STANCE IV — LES HIERARCHIES SEPTENAIRES

 

§ 1. – O Fils de la terre. Ecoutez vos instructeurs, les Fils du Feu (a). Apprenez-le : Il n'y a ni premier ni dernier : car tout est le Nombre Unique issu du Non-Nombre (b).

(a)     Les termes "Fils du Feu", "Fils du Brouillard de Feu" et autres semblables demandent une explication. Ils ont été reliés à un  grand mystère primordial, universel et qu'il n'est pas facile d'expliquer. Il est un passage de la Bhagavad-Gîtâoù Krishna, parlant symboliquement et ésotériquement, dit : [I 65]

Je dirai les temps [conditions]... où les dévots, en partant [de ce monde], ne reviennent jamais [pour renaître], ou reviennent [se réincarner]. Le feu, la flamme, le jour, la quinzaine [heureuse], de la lune croissante, les six mois où le soleil est au Nord, voilà le temps où ceux qui connaissent Brahman [Yôgis] vont à Lui. La fumée, la nuit, la quinzaine [néfaste] du déclin de la lune, les six mois où le soleil est au Sud, c'est alors que le dévot [mourant] va dans la lumière lunaire [ou demeure, et aussi la Lumière Astrale] et revient [renaît]. Ces deux sentiers, l'un éclairé, l'autre obscur, sont dits  éternels dans ce monde [ou Grand Kalpa, (Age)]. Par l'un [l'homme] s'en va pour ne jamais revenir, par l'autre il revient 275.

275 Chap. VIII, p. 80. Traduction de Trimbak Telang, Sacred Books of the East.

 

Ces termes "Feu", "Flamme", "Jour", "Quinzaine éclairée." etc., "Fumée", "Nuit", et ainsi de suite, ne conduisant qu'au bout du Sentier Lunaire ne sont compréhensibles qu'avec la connaissance de l'Esotérisme. Ce sont les noms des diverses divinités qui dirigent les Puissances Cosmo- psychiques. Nous parlons souvent de la Hiérarchie des "Flammes", des "Fils du Feu", etc., Shankarâchârya, le plus grand des Maîtres Esotériques de l'Inde, dit que le Feu signifie une divinité qui préside au Temps (Kâla). Le savant traducteur de la Bhagavad-Gitâ, Kashinâth Trimbak Télang M.A., de Bombay, avoue qu'il n'a "aucune idée claire de la signification de ces versets". Il en va tout autrement pour qui connaît la doctrine Occulte. Ces  versets  se  rapportent  au  sens  mystique  des  symboles  solaires et lunaires. Les Pitris sont des divinités Lunaires et nos Ancêtres parce qu'ils créèrent l'homme physique. Les Agnishvattas, les Kumâras (les Sept Sages Mystiques), sont des Divinités Solaires, quoiqu'ils soient aussi des Pitris mais ils sont les "Façonneurs de l'Homme interne". Ce sont les "Fils du Feu", parce qu'ils sont les premiers Etres auxquels la DOCTRINE SECRETE donne le nom de "Mental" évolués du Feu Primordial. "Le Seigneur... est un feu qui consume" 276. "Le Seigneur [Christ] sera révélé... avec ses anges puissants, dans un feu ardent" 277. Le Saint-Esprit descendit sur les Apôtres en forme de "langues de feu 278" ; Vishnou reviendra sur Kalki, le Cheval Blanc, comme dernier Avatâr, au milieu du feu et des flammes et Sosiosh descendra aussi sur un Cheval Blanc, dans  "un ouragan de feu". "Et je vis le ciel qui s'ouvrit, [I 66] et alors apparut (au milieu d'un Feu ardent) un cheval blanc et celui qui le montait... s'appelle le Verbe de Dieu 279." Le Feu est l'Æther dans sa forme la plus pure et, par conséquent, on ne le considère pas comme matière ; il est l'Unité de l'Æther – la seconde divinité, manifestée – dans son universalité. Mais il y a deux "Feux" et on sait les distinguer dans les enseignements Occultes. Du premier, ou Feu purement sans forme et invisible caché dans le Soleil Central Spirituel, on dit qu'il est Triple (métaphysiquement) tandis que le Feu du Kosmos Manifesté est Septénaire, dans toute l'étendue de l'Univers et de notre Système Solaire. "Le feu de la connaissance dévore toute action sur le plan de l'illusion", dit le Commentaire. "Par conséquent ceux qui l'ont acquis et sont émancipés, sont nommés des "Feux "." En parlant des sept sens, symbolisés comme des Hôtris ou Prêtres, Nârada dit, dans Anugïta : "Ainsi ces sept [sens : l'odorat, le goût, la couleur, le son, etc.], sont les causes de l'émancipation" et le traducteur ajoute : "C'est  de ces sept dont le Soi doit être émancipé. "Je" dans la phrase, "je suis... exempt de qualités"] doit signifier le soi, et non pas le Brâhmana qui parle 280."

 276 Deutéronome, IV, 24.

277 Thess : II, 7, 8.

278 Actes, II, 3.

279 Apoc. XIX, 11 et 13.

280 Traduction de Telang, Sacred Books of the East, VIII, 278.

 

(b)      L'expression : "Tout est Un Nombre, issu du Non-Nombre", se rapporte encore à cette doctrine philosophique universelle que nous venons d'expliquer dans le commentaire du 4ème paragraphe de la STANCE III. Ce qui est absolu est naturellement le Non-Nombre ; mais, dans une signification ultérieure, il s'applique à l'Espace et au Temps. Cela signifie que non seulement chaque espace de temps est une partie d'un espace plus grand jusqu'à la durée la plus grande que puisse concevoir l'intellect humain, mais aussi qu'on ne peut considérer aucune chose manifestée si ce n'est comme faisant partie d'un tout plus grand l'agrégat total étant l'Univers Un Manifesté, qui sort du Non-Manifesté ou Absolu – nommé le Non-Etre ou le "Non-Nombre", pour le distinguer de l'ETRE ou "Nombre Unique".

 

STANCE IV (2)

 

§ 2. – Apprenez ce que, nous, issus des sept Primordiaux, nous, qui sommes nés de la Flamme Primordiale, avons appris de nos Pères...

Ce texte est plus pleinement expliqué dans les volumes III et IV, et le terme "Flamme Primordiale" corrobore ce qui [I 67] est dit dans le premier paragraphe du commentaire ci-dessus de la STANCE IV. La différence entre les "Primordiaux" et les Sept Constructeurs subséquents, c'est que les premiers sont le Rayon et l'émanation directe des premiers "Quatre Sacré", la Tetraktys, c'est-à-dire l'Un éternellement Soi-Existant – notez que l'on veut dire éternel en Essence, non en manifestation et distinct de l'UN Universel. Latents pendant le Pralaya et actifs pendant le Manvantara, les "Primordiaux" procèdent du "Père-Mère" (Esprit-Hylé ou Ilus), tandis que l'autre Quaternaire manifesté et les Sept procèdent de la Mère seule. C'est cette dernière qui est la Mère-Vierge immaculée, adombrée et non imprégnée par le MYSTERE Universel – lorsqu'elle sort de son état Laya, ou condition non différenciée. En réalité, ils sont, cela va sans dire, tous un, mais leurs aspects sur les différents plans de l'Etre sont différents. Les premiers "Primordiaux" sont les Etres les plus élevés de l'Echelle de l'Existence ; ce sont les Archanges du Christianisme, ceux qui refusent de créer, ou plutôt de se multiplier – comme fit Michel dans ce dernier système, et comme firent les "Fils aînés de l'Intelligence" de Brahmâ (Védhas).

