A

Spéculations scientifiques modernes au sujet de l'âge du globe, de l'évolution animale et de l'âme.

 

Ne nous sera-t-il pas permis de jeter un coup d'œil sur les travaux des spécialistes ? L'ouvrage, intitulé World-Life : Comparative [IV 315] live Geology, du professeur A. Winchell, nous fournit de curieuses données. Nous y trouvons un adversaire de la théorie nébulaire, frappant de toute la force du marteau de son odium théologicum sur les hypothèses plutôt contradictoires des grandes étoiles de la Science, au sujet des phénomènes sidéraux et cosmiques basés sur leurs rapports respectifs avec les durées terrestres. Les "physiciens et naturalistes trop pleins d'imagination" ne se sentent pas très à l'aise sous cette averse de leurs propres computations spéculatives placées côte à côte et font plutôt triste figure. Il écrit ainsi :

Sir William Thomson, se basant sur les principes de refroidissement qui ont été observés, en conclut qu'il n'a pas pu s'écouler plus de 10 millions d'années (ailleurs, il porte ce chiffre à 100.000.000) depuis que la température de la Terre s'est assez abaissée pour permettre la vie végétale 619. Helmholtz calcule que 20 millions d'années suffiraient pour permettre à la nébuleuse originelle de se condenser jusqu'à la dimension actuelle du Soleil. Le professeur S. Newcomb ne réclame que 10 millions d'années pour atteindre une température de 212 degrés Fahr. (100° C.) 620. Croli estime qu'il faut 70 millions d'années pour la diffusion de la chaleur 621... Bischof calcule qu'il faudrait à la Terre 350  millions d'années pour que sa température descendît de 2.000 degrés à 200 degrés centigrades. Reade, basant son estimation sur les observations faites au sujet des progrès de la dénudation, réclame 500 millions d'années depuis que la sédimentation a commencé en Europe 622. Lyell  se hasarde à proposer le chiffre de 240 millions d'années ; Darwin pensait qu'il fallait 300 millions d'années pour les transformations organiques que prévoit sa théorie, et Huxley est disposé  à  demander  1.000  millions d'années (!!)... Certains biologistes... semblent fermer hermétiquement leurs yeux à la lumière et s'élancer d'un bond dans un abîme de millions d'années, qu'ils ne sont pas plus capables d'évaluer, que d'évaluer l'infini 623.

618 Voyez supra, "Chronologie des Brahmanes".

619 Nat. Philos., par Thomson et Tait, App. D. Trans. Royal Soc., Edin., XXIII, pt. I.

620 Popular Astronomy, p, 509.

621 Climate and Time, p. 335.

622 Address, Liverpool Geological Society, 1876.

623 World-Life, pp. 179, 180.

624 Ibid., pp. 367, 368.

 

Il entreprend ensuite de nous donner ce qu'il considère comme des évaluations géologiques plus correctes : quelques-unes suffiront :

Suivant Sir William Thomson, "l'âge entier du monde, depuis la formation de la croûte terrestre, est de 80.000.000 d'années", et d'après les calculs du professeur Houghton, au sujet [IV 316] du minimum de temps qui s'est écoulé depuis que l'Europe et l'Asie ont surgi, trois durées hypothétiques sont données, pour trois modes possibles et différents de soulèvement, et ces durées commencent par le modeste chiffre de 640.730 ans, passent par celui de 4.170.000 ans et atteignent le chiffre formidable de 27.491.000 ans !!

Cela suffit, comme on peut le constater, pour répondre à ce que nous réclamons pour les quatre Continents et même aux chiffres  des Brahmanes.

D'autres calculs, dont le lecteur peut trouver le détail dans l'ouvrage du professeur Winchell 624, conduisent Houghton à une approximation de l'âge sédimentaire du globe de 11.700.000 ans. L'auteur trouve ce chiffre trop faible et le porte ensuite à 37.000.000 d'années.

 Ensuite, d'après Croll 625, 2.500.000 ans "représentent le temps qui s'est écoulé depuis le commencement de l'époque Tertiaire" dans un de ses ouvrages, et, suivant une nouvelle modification de sa manière de voir, il ne se serait écoulé que 15 millions d'années depuis le commencement de la période Eocène 626, et comme c'est la première des trois périodes Tertiaires, ceci laisse l'étudiant en suspens, entre deux millions et demi et quinze millions. Toutefois, si l'on s'en tient aux premiers chiffres modérés, l'âge entier du monde, depuis la formation de la croûte, serait de 131.600.000 ans 627.

