STANCE III

TENTATIVES POUR CREER L'HOMME

 

  1. La Descentedu Démiurge
  2. Les Dieux Lunaires reçoivent l'ordre de créer.
  3. Les Dieux Supérieurs refusent.

 

Shloka 11. La Descente du Démiurge

 

Le Seigneur des Seigneurs vint. Il sépara les Eaux de son 165 Corps et cela fut le Ciel  au-dessus,  le Premier Ciel 166

165 Le texte anglais dit Her, ce qui indique que le possesseur du Corps est féminin (N.D.T.).

166 L'atmosphère ou air, le firmament.

 

Ici la tradition revient de nouveau à l'Universel. Ce que contient la version primitive, reproduite dans les Pouranas, se  retrouve également dans la version postérieure ou version Mosaïque. Il est dit  dans  la première :

Lui, le Seigneur [le Dieu qui a la forme de Brahmâ], lorsque le monde ne fut plus qu'un océan, en conclut que la terre gisait dans le sein des eaux et désireux de l'élever [de la séparer], se créa lui-même sous une autre forme. De même que durant le précédent Kalpa [Manvantara], il avait pris la forme d'une tortue, durant celui-ci, il prit celle d'un sanglier, etc. 167

Dans la "création" Elohistique 168 "Dieu" crée "un firmament au milieu des eaux" et dit "que la terre ferme apparaisse". Nous en arrivons maintenant à la cheville traditionnelle qui contient la portion Esotérique de l'interprétation Cabalistique.

 167 Harivamsha, I, 36.

168 Genèse, 1, 6-9.

  

 Shloka 12. Les Dieux Lunaires reçoivent l'ordre de créer.

 

Les grands Chohans 169 appelèrent les Seigneurs de la Lune, des Corps Aériens : "Amenez des Hommes 170, des Hommes de votre nature. Donnez-leur 171 leurs Formes [III 94] internes. Elle 172 édifiera les  Revêtements externes 173. Ils seront Mâles-Femelles. Seigneurs de la Flamme aussi..."

169 Seigneurs.

170 Leur dit-on.

171 C'est-à-dire aux Jivas ou Monades.

172 La Terre Mère ou Nature.

173 Les corps externes.

 

Qui sont les "Seigneurs de la Lune" ? Dans l'Inde, on les appelle les Pitris ou les "Ancêtres Lunaires", mais, dans les écrits hébraïques, c'est Jéhovah lui-même qui est le "Seigneur de la Lune",  collectivement, comme la Légion, et aussi comme un des Elohim. L'Astronomie des Hébreux et leur "observation des temps" étaient réglées par la Lune. Un Cabaliste ayant prouvé que "Daniel... enseignait la providence de Dieu au moyen de temps fixes" et que l'Apocalypse 174 de Jean "parle d'une cité cubique, soigneusement mesurée, qui descend des cieux", etc., ajoute :

Mais le pouvoir vitalisant du ciel réside principalement dans la lune... C'était le הוהי, [Jéhovah] Hébreu – et saint Paul recommande : – "Qu'aucun homme ne vous juge sur votre observance du septième jour et du jour de la nouvelle lune – qui sont une ombre de choses à venir, mais le corps [ou substance] est du Christ", c'est-à-dire Jéhovah – la fonction de ce pouvoir qui "fit de la femme stérile une heureuse mère d'enfants", – "car ils sont le don de Jéhovah"... ce qui donne la clef de l'objection soulevée par le mari de la Shunamite qui voulait aller à l'homme de Dieu : – "mais ce n'est ni le septième jour ni le  jour de  la nouvelle  lune" 175.  Les pouvoirs spirituels vivants des constellations indiquaient de grandes guerres, par les mouvements et les positions des étoiles et des planètes et spécialement comme résultat de la conjonction de la lune, de la terre et du soleil. Bentley se livre à des commentaires sur la "guerre entre les dieux et les géants" des Hindous, comme ayant été indiquée par l'éclipse du soleil à la hauteur du nœud ascendant de la lune, en l'an 945 av. J.-C. [!], époque où naquit 176, ou sortit du sein de la mer, S-r-i (Sarai, S-r-i, la femme de l'Abram hébreu 177, qui était la  Vénus-Aphroditus [sic] des Occidentaux, l'emblème "de l'année [III 95] luno- solaire, ou la lune [puisque Srî est l'épouse de la Lune ; voyez la note], la déesse de l'accroissement 178"... [C'est pourquoi] le grand monument et le jalon de l'exacte période de l'année et du mois lunaires, au moyen de laquelle ce cycle [de 19 années tropicales du Soleil et de 235 révolutions de la Lune] pouvait être calculé, était le Mont Sinaï – le Seigneur Jéhovah y descendant... Paul parle [alors] comme un mystagogue, lorsqu'il dit, au sujet de la femme libre et de la femme esclave d'Abraham : – "Car cette Agar (la femme esclave d'Abraham) c'est le Mont Sinaï en Arabie". Comment une femme pourrait- elle être une montagne ? et une telle montagne surtout. Pourtant, dans un sens... elle l'était et dans un sens merveilleusement vrai. Son nom était Agar, en hébreu, רגה, dont le nombre est 235 ou, en mesure exacte, le nombre même des mois lunaires qui correspondent à 19 années tropicales pour compléter ce cycle et rendre bonnes la ressemblance et la similitude ; le Mont Sinaï étant, dans le langage ésotérique de cette sagesse, le monument du temps exact de l'année et du mois lunaires, au moyen desquels ce cycle spirituel vitalisant pouvait être calculé et, vraiment, cette montagne était appelée (Fuerst) "la Montagne de la Lune (Sin)". De même Sarai (SRI), l'épouse d'Abram, ne pouvait avoir aucun enfant jusqu'à ce que son nom eût été changé en celui de Sarah, הרש qui lui donnait la propriété de cette  influence lunaire. 179