 

STANCE IV (3)

 

§ 3. – De la splendeur de la Lumière – Rayon des Ténèbres Eternelles – surgirent dans l'Espace les Energies réveillées 281 : l'Unique de l'Œuf, le Six  et le Cinq (a). Puis le Trois, l'Un, le Quatre, l'Un, le Cinq – au total les deux fois Sept (b). Et ce sont là les Essences, les Flammes, les Eléments, les Constructeurs, les Nombres (c), l'Arupa 282, le Rupa 283 et la Force ou l'Homme Divin qui en est la somme totale. Et de l'Homme Divin émanèrent les Formes, les Etincelles, les Animaux sacrés (d), et les Messagers des Pères Sacrés 284 contenus  dans les Saints Quatre 285. [I 68]

281 Dhyân Chohans.

282  Sans Formes.

283 Avec des Corps.

284 Pitris.

285 Le Quatre, qui est représenté, dans la numération Occulte, par le Tétraktys, le Carré Sacré ou Parfait, est un Nombre Sacré, chez les Mystiques de toutes les nations et races. Il a une seule et même signification dans le Brâhmanisme, le Bouddhisme, le Kabalisme, et dans les systèmes numériques Egyptien, Chaldéen et autres.

 

(a)      La première phrase de ce paragraphe se rapporte à la Science Sacrée des Nombres ; science si sacrée, en effet, et si importante dans l'étude de l'Occultisme qu'il est difficile d'effleurer le sujet même dans un ouvrage aussi étendu que celui-ci. C'est sur les Hiérarchies et les nombres exacts de ces Etres – invisibles (pour nous) sauf dans de rares occasions – qu'est fondé le mystère de l'Univers entier. Les Kumâras, par exemple, sont nommés les "Quatre" – quoique, en réalité, ils soient Sept – parce que Sanaka, Sananda, Sanâtana et Sanat-Kumara sont les Vaïdhâtra principaux (Vaïdhâtra est leur nom patronymique), car ils sortent du "mystère quadruple". Pour rendre la chose plus claire, il nous faut chercher pour exemples des données plus familières, à certains de nos lecteurs, les données brâhmaniques.

Selon Manou, Hiranyagarbha est Brahmâ, le premier mâle formé, par l'indiscernable CAUSE sans Cause, dans un "Œuf d'Or qui  rayonne comme  le  Soleil",  dit  le  Hindu  Classical  Dictionary ;   Hiranyagarbha signifie le Doré, ou plutôt la "Matrice ou l'Œuf Resplendissant". Cette signification ne s'accorde pas bien avec l'épithète de "mâle". Cependant, la signification ésotérique de la phrase est suffisamment claire ! Il est écrit dans le Rig Véda : "CELA, le seul Seigneur de tous les êtres... l'unique principe qui anime les dieux et les hommes", sortit, au commencement, de la Matrice d'Or, Hiranyagarbha – qui est l'Œuf du Monde, ou Sphère de notre Univers. Cet Etre est assurément androgyne, et l'allégorie de Brahmâ se séparant en deux et se recréant comme Viràj dans une de ses moitiés (la femelle Vâch) en est la preuve.

"L'un de l'Œuf, le Six et le Cinq", donnent le nombre 1065, valeur du Premier-né (plus tard, le mâle et femelle Brahmâ-Prajâpati), qui répond aux nombres 7, 14 et 21, respectivement. Les Prajâpati, comme les Sephiroth, ne sont que sept, y compris la Sephira qui synthétise la Triade d'où ils surgissent. Ainsi, d'Hiranyagarbha ou Prajâpati, le Tri-un (la Trimurti Védique primordiale : Agni, Vâyu et Sûrya), émanent les autres sept, ou encore les dix, si nous séparons les trois premiers qui existent en un et un en trois : tous d'ailleurs, sont inclus dans cet un "Suprême" Parama, appelé Guhya ou "Secret", et Sarvâtman, la "Sur-Ame". "Les sept Seigneurs de l'Etre sont cachés en Sarvâtman comme les pensées dans un cerveau." Ainsi est-il avec les Séphiroth. Ils sont ou sept, en comptant depuis la Triade supérieure, avec Kether à leur tête ou, exotériquement, dix. [I 69] Dans le Mahâbhârata, les Prajâpati sont 21, ou dix, six et cinq (1065), trois fois sept 286.

(b)     Le Trois, l'Un, le Quatre, l'Un, le Cinq (au total. Deux fois Sept) représentent 31.415 – la Hiérarchie numérique des Dhyân-Chohans de divers ordres et du monde intérieur ou circonscrit 287. Placé sur les confins du grand Cercle "Ne passe pas" appelé aussi Dhyânipâsha, la "Corde des Anges", la "Corde" qui sépare le Kosmos phénoménal du Kosmos nouménal (qui ne tombe pas dans le champ de notre conscience objective actuelle), ce nombre, lorsqu'il n'est pas élargi par permutation  et expansion, est toujours 31.415 anagrammatiquement et kabalistiquement, étant en même temps le nombre du Cercle et le Svastika mystique, encore une fois les "Deux fois Sept" car, de quelque façon que l'on compte les deux séries de chiffres en les additionnant séparément, un chiffre après l'autre, que ce soit en partant de la droite ou de la gauche, le total est toujours quatorze. Mathématiquement, ils représentent la formule bien connue, que le rapport du diamètre d'un cercle à sa circonférence est comme 1 est à 3,1415, ou la valeur de p (pi), comme on l'appelle. Cette combinaison de chiffres doit avoir la même signification puisque le 1 :

314.159 et, encore le 1 : 31415927 sont des formules employées dans les calculs secrets comme exprimant les cycles et les âges divers du "Premier- Né", ou 311 040,000,000,000 avec des fractions, et qu'elles donnent le même résultat 13.415 par un procédé dont nous n'avons pas à nous occuper en ce moment. On peut remarquer que M. Ralston Skinner, l'auteur de The Source of Measures, découvre le mot Hébreu Alhim dans les mêmes valeurs numériques – en omettant, comme nous l'avons déjà dit, les zéros, et en employant la permutation – soit 13.514 : [I 70] en effet : א (a) est 1  ; ל (l) est 3 (30) ; ה (h) est 5 ; י (i) est 1 (10) et מ (m) est 4 (40) d'où anagrammatiquement – 31,415, comme il l'explique.

286 Dans la Kabale, les mêmes nombres, c'est-à-dire, 1065, ont la valeur de Jehovah, puisque les valeurs numériques des trois lettres qui composent son nom, Yod, Vau et deux fois Hé – sont respectivement 10 (י) 6 (ו) et 5 (ה) ; ou encore trois fois sept, 21. "Dix est la Mère de l'Ame, car la Vie et la Lumière y sont réunies", dit Hermès. "Car le nombre un est né de l'Esprit et dix de la Matière (Chaos, féminin) ; l'unité a fait le dix et le dix l'unité" (Livre des clefs). "Au moyen de la Temura, méthode anagrammatique de la Kabale, et de la connaissance de 1065 (21) on peut obtenir une science universelle, se rapportant au Kosmos et à ses mystères" (Rabbi Yogel). Les Rabbis considèrent 10, 6 et 5 comme les plus sacrés de tous les nombres.

