STANCE XII

LA CINQUIEME RACE ET SES DIVINS INSTRUCTEURS

 

Shloka 47. Ce qui reste des deux premières Races disparaît à jamais. Des groupes des diverses races Atlantes sont sauvés du déluge, en même temps que les Ancêtres de la Cinquième.

 

Peu 825 restèrent. Quelques jaunes, quelques bruns  et noirs et quelques rouges restèrent. Ceux de la couleur de la Lune 826  étaient partis pour toujours (a).

 825 Les hommes.

826 Appartenant au Groupe Divin primitif.

 

Shloka 48. Origines de notre Race actuelle, la Cinquième. Les premières Dynasties Divines.

 

La Cinquième 827, issue du troupeau saint, resta ; elle fut gouvernée par les premiers Rois divins.

 827 Race.

 

Shloka 49. Les premiers balbutiements de l'histoire sont maintenant rattachés à la chronologie allégorique de la Bible et l'histoire "universelle" la suit servilement. Nature des premiers Instructeurs et Civilisateurs de l'humanité.

 

Les serpents qui redescendirent, qui firent la paix avec la Cinquième 828 qui l'enseignèrent et l'instruisirent (b)...

828 Race.

 

(a)       La Shloka 47 se rapporte à la Cinquième Race. L'histoire ne commence pas avec cette race, mais c'est le cas pour la tradition vivante et toujours renouvelée. L'histoire – ou ce que l'on appelle l'histoire – ne remonte pas plus haut que [III 440] l'origine fantastique de notre cinquième sous-races, il y a "quelques milliers" d'années. C'est aux subdivisions de la première sous-race de la Cinquième Race-Racine que l'on fait allusion dans la phrase : "quelques jaunes, quelques bruns et noirs et quelques rouges restèrent". Les "couleur de Lune" – c'est-à-dire les Première et Seconde Races – avaient disparu à jamais, sans laisser la moindre trace – et cette disparition remonte au troisième "Déluge" de la "Troisième Race Lémurienne", le "Grand Dragon" dont la queue balaya en un clin d'œil des nations entières. Telle est la signification de la phrase suivante du Commentaire :

Le GRAND DRAGON ne respecte que les SERPENTS DE SAGESSE, les Serpents dont les trous se trouvent maintenant sous les Pierres Triangulaires.

Ou en d'autres termes, "sous les pyramides, aux quatre coins du monde".

(b)    Ceci exprime clairement le fait qui a été mentionné plus d'une fois dans les Commentaires, à savoir que les adeptes, ou "Sages" des Troisième, Quatrième et Cinquième Races, vivaient dans des demeures souterraines, généralement sous une construction affectant la forme d'une pyramide, si ce n'est sous une véritable pyramide. En effet, il existait des "pyramides" de ce genre aux "quatre coins du monde" et la terre des Pharaons n'en avait pas le monopole, bien que l'on ait supposé qu'elles étaient la propriété exclusive de l'Egypte, jusqu'au moment où l'on en découvrit éparpillées sur toute l'étendue des deux Amériques, sur le sol et sous terre, sous les forêts vierges ou au milieu d'elles, ainsi que dans les plaines et les vallées. Si l'on ne trouve plus en Europe de véritables pyramides, géométriquement correctes, il n'en est pas moins vrai qu'un grand nombre des soi-disant cavernes néolithiques primitives, des énormes "menhirs" triangulaires, pyramidaux et coniques du Morbihan et de la Bretagne, en général, des "tumuli" Danois et même des "tombes géantes" de la Sardaigne, avec leurs inséparables compagnons les "nuraghi", sont autant de copies plus ou moins maladroites des pyramides.  Ces monuments sont, pour la plupart, l'œuvre des premiers habitants du continent nouveau-né et des îles de l'Europe, des races "quelques-unes jaunes, quelques-unes brunes et noires et quelques-unes rouges" qui survécurent à la submersion des derniers continents et des dernières îles de l'Atlantide, il y a de cela 850.000 ans – à l'exception de l'île de Platon – avant l'arrivée des grandes races Aryennes, tandis que d'autres furent édifiés par les premiers immigrants [III 441] venant d'Orient. Ceux qui admettent difficilement que l'on puisse faire remonter l'antiquité de la race humaine à 57.000 ans, âge qu'assigne le Dr Dowler au squelette qu'il a découvert à la Nouvelle-Orléans, sur les rives du Mississipi, repousseront naturellement ces faits, mais ils pourront découvrir un beau jour qu'ils se sont trompés. Nous pouvons mépriser l'auto-glorification folle des Arcadiens, qui se déclaraient "plus anciens que la Lune" προσέληνοι et des habitants de l'Attique, qui prétendaient avoir existé avant l'apparition du soleil dans le ciel – mais il ne nous est pas permis de mettre en doute leur indéniable antiquité. Nous ne pouvons non plus nous rire de la croyance universelle qui nous attribue des ancêtres géants. Le fait que des ossements de Mammouth, et de Mastodonte et, dans un cas, d'une gigantesque Salamandre, ont été pris pour des ossements humains, ne supprime nullement cette difficulté inexplicable, que, parmi tous les Mammifères, l'homme est le seul auquel la Science ne veuille pas accorder qu'il ait pu diminuer de taille, comme toutes les autres charpentes animales, depuis le gigantesque Homo Diluvii, jusqu'à la créature de cinq et six pieds qu'il est maintenant.