176 Selon la merveilleuse chronologie de Bentley, qui écrivait à une époque où la chronologie biblique n'était pas encore discutée et aussi selon la chronologie de ces Orientalistes modernes qui rapetissent autant qu'ils peuvent les dates Hindoues.

177 Or, Shrî est la fille de Bhrigou, un des Prajâpatis et des Richis, le chef des Bhrigous, les "Consumeurs", la Classe Aérienne des Dieux. Elle est Lakshmî, l'épouse de Vichnou ; elle est Gaurî, la "fiancée de Shiva" et elle est Sarasvatî, l'épouse "aqueuse" de Brahmâ, parce que les trois Dieux et Déesses ne sont qu'une seule et même personne sous trois aspects. Lisez l'explication donnée par Parâshara, dans le Vishnou Pourâna (Trad. de Wilson I, pp. 118-120) et vous comprendrez. "Le Seigneur de Shrî est la Lune, dit-il, et Shrî est l'épouse de Nârâyana, le Dieu des Dieux". Shrî ou Lakshmî (Vénus) est Indranî comme elle est Sarasvatî, car, suivant l'expression de Parâshara : "Hari [ou Ishvara, le "Seigneur"] est tout ce qui est appelé mâle [dans l'Univers] ; Lakshmî est tout ce qui est appelé femelle. Il n'y a rien d'autre qu'eux." Ainsi elle est femelle et "Dieu" est la Nature mâle.

178 Shrî est la Déesse de la "Fortune et de la Prospérité" et elle est elle-même ces deux choses.

 179 Masonic Review (Cincinnati), juin 1886. Article "The Cabbalah n° VI". 15-17.

 

On peut appeler cela une digression qui nous éloigne de notre sujet principal, mais c'est une digression très nécessaire, en pensant aux lecteurs Chrétiens. En effet, quel est celui qui, après avoir étudié, sans passion, les légendes d'Abram ou Abraham et de Sarai ou Sarah, qui était "jolie à voir", et celle de Brahmâ et Sarasvatî, ou Shrî, Lakshmî-Vénus, ainsi que les rapports de tous ceux-ci avec la Lune et l'Eau – surtout si celui qui étudie comprend la vraie signification Cabalistique du nom de Jéhovah, et ses relations et ses rapports avec la Lune – quel est celui, dis-je, qui pourra douter que l'histoire d'Abram ne soit basée sur celle de Brahmâ, ou que la Genèsen'ait été écrite conformément aux règles suivies par toutes les nations antiques ? Dans les [III 96] antiques Ecritures, tout est  allégorique – tout est basé sur l'Astronomie et la Cosmolâtrie auxquelles tout est indissolublement relié.

 

Shloka 13. Les Dieux Supérieurs refusent.

 

Ils 180 se rendirent, chacun sur le territoire qui lui fut alloué ; ils étaient Sept, chacun sur son Lot. Les Seigneurs de la Flamme restent derrière. Ils ne voulaient pas aller, ils ne voulaient pas créer.

180 Les Dieux Lunaires.

 

Les Enseignements Secrets montrent les divins  Progéniteurs créant des hommes sur sept portions du Globe, "chacun sur son lot" – c'est-à-dire chacun sur une Race d'hommes différente extérieurement et intérieurement et sur des zones différentes. Cette affirmation polygénésique est étudiée ailleurs, dans la Stance VII. Mais qui sont "Ceux" qui créèrent et les "Seigneurs de la Flamme", qui ne voulurent pas" ? L'Occultisme divise les "Créateurs" en Douze Classes, dont quatre ont atteint la "Libération" jusqu'à la fin de la "Grande Epoque" ; la cinquième est prête à l'atteindre, mais reste encore active sur les plans intellectuels, tandis que les sept autres sont encore directement soumises à la Loi Karmique. Ces dernières agissent sur les Globes de notre Chaîne sur lesquels se trouvent des êtres humains.