287 On peut ici apprendre au lecteur qu'un kabaliste américain a maintenant découvert le même nombre pour l'Elohim. C'est venu de Chaldée chez les Juifs. (Voir The Masonic Review, juillet 1885, MC MILLAN LODGE, n° 141 : "Hebrew Metrology.")

 

Ainsi, tandis que, dans le monde métaphysique, le Cercle qui contient un Point central n'a pas de nombre et est appelé Anupâdaka – sans parents et sans nombre parce qu'il ne peut faire partie d'aucun calcul – dans le monde manifesté, l'Œuf du Monde ou Cercle est circonscrit dans les groupes qu'on nomme la Ligne, le Triangle, le Pentagramme, la seconde Ligne et le Carré (ou 13514) 288, et lorsque le Point a généré une Ligne et est devenu un diamètre qui représente le Logos androgyne, alors les chiffres deviennent 31415, ou un triangle, une ligne, un carré 289, une seconde ligne et un pentagramme 290. "Lorsque le Fils se sépare de la Mère il devient Père", le diamètre représentant la Nature ou le principe féminin. Ainsi il est écrit : "Dans le Monde de l'Etre, le Point Unique fertilise la Ligne – la Matrice Vierge du Cosmos (le zéro en forme d'œuf) – et la Mère immaculée donne naissance à la Forme qui combine toutes les formes." Prajâpati est appelé le premier mâle procréateur et "le mari de sa Mère" 291. Ceci nous donne la clef de tous les "Divins Fils" de "Mères Immaculées" qui vinrent plus tard. L'idée est fortement corroborée par le fait significatif qu'Anne, le nom de la Mère de la Vierge Marie, qu'on représente maintenant, dans l'Eglise Catholique Romaine, comme ayant donné naissance à sa fille d'une façon immaculée ("Marie conçue sans péché", est dérivé du mot chaldéen Ana, Ciel ou Lumière Astrale, Anima Mundi, d'où vient qu'Anaïtia, Dévi-Durgâ, la femme de Shiva, est aussi nommée Annapurna et Kanyâ, la Vierge Umâ-Kanyâ est son nom ésotérique et signifie la "Vierge de Lumière", la Lumière Astrale dans un de ses nombreux aspects. [I 71]

288 Dans l'édition de 1888 et dans le manuscrit de 1886 la liste donnée est la suivante : la Ligne, le Triangle, le Pentacle, la seconde Ligne et le Cube.

289 Cube dans l'édition de 1888.

290 Dans l'édition de 1888 et le manuscrit de 1886 la liste est : un triangle, un cube, une seconde ligne et un pentacle.

 

(c)    Les Dévas, Pitris et Rishis ; les Suras et les Asuras ; les Daïtyas et les Adityas ; les Dânavas et les Gandbarvas, etc., ont tous leurs synonymes dans notre DOCTRINE SECRETE, aussi bien que dans la Kabaleet l'Angélologie des Hébreux ; mais il est inutile de donner leurs noms anciens, cela ne causerait que de la confusion. On peut, du reste, trouver, dès maintenant, beaucoup de ces noms même dans la  Hiérarchie chrétienne des Puissances divines et célestes. Tous ces Trônes et ces Dominations, ces Vertus et ces Principautés, ces Chérubims,  ces Séraphims et ces Démons, habitants divers du Monde Sidéral, sont les copies modernes de prototypes archaïques. Le symbolisme même de leurs noms, translittérés et arrangés en Grec et Latin, le démontre suffisamment, comme nous le montrerons plus tard dans plus d'un cas.

(d)     Les "Animaux Sacrés" se trouvent dans la Bibleaussi bien que dans la Kabaleet ils ont leur signification – très profonde d'ailleurs – dans les pages qui traitent des origines de la Vie. Dans le Sepher Jetzirah, on dit que : "Dieu grava sur le Quatre Sacré le Trône de sa Gloire, l'Auphanim [Roues ou Sphères du Monde], les Séraphims, les Animaux Sacrés et les Anges Serviteurs et d'eux [l'Air, l'Eau et le Feu ou Ether] il forma son habitation."

  [Voici la traduction littérale des Sections IX et X :

Dix nombres sans quoi ? L'Un : l'Esprit du Dieu vivant... qui vit dans les éternités ! Voix, Esprit et Verbe c'est le Saint-Esprit. Le Deux : l'Air 292 de l'Esprit. Il dessina et construisit avec cela vingt-deux lettres fondamentales, trois mères, sept doubles et douze simples, et un Esprit. Le Trois : l'Eau de l'Esprit. Il dessina et construisit avec eux le stérile et le vide, la boue et la terre. Il en fit le dessin comme celui d'un parterre, il  les construisit comme un mur, et les couvrit comme un pavage. Le Quatre : le Feu de l'Eau. Il en dessina et construisit le trône de gloire, les roues, les séraphins, les animaux sacrés et les anges serviteurs : et des trois Il fonda son habitation, comme il est dit : "Il fait de ses Anges des esprits, et de ses serviteurs des flammes ardentes !"

291 Nous trouvons la même expression en Egypte. Mont signifie, dans un sens, "Mère", et montre le rôle qu'on lui assigne dans la Triade de ce pays. Elle n'était pas moins la Mère que la Femme d'Amnon, et l'un des titres principaux du dieu était celui de "mari de sa mère". La déesse Mont, ou Mût, est invoquée sous le titre de "Notre Dame", "Reine du Ciel" et "de la Terre", et "partage ainsi ces appellations avec les autres déesses-mères : Isis, Hathor, etc." (Maspero).

292 Esprit, dans l'édition de 1888.

 

Les mots "fonda son habitation" montrent clairement que, dans la Kabale, comme aux Indes, on considérait la Divinité comme l'Univers et qu'elle n'était pas originairement le Dieu extra-cosmique qu'il est maintenant.] Ainsi fut fait le monde "par Trois Séraphims –  Sepher, Saphar et Sipur", ou par le "Nombre, les Nombres et les Dénombrés". Avec la clef astronomique, ces "Animaux Sacrés" deviennent les signes du Zodiaque.

 

 STANCE IV (4)

 

§ 4. C'était l'Armée de la Voix – la Mère Divine des Sept. Les Etincelles des Sept sont les sujets et les serviteurs du Premier et du Second, du Troisième, du Quatrième, du Cinquième, du Sixième et  du Septième des Sept (a). Ces étincelles sont nommées Sphères, Triangles, Cubes, Lignes et Modeleurs ; car c'est ainsi que se tient l'Eternel Nidâna – OEAOHU (b) 293.

293 La signification littérale de ce mot est, pour les Occultistes Orientaux du Nord, un vent circulaire ou tourbillon ; mais, dans le cas actuel, il signifie le Mouvement Cosmique éternel, ou plutôt la Force qui le fait se mouvoir ; cette Force est acceptée tacitement comme la Divinité, mais on ne la nomme jamais. C'est le Xàrana éternel, la Cause qui agit toujours. [Voir Chhandogya Upanishad, Chap. I, Sect. XIII, Vers. 1-3. Les trois versets donnent, en langage cryptique, l'esquisse complète de ce qui est résumé ici dans le premier paragraphe.]

