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Constellation
Dessin des constellations de l'hémisphère sud, 1661
La Grande Ourse
Une constellation est un ensemble d'étoiles dont les projections sur la voûte céleste sont suffisamment proches pour qu'une civilisation les relie par des lignes imaginaires, traçant ainsi une figure sur la voûte céleste. Une constellation est donc un astérisme particulier. Dans l'espace tridimensionnel, les étoiles d'une constellation sont ordinairement très dispersées, mais elles paraissent être regroupées dans le ciel nocturne.
Actuellement, l'Union astronomique internationale (UAI) divise le ciel en 88 constellations avec des frontières précises, pour que tout point du ciel appartienne à une constellation. Celles-ci sont substantiellement basées sur la tradition hellénique et pré-hellénique, transmise à travers l'ère médiévale.
Différentes cultures ont reconnu des constellations différentes, bien que quelques-uns des regroupements les plus évidents aient tendance à réapparaître fréquemment, quoique sous des appellations différentes, comme par exemple Orion, la Grande Ourse et le Scorpion, à cause de leur brillance. Sauf mention contraire, le terme de constellation se réfère aux 88 constellations modernes.
Les constellations occidentales sont regroupées en deux parties, divisant le ciel en suivant plus ou moins les deux hémisphères terrestres, le ciel austral pour le sud et le ciel boréal pour le nord. Les constellations boréales sont les plus anciennes et correspondent au pan de ciel visible depuis les régions de la Méditerranée par les astronomes de l'Antiquité. Les constellations australes n'ont pas été nommées par les astronomes occidentaux avant au moins le XVe siècle. Elles servaient aussi, autrefois, de repères pour les marins partis en mer.
Constellations occidentales
Constellations antiques
Par un manque évident de documents historiques, il est impossible de connaître l'origine précise des plus anciennes constellations occidentales. Il semble que le Lion, le Taureau et le Scorpion existaient déjà (pas forcément sous ces noms) en Mésopotamie vers 4000 av. J.-C.
Aujourd'hui, un total de 88 constellations a été adopté par l'Union astronomique internationale (UAI). Près de la moitié proviennent des astronomes grecs. Homère mentionnait Orion dans l'Odyssée dès le IXe siècle av. J.-C. Le Zodiaque apparaît vers le Ve siècle av. J.-C., divisé en 12 constellations. Aratos de Soles fixa l'essentiel des noms de constellation repris par Ptolémée au Ier siècle .
La compilation exhaustive de constellations la plus ancienne que l'on connaisse remonte à Ptolémée, au IIe siècle, et son Almageste où il groupa 1 022 étoiles en 48 constellations. Cette œuvre sera la base de travail des astronomes occidentaux jusqu'à la fin du Moyen Âge. Elle ne comprend cependant que des étoiles visibles d'Alexandrie où Ptolémée faisait ses observations.
Le Zodiaque
Les constellations du Zodiaque, bande de ciel contenant le tracé des orbites du Soleil et des planètes, sont généralement les plus anciennes, ayant une importance évidente pour le repérage et l'observation des mouvements de la Lune, que ce soit en astrologie ou en astronomie (ces deux disciplines étaient alors largement confondues). C'est également dans le zodiaque que l'on trouve les vingt huit stations lunaires traditionnelles, astérismes qui servaient de calendrier à ciel ouvert pour suivre les mouvements de la Lune.
Les constellations présentes dans le zodiaque sont : le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, le Cancer, le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, le Capricorne, le Verseau et les Poissons, qui achèvent le cycle.
Astronomiquement parlant, on peut remarquer que le Ophiuchus fait partie intégrante du Zodiaque, puisque le Soleil traverse ses limites actuelles définies par l'UAI du 30 novembre au 17 décembre. Les anciens ne l'ont toutefois pas relevé pour des conditions purement esthétiques ou astrologiques : seul le sud de la constellation est traversée par le Soleil et les étoiles brillantes du Scorpion en sont proches. Les constellations dites du zodiaque sont donc uniquement celles de la liste très connue de douze constellations. Dès l'origine, les constellations ne se sont donc pas confondues avec les signes du zodiaque.
Constellations de Ptolémée
Dessin de la constellation de Céphée dans un manuscrit des poèmes d'Aratos du IXe siècle
En plus des douze constellations du Zodiaque, Ptolémée a fait l'inventaire de 36 autres figures :
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Les 48 constellations inscrites par Ptolémée dans son Almageste seront utilisées pendant plus de 1 000 ans en occident sans aucun changement ni ajout. Mis à part l'immense Navire Argo, découpé plus tard en trois puis quatre constellations, elles seront toutes adoptées sans aucune modification par l'UAI, qui en définira cependant les contours précis. En effet, les délimitations des constellations n'ont pas été fixées à l'époque Antique, seule l'appartenance des étoiles brillantes l'ont été. Par la suite, Johann Bayer puis John Flamsteed recensèrent des étoiles moins brillantes dont ils décidèrent de la constellation d'appartenance (voir Désignation de Bayer et Désignation de Flamsteed). Les délimitations modernes des constellations ont été bâties afin de préserver les appartenances de l'ensemble des étoiles catalogués par Bayer puis Flamsteed.
Constellations modernes
Carte céleste par Frederik de Wit (XVIIe siècle)
L'Almageste de Ptolémée passa dans les mains des astronomes arabes qui complétèrent ses observations, ajoutant quelques constellations qui ne sont plus utilisées actuellement, rallongeant certaines (comme l'Éridan) afin de mentionner des étoiles visibles depuis les latitudes plus australes que celle d'Alexandrie.