Les livres hindous exotériques mentionnent Sept Classes de Pitris et, parmi elles, deux genres distincts de Progéniteurs ou Ancêtres : les Barhishad et les Agnishvâtta, c'est-à-dire ceux qui possèdent le "feu sacré" et ceux qui en sont dépourvus. Le ritualisme Hindou semble les rattacher aux feux des sacrifices et aux Brahmanes Grihasthas dans des incarnations plus reculées ; ceux qui ont pris soin, comme ils le devaient, de leurs feux sacrés domestiques, dans des incarnations antérieures, et ceux qui n'en ont pas pris soin. La distinction, comme nous l'avons dit, est dérivée des Védas. La première et la plus haute classe (ésotériquement), celle des Agnishvâtta, est représentée, dans l'allégorie exotérique, comme composée de Grihastha ou de chefs de familles Brahmanes qui, ayant manqué au devoir d'entretenir leurs feux domestiques et d'offrir des sacrifices consumés par le feu, durant leurs existences passées dans d'autres Manvantaras, ont perdu tous droits à se voir présenter des offrandes avec du feu. Tandis, qu'au contraire, les Barhishad sont des  Brahmanes qui ayant entretenu leurs feux sacrés domestiques, sont honorés de cette façon jusqu'à présent. C'est pour cette raison que les Agnishvâtta sont représentés comme dépourvus de feux et les Barhishad comme en possédant. [III 97]

Mais la Philosophie Esotérique explique les qualifications originales comme étant dues à une différence dans la nature des deux classes ; les Agnishvâtta Pitris sont dépourvus de "feu", c'est-à-dire de passion créatrice, parce qu'ils sont trop divins et purs ; tandis que les Barhishad, étant les Esprits Lunaires en rapports plus étroits avec la Terre, devinrent les Elohim créateurs de la forme ou l'Adam de limon.

L'allégorie raconte que Sanandana et d'autres Védhas, les Fils de Brahmâ, sa première progéniture,

 Etaient sans désir ou passion, inspirés par la sagesse sainte, étrangers à l'univers et ne désiraient pas de progéniture. 181

C'est aussi ce que l'on veut dire, dans la shloka, par les mots : "Ils ne voulaient pas créer" et c'est expliqué comme suit :

Les Emanations Primordiales du Pouvoir Créateur sont trop voisines des Causes Absolues. Ce sont des forces de transition, des forces latentes, qui ne se développeront que dans la prochaine étape et celles qui suivront.

Cela explique clairement la chose. Aussi dit-on que Brahmâ ressentit de la colère, en voyant que ces Esprits incarnés, tirés de ses membres [gâtra], ne voulaient pas se multiplier.

Après quoi, dans l'allégorie, il créa sept autres Fils nés du Mental 182, soit, Marichi, Atri, Angiras, Poulastya, Poulaha, Kratou et Vasishtha ; ce dernier est souvent remplacé par Daksha, le plus prolifique des Créateurs. Dans la plupart des textes, ces Sept Fils de Vasishtha-Daksha sont appelés les Sept Richis du Troisième Manvantara ; cela se rapporte aussi bien à la Troisième Ronde qu'à la Troisième Race-Racine et à ses Races-Branches de la Quatrième Ronde. Ce sont tous les Créateurs des divers Etres qui sont sur cette Terre, les Prajâpati, et ils apparaissent en même temps, sous forme de réincarnations diverses, durant les premiers Manvantaras ou Races.

On comprend maintenant pourquoi les Agnishvâtta, dépourvus du feu créateur grossier et, par suite, inaptes à créer l'homme physique, puisqu'ils n'avaient ni Double, ni Corps Astral à projeter, attendu qu'ils ne possédaient aucune forme, sont représentés, dans les  allégories exotériques, comme des Yogis et des Koumâras (chastes adolescents) qui devinrent des [III 98] "rebelles", des Asouras combattant les Dieux et leur faisant  de  l'opposition,  etc. 183.  Pourtant  eux  seuls  pouvaient  compléter l'homme, c'est-à-dire faire de lui un Etre soi-conscient, presque divin – un Dieu sur la Terre. Les Barhishad, bien que possédant le "feu créateur", étaient dépourvus de l'élément MAHAT-ique supérieur. Placés sur le même rang que les "Principes" inférieurs – ceux qui précèdent la matière objective grossière – ils ne pouvaient donner naissance qu'à l'homme extérieur, ou plutôt au modèle de l'homme physique, l'homme  astral. Aussi, bien que nous leur voyons confier cette tâche par Brahmâ – le Mahat collectif ou Mental Divin Universel – le "Mystère de la Création" est répété sur la Terre, mais en sens inverse, comme dans un miroir.