Mais les "Serpents de Sagesse" ont bien conservé leurs archives et l'histoire de l'évolution humaine est écrite dans le Ciel, comme elle est écrite sur des murs souterrains. L'Humanité et les Etoiles sont indissolublement reliées entre elles, à cause des Intelligences qui gouvernent ces dernières.

Les Symbologistes modernes peuvent se moquer de cela et dire que c'est de la "fantaisie", mais, comme l'écrit M. Staniland Wake :

Il est indiscutable que le Déluge a [toujours] été associé, dans les légendes de certains peuples orientaux, non seulement aux Pyramides,  mais  aussi  aux constellations. 829

829 The Great Pyramid.

 

Le "Vieux Dragon" est identique au "Grand Déluge", dit M. Proctor :

Nous savons que, dans le passé, la constellation du Dragon se trouvait au pôle ou sommet de la sphère céleste. Dans les temples stellaires... le Dragon était la plus haute constellation, ou constellation dirigeante... Il est   singulier   de   constater   combien   étroitement   ces constellations... correspondent, dans leur ordre successif et par l'étendue de leur ascension droite, avec les événements notés au sujet du Déluge  [Biblique]. 830 [III 442]

830 Knowledge, I, p. 243 ; cité par Stanniand Wake, op. cit., pp. 81, 83.

 

Nous avons toutefois amplement expliqué, dans cet ouvrage, les raisons de cette singularité. Elle prouve simplement qu'il y eut plusieurs Déluges dont le souvenir se confond dans la mémoire et les traditions des sous-races de la Cinquième Race. Le premier grand Déluge fut astronomique et cosmique tandis que plusieurs autres furent terrestres. Pourtant notre très savant ami, M. Gerald Massey – un véritable initié aux mystères du British Museum, mais pourtant un simple auto-initié – a déclaré avec insistance que la Submersion et le Déluge de l'Atlantide n'étaient que l'anthropomorphisation des fantaisies d'un peuple ignorant et que l'Atlantide n'était autre chose qu'une "allégorie astronomique". Mais la grande allégorie zodiacale est basée sur des événements historiques et l'allégorie peut difficilement se mêler à l'histoire ; de plus, tous les étudiants de l'Occultisme savent ce que veut dire cette allégorie astronomique et zodiacale. Le Docteur Smith nous montre, dans le poème épique de Nemrod des tablettes assyriennes, le véritable sens de l'allégorie.