L'Almageste étant un ouvrage alors perdu en Europe, les astronomes occidentaux n'en obtinrent des copies que dans la dernière partie du Moyen Âge, à partir de traductions de l'arabe en latin, en même temps qu'un certain nombre d'observations des astronomes arabes.
À partir du XVIIe siècle, lorsque les pays européens partirent explorer les mers de l'hémisphère sud, ils découvrirent de nouvelles étoiles qui n'étaient mentionnées dans aucune constellation connue. Il fallut donc en inventer de nouvelles.
Propositions de Johann Bayer
L'astronome allemand Johann Bayer publia en 1603 l'Uranometria, le premier atlas astronomique couvrant entièrement la sphère céleste. Il contenait, outre celles de Ptolémée, 12 constellations nouvelles visibles depuis l'hémisphère sud. Ces constellations ont vraisemblablement été cartographiées par les navigateurs hollandais Pieter Dirkszoon Keyser et Frederick de Houtman qui ont fait bénéficier Bayer de leurs inventions :
Les constellations australes, dessinée par Johann Bayer dans son Uranometria en 1603.
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le Caméléon
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la Colombe
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la Dorade (espadon)
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la Grue
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l'Hydre mâle
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l'Indien
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l'Oiseau de paradis
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le Paon
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le Phénix
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le Poisson volant
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le Toucan
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le Triangle austral
Ces nouvelles constellations, aux noms exotiques, arrivèrent les premières sur un planisphère céleste encore vierge et connurent un tel succès qu'elles sont toujours utilisées de nos jours.
Elles témoignent également d'un changement de perception dans ce qu'est une constellation. Les Grecs anciens divisaient le ciel en deux parties : les constellations et les espaces entre celles-ci qui étaient censés n'appartenir à aucune. Johann Bayer, en produisant une carte du ciel pour chaque constellation, commence à rattacher tout point du ciel à une constellation donnée.
Profusion de nouvelles constellations
À partir de la publication de l'Uranometria, les astronomes européens vont tenter d'imposer un maximum de leurs créations, sans toutefois rencontrer le même succès que Bayer.
En 1624, l'astronome allemand Jakob Bartsch définit cinq nouvelles constellations entre plusieurs déjà existantes. Seules la Licorne, la Girafe et la Croix du Sud nous sont restées, le Tigre et le Jourdain échouant sans postérité.
Vers la même époque, Tycho Brahe élève au rang de constellation l'astérisme de la Chevelure de Bérénice.
En 1627, Julius Schiller publie le Coelum Stellatum Christianum, un atlas stellaire où les constellations sont renommées d'après des personnages ou des événements bibliques. Cette tentative de « christianiser » le ciel restera vaine.
En 1643, Anton de Rheita imagine une Figure de Jésus entre le Lion et l'Hydre, une Mouche près du Bélier, rebaptisée Fleur de lys sous Louis XIV : nommer les constellations devient un jeu de courtisan. En France, Augustin Royer utilise un groupe d'étoiles entre Andromède, Céphée et Pégase qu'il nomme le Sceptre. En Prusse, l'astronome royal Gottfried Kirch crée un second sceptre sous l'Éridan afin de lui donner la réplique. Ces revendications de prestige ne s'imposent pas dans la communauté des astronomes.
Johann Hevelius
La constellation d'Orion, dessinée par Johannes Hevelius dans son Uranographia, vers 1690
Vers 1690, Johannes Hevelius, bourgmestre de Gdańsk, propose plusieurs constellations :
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les Chiens de chasse
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l'Écu de Sobieski
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le Lézard (en lieu et place du Sceptre d'Augustin Royer)
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le Lynx (car ses étoiles sont, pour paraphraser Hevelius, si faibles qu'il faut des yeux de Lynx pour les voir)
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le Petit Lion
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le Petit Renard (originellement le Renard à l'oie, étant décrit comme un renard qui s'enfuit en emportant une oie dans sa gueule)
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le Sextant
Ces dénominations, non rattachées à un quelconque souverain, modestes, auront finalement plus de succès que toutes les autres et subsisteront jusqu'à notre époque.
Ajouts de Nicolas-Louis de Lacaille
Nicolas Louis de Lacaille est abbé, astronome et mathématicien. Ayant séjourné en 1750 et 1751 au Cap en Afrique du Sud afin de procéder à des relevés systématiques des étoiles de l'hémisphère sud, La Caille référence dans son ouvrage Coelum australe stelliferum (publié en 1763, après sa mort), plusieurs nouvelles constellations afin de compléter les espaces de ciel encore vierges de toute dénomination :
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la Boussole
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le Burin
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le Compas
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le Fourneau
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l'Horloge
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la Machine pneumatique
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le Microscope
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la Mouche
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l'Octant
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le Peintre (originellement le Chevalet)
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la Règle
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le Réticule
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le Sculpteur
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la Table (originellement la Montagne de la Table, depuis laquelle il avait effectué ses observations)
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le Télescope
Les noms choisis reflètent les idées de l'époque, plus portées vers la Science et les Techniques que vers l'aventure et la mythologie. En outre, La Caille démantèle le Navire Argo en trois constellations plus petites afin de le manier plus facilement.