 

(a)    Ce Sloka donne de nouveau une brève analyse des Hiérarchies de Dhyân Chôhans, appelés Dévas (Dieux) dans l'Inde ou Pouvoirs Conscients et Intelligents de la Nature. A cette Hiérarchie correspondent les types réels en lesquels on peut diviser l'Humanité ; car l'Humanité, dans son ensemble, en est, en réalité, l'expression matérialisée, quoique imparfaite. "L'Armée de la Voix" est un terme étroitement lié au mystère du Son et du Langage, comme effet et corollaire de sa Cause – la Pensée Divine. Comme P. Christian, l'auteur érudit de l'Histoire de la Magie et de l'Homme Rouge des Tuileries, l'a si bien exprimé, les mots que prononcent les individus, aussi bien que les noms qu'ils portent, déterminent,  en grande partie, leur sort futur. Pourquoi ? Parce que :

"Lorsque notre âme [mental] crée ou évoque une pensée, le signe représentatif de cette pensée se grave sur  le fluide astral, qui le reçoit, et qui est, pour ainsi dire, le miroir de toutes les manifestations de l'Etre.

"Le signe exprime la chose ; la chose est la vertu [cachée ou occulte] du signe.

"Prononcer un mot, c'est évoquer une pensée et la rendre présente ; le pouvoir magnétique de la parole humaine est le commencement de toute manifestation dans le Monde Occulte. Prononcer un Nom, c'est non seulement définir un Etre [une Entité], mais le placer sous l'influence de ce nom, le condamner, par la force de l'émission du mot [Verbum], à subir l'action d'un ou de plusieurs pouvoirs Occultes. Les choses sont, pour chacun de nous, ce qu'il [le Mot] les fait en les nommant. Le [I 73] Mot [Verbum] ou la parole de chaque homme est, sans qu'il en ait conscience, une bénédiction ou une malédiction ; c'est pourquoi notre ignorance actuelle sur les propriétés et les attributs de l'idée, aussi bien que sur les attributs et les propriétés de la matière, nous est souvent fatale.

"Oui, les noms [et les mots] sont bénéfiques ou maléfiques ; ils sont, dans un certain sens, nocifs ou salutaires, selon les influences cachées que la Sagesse Divine a liées à leurs éléments, c'est-à-dire aux lettres qui les composent, et aux nombres qui correspondent à ces lettres."

C'est la stricte vérité, dans l'enseignement ésotérique accepté  par toutes les Ecoles orientales d'Occultisme. Dans les alphabets sanscrit, hébreu et tous les autres, chaque lettre a sa signification occulte et sa raison d'être, chacune est une cause et l'effet d'une cause précédente et leur combinaison produit souvent des effets magiques. Les voyelles, surtout, contiennent les pouvoirs les plus occultes et les plus redoutables... Les Mantras (ésotériquement, des invocations beaucoup plus magiques que religieuses) sont psalmodiés par les Brâhmanes comme le reste des Védas et des autres Ecritures saintes. "L'Armée de la Voix" est le prototype de la "Cohorte du Logos", ou "Verbe" du Sepher Jetzirah, appelé dans la Doctrine Secrète le "Nombre Unique issu du Non-Nombre" – le Principe Un Eternel. La Théogonie Esotérique commence avec l'Un Manifesté (non éternel, par conséquent, dans sa présence et son être, s'il est éternel dans son essence), le Nombre des Nombres, et des Dénombrés – ces derniers procédant de la Voix, le Vâch féminin, la Shatarûpâ "aux cent formes", la Nature. C'est de ce nombre 10, ou Nature Créatrice, la Mère (le Zéro occulte ou le "0" procréant et multipliant sans cesse en Union avec le chiffre "1", ou l'Esprit de Vie) que procède l'Univers entier.

 On donne, dans l'Anugîta 294, une conversation entre un Brâhmane et sa femme sur l'origine de la parole et sur ses propriétés Occultes. La femme demande quelle est l'origine de cette Parole, et qui vint le premier de la Parole ou du Mental. Le Brâhmane lui répond que l'Apâna (le souffle inspiré), en devenant le Seigneur, change cette intelligence qui ne comprend pas la Parole ou les Mots, en l'état d'Apâna, et ouvre ainsi le Mental. Sur cela, il lui raconte une histoire, [I 74] une conversation entre la Parole et le Mental. Les deux se rendirent chez le Soi de l'Etre (c.-à-d. chez le Soi Supérieur individuel, comme le pense Nilakantha, ou, selon le commentateur Arjuna Mishra, chez Prajâpati) et le prièrent de détruire leurs doutes, et de rendre sa décision sur celui des deux qui précédait l'autre et lui était supérieur. Le Seigneur répondit : "Le Mental (est supérieur)." Mais la Parole répondit au Soi de l'Etre, en disant : "En vérité, je réponds à vos désirs", voulant dire que, par la Parole, il acquérait ce qu'il désirait.  Alors  le  Soi  ajouta  qu'il  y  a  deux  Mentals  –  le  "mobile"  et l' "immobile". L'immobile, dit-il, est avec moi, le mobile est de votre domaine" (celui de la Parole), sur le plan de la matière. "Sur celui-là vous êtes supérieure."

"Mais, ô bel Etre, puisque vous êtes venu personnellement me parler (de la façon que vous savez, c'est-à-dire fièrement), pour cela, ô Sarasvatî, vous ne parlerez jamais après l'expiration (forcée)." La déesse Parole [Sarasvatî, forme ou aspect plus récent de Vâch, déesse aussi du savoir secret ou de la  Sagesse Esotérique] habita effectivement, toujours, entre le Prâna et l'Apâna. Mais, ô noble personne, voyageant avec le vent d'Apâna [l'air vital], quoique poussée... sans  le Prâna [souffle d'expiration], elle courut vers Prajâpati [Brahmâ], en disant : "Daignez, ô Seigneur vénéré !" Alors, Prâna apparut de nouveau, nourrissant la parole. Et, en conséquence, la parole ne parle jamais après l'expiration (forcée). Elle est toujours bruyante ou sans bruit... De ces deux, celle qui est sans bruit, est supérieure à celle qui est bruyante... La (Parole) qui est produite dans le corps au moyen de Prâna, et qui alors [est transformée] en Apâna et est ensuite assimilée avec l'Udâna [les organes physiques de la Parole]... habite [finalement] dans le Samâna ["dans le nombril, sous forme de son, comme la cause matérielle de tous les mots", dit Arjuna Mishra]. Ainsi parla la parole autrefois. Et le mental se distingue par son immuabilité, et la déesse par sa mobilité 295."

294 VI, 15. L'Anugîtâ forme une partie du Parvan Ashmamédha du Mahdbhârata. Le traducteur de la Bhagavadgîta, éditée par Max Muller, la considère comme une continuation de la Bhagavadgîta. Son original est l'une des plus anciennes Upanishads.