181 Vishnou Pourâna, Traduction de Wilson, I, pp. 101-102.

182 Voyez Mahâbhârata, Mokshadharma Parvan.

183 Parce que, comme le démontre l'allégorie, les Dieux qui n'avaient aucun mérite qui leur fut personnel, craignant la sainteté de ces Etres Incarnés qui, luttant par eux-mêmes, étaient devenus des Ascètes et des Yogis, et menaçaient ainsi de renverser leur pouvoir grâce à ceux qu'ils avaient acquis par eux-mêmes – les dénoncèrent. Tout cela a un sens profondément philosophique et se rapporte à l'évolution et à l'acquisition de pouvoirs divins au moyen d'efforts personnels. Dans les Pourânas, on montre que certains Richis-Yogis sont beaucoup plus puissants que les Dieux. Les Dieux Secondaires ou Puissances temporaires de la Nature (les Forces) sont condamnés  à disparaître ; il n'y a que la Potentialité spirituelle de l'homme qui puisse l'amener à ne plus faire qu'un avec l'INFINI et l'ABSOLU.

184 Le triangle devient un Pentagone (quintuple) sur la Terre. Voir Vol I, stances 3 à 5.

 

Ce sont ceux qui sont incapables de créer l'homme spirituel immortel qui projettent le modèle dénué de sens (l'Astral) de l'Etre physique ; et, comme on le verra, ce sont ceux qui ne voulurent pas multiplier qui se sacrifièrent pour le bien, et le salut de l'Humanité Spirituelle. En  effet, pour compléter l'homme septénaire, il faut deux "Principes" servant de liaison : Manas et Kâma, pour les ajouter à ses trois Principes inférieurs et les cimenter avec la Monade Spirituelle – qui ne pourrait jamais habiter une telle forme autrement que dans un état absolument latent. Cela nécessite un Feu Spirituel vivant du Principe moyen tiré des Cinquième et Troisième états du Plérôme. Mais ce Feu est possédé par les Triangles et non par les Cubes (parfaits) qui symbolisent les Etres Angéliques 184 ; les Triangles l'ont possédé depuis la Première Création, et l'on dit qu'ils se le sont approprié, comme dans l'allégorie de Prométhée. Ce sont eux qui sont les Etres actifs et, par suite – dans le ciel – les Etres qui ont cessé d'être "purs". Ils sont devenus des Intelligences indépendantes et libres, que l'on nous montre dans toutes les Théogonies comme luttant pour cette indépendance et cette liberté et, par suite – dans le sens ordinaire – comme "rebelles envers [III 99] la loi divine passive". Ce sont donc ces "Flammes" – les Agnishvâtta – qui "restèrent en arrière", comme le montre la shloka, au lieu de poursuivre leur route avec les autres pour créer des hommes sur la Terre. Mais la vraie signification Esotérique, c'est que la plupart d'entre eux étaient destinés à s'incarner comme Egos de la future moisson de l'Humanité.

L'Ego humain n'est ni Atman, ni Bouddhi, mais le Manas Supérieur ; c'est le produit intellectuel et la floraison de l'Egotisme intellectuel soi- conscient – dans le sens spirituel supérieur. Les anciens ouvrages  en parlent comme du Kârana Sharîra sur le plan de Soûtrâtmâ, ce qui est le "fil d'or" sur lequel sont enfilées, comme des perles, les diverses Personnalités de cet Ego Supérieur. Si l'on disait au lecteur, comme dans les allégories semi-ésotériques, que ces Etres étaient des Nirvânis revenant de Mahâ-Manvantaras antérieurs – Ages d'une durée incalculable qui sont passés dans l'Eternité, il y a de cela un temps plus incalculable encore – il ne comprendrait guère le texte d'une manière correcte, tandis que certains Védantins pourraient dire : "Ce n'est pas exact ; le Nirvâni ne peut jamais revenir", ce qui est vrai durant le Manvantara auquel il appartient, et faux lorsqu'il est question de l'Eternité. En effet, on dit dans  les  Shlokas Sacrées :

Le Fil Radieux, qui est impérissable et ne se dissout qu'en Nirvâna, en émerge de nouveau dans son intégrité, le jour où la Grande Loi rappelle toutes choses à réaction.