Les constellations aujourd'hui
La constellation d'Orion, schématisée et montrant ses étoiles principales et ses limites actuelles
Dans les années 1920, l'Union astronomique internationale décide de mettre de l'ordre dans les constellations et d'en définir rigoureusement les limites. L'atlas officiel des constellations, défini en 1930 par Eugène Delporte, divise le ciel suivant des lignes d'ascension droite et de déclinaison. Delporte utilisa les données valables pour l'époque B1875.0 ; à cause de la précession des équinoxes, les limites des constellations ne sont plus parfaitement horizontales et verticales sur une carte du ciel moderne, habituellement dessinées en fonction des coordonnées d'ascension droite et de déclinaison de l'époque J2000.0.
Le tracé a été fait de manière à respecter les appartenances traditionnelles des différentes étoiles brillantes à leur constellation traditionnelle. Dans la mesure du possible, le rattachement d'étoiles ou d'objets célestes plus faibles, qui avaient été cités dans la littérature scientifique, a également été respecté. De ce fait, ces limites sont parfois très tortueuses, poussées d'un côté ou de l'autre pour inclure telle étoile et laisser telle autre dans la constellation voisine. Aujourd'hui, les constellations n'ont plus en astronomie le même intérêt qu'auparavant : les objets célestes étant référencés par leur coordonnées, leur position dans telle ou telle constellation n'a pas grande importance.
De nos jours, les constellations, objets de mesures et d'attention pendant des siècles, ne sont désormais plus vraiment connues que des amateurs. Leurs limites n'ont plus guère d'importance pour ces observations, qui ne s'attachent qu'aux figures formées par les étoiles pour les identifier.
Constellations chinoises
Astronome chinois en 1675
À l'instar des astronomes grecs, les astronomes chinois ont regroupé certaines étoiles en constellations, d'abord sur la zone de l’écliptique, de manière analogue au Zodiaque occidental, puis sur l'ensemble du ciel. Les 28 constellations (ou astérismes) de la zone écliptique sont appelées maisons lunaires. Elles sont divisées en quatre zones de sept astérismes, correspondant aux quatre animaux de la symbolique chinoise (Dragon azur à l'est, Oiseau vermillon au sud, Tortue noire au nord et Tigre blanc à l'ouest). Contrairement au zodiaque, ces astérismes sont de taille extrêmement variable, dont l'origine est à l'heure actuelle inconnue.
Par la suite, l'ensemble de la sphère céleste visible depuis le monde chinois (soit tout ce qui se trouve à une déclinaison supérieure à -55 degrés environ) a été peuplé d'astérismes. Contrairement à la méthode occidentale qui a peuplé le ciel de personnages et créatures mythiques, les chinois ont peuplé le ciel à l'image de leur société, avec divers palais (Ziwei, Taiwei), peuplé de différentes classes de membre de la cour et de la société chinoise. Certains détails pittoresques y sont même inclus tels l'astérisme Ce représentant des latrines et l'astérisme Tianshi, représentant les excréments, destinés à être utilisés pour l'agriculture.
L'origine des maisons lunaires est très ancienne. Leur antériorité manifeste sur le reste du ciel chinois est vraisemblablement dû à leur nécessité pour établir un calendrier, la place du Soleil dans ces astérismes étant un moyen de repérer le cycle des saisons. Les autres astérismes ont semble-t-il été bâtis vers la fin du IIIe siècle av. J.-C.. Trois traités astronomiques les décrivent : le Shi Shi, le Gan Shi et le Wuxian Shi, qui ont semble-t-il été écrits dans cet ordre : les astérismes du Shi Shi comprennent la quasi-totalité des astres les plus brillants, contrairement à ceux des autres traités, qui ont été introduits peu après, pour compléter les précédents et peupler les zones encore vides d'astérismes. Le Wuxian Shi fait régulièrement référence au Gan Shi alors que le contraire n'est pas vrai, ce qui assure l'antériorité de ce dernier.
La composition exacte de ces astérismes n'est pas établie avec certitude. En général seule la position de l'une des étoiles des astérismes, appelée étoile référente est donnée dans les traîtés astronomiques, et de façon relativement imprécise parfois. Le reste de l'astérisme est déduit de nos jours à l'aide des cartes du ciel en provenance du monde chinois, cartes dont la précision est approximative et qui fait rarement la distinction entre les différentes magnitudes apparentes des étoiles les composant.
Ce sont en tout environ 280 astérismes qui peuplent le ciel chinois, un nombre notablement plus grand que les constellations occidentales. Certains astérismes sont très vastes, notamment ceux représentant les murs d'enceinte des différents palais (tels Tianshi). D'autres sont bien plus petites, se restreignant parfois à une seule étoile (Dajiao, par exemple, correspondant à α Bootis/Arcturus, ou Tianguan, correspondant à ζ Tauri). Les astérismes à une seule étoile mis à part, les étoiles ne sont pas individuellement nommées à l'exception de celles de certains très grands astérismes, comme par exemple celles de Tianshi dont les noms correspondent aux différences provinces de l'Empire chinois de l'époque où les astérismes ont été créés (époque de la Dynastie Han).
Mouvement des constellations dans le ciel
Du fait que la Terre tourne sur elle-même, on observe les constellations tourner autour d'un centre que pointe l'axe de rotation terrestre, c’est-à-dire α Ursae Minoris dans l'hémisphère nord, σ Octantis dans l'hémisphère sud. C'est pourquoi sur les cartes célestes, l'étoile polaire y figure au centre (σ Octantis est malheureusement trop peu lumineuse pour être facilement observable). Pour résumer, les étoiles ne bougent pas vraiment (infimement en plusieurs centaines d'années selon la Terre en référentiel), contrairement à notre pensée, mais c'est nous, la Terre, qui bougeons, c'est pourquoi nous voyons différentes étoiles chaque nuit, sans que celles-ci ne bougent!
