force philosophique en ce que soit le monde provient de l'irrationnel, et la raison n'est alors qu'un "sous-produit" à l'occasion même douloureuse de son développement, soit le monde provient du rationnel et est alors en conséquence son critère et son but.

La foi chrétienne penche pour cette seconde thèse, ayant ainsi d'un point de vue philosophique la haute main, en dépit du fait que beaucoup considèrent aujourd'hui que la première thèse est par excellence la seule option moderne et rationnelle. Cependant une raison qui prendrait sa source dans l'irrationnel, et ceci est tout compte fait irrationnel en soi, ne constitue pas la solution de nos problèmes. La raison créative seule, qui se manifeste dans le Dieu crucifié comme amour, peut nous montrer le chemin dans la réalité.

Nous, chrétiens, devons être extrêmement attentifs, dans le dialogue si nécessaire entre les "gens du monde" et les catholiques, à demeurer fidèles à cette ligne fondamentale : vivre une foi qui vient du Logos, de la raison créative, et ceci parce qu'elle est ouverte à ceux qui sont rationnels en vérité[2].

Logos en Théosophie

Logos[C.T.] (gr). Chez toutes les nations et tous les peuples, la Déité manifestée : l'expression extérieure ou l'effet de la Cause qui reste à jamais cachée. C'est ainsi que le langage est le logos de la pensée ; aussi, au sens métaphysique, les termes « Verbe » et « Parole » en rendent-ils une traduction convenable. ref [3]:

 

Logos en psychologie

En psychologie, Logos a donné le terme "Logorrhée" n.f Bavardage intarissable, flot de paroles plus ou moins cohérentes. La logorrhée s'observe surtout dans les états maniaques (voir Manie), où elle est le reflet de la "fuite des idées" du malade. Elle est habituelle dans les états d'excitation (ivresse aiguë, alcoolisme, etc.). (source : Petit Larousse de la médecine)

Notes

  1.  Cité par A. Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, puf Quadrige, Paris, 2002, p. 879

  2.  Le cardinal Ratzinger à propos de la crise de la culture européenne, extrait de Catholic Education 

  3.  http://www.theosophie.fr/glossaire.php