Aussi, comme les Pitris supérieurs ou Dhyanis n'ont pas pris part à sa création physique, nous trouvons l'Homme Primordial – issu des corps de ses Progéniteurs, spirituellement, "sans feu" – décrit comme étant un être aériforme, dénué de compacité et sans mental. Il ne possédait pas de Principe moyen pour lui servir d'intermédiaire entre le supérieur et l'inférieur – l'Homme Spirituel et le cerveau physique – car il n'avait pas de Manas. Les Monades qui s'incarnèrent dans ces Coques vides restèrent aussi inconscientes que lorsqu'elles furent séparées des formes et des véhicules incomplets qu'elles occupaient antérieurement. Ici-bas, sur notre plan, il n'existe pas, chez un pur Esprit, de potentialité de Création ou de Soi-Conscience, à moins que sa nature trop homogène, parfaite – parce que divine – ne soit, pour ainsi dire, fortifiée par un mélange avec une essence déjà différenciée. Il n'y a que le côté inférieur du Triangle – représentant de la première Triade qui émane de la MONADE Universelle – qui puisse fournir cette conscience indispensable sur le plan de la Nature différenciée. Mais comment [III 100] ces Pures Emanations qui, suivant ce principe doivent avoir commencé par être elles-mêmes inconscientes (à notre point de vue), pouvaient-elles être d'une utilité quelconque en vue de fournir le Principe requis, puisqu'elles ne pouvaient guère le posséder elles-mêmes ?

La réponse est difficile à saisir, à moins qu'on ne soit bien au courant de la métaphysique philosophique d'une série de Renaissances Cosmiques sans commencement et sans fin, et bien familiarisé avec cette immuable loi de la Nature qu'est le MOUVEMENT ETERNEL, cyclique et spiral – et par conséquent progressif, même dans ses régressions apparentes. L'unique Principe Divin, le CELA sans nom des Védas, est le Total Universel qui, dans ses émanations et ses aspects spirituels, pas plus que dans ses Atomes physiques, ne peut jamais être à l'état de "Repos Absolu", sauf durant les Nuits de Brahmâ. Il en résulte aussi que les "Premiers Nés" sont les premiers mis en mouvement au commencement d'un Manvantara et, par suite, ceux qui tombent les premiers dans les sphères inférieures de la matérialité. Ceux que la Théologie appelle les "Trônes" et qui sont le "Siège de Dieu", doivent être les premiers hommes incarnés sur la Terre, et il devient compréhensible, si nous songeons à la série sans fin des Manvantaras passés, de constater que les derniers devaient venir les premiers et les premiers les derniers. Bref, nous constatons que les Anges supérieurs avaient traversé, il y a de cela d'innombrables æons, les "Sept Cercles" et leur avaient ainsi dérobé le Feu Sacré ; ceci veut  dire, en termes clairs, qu'ils avaient assimilé durant leurs incarnations passées, dans les mondes inférieurs comme dans les Mondes supérieurs, toute la sagesse qui s'y trouvait – reflet de MAHAT dans ses divers degrés d'intensité. Aucune Entité, qu'elle soit angélique ou humaine, ne peut atteindre l'état de Nirvâna, ou de pureté absolue, sans passer par des æons de souffrances et par la connaissance du MAL comme du bien, sans quoi ce dernier resterait incompréhensible.

Entre l'homme et l'animal – dont les Monades, ou Jîvas, sont au fond identiques – il y a le gouffre infranchissable de la Mentalité et de la Soi- conscience. Qu'est donc le mental humain sous son aspect supérieur ; d'où vient-il, s'il n'est pas une partie de l'essence – et dans certaines incarnations assez rares, l'essence même – d'un Etre supérieur ; d'un être appartenant à un plan supérieur et divin ? L'homme – Dieu dans une forme animale – peut-il être le produit de la Nature Matérielle par l'évolution seule, comme l'est l'animal, qui diffère de l'homme par la forme extérieure, mais nullement par les matériaux dont  est  formée  son  enveloppe  physique [III 101] et qui est animé par la même Monade, bien qu'elle ne soit pas développée – est-ce possible, lorsque nous voyons que leurs potentialités intellectuelles diffèrent entre elles autant que le Soleil diffère du  ver luisant ? Qu'est-ce qui créerait une telle différence, à moins que l'homme ne soit un animal plus un Dieu vivant sous son enveloppe physique ? Arrêtons-nous un moment et posons-nous sérieusement la question à nous- mêmes, sans tenir compte des divagations et des sophismes des Sciences modernes, tant physiques que psychologiques.

Il est admis, jusqu'à un certain point, que l'Enseignement Esotérique est, lui-même, allégorique. Pour le rendre compréhensible à l'intelligence moyenne, l'emploi de symboles coulés dans une forme intelligible est nécessaire. C'est ce qui explique les récits allégoriques et semi-mythiques de l'enseignement exotérique et les explications semi-métaphysiques et objectives de l'Enseignement Esotérique. En effet, les concepts  purement et transcendantalement spirituels ne sont adaptés qu'aux modes de perception de ceux qui "voient sans yeux, entendent sans oreilles et sentent sans organes", suivant la pittoresque expression employée dans le Commentaire. L'Idéaliste par trop puritain reste libre de spiritualiser le dogme, tandis que le moderne Psychologue bornera ses efforts à déspiritualiser notre Ame humaine "déchue" et pourtant divine – divine par les liens qui l'unissent à Bouddhi.