Ainsi, dans l'hémisphère nord, les constellations qui se trouvent près de l'étoile polaire ne descendent jamais en dessous de l'horizon et sont visibles toute l'année à partir des latitudes où l'étoile polaire n'est pas trop basse dans le ciel : on les appelle les constellations circumpolaires. Ce sont, par exemple, la Petite et la Grande Ourse, Cassiopée, Céphée et le Dragon. À l'inverse, la plupart des constellations ne sont visibles qu'en certaines saisons, comme Orion, visible en hiver, la Lyre en été, le Lion au printemps, ou encore Andromède visible en automne.
Liens externes
Toutes les constellations sur Astronoo
Références
Liste des constellations de l'atlas de Schiller
Eugène Delporte, « Délimitation scientifique des constellations (tables et cartes) », Cambridge Univ. Press, Cambridge (1930).
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Bélier (constellation)
Bélier | |
---|---|
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Désignation | |
Nom latin |
Aries |
Génitif |
Arietis |
Abréviation |
Ari |
Observation | |
(Époque J2000.0) |
|
Ascension droite |
Entre 25,0° et 50,5° |
Déclinaison |
Entre 9,9° et 30,7° |
Taille observable |
441 deg2 (39e) |
Visibilité |
Entre 90° N et 60° S |
Méridien |
10 décembre, 21h00 |
Étoiles | |
Brillantes (m≤3,0) |
2 (α, β) |
À l’œil nu |
89 |
Bayer / Flamsteed |
65 |
2 |
|
La plus brillante |
α Ari (2,0) |
La plus proche |
Étoile de Teegarden (12,6 al) |
Objets | |
Objets de Messier |
0 |
Essaims météoritiques |
Ariétides de mai |
Constellations limitrophes |
Baleine |
Le Bélier (Aries) est une constellation du zodiaque qui est traversée par le Soleil du 19 avril au 14 mai. Dans l'ordre du zodiaque, la constellation se situe entre les Poissons à l'ouest et le Taureau à l'est. Le Bélier (Aries en latin) était l’une des 48 constellations identifiées par Ptolémée.
Le Bélier est également un signe du zodiaque correspondant au secteur de 30° de l'écliptique traversé par le Soleil du 21 mars au 19 avril. C'est dans ce sens qu'il sert au repérage des déplacements planétaires, encore utilisé en astrologie.
Histoire
Dans la mythologie grecque, cette constellation représenterait le bélier dont la Toison d'or a inspiré la saga de Jason.
Il semblerait que les Babyloniens, les Grecs, les Perses, et les Égyptiens aient tous nommé cette constellation « Bélier ».
Cette constellation était également la première constellation du Zodiaque lorsqu'il fut établi il y a plus de 2 000 ans : du fait de la précession des équinoxes, l'équinoxe de printemps était alors situé dans le Bélier (il est désormais dans les Poissons).
Le nord de cette constellation était nommé Mouche boréale jusqu'au XIXe siècle. Son étoile principale était 41 Arietis (ce qui explique l'absence de lettre grecque pour désigner cette étoile).
Observation des étoiles
Localisation de la constellation
La constellation ne se situe pas sur des alignements très remarquables. Elle se repère à partir de son entourage : au sud de Persée et d'Andromède, et à l'ouest du taureau.
Elle se repère par ses deux étoiles principales, α et β du Bélier, qui ne pointent sur rien de très évident (si ce n'est Capella à assez grande distance).
α Ari se situe à 20° plein Ouest du groupe des Pléiades, particulièrement remarquable.
Forme de la constellation
La constellation ne ressemble pas à grand chose, et il faut de bonnes conditions de luminosité pour en identifier les différentes parties.
La « queue » du Bélier est formée par trois petites étoiles en formation serrée, situées entre le Triangle et les Pléiades, dont la plus brillante est c Ari. C'est ce petit triangle qui constituait autrefois la mouche boréale.
L'autre constituant notable est un triangle plus aplati sous l'alignement Pléiades - β Ari. Ce triangle est formé par ε (Ouest), ζ(est) et δ (ESE) Ari.
Étoiles principales
Les étoiles du Bélier sont majoritairement faibles, sauf Hamal (α Arietis) et Sharatan (β Arietis). Parmi les autres étoiles du Bélier, on trouve entre autres Mesarthim (γ) et Botein (δ).
Hamal (α Arietis)
Hamal (α Arietis), dont le nom signifie l'Agneau en arabe et qui désigne donc à elle seule la constellation tout entière, est l'étoile la plus brillante du Bélier. C'est une géante orange, 15 fois plus grande que le Soleil et 90 fois plus brillante.
Sheratan (β Arietis)
Sheratan (β Arietis) est la deuxième étoile la plus brillante de la constellation du Bélier. C'est une étoile blanche de la séquence principale, seulement deux fois plus massive que le Soleil. C'est également une étoile double : son compagnon, une étoile de même masse que le Soleil, a été détecté par analyse Doppler il y a plus d'un siècle. Leur orbite est extrêmement excentrique (0,88), les deux étoiles sont considérablement proches l'une de l'autre, 0,08 ua au plus proche, 1,2 ua au plus loin, et tournent l'une autour de l'autre en 107 jours. Les deux étoiles sont donc virtuellement inséparables au télescope et la paire nécessite un interféromètre pour être séparée.
Mesarthim (γ Arietis)
Mesarthim (γ Arietis) n'est pas la troisième étoile de la constellation, mais la quatrième. Son rang dans la désignation de Bayer vient de sa proximité avec Hamal et Sheratan.