295 Anugîtâ. Traduction K.T. Telang. Sacred Books of the East, pp. 264-266.

Cette allégorie se trouve à la racine de la loi Occulte qui prescrit le silence sur la connaissance de certaines choses secrètes et invisibles, perceptibles seulement au mental spirituel (le sixième sens) et ne pouvant pas être exprimées par la parole "bruyante" ou prononcée. Ce chapitre de l'Anugîtâ explique, dit Arjuna Mishra, le Prânâyâma ou régulation du Souffle dans les pratiques du Yôga. Cependant, ces pratiques, employées sans avoir d'abord acquis, ou, du [I 75] moins, sans  pleinement comprendre les deux sens supérieurs (nous démontrerons, plus tard, qu'il y a sept sens), appartiennent plutôt au Yôga inférieur. Les Arhats n'ont pas cessé de déconseiller ce qu'on appelle le Hatha Yôga. Il est nuisible pour la santé, et ne peut seul se développer en Râja Yôga. L'histoire précédente sert aussi à démontrer comment, dans les anciens systèmes métaphysiques, les êtres intelligents, ou plutôt, les "intelligences", sont étroitement liés à chaque sens ou fonctions, qu'ils soient physiques ou mentaux. L'assertion Occultiste qu'il y a dans l'homme et dans la nature sept sens, comme il y a sept états de conscience, est corroborée dans le même ouvrage, au chapitre VII, sur le Pratyâhâra (la restriction et la régulation des sens, Prânâyâma étant celle des "airs vitaux", ou souffle). Le Brâhmana, en parlant de l'institution des sept Prêtres sacrificateurs (Hôtris), dit : "Le nez, l'œil, la langue, la peau, l'oreille comme cinquième [ou l'odorat, la vue, le goût, le toucher et l'ouïe], le mental et la compréhension, sont les sept prêtres sacrificateurs, qui se tiennent séparément", et qui, "habitant dans un tout petit espace, ne s'aperçoivent pas l'un l'autre", sur ce plan des sens – à l'exception du mental. Car le mental dit : "Le nez ne respire pas sans moi... l'œil ne comprend pas la couleur sans moi, etc. Je suis le chef éternel parmi tous les éléments [c.-à-d. des sens]. Sans moi, les sens ne se manifestent jamais : ils sont comme une habitation vide, ou comme un feu dont les flammes sont éteintes. Sans moi, tous les êtres, comme du combustible mi-sec et mi-humide, ne comprennent ni qualités ni objets, bien que les sens soient en activité 296."

Cela, bien entendu, ne s'applique qu'au mental opérant sur le plan des sens. Le Mental Spirituel, la partie ou l'aspect supérieur du MANAS impersonnel, ne prend pas connaissance des sens dans l'homme physique. Les anciens comprenaient bien la corrélation des forces et tous les phénomènes récemment découverts, les facultés et les fonctions mentales et physiques, et bien d'autres mystères aussi – l'on s'en rendra compte en lisant les chapitres VII et VIII de cet inestimable ouvrage de savoir philosophique et mystique. Lisez la discussion entre les sens au sujet de leur supériorité respective, et l'idée qu'ils ont de prendre Brahmâ, le Seigneur de toutes créatures, comme arbitre. "Vous êtes tous très grands et non très grands" [ou supérieurs aux objets, comme dit Arjuna [I 76] Mishra, mais nul n'est indépendant de l'autre]. Vous possédez toutes les qualités les uns des autres. Tous vous êtes supérieurs dans votre propre sphère et vous vous supportez mutuellement. Il en est un immuable (l'air vital) [ou souffle, l'inhalation du Yôga, qui est le souffle de l'Un ou Soi Supérieur...]. C'est là mon propre Soi, [mais] accumulé sous des (formes) nombreuses." 297

296 Op. cit., Chap. VII, pp. 267-268. Ceci nous montre que les métaphysiciens modernes, avec tous les Hegel, les Berkeley, les Schopenhauer, les Hartmann, les Herbert Spencer du passé  et du présent, et même les Hylo-Idéalistes actuels, ne sont que de pâles copistes de la grande antiquité !

297 Op. cit., Chap. VIII, pp. 273-274.

 

Ce Souffle, Voix, Soi ou Vent (Pneuma ?), est la Synthèse des Sept Sens – nouménalement, c'est toutes les divinités mineures, et ésotériquement – le Septénaire et "l'Armée de la Voix".

(b)      Plus loin, nous voyons la Matière Cosmique s'éparpillant et se constituant en Eléments se groupant comme, Quatre éléments mystiques dans un cinquième – l'Ether, la "doublure", d'Akâsha, l'Anima Mundi ou Mère du Cosmos. "Points, Lignes, Triangles, Cubes, Cercles"  et finalement "Sphères" – mais pourquoi ou comment ? Parce que, dit le Commentaire, telle est la première loi de Nature, et parce que cette Nature géométrise universellement, dans toutes ses manifestations. Il est – non seulement dans la matière primordiale, mais aussi dans la matière manifestée de notre plan phénoménal – une loi fondamentale, c'est que la Nature rend ses formes géométriques, et, plus tard, ses éléments composés, corrélatifs – loi dans laquelle il n'est laissé place ni à l'accident ni au hasard. C'est une loi capitale de l'Occultisme qu'il n'y a ni repos, ni cessation du mouvement dans la Nature 298. Ce qui paraît du repos n'est que le changement d'une forme en une autre, et le changement de substance se fait en même temps que le changement de forme – c'est du moins ce qu'on nous enseigne dans la physique Occulte, laquelle semble ainsi avoir anticipé de beaucoup la découverte de la "conservation de la matière". L'antique Commentaire 299 sur la STANCE IV dit :

La Mère est le Poisson ardent de Vie. Elle jette loin d'elle son frai, et le Souffle (le Mouvement) le chauffe et le développe. Les granules (du frai) s'attirent vite l'un l'autre, et forment les caillots dans l'océan (de l'Espace). Les plus grands morceaux se joignent ensemble et reçoivent de nouveau frai [I 77] – en points, triangles et cubes de feu qui mûrissent ; et en temps voulu quelques-uns des morceaux se détachent et prennent la forme sphéroïde, processus qu'ils effectuent seulement lorsque les autres ne les dérangent pas. Après cela la Loi n° *** entre en fonction. Le Mouvement [Souffle] devient le tourbillon et les met en rotation 300.

    298 C'est la connaissance de cette loi qui permet à l'Arhat d'accomplir ses Siddhis, c'est-à-dire des phénomènes divers, tels que la désintégration de la matière, le transport d'objets d'un endroit à un autre, etc.

299 Il s'agit d'antiques commentaires accompagnés de glossaires modernes et joints aux STANCES, car les commentaires, dans leur langage symbolique, sont ordinairement aussi difficiles à comprendre que les STANCES elles-mêmes.

300 Dans son ouvrage de polémique scientifique, The Modern Genesis (p. 48), le Rév. W.B. Slaughter, en critiquant les astronomes, dit : Il est à regretter que les partisans de cette théorie [nébulaire] n'aient pas discuté plus largement [l'origine du mouvement rotatoire]. Personne ne daigne nous en donner la raison d'être. Comment le processus du refroidissement et de contraction de la masse lui donne-t-il un mouvement rotatoire ?" (Cité par Winchel, World Life, p. 94.) La question est amplement traitée dans les additifs. Ce n'est effectivement pas la Science matérialiste qui peut jamais résoudre ce problème ! "Le mouvement est éternel dans le non manifesté et périodique dans le non manifesté", dit un enseignement Occulte. C'est quand la chaleur causée par la descente de la Flamme dans la matière primordiale met en mouvement les particules de cette dernière que le mouvement devient tourbillon". Une goutte de liquide prend une forme sphéroïde parce que ses atomes se meuvent les uns autour des autres dans leur essence ultime, non résoluble, nouménale non résoluble, en tout cas, pour la Science Physique.