Le mystère qui s'attache aux Ancêtres hautement spirituels de l'Homme Divin que renferme l'homme terrestre, est très grand. Une allusion à la double création de l'homme se trouve dans les Pourânas, bien que l'on ne puisse approcher de sa signification Esotérique qu'en comparant entre eux les nombreux récits divers et en les lisant dans leur sens symbolique et allégorique. Il en est ainsi dans la Bible, dans la Genèsecomme dans les Epîtres de saint Paul. En effet, le "Créateur" qui, dans le second chapitre de la Genèse, est appelé le "Seigneur Dieu", est, dans le texte original, les Elohim, ou Dieux (les Seigneurs), au pluriel ; tandis que l'un d'eux créa le terrestre Adam de Limon, l'autre lui insuffle le Souffle de Vie et le troisième fait de lui une Ame Vivante, sens divers qui sont tous impliqués par le pluriel du mot Elohim 185. Ou bien encore, comme le dit saint Paul : [III 102]

 Le premier homme étant de la terre... le second [le dernier, ou plutôt, le plus haut] est le Seigneur venant du ciel. 186

Dans l'allégorie Aryenne, les Fils rebelles de Brahmâ sont tous représentés comme de saints Ascètes et Yogis. Renaissant durant chaque Kalpa, ils cherchent généralement à entraver l'œuvre de la procréation humaine. Lorsque Daksha, le chef des Prajâpatis ou Créateurs, donne naissance à 10.000 fils dans le but de peupler le monde, Nârada – un fils de Brahmâ, le grand Richi et virtuellement un Koumâra, s'il n'en porte pas le nom – intervient et à deux reprises déjoue les projets de Daksha, en persuadant ses Fils de rester de saints Ascètes et de fuir le mariage. Pour ce motif, Daksha condamne Nârada à renaître comme homme, de même que Brahmâ l'avait condamné auparavant, pour avoir refusé de se marier et d'avoir des descendants, en disant : "Péris sous ta (forme [Déva ou Angélique] actuelle) ; et prends la matrice pour demeure" 187 – c'est-à-dire, deviens un homme.

 185 Seth, comme le démontrent Bunsen et d'autres, n'est pas seulement le  "Dieu  primitif" des Sémites – y compris les premiers Juifs – mais aussi leur ancêtre semi-divin". En effet, dit Bunsen (God in History, I, 233, 234) : "Le Seth de la Genèse, le père d'Enoch (l'homme), doit être considéré comme  allant  de  pair,  à  l'origine, avec  celui  qui est  dérivé  des  Elohim,  père  d'Adam". "Selon Bunsen, la Divinité (le Dieu Seth) était le dieu primitif, du nord de l'Egypte et de la Palestine", dit Staniland Wake dans The Great Pyramid (p. 61). Et Seth finit par être considéré comme un "méchant démon", dans la Théologie postérieure des Egyptiens, dit le même Bunsen, car Il ne fait qu'un avec Typhon et avec les Démons Hindous, comme suite logique.

186 I Corinth., XV, 47.

187 Vayou Pourâna ; ch. I XV – She 156.

 

Malgré l'existence de plusieurs versions contradictoires de ce même récit, il est facile de voir que Nârada appartient à la classe des "Premiers Nés" de Brahmâ, qui firent preuve de rébellion envers la loi de la procréation animale, rébellion à cause de laquelle ils durent s'incarner comme hommes. De tous les Richis Védiques, Nârada, comme  nous l'avons déjà montré, est le plus incompréhensible, parce que c'est celui qui a les rapports les plus étroits avec les Doctrines Occultes – spécialement avec les Cycles Secrets et les Kalpas.

Certains écrits contradictoires, à propos de ce Sage, ont beaucoup troublé les Orientalistes. Ainsi on le dépeint comme ayant positivement refusé de "créer" ou d'avoir des descendants et même comme ayant traité son père, Brahmâ, de "faux instructeur", pour lui avoir donné le conseil de se marier, ainsi que cela est raconté dans la Nârada-Pancha-Râtra et pourtant on le cite comme étant l'un des Prajâpatis ou Progéniteurs ! Dans le  Nâradîya  Pourâna,  il  décrit  les  lois  et  les  devoirs  des Adeptes célibataires et, comme ces devoirs Occultes ne se trouvent pas contenus dans le fragment, comprenant environ 3.000 Stances, que possèdent les musées Européens, les Brahmanes sont traités de menteurs : les Orientalistes oublient que l'on évalue à 25.000 le nombre des [III 103] Stances que contient le Nâradîya et qu'il n'est guère probable que de pareils manuscrits puissent se trouver entre les mains des Hindous profanes, qui sont prêts à vendre n'importe quelle chose précieuse pour un plat de lentilles. Qu'il nous suffise de dire que Nârada est le Déva-Richi par excellence, et l'Occultiste qui ne médite pas sur Nârada, qui ne l'analyse pas et ne l'étudie pas, sous ses sept aspects ésotériques, ne sera jamais capable de sonder certains Mystères anthropologiques, chronologiques et même cosmiques. Il est l'un des Feux mentionnés plus haut et joue un rôle dans l'évolution de ce Kalpa, depuis son début jusqu'à sa fin. C'est un acteur qui apparaît dans tous les actes successifs ou Races- Racines, du drame Manvantarique actuel, dans les allégories du monde qui font vibrer la tonique de l'Esotérisme et qui commencent maintenant à devenir plus familières au lecteur. Aurons-nous recours à d'autres Ecritures et à d'autres documents anciens pour corroborer l'existence des "Feux" des "Etincelles" et des "Flammes" ? Il n'en manque pas, si l'on se donne la peine de les chercher dans l'endroit voulu.