Mesarthim est une étoile double. La primaire, γ² Arietis, est de magnitude 4,75. Son compagnon, γ1 Ari (son « 1 » venant de sa localisation, à l'ouest de « 2 »), est de magnitude 4,83. Les deux étoiles combinées donnent à Mesarthim une magnitude de 3,88. Elles sont éloignées d'au moins 500 ua et tournent l'une autour de l'autre en 5 000 ans.
Le type spectral de γ² Arietis est « A1p », pour « particulier » : cette étoile possède un champ magnétique extrêmement intense, plus de 1 000 fois plus grand que celui de la Terre.
53 Arietis
53 Arietis, une étoile bleue-blanche en apparence banale, de magnitude apparente 6,13, distante d'environ 750 années-lumière, est l'une des trois « étoiles évadées » (« runaway stars » en anglais), se déplaçant extrêmement rapidement dans l'espace. Les deux autres étoiles sont µ Columbae et AE Aurigae et toutes trois semblent s'échapper à environ 100 km/s du même point dans la nébuleuse d'Orion et plus précisément de ι Orionis. Selon une théorie, ces étoiles auraient été à l'origine partie prenante d'un système multiple qui se serait désagrégé lors de l'explosion en supernova de l'un des membres il y a 3 millions d'années, projetant les trois autres étoiles dans des directions différentes.
Autres étoiles
Sans être une constellation excessivement étendue, le Bélier possède un assez grand nombre d'étoiles visibles à l'œil nu bien que pas particulièrement brillantes. En conséquence, les désignations utilisées sont assez nombreuses : nom propre (comme Botein, δ Arietis, 4e étoile de la constellation), désignation de Bayer (ε Arietis, 6e), désignation de Flamsteed (41 Arietis, 3e étoile, plus brillante que Mesarthim), catalogue Henry Draper (HD 20644, 5e étoile).
Objets célestes
Peu d'objets dans cette constellation, et ils sont tous assez peu lumineux. On y trouve les galaxies NGC 697 (au nord-ouest de β), NGC 772 (au sud-est de β), NGC 972 (dans le nord de la constellation) et NGC 1156 (au nord-ouest de δ).
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Taureau (constellation)
Taureau | |
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Désignation | |
Nom latin |
Taurus |
Génitif |
Tauri |
Abréviation |
Tau |
Observation | |
(Époque J2000.0) |
|
Ascension droite |
Entre 49,25° et 88,25° |
Déclinaison |
Entre -1,75° et 30,67° |
Taille observable |
797 deg2 (17e) |
Visibilité |
Entre 90° N et 65° S |
Méridien |
15 janvier, 21h00 |
Étoiles | |
Brillantes (m≤3,0) |
|
À l’œil nu |
224 |
Bayer / Flamsteed |
15 |
0 |
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La plus brillante |
Aldébaran (0,87) |
La plus proche |
? (? al) |
Objets | |
Objets de Messier |
2 (M1, M45) |
Essaims météoritiques |
Taurides |
Constellations limitrophes |
Baleine |
Le Taureau est une constellation du zodiaque traversée par le Soleil du 14 mai au 22 juin. Dans l'ordre du zodiaque, la constellation se situe entre le Bélier à l'ouest et les Gémeaux à l'est. Taureau était l’une des 48 constellations identifiées par Ptolémée.
Le Taureau est également un signe du zodiaque correspondant au secteur de 30° de l'écliptique traversé par le Soleil du 21 avril au 21 mai.
Histoire et mythologie
Étant une constellation du Zodiaque, caractéristique avec ses amas, le Taureau est une constellation très ancienne.
Dans la mythologie grecque, le Taureau correspondrait soit à la forme bovine utilisée par Zeus afin de commettre le rapt d’Europe, soit au taureau blanc envoyé par Poséidon à Minos.
Observation des étoiles
Localisation de la constellation
Une grande constellation majeure du ciel hivernal de l’hémisphère nord, le Taureau est situé entre le Bélier à l’ouest et les Gémeaux à l’est. Le Cocher et Persée se trouvent au nord, la Baleine et l’Éridan au sud-ouest, et Orion au sud-est.
Aldébaran se repère très facilement, que ce soit à partir d'Orion (dans le prolongement des trois rois mages), ou par sa proximité avec les Pléiades. C'est l'étoile brillante qui domine l'axe Orion - Pléiades. Aldébaran peut également être identifiée directement par le "V" dont elle marque une des extrémités.
Forme de la constellation
Aldébaran (α Tauri), rouge et brillante, l’une des étoiles de première magnitude, se trouve au milieu de cette constellation. Derrière elle se trouvent les Hyades, l’amas ouvert le plus proche de la Terre, qui, avec Aldébaran, forme un V marquant la tête du Taureau. Les cornes s’étendent à l’ouest, marquées par Elnath (β Tauri, traditionnellement partagée par le Cocher) et ζ Tauri. Vers le milieu de la constellation se trouve un des amas ouverts les plus connus, facilement visible à l’œil nu, les Pléiades.
La partie Nord-Est de la constellation contient deux étoiles brillantes mais assez isolées, qui ne paraissent pas rattachées au centre. En prolongeant la branche du "V" où se trouve Aldébaran, on tombe sur ζ Tau, le nez du Taureau, qui semble se regrouper avec la massue d'Orion et les pieds des Gémeaux. De son côté, Elnath (β Tau), la corne Est, se situe dans le prolongement de l'autre branche du "V", et semble plutôt se regrouper avec le Cocher pour former un petit hexagone.