 

STANCE IV (5)

 

§ 5. – [Le Oi-ha-hu], qui est : les Ténèbres, le Sans- Bornes, ou le Non-Nombre, Adi-Nidâna, Svabhâvat, le O 301.

301 L'x, la quantité inconnue.

  1. Le Adi-Sanat, le Nombre, car il est Un (a).
  2. La voix du Verbe, Svabhâvat, les Nombres, car il est Un et Neuf 302.
  3. Le Carré sans forme 303. [I 78]

Et ces trois inclus dans le O 304 sont le Quatre sacré et les Dix sont l'Univers Arûpa (b) 305. Alors viennent les "Fils", les Sept Combattants, le Un, le Huitième laissé de côté et son Souffle qui est le Faiseur de Lumière (c) 306.

302 Ce qui fait Dix, ou le nombre parfait, appliqué au "Créateur", le nom donné à la totalité des Créateurs, confondus par les Monothéistes en Un seul, de même que les "Elohira", Adam Kadmon ou Sephira – la Couronne – sont la Synthèse androgyne des dix Sephiroth qui, dans la Kabale populaire, sont le symbole de l'Univers manifesté. Les Kabalistes ésotériques, cependant suivant les pas des Occultistes orientaux, séparent le triangle, Séphirothal supérieur (ou Séphira, Chokmah et Binah) du reste, ce qui laisse sept Séphiroth. Quant à Svabbâvat, les Orientalistes l'expliquent comme signifiant la matière plastique Universelle, diffusée à travers l'Espace, pensant peut-être un peu à l'identifier avec l'Ether de la Science. Mais les Occultistes en font le "PERE-MERE" sur le plan mystique.

303 Arupa.

304 Cercle sans Limites. 305 Subjectif, sans formes.

306 Bhâskara.

 

(a)      "Adi Sanat", traduit littéralement, est le Premier, ou l' "Ancien Primordial", nom qui identifie l' "Ancien des Jours" et le "Vieillard Sacré" (Séphira et Adam Kadmon) de la Kabale avec Brahmâ, le Créateur, qui, parmi divers noms et titres, porte aussi celui de Sanat.

"Svabhâvat" est l'Essence mystique, la Racine plastique de la Nature physique – les "Nombres", lorsqu'ils sont manifestés ; le "Nombre", dans son Unité de Substance, sur le plan supérieur. Ce nom est un terme bouddhiste, synonyme de la quadruple Anima Mundi, le Monde Archétype Kabalistique d'où procèdent les Mondes Créateurs, Formateurs et Matériels ; les Scintillements ou Etincelles – ou mondes divers contenus dans les trois derniers. Les Mondes sont tous soumis aux Gouverneurs ou Régents – appelés chez les Hindous, Rishis et Pitris, chez les Juifs et les Chrétiens, Anges, et chez les Anciens, Dieux, en général.

(b)    "O". Il signifie que "le Cercle sans limites", le zéro, ne devient un nombre que lorsqu'un des neuf autres chiffres le précède et manifeste ainsi sa valeur et sa puissance ; le Verbe ou Logos, en union avec la Voix et l'Esprit 307 (expression et source de la Conscience), représente les neuf chiffres et forme donc, avec le Zéro, la Décade qui contient en elle tout l'Univers. La Triade forme, dans le Cercle, la Tétraktys ou "le Quatre Sacré", et le Carré inscrit dans le Cercle est la plus puissante de toutes les figures magiques.

(c)    "Celui qui est rejeté", c'est le Soleil de notre système. La version exotérique se trouve dans les Ecritures sanscrites les plus anciennes. Dans le Rig-Véda, Aditi, le "Sans limites" [I 79] ou l'Espace infini – traduit par le Professeur Max Müller comme "l'infini visible, visible à l'œil nu (! !), étendue sans limites au-delà de la terre, au-delà des nuages, au-delà du firmament – équivaut à l' "Espace-Mère" contemporain des "Ténèbres". On l'appelle très correctement la "Mère des Dieux", DEVA-MATRI, parce que c'est de sa matrice cosmique que naquirent tous les corps célestes de notre système – le Soleil et les Planètes. Elle est, par conséquent, décrite allégoriquement dans ces mots : Huit fils naquirent du corps d'Aditi elle s'approcha des Dieux avec sept d'entre eux, mais elle rejeta le huitième, Mârtânda", notre soleil. Les sept fils qui sont nommés les Adityas sont, cosmiquement et astronomiquement, les sept planètes et le soleil exclu de leur nombre démontre évidemment que les Hindous peuvent avoir connu – en effet, ils la connaissaient – une septième planète, sans l'avoir nommée Uranus 308. Mais ésotériquement et théologiquement, pour ainsi dire, les Adityas, dans leur sens primitif le plus ancien, sont les huit  et douze grands dieux du Panthéon hindou. "Les Sept permettent aux mortels de voir leurs habitations, mais ils ne se montrent qu'aux Arhats", dit un vieux proverbe ; "leurs habitations" sont les planètes. Le Commentaire ancien donne l'allégorie suivante, et l'explique :

Huit maisons furent construites par la Mère ; huit maisons pour ses Huit Fils Divins, quatre grandes et quatre petites. Huit Soleils brillants, selon leur âge et leur mérite. Bal-i-lu [Mârtanda] n'était pas satisfait, quoique sa demeure fût la plus grande. Il commença [à travailler] comme font les énormes éléphants. Il aspira dans son ventre les souffles vitaux de ses frères. Il chercha à les dévorer. Les quatre plus [I 80] grands se tenaient à distance, au loin, sur les confins de leur royaume 309. Il ne réussit pas à les dérober [les influencer], et ils se mirent à rire. Fais tout ton possible, Seigneur, mais tu ne pourras pas nous atteindre, lui dirent-ils. Mais les plus petits pleurèrent. Ils se plaignirent à leur Mère. Elle exila Bal-i-lu au centre de son royaume, d'où il lui fut impossible de bouger. [Depuis lors] il [ne fait que] les guetter et les  menacer. Il les poursuit, en tournant lentement sur lui-même ;  ils se détournent vite de lui, et il suit de loin la direction dans laquelle vont ses frères sur le chemin qui entoure leurs maisons 310. Depuis ce jour il se nourrit de la sueur du corps de sa Mère. Il se remplit de son souffle et de ses déchets. C'est pour cette cause qu'elle le rejeta.

 307 Ceci se rapporte à la Pensée Abstraite. et à la Voix concrète ou à leur manifestation, l'effet de la Cause. Adam Kadmon, ou Tétragrammaton, est le Logos de la Kabale. Par conséquent, cette Triade correspond, dans cette dernière, au Triangle supérieur Kether, Chokmah et Binah ; cette dernière est une puissance féminine et en même temps le Jéhovah mâle, parce qu'elle participe de la nature de Chokmah ou Sagesse masculine.