Dans l'ouvrage Cabalistique intitulé Book of the Concealed Mystery, ils sont clairement énoncés, de même que dans celui qui a pour titre Ha Idra Zuta Qadisha, ou "l'Assemblée Sainte Inférieure". Le langage est très mystique et très voilé, mais pourtant compréhensible. Dans le dernier de ces ouvrages, parmi les étincelles de Mondes Antérieurs, "Flammes et Etincelles vibrantes" provenant du divin silex, "l'Ouvrier" se met à créer l'homme "mâle et femelle" (427). Ces "Flammes et Etincelles" –  des Anges et leurs Mondes, leurs Etoiles et leurs Planètes – sont, au figuré, supposées s'éteindre et mourir, c'est-à-dire rester non-manifestées jusqu'après l'achèvement d'un certain processus de la Nature. Pour montrer jusqu'à quel point les faits les plus importants de l'Anthropogenèse sont voilés aux yeux du public, nous citons maintenant deux passages tirés de deux Livres Cabalistiques. Le premier passage est tiré de Ha Idra Zuta Qadisha :

429. – Du sein d'un Porte-Lumière [l'une des sept Planètes Sacrées] d'un éclat insupportable, sortit une Flamme Rayonnante, faisant  jaillir, comme un lourd  et puissant marteau, ces étincelles qui furent les Mondes Antérieurs.

430. – Et ceux-ci furent mélangés à l'éther le plus subtil et reliés entre eux, mais seulement lorsqu'ils étaient conjoints, même le Grand Père et la Grande Mère.

431. – De Hoa, Lui-même, est AB, le Père ; et de Hoa, Lui-même, est Ruach, l'Esprit ; qui sont cachés dans l'Ancien des Jours, et là est caché cet éther. [III 104]

432. – Et il était lié à un porte-lumière [une Planète et son Ange ou Régent] qui sortait du sein du Porte- Lumière à l'éclat insupportable, qui est caché dans le sein d'Aima la Grande Mère. 188

L'extrait ci-dessous, du Zohar 189, qui est intitulé : "Les Rois Pré- Adamites", traite aussi du même mystère :

Nous avons appris dans la Siphrah D'Tzniootha: que l'At-tee'Kah D'At-tee'Keen, l'Ancien des Anciens, avant de préparer Sa forme, construisit des rois, grava des rois et esquissa des rois [des hommes, les "rois" des animaux] et qu'ils ne pouvaient exister : jusqu'au moment où IL les renversa et les cacha pendant un certain temps, c'est pourquoi il est écrit : "Et ceux-ci sont les rois qui régnaient sur la terre d'Edom..." Et ils ne pouvaient exister, jusqu'à ce que Resha'Hiv'rah, la Tête Blanche, l'At-tee'-Kah D'At'-tee'-Keen, l'Ancien des Anciens, Se fut arrangé. Lorsqu'Il Se fut arrangé, Il façonna toutes formes en Haut et en Bas... Avant qu'il ne Se fût arrangé dans Sa Forme, tous ceux qu'Il désirait former n'avaient pas été façonnés et tous les mondes ont été détruits... Ils ne restèrent pas à leurs places, parce que la forme des rois n'avait pas été façonnée comme il l'aurait fallu et que la Cité Sainte n'avait pas été préparées. 190

 188 Voyez la Kabbalah Unveiled, de Mather, p. 302.

189 Traduit de la Qabbalah, d'Isaac Myer, pp. 386-387.

190 Zohar. III, 135 a, 292 a, Idra Zootah. Brody Ed., Idrah Zootah.

 