[Les douze chants] ont trait à la course annuelle du Soleil parcourant les douze mois de l'année. Chaque tablette correspond à un mois spécial et contient une allusion directe aux formes animales qui désignent les signes du Zodiaque ; [le onzième chant est] consacré à Rimmon, le Dieu des orages et de la pluie, et il s'harmonise avec le onzième signe du Zodiaque – Aquarius ou le Verseau. 831

831 Nineteenth Century, 1882, p. 236 ; cité par Staniland Wake, ibid., p. 82.

 

Les antiques Archives mentionnent avant cela le Déluge Cosmique pré-astronomique qui devint allégorique et fut symbolisé par le Déluge Zodiacal, ou Déluge de Noé, mentionné plus haut, mais cela n'a aucun rapport avec l'Atlantide. Les Pyramides se rapportent étroitement à l'idée de la constellation du Grand Dragon, des "Dragons de Sagesse" ou grands Initiés des Troisième et Quatrième Races et aussi aux inondations du Nil, qui étaient considérées comme une commémoration divine du grand Déluge de l'Atlantide. On dit cependant que les archives astronomiques de l'Histoire Universelle datent de la troisième sous-race de la Quatrième Race-Racine, c'est-à-dire des Atlantes. Quand cela se passa-t-il ? Les données Occultes établissent que, même après l'époque de l'institution régulière des calculs basés sur le Zodiaque, en Egypte, les pôles ont été trois fois intervertis.

Nous allons revenir encore une fois sur cette question. Les symboles qui sont représentés par les Signes du Zodiaque – fait qui fournit aux Matérialistes un point d'appui pour leurs théories et leurs opinions exclusives – ont une signification [III 443] trop profonde et leurs rapports avec notre Humanité sont trop importants, pour que l'on puisse les écarter en quelques mots. En attendant, nous avons à rechercher le sens de la déclaration contenue dans la Shloka 48, au sujet des "premiers Rois Divins", qui seraient "redescendus" pour guider et instruire notre Cinquième Race, après le dernier Déluge ! Nous étudierons cette dernière prétention, au point de vue historique, dans les Sections qui suivent, mais, pour terminer, il nous faut encore fournir quelques détails sur la question des "Serpents".

Les commentaires approximatifs sur les STANCES Archaïques doivent prendre fin ici. Les éclaircissements ultérieurs exigent des preuves puisées dans les ouvrages de l'Antiquité, du Moyen Age et des temps modernes, qui traitent de ces questions. Toutes les preuves doivent être maintenant rassemblées et groupées en meilleur ordre, de façon à attirer l'attention du lecteur sur ce trésor de preuves historiques. Et comme l'on ne saurait trop insister sur les significations multiples du symbole suggestif (dont il est si souvent question) du "tentateur de l'homme" – suivant l'opinion orthodoxe de l'Eglise – il nous semble plus sage d'épuiser ce sujet au moyen de toutes les preuves dont nous disposons en ce moment, fût-ce au risque de nous répéter. Nos Théologiens et quelques pieux Symbologistes ont invariablement considéré les Titans et les Cabires comme se rattachant, d'une manière indissoluble, au grotesque personnage dénommé le "Diable" et, jusqu'à présent, ils ont, non  moins invariablement, repoussé et ignoré toutes les preuves qui allaient à l'encontre de leur théorie. Les Occultistes ne doivent donc rien négliger de ce qui peut aider à triompher de cette conspiration calomniatrice. Nous nous proposons donc de diviser en plusieurs groupes les questions soulevées dans les trois dernières Shlokas et de les étudier aussi sérieusement et aussi complètement que l'espace nous le permet. Nous pourrons de la sorte ajouter encore quelques détails aux preuves que nous fournit l'antiquité, au sujet des dogmes les plus contestés de l'Occultisme et de la Doctrine Esotérique – on en trouvera toutefois la portion principale dans la deuxième partie de cet ouvrage, qui traite de la Symbologie.