308 La DOCTRINE SECRETE nous enseigne que le Soleil est une Etoile centrale, et non une planète. Les anciens cependant reconnaissaient et adoraient sept grands dieux, en dehors du Soleil et de la Terre. Quel était ce "Dieu du Mystère" qu'ils tenaient à part ? Bien sûr ce n'était pas Uranus, qui ne fut découvert, par Herschell, qu'en 1781, mais ne serait-il pas possible qu'il fût connu sous un autre nom ? Ragon dit : "Les Sciences occultes ayant découvert, par des calculs astronomiques, que le nombre des planètes doit être de sept, les anciens furent conduits à introduire le Soleil dans la gamme des harmonies célestes, et lui firent occuper la place libre. Par conséquent, chaque fois qu'ils s'aperçurent d'une influence n'appartenant à aucune des six planètes connues, ils l'attribuèrent au Soleil... L'erreur semble importante mais elle ne l'était pas dans ses résultats pratiques si, les astrologues remplaçaient Uranus par le Soleil, qui... est une Etoile centrale relativement sans mouvement, tournant seulement sur son axe, réglant le temps, et la mesure, et ne pouvant être détournée de ses vraies fonctions." (Maçonnerie Occulte, p. 447.) Les noms des jours de la semaine sont, de même, mal donnés, dit l'érudit écrivain : "Le Jour du Soleil (Dimanche) devrait être le jour d'Uranus (Urani Dies, Urandi)".

309 Le système planétaire.

310 L'astronomie nous enseigne que le "Soleil tourne sur son axe, et dans le même sens que les planètes sur leurs orbites respectives".

 

Ainsi le "Fils rejeté" étant évidemment notre Soleil, comme nous venons de le montrer, les "Fils du Soleil" se rapportent non seulement à nos planètes, mais aux corps célestes en général. Surya lui-même, qui n'est qu'une réflexion du Soleil Central Spirituel, est le prototype de tous ces corps qui évoluèrent après lui. Dans les Védas on l'appelle Lôka- Chakshuh, l' "Œil du Monde" (notre monde planétaire), et il est une des trois divinités principales. On l'appelle indifféremment le Fils de Dyâus ou d'Aditi, parce qu'on ne fait pas ici de distinction se rapportant à une signification ésotérique. Ainsi, on le décrit comme étant traîné par sept chevaux, et par un cheval à sept têtes ; le premier se rapporte à ses sept planètes, le dernier à leur origine commune dans l'Elément Unique Cosmique. Cet "Elément Unique" est appelé, figurativement, le "FEU". Les Védas enseignent que "le feu, en vérité, est toutes les divinités" 311.

La signification de cette allégorie est claire, car nous avons, pour l'expliquer, et le Commentaire DZYAN et la Science moderne, quoique les deux diffèrent sur plus d'un détail. La Doctrine Occulte rejette l'hypothèse, née de la Théorie Nébulaire, que les (sept) grandes planètes sont issues de la masse centrale du Soleil – de notre Soleil visible tout au moins. Il est certain que la première condensation de la matière cosmique eut lieu autour d'un noyau central, son Soleil-père mais il est enseigné que notre Soleil se détacha avant tous les autres, à mesure que la masse tournante se contractait, et qu'il n'est, en conséquence, que le "frère" aîné et plus volumineux, et non leur "père". Les huit Adityas, [I 81] les "dieux", sont tous formés de la substance éternelle (la matière dont les comètes sont formées 312 – la Mère), ou substance-Monde, qui est en même temps le cinquième, et le sixième Principe Cosmique, Upâdhi ou Base de l'Ame Universelle, de même que, dans l'homme, le microcosme, Manas 313 est l'Upâdhi de Buddhi 314.

 311 Voir Anugitâ. Telang X, 9, et Aïtaréya Brâhmana, Haug. P. I.

312 Cette essence de la matière cométaire, nous l'apprenons, n'a, d'après la Science occulte, aucune des caractéristiques chimiques et physiques connues de la Science moderne. Elle est  homogène, dans sa forme primitive, au-delà des Systèmes Solaires, et se différencie entièrement lorsqu'elle traverse les limites de notre région terrestre, altérée qu'elle est par l'atmosphère des planètes et par la matière déjà complexe de notre substance interplanétaire ce n'est que dans notre monde manifesté qu'elle est hétérogène.

313 Manas : le Principe Mental ou l'Ame Humaine.

314 Buddhi : l'Ame Divine.

 

Il y a tout un poème sur les combats prégénétiques livrés entre les planètes en développement, avant la formation finale du Kosmos, et cela explique les positions en apparence bouleversées des systèmes de plusieurs planètes, le plan des satellites (de Neptune et d'Uranus, par exemple, que les anciens ignoraient, dit-on) qui sont basculés, donnant ainsi l'apparence d'un mouvement rétrograde. Ces planètes sont appelées les Guerriers, les Architectes, et sont acceptées par l'Eglise Romaine comme conductrices des Armées du Ciel, suivant en cela les mêmes traditions. Le Soleil, nous dit-on, ayant évolué de l'Espace Cosmique – avant la formation finale des nébuleuses primaires et la disposition des nébuleuses planétaires – engouffra dans les profondeurs de sa masse tout ce qu'il put de vitalité cosmique, menaçant d'absorber ses "Frères" plus faibles, avant que la loi de l'attraction et de la répulsion ne fût finalement ajustée ; après quoi il commença à se nourrir "des déchets et de la sueur de la Mère", c'est-à-dire de ces parties de l'Æther (le "Souffle de l'Ame Universelle", de l'existence et de la constitution desquelles la Science est jusqu'ici absolument ignorante. Comme sir William Grove a exposé une théorie semblable 315, en disant que "les systèmes changent peu à peu par des additions et des soustractions atmosphériques, ou par des augmentations et des diminutions prenant leur source dans la substance nébulaire", et, plus loin, que "le soleil peut condenser la matière gazeuse lorsqu'elle voyage dans l'espace, et que de cette façon de la chaleur se produit" – l'enseignement [I 82] archaïque paraît assez scientifique même à ce moment 316. M. Mattieu William suggéra que la matière diffuse, ou Ether, qui reçoit les radiations caloriques de l'Univers, est, par ce fait, attirée vers les profondeurs de la masse solaire chassant de là l'Ether déjà condensé et thermalement épuisé, elle se comprime et émet sa chaleur, pour être à son tour chassée dans un état raréfié et refroidi et absorber de nouveau de la chaleur, que ce savant suppose être ainsi condensée par l'Ether puis concentrée et distribuée à nouveau par les Soleils de l'Univers.

C'est là l'approximation la plus grande de l'enseignement occulte  que la Science ait jamais imaginée car l'Occultisme l'explique par le "souffle mort" rejeté par Mârtânda, et par le fait qu'il se nourrit des "sueurs et déchets" de "Espace-Mère". Ce qui n'aurait eu que très peu d'influence sur Neptune 317, Saturne et Jupiter, aurait détruit les "Maisons" relativement petites de Mercure, Vénus et Mars. Comme Uranus n'était pas connu avant la fin du XVIIIème siècle, le nom de la quatrième planète dont on parle dans l'allégorie doit rester, pour nous, jusqu'à présent, un mystère.