Or, l'explication bien claire de ces deux dissertations allégoriques et métaphysiques est simplement la suivante : Les Mondes et les hommes furent tour à tour formés et détruits, suivant la loi de l'évolution et avec des matériaux pré-existants, jusqu'au moment où les Planètes et leurs hommes dans notre Terre et ses races animales et humaines devinrent ce qu'ils sont maintenant dans le cycle actuel – des forces polaires opposées, un mélange équilibré d'Esprit et de Matière, de positif et de négatif, de mâle et de femelle. Avant que l'homme puisse devenir mâle et femelle physiquement, son prototype, l'Elohim créateur, avait à préparer astralement sa Forme sur ce plan sexuel. C'est-à-dire que les Atomes et les forces organiques, descendant sur le plan de la différenciation voulue, devaient être mis en marche dans l'ordre choisi par la Nature, de façon à obéir toujours, d'une manière immaculée, à la loi que la Cabale appelle "l'Equilibre", loi en vertu de laquelle tout ce qui existe agit ainsi, comme mâle et femelle, dans sa perfection finale, durant la phase actuelle de matérialité. Chokmah, la Sagesse, la Séphira Mâle, devait se répandre dans et à travers Binah, la Nature intelligente ou l'Entendement. C'est pourquoi les Premières Races- Racines [III 105] d'hommes sans sexe et sans mental durent être renversés et "cachés pendant un certain temps" ; c'est-à-dire que la Première Race, au lieu de mourir, disparut dans la Seconde Race, comme certains êtres inférieurs et certaines plantes le font dans leur progéniture. C'était une transformation générale. La première Race-Racine devint la Seconde, sans la mettre au monde, sans la procréer et sans mourir.

"Elles passèrent ensemble, comme il est écrit : "Et il mourut" et un autre "régna à sa place". 191

Pourquoi ? Parce que la Cité Sainte n'avait pas été préparée. Et qu'est donc la "Cité Sainte" ? Le Ma-qom – Le Lieu Secret ou le Sanctuaire – sur la Terre ; en d'autres termes, la matrice humaine, la copie microcosmique et le reflet de la Matrice Céleste, l'Espace femelle ou Chaos primordial, dans lequel l'Esprit mâle féconde le germe du Fils,  ou  de  l'Univers visible 192. C'est tellement vrai, que, dans le paragraphe sur "l'Emanation des Principes Mâle et Femelle", dans le Zohar, il est dit que, sur cette Terre, la Sagessedu "Saint Ancien", "ne brille que dans le mâle et la femelle".

 191 Genèse, XXVI, 31, et seq. ; Qabbalah, de Myer, ibid.

192 Voir Vol. 4, Sect. 3, Saint des Saints.

 

('Hokhmah, la Sagesse, est le Père et Binah, l'Entendement, est la Mère)... Et lorsqu'ils  s'unissent entre eux, ils font naître, répandent et émanent la Vérité. D'après les paroles de Rabbi Ye-yeva, Sabah, c'est-à-dire l'Ancien, nous avons appris ceci : qu'est-ce que Binah, l'Entendement ? Mais, lorsqu'ils s'unissent entre eux, le י (Yod) dans le ה (Heh), ils sont imprégnés et produisent un Fils. C'est pourquoi on l'appelle  Binah, l'Entendement. Cela veut dire BeN YaH, c'est-à-dire Fils de YaH. C'est l'achèvement du Tout. 193

Cela est aussi l' "achèvement" du phallisine par les Rabbis, sa parfaite apothéose, entraînant le divin dans l'animal, le sublime dans la grossièreté du terrestre. Rien d'aussi pittoresquement grossier n'existe, ni dans l'Occultisme Oriental, ni dans la Cabale primitive – le Livre des Nombres Chaldéen. Nous l'avons déjà dit dans Isis Dévoilée :

Nous trouvons qu'il est assez peu sage, de la part des auteurs catholiques, de déverser leur colère dans des phrases comme celles-ci : "Dans une multitude de pagodes, la pierre phallique, revêtant toujours, comme le batylos grec, la forme brutalement [III 106] indécente du Lingham... le Mahâ Déva". Avant de jeter le blâme sur un symbole dont le profond sens métaphysique dépasse les facultés de compréhension des champions modernes de cette religion sensuelle par excellence qu'est le Catholicisme Romain, ceux-ci auraient vraiment pour devoir de détruire leurs plus anciennes églises et de modifier la forme des coupoles de leurs propres temples. Le Mahadéo d'Eléphanta, la Tour Ronde de Bhagu'pore, les Minarets de l'Islam – qu'ils soient arrondis ou pointus – ne sont que les originaux du Campanile de Saint-Marc, à Venise, de la Cathédrale de Rochester et du Dôme moderne de Milan. Tous ces clochers, toutes ces tours, tous ces dômes et tous ces temples Chrétiens ne sont que la reproduction de l'idée primitive du lithos, le phallus en érection. 194

Néanmoins, et quoi qu'il en soit, le fait que tous les Elohim, toutes les Etincelles et tous les Chérubins des Hébreux, sont identiques aux Dévas, aux Richis et aux Feux, aux Flammes, aux Roudras et aux quarante-neuf Agnis des antiques Aryas, est suffisamment prouvé par la Cabale et dans la Cabale.