La "colonne vertébrale" est dans les le prolongement arrière de Aldébaran et sa branche du "V". On tombe successivement sur λ Tau et ο Tau, qui marque la fin de la constellation. Entre la colonne vertébrale et l'arc d'Orion, la partie Sud-Ouest ne contient pas d'alignement ni de forme très convaincante. On peut y voir un corps de taureau et quelques pattes avec beaucoup d'imagination, la forme imaginée variant avec les conditions de visibilité.
Étoiles principales
Aldébaran (α Tauri)
Aldébaran est l’étoile la plus brillante de la constellation du Taureau avec une magnitude apparente de 0,87 (soit la 13e du ciel). Distante de 65 années-lumière, c’est une géante rouge d’un âge avancé, 40 fois plus grande que le Soleil.
Aldébaran est proche de l’écliptique et est parfois occultée par la Lune.
Autres étoiles
Elnath est la deuxième étoile de la constellation et porte logiquement la dénomination β Tau. Mais, étant située à la frontière du Taureau avec le Cocher, elle est parfois désignée par γ Aur.
Objets célestes
La constellation du Taureau contient, entre autres, deux amas d’étoiles proches, les Hyades et les Pléiades, suffisamment lumineux pour être clairement visibles à l’œil nu.
Les Hyades sont distantes d’environ 150 années-lumière, ce qui en fait l’amas ouvert le plus proche du Système solaire (si on exclut l’amas de la Grande Ourse qui semble n’être qu’un ensemble d’étoiles individuelles non liées). La plupart de ses membres se situent dans un diamètre de 10 années-lumière et se déplacent à peu près dans la même direction. Bien qu’Aldébaran se trouve apparemment au centre de l’amas, elle n’en fait pas partie et est en fait deux fois plus proche.
Les Pléiades (également notées M45) sont probablement l’amas le plus connu. En fait, on peut distinguer à l’œil nu de 6 à 12 étoiles distinctes, parmi les 500 qui le composent. L’amas est distant de 380 années-lumière.
Un autre objet visible au télescope est la nébuleuse du Crabe, un vestige de supernova au nord-est de ζ Tauri. L’immense explosion, visible le 4 juillet 1054, a été assez brillante pour être observée de jour. On en trouve des mentions dans des recueils historiques chinois et dans des poteries amérindiennes.
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Gémeaux (constellation)
Gémeaux | |
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Désignation | |
Nom latin |
Gemini |
Génitif |
Geminorum |
Abréviation |
Gem |
Observation | |
(Époque J2000.0) |
|
Ascension droite |
Entre 88,25° et 120° |
Déclinaison |
Entre 10° et 35,5° |
Taille observable |
514 deg2 (30e) |
Visibilité |
Entre 90° N et 60° S |
Méridien |
20 février, 21h00 |
Étoiles | |
Brillantes (m≤3,0) |
3 (α, β, γ) |
À l’œil nu |
119 |
Bayer / Flamsteed |
77 |
0 |
|
La plus brillante |
Pollux (1,16) |
La plus proche |
? (? al) |
Objets | |
Objets de Messier |
1 (M35) |
Essaims météoritiques |
Epsilon géminides |
Constellations limitrophes |
Cancer |
Les Gémeaux sont une constellation du zodiaque traversée par le Soleil du 20 juin au 20 juillet. Dans l'ordre du zodiaque, la constellation se situe entre le Taureau à l'ouest et le Cancer à l'est.
Elle est entourée par le Cocher et le Lynx à peine visible au nord et la Licorne et le Petit Chien au sud.
Deux étoiles de la constellation sont nommées d'après les jumeaux de la légende : Castor (α Geminorum) et Pollux (β Geminorum).
Les Gémeaux sont également un signe du zodiaque correspondant au secteur de 30° de l'écliptique traversé par le Soleil du 21 mai au 21 juin.
Histoire
Le programme d'exploration spatial Gemini, mené par la NASA dans les années 1960, a été nommé d'après cette constellation.
Observation des étoiles
Localisation de la constellation
La constellation des Gémeaux peut se repérer à partir de la Grande Ourse : la diagonale du grand chariot pointe sur Pollux, et cet alignement se prolonge sur la diagonale d'Orion.
Inversement, les Gémeaux peuvent se repérer à partir d'Orion : l'alignement entre Rigel et Bételgeuse passe par le pied du Gémeau (Almeisan, ou Alhena, γ Gem) et pointe sur Pollux.
Forme de la constellation
La constellation a une forme assez nette, si les conditions de visibilité sont satisfaisantes (Mag 4). Les étoiles se répartissent suivant deux directions d'alignements, l'une NE - SO, qui va de la tête des Gémeaux vers Orion, et l'autre NO-SE, dans la direction marquée par le couple Castor / Pollux, qui est également celle des bras étendus des deux gémeaux, celle des genoux et des pieds.
Alignements à grande distance
Pollux est à l'origine de nombreux alignements à grande distance.
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La diagonale d'Andromède, qui passe par Pollux, Capella, α Persei, Andromède, et se poursuit par le Verseau jusqu'au Sagittaire.
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L'alignement Ouest-Sud-Ouest, passant par le Taureau et la Baleine, vers Fomalhaut et le Sagittaire
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L'alignement Sud-Sud-Ouest, qui passe par Rigel et Bételgeuse, et longe Éridan pour finir sur Achernar.
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L'alignement Sud, qui passe par Procyon, Sirius, la Colombe et s'achève également sur Achernar.