Le "Souffle" de tous les "Sept" est nommé Bhâskara [le Faiseur de Lumière], parce qu'eux (les planètes) étaient tous, à leur origine, des comètes et des soleils. Ils évoluèrent du Chaos primordial (ce qui est maintenant le noumène des nébuleuses irrésolubles) par agrégation et accumulation des différenciations primaires de la Matière éternelle, ce que le Commentaire traduit par cette belle phrase : "Ainsi les fils de la Lumière se vêtirent du tissu des Ténèbres." Ils sont nommés, en  langage allégorique, les "Escargots Célestes", à cause des Intelligences sans forme (pour nous) qui habitent invisiblement leurs demeures étoilées et planétaires portées, pour ainsi dire, avec eux le long de leurs révolutions comme font les escargots. La doctrine d'une origine commune pour tous les corps célestes et planètes fut, comme nous le voyons, enseignée par les astronomes archaïques, bien avant Képler, [I 83] Newton, Leibniz, Kant, Herschell et Laplace. La chaleur (le Souffle), l'attraction et la répulsion – les trois grands facteurs du Mouvement – sont les conditions dans lesquelles sont nés, se développent et meurent tous les membres de cette famille primitive, pour renaître après une "Nuit de Brahmâ", pendant laquelle, périodiquement, la Matière éternelle retombe dans son état primaire non différencié. Les gaz les plus atténués ne peuvent donner aucune idée au Physicien moderne de la nature de cette Matière éternelle. D'abord, les Centres de Force, les Etincelles invisibles ou Atomes primordiaux, se différencient en Molécules, et deviennent des Soleils – passant peu à peu à l'état d'objectivité – gazeux, radiants, cosmiques, et le "Tourbillon" unique (ou Mouvement) donne finalement l'impulsion à la forme et le mouvement initial, réglé et soutenu par les "Souffles" qui ne se reposent jamais – les Dhyân Chohans.

 315 Voir Correlation of Physical Forces, 1843, p. 81 ; et Address to the British Association, 1866.

316 On trouve des idées toutes semblables dans les théories de W. Mattieu William dans The Fuel of the Sun ; dans celles du docteur C. William Siemens : On the conservation of Solar energy (Nature, XXV, 440, 444, 9 mars 1882), et celles aussi du docteur P. Martin Duncan dans son Address de Président de la Société Géologique de Londres, mai 1877. Voir World-Life, par Winchell, 53 et seq.

 317 Lorsque nous parlons de Neptune, ce n'est pas en Occultiste, mais en Européen. Le vrai Occultiste oriental maintiendra que, quoiqu'il y ait encore plusieurs planètes de notre système qui ne soient pas découvertes, Neptune ne nous appartient vraiment pas, malgré ses relations apparentes avec notre Soleil, et l'influence que ce dernier a sur lui. Ils disent que ces relations sont mâyâviques et imaginaires.

 

STANCE IV (6)

 

§ 6. – Viennent alors les Sept Seconds qui sont les Lipika, produits par les Trois 318. Le Fils rejeté est Un. Les "Soleils-Fils" sont innombrables.

318 Le Verbe, la Voix et l'Esprit.

 

Les "Lipika", du mot lipi, "écriture" signifient littéralement les "Scribes" 319. Mystiquement, ces Etres Divins sont liés au Karma, la Loi de Rétribution, car ce sont les Archivistes ou Annalistes qui impriment sur les tablettes (invisibles pour nous) de la Lumière Astrale, "la grande galerie de tableaux de l'éternité" – le registre fidèle de chaque action et même de chaque pensée de l'homme, de tout ce qui fut, est, ou sera jamais dans l'Univers phénoménal. Comme on l'a déjà dit dans Isis dévoilée,  ce canevas divin et invisible est le LIVRE DE VIE. Puisque ce sont les Lipika qui projettent, du Mental Universel passif, à l'objectivité le plan idéal de l'Univers d'après lequel les "Constructeurs" rebâtissent le Kosmos après chaque Pralaya, ce sont eux qui correspondent aux Sept Anges de la Présence que les Chrétiens reconnaissent dans les Sept "Esprits Planétaires", ou "Esprits des Etoiles" ils sont donc les copistes directs de l'Idéation Eternelle ou, comme l'appelle Platon, de la "Pensée Divine". Les Archives Eternelles ne sont pas un rêve fantastique, car nous rencontrons les mêmes enregistrements dans le monde de la matière grossière. Comme dit le docteur Draper : [I 84]

"Une ombre ne tombe jamais sur un mur sans y laisser une trace permanente qu'on pourrait rendre visible en se servant d'un procédé approprié... Les portraits de nos amis, les paysages peuvent être cachés dans la surface sensible de l'œil, mais ils sont, prêts à apparaître aussitôt qu'on y applique le réactif nécessaire. Un spectre est caché sur la surface argentée ou cristalline, jusqu'à ce que, par notre nécromancie, nous puissions le faire apparaître dans le monde visible. Sur les murs de nos appartements les plus privés, là où nous nous flattons que le regard ne peut entrer, où nous croyons que notre intimité ne peut être profanée, il existe les vestiges de nos actes, les silhouettes  de  tout  ce  que  nous  avons fait 320."

319 Ce sont les quatre "Immortels" dont on parle, dans l'Atharva Véda, comme "Veilleurs" ou Gardiens des quatre quartiers du ciel. (Voir chap. XXVI, 1-4, et seq.)

320 History of the Conflict between Religion and Science, pp. 132-133.

321 Principles of Science.

 

Les docteurs Jevons et Babbage croient que chaque pensée fait changer de place les particules du cerveau, les met en mouvement et les éparpille à travers l'univers ; ils pensent aussi que "chaque particule de la matière existante doit être un registre de tout ce qui s'est passé 321. C'est de cette façon que la doctrine ancienne a commencé à acquérir droit de cité dans les spéculations du monde scientifique. Les quarante "Assesseurs", qui se tiennent dans la région de l'Amenti comme accusateurs de l'Ame devant Osiris appartiennent à la même classe des divinités que les Lipika, et l'on pourrait les considérer comme leurs analogues si les dieux égyptiens n'étaient si peu compris dans leur sens ésotérique. Le Chitragupta Hindou qui lit les comptes rendus de la vie de chaque Ame dans son registre nommé Agrasandhâni ; les "Assesseurs" qui lisent les leurs dans le Cœur du Défunt, qui devient un livre ouvert devant Yama, Minos, Osiris ou Karma – sont autant de copies et de variantes des Lipîka et de leurs Archives Astrales. Néanmoins, les Lipika ne sont pas des divinités liées à la Mort, mais à la Vie Eternelle.

Les Lipika étant liés au destin de chaque homme et à la naissance de chaque enfant, enfant dont la vie est déjà tracée dans la Lumière Astrale – non pas fatalement, mais seulement parce que l'Avenir, comme le PASSE, est toujours vivant dans le PRESENT – exercent aussi une influence sur la Science de l'Horoscope. Il faut admettre, que nous le voulions ou non, la vérité de celle-ci. Car, comme le dit un moderne professeur d'Astrologie :

"Maintenant que la photographie nous a révélé des influences chimiques du système sidéral, en fixant sur une plaque sensibilisée [I 85] des milliards d'étoiles et de planètes qui avaient jusqu'à présent frustré les recherches des télescopes les plus puissants, il devient plus facile de comprendre comment notre système solaire peut, à la naissance d'un enfant, influencer son cerveau – vierge de toute impression – d'une façon bien définie et en  rapport avec la présence  au zénith, de telle ou telle constellation 322.

322 Les Mystères de l'Horoscope, ELY STAR, p. XI.