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A l'opposé de la diagonale d'Andromède, l'alignement se prolonge sur Alphard, l'extrémité des Voiles, la Croix du Sud et le pied du Centaure, la queue du Scorpion, et l'arc et la tête du Sagittaire.
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A l'opposé du Taureau, Régulus du Lion, Spica de la Vierge, Antarès du Scorpion, et s'achève sur la tête du Sagittaire.
Étoiles principales
Castor (α Geminorum)
Castor est une étoile géante blanche. Avec une magnitude de 1,58, elle n'est pas la plus brillante de la constellation (cette place revient à Pollux) et sa désignation « α » rend compte de sa position tout au nord des Gémeaux. Elle reste quand même la 24e étoile la plus brillante de la voute céleste. Elle est distante de 49,8 années-lumière de la Terre.
Castor est en fait un système multiple. En première approche, c'est une étoile double. Castor-A est une étoile blanche de magnitude 1,98. Castor-B est également blanche, de magnitude 2,88. Elles tournent l'une autour de l'autre suivant une orbite excentrique en 400 ans.
Chacune de ces deux étoiles est elle-même double. Castor-A est composée de deux étoiles semblables orbitant en 9,2 jours à la distance de 0,04 ua. Les deux étoiles de Castor-B accomplissent une révolution en seulement 2,9 jours.
À environ 1 000 ua de ce double couple orbite Castor-C, de neuvième magnitude, qui est lui-même double. Au total, Castor est un système stellaire sextuple.
Pollux (β Geminorum)
L'étoile la plus brillante de la constellation est Pollux (β Geminorum), magnitude 1,16, la 16e étoile la plus brillante du ciel. C'est une géante orange, distante de 34 années-lumière (assez proche du système solaire, donc), environ 10 fois plus large que le Soleil. Pollux possède une exoplanète, découverte en 2006, estimée à 2,6 Mj et tournant en 589 jours.
Autres étoiles
Dans la constellation des Gémeaux, les autres étoiles portant un nom propre forment le corps de chacun des jumeaux : Mebsuta (ε Gem), Tejat Posterior (μ Gem) et Tejat Prior (η Gem) pour le corps de Castor, Wasat (δ Gem), Mekbuda (ζ Gem) et Alhena (γ Gem) pour celui de Pollux.
Deux étoiles possèdent des exoplanètes : HD 49674 avec une planète 0,12 fois la masse de Jupiter, orbitant à 0,056 8 ua en 4,948 jours, et HD 50554, 4,9 fois plus massive que Jupiter, à 2,38 ua pour une révolution de 1 279 jours.
Objets célestes
La constellation des Gémeaux contient, entre autres, la nébuleuse diffuse IC 443, les amas ouverts M35 et NGC 2420 et les nébuleuses planétaires NGC 2371, NGC 2392 et PLN205-14.1.
- Détails
- Catégorie : ASTRONOMIE
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Cancer (constellation)
Cancer | |
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Désignation | |
Nom latin |
Cancer |
Génitif |
Cancri |
Abréviation |
Cnc |
Observation | |
(Époque J2000.0) |
|
Ascension droite |
Entre 117,125° et 138,75° |
Déclinaison |
Entre 7,0° et 33,5° |
Taille observable |
506 deg2 (31e) |
Visibilité |
Entre 90° N et 60° S |
Méridien |
15 mars, 21h00 |
Étoiles | |
Brillantes (m≤3,0) |
0 |
À l’œil nu |
103 |
Bayer / Flamsteed |
73 |
1 |
|
La plus brillante |
β Cnc (3,53) |
La plus proche |
DX Cancri (11,8 al) |
Objets | |
Objets de Messier |
2 (M44, M67) |
Essaims météoritiques |
Delta cancrides |
Constellations limitrophes |
Gémeaux |
Le Cancer est une constellation du zodiaque traversée par le Soleil du 20 juillet au 10 août. Dans l'ordre du zodiaque, il se situe entre les Gémeaux à l'ouest et le Lion à l'est.
Il est entouré par le Lynx au nord et l'Hydre et le Petit Chien au sud.
Le Cancer est également un signe du zodiaque correspondant au secteur de 30° de l'écliptique traversé par le Soleil du 21 juin au 23 juillet.
Historique
Cette constellation était appelée Tortue par les babyloniens ou Scarabée par les égyptiens, 4 000 ans av. J.-C. Dès 2 000 ans av. J.-C., la plupart des civilisations la dénommaient Crabe ou une semblable créature à pinces. Quelques Grecs la connaissaient sous le nom de Porte des Hommes, là d'où les âmes provenaient pour pénétrer les corps à la naissance. Elle était l’une des 48 constellations identifiées par Ptolémée.
Pour les Grecs, il s'agissait également d'un petit crabe envoyé par Héra pour arrêter Hercule dans son combat avec l'Hydre et qui fut écrasé pour ses efforts.
Observation des étoiles
Localisation de la constellation
L'emplacement de la constellation est facile à trouver, mais il apparaît le plus souvent assez vide d'étoiles.
Le Cancer est situé à l'est de Castor et Pollux, des Gémeaux, et à l'ouest de la tête du Lion reconnaissable à sa faucille.
Plus au sud, la constellation est limitée par le Petit Chien au sud-ouest, facilement reconnaissable avec Procyon ; la tête de l'Hydre plein Sud ; et les pattes du Lion avec Régulus au sud-Est.
Forme de la constellation
L'étoile la plus brillante, Al Tarf (β Cnc), est très excentrée par rapport au reste de la constellation. C'est l'étoile brillante située à peu près au croisement de l'axe défini par Castor et Pollux, et par les deux yeux de la tête de l'Hydre. C'est l'une des pinces du « crabe ».
La deuxième pince du « crabe », Acubens (α Cancri), est dans l'alignement entre Procyon et (β Cnc). Acubens dérive d'un terme signifiant La Pince en arabe, signifiant ainsi que cette étoile caractérise la constellation du Cancer. Elle porte d'ailleurs la désignation α, bien qu'elle ne soit que la 4e étoile la plus brillante de la constellation.
Au nord on trouve ι Cnc, étoile brillante entre la tête des Gémeaux et celle du Lion. cette étoile est à la tête d'un alignement d'étoiles faibles vers le SSE (ρ1 et ρ2, ν et ξ Cnc), qui marquent les pattes arrière Est du « crabe ».
Côté Ouest, les pattes sont plus désordonnées, et forment un éventail à partir de χ, ψ, μ et ζ Cnc.
Au centre, le corps du « crabe » est un petit carré formé par γ (NE), η (NO), θ (SO) et δ (SE) Cnc, situé sensiblement dans l'alignement entre ι et α Cnc. C'est à l'intérieur de ce carré qu'est situé l'amas ouvert M44, Praesepe, appelé l'essaim du Crabe. Il apparaît à l'œil nu comme une tache floue, la nébuleuse du crabe, à peine visible (ses composants sont de Mag 6 à 7), mais on peut facilement distinguer ses composants à la jumelle.
Étoiles principales
Al Tarf (β Cancri)
L'étoile la plus brillante de la constellation du Crabe est Al Tarf (β Cancri), La Fin en arabe. Il s'agit d'une étoile géante orange de classe K, 53 fois plus grande que le Soleil et 660 fois plus brillante. Sa rotation sur elle-même est assez lente, il lui faut plus de deux ans pour l'accomplir.
Al Tarf est une étoile double, son compagnon de magnitude apparente 14 est une naine rouge située à 2 600 ua. Le couple met plus de 76 000 ans pour effectuer une orbite complète.
Acubens (α Cancri)
Acubens est une étoile de classe spectrale A5m, c'est-à-dire métallique. Son spectre est en effet enrichi en éléments métalliques, comme le zinc, le strontium, le baryum, etc.
Acubens est en fait un système multiple, constitué de deux couples d'étoiles distincts. Le plus brillant est composé de deux étoiles identiques (des naines de classe Am), située à 5,3 ua l'une de l'autre et orbitant en 6,1 ans. Le deuxième couple est formée de deux étoiles naines de classe M, de magnitude 12, orbitant autour du premier couple à plus de 600 ua en plus de 6 300 ans.
Tegmine (ζ Cancri)
Tegmine n'est pas l'étoile la plus brillante de la constellation du Cancer, bien qu'elle possède un nom propre. Ce qui la caractérise, c'est qu'il s'agit en réalité d'un système multiple.
À la base, ζA et ζB, deux étoiles de magnitude 5,6 et 6, orbitent l'une autour de l'autre en 60 ans, éloignées de 19 ua. ζC est ensuite située à 175 ua de ce couple et tourne autour de lui en 1 115 ans. Des études récentes ont montré qu'une autre étoile, ζD, de magnitude 9,7, tourne autour de ζC, probablement en 17,6 ans, quoique son orbite soit vraisemblablement très perturbée. ζD est vraisemblablement une naine blanche, mais il est également possible qu'elle soit elle-même une étoile double.
Autres étoiles
La 3e étoile de la constellation est ι Cancri. Il s'agit d'une étoile double dont les deux composantes sont très éloignées. ιA est une géante de magnitude 4,03 et de classe G7.5 et ιB une étoile naine ordinaire de magnitude 6,58 et de classe A3V. Les deux étoiles sont éloignées de plus de 2 800 ua et tourneraient l'une autour de l'autre en plus de 65 000 ans.
Deux autres étoiles dans cette constellation portent un nom : Asellus Australis (δ Cancri) et Asellus Borealis (γ Cancri), Les Ânes du Sud et du Nord en latin, car ces deux étoiles sont proches de l'amas ouvert M44, ou Praesepe, dont le nom signifie la Crèche. Asellus Australis et Asellus Borealis seraient donc deux ânes s'abreuvant à la crèche. Il pourrait également s'agir des ânes qui portaient Dionysos et les Silènes à la bataille.
Asellus Australis est une géante rouge qui possède un compagnon de magnitude 11,9.
Asellus Borealis est un système quadruple. La primaire, γA, est de magnitude 4,66 et la secondaire, γB, est de magnitude 8,7. Ces deux étoiles sont à leur tour flanquées chacune d'un compagnon de magnitude 12.
55 Cancri possède un système planétaire avec quatre planètes confirmées. La dernière planète composant ce système solaire (55 Cnc e) fait environ 8.5 masses terrestres. Il s'agit d'une « super-terre ».
Objets célestes
La constellation contient l'amas ouvert M44 appelé en latin Praesepe, ce qui signifie la Crèche (ou la Ruche, dénomination utilisée en anglais: beehive). Ses étoiles font penser à une mangeoire dans laquelle deux ânes mangent, ou à un essaim d'abeilles, d'où ses noms. De magnitude 3,7, il est visible à l'œil nu. Éloigné de 577 années-lumière, il contient plus de 300 étoiles. Son âge et son mouvement propre est le même que celui de l'amas des Hyades, laissant penser qu'ils ont une origine commune.