Comme  la  dernière  période  Glaciaire  régnait  il  y  a  de  cela  entre 80.000 et 240.000 ans (opinions du professeur Croll), il en résulte que l'homme  doit  avoir  fait  son  apparition  sur  la  Terre  il  y  a  100.000 ou 120.000 ans. Cependant, ainsi que le fait remarquer le professeur Winchell en parlant de l'antiquité de la race méditerranéenne :

On considère généralement qu'elle a dû apparaître vers la fin du déclin des glaciers continentaux. Ceci ne concerne toutefois pas l'antiquité des races Noires et Bronzées, puisqu'il existe de nombreuses preuves de leur existence dans des régions plus méridionales, à des époques considérablement pré-glaciaires 628. [IV 317]

Comme exemple de certitude et d'accord géologique, nous pouvons encore ajouter les chiffres ci-dessous. Trois hommes autorisés – MM. T. Belt, P. S., Robert Hunt, P. R. S., et J. Croll, F. R. S. – donnent, dans leur estimation du temps qui s'est écoulé depuis l'époque glaciaire, des chiffres qui varient, dans des proportions presque incroyables :

 625 Climate and Time.

626 Cité dans Mythical Monsters de M. Ch. Gould, p. 84.

627 D'après les calculs de Bischof, il a fallu 1.004.177 ans, et d'après ceux de Chevandier 672.788 ans, pour la formation du charbon. "Le temps qu'il a fallu pour le développement des couches Tertiaires, dont l'épaisseur varie entre 3.000 et 5.000 pieds, doit s'être élevé à 350.000 ans au moins". Voyez Force and Matter de Büchner, p. 159, Ed. de 1884).

628 Op. cit., p. 379.

 Belt donne  20.000 ans

Hunt           80.000 -

Croll                                                                        240.000  – 629

629 Voyez seulement "The Ice-Age Climate and Time", dans Popular Science Review, XIV, 242.

630 Revue des Critiques de Kolliker.

 

Rien d'étonnant à ce que M. Pengelly avoue que :

Il est, jusqu'à présent et il sera peut-être toujours impossible de traduire, même approximativement, les durées géologiques en années, ni même en milliers d'années.

Voici un bon conseil que les occultistes donnent à M. les Géologues ; ils devraient imiter le prudent exemple que leur donnent les Francs- Maçons. Comme la Chronologie, disent-ils, ne peut mesurer l'ère de la création, le "Rite Ancien et Primitif" adopte 000.000.000, comme  le chiffre approchant le plus de la réalité.

La même incertitude, les mêmes contradictions et les mêmes désagréments règnent sur tous les autres sujets.

Les opinions scientifiques autorisées au sujet de l'origine de l'Homme ne sont, au point de vue pratique, que des illusions et des pièges. Il y a dans l'Association Britannique de nombreux Anti-Darwinistes et la Sélection Naturelle commence à perdre du terrain. Bien qu'elle ait été, à un certain moment, la planche de salut qui semblait sauver les savants théoristes d'un effondrement intellectuel dans l'abîme des hypothèses infructueuses, elle commence à inspirer des doutes. M. Huxley lui-même donne des signes de vagabondage et émet l'opinion que "la sélection naturelle n'est pas le seul facteur" :

On commence à soupçonner qu'elle (la Nature) fait parfois des sauts considérables au point de vue des variations et que ces sauts donnent naissance aux lacunes qui paraissent exister dans la série des formes connues 630.

  C. R. Bree émet à son tour les arguments suivants, en traitant des fatales lacunes que renferme la théorie de Darwin : [IV 318]

Il faut aussi se rappeler que les formes intermédiaires doivent avoir été très nombreuses… M. Saint-Georges Mivart pense que des changements dans l'évolution peuvent se produire plus rapidement qu'on ne le croit, mais M. Darwin s'attache énergiquement à sa propre opinion et  nous  répète  encore  "natura  non  fecit saltus" 631.

Sur ce point, les Occultistes sont d'accord avec M. Darwin.

L'enseignement Esotérique corrobore pleinement l'idée de la lenteur et de la marche majestueuse de la Nature. "Les impulsions Planétaires" sont toutes périodiques. Pourtant cette théorie de Darwin, si correcte qu'elle soit dans ses menus détails, n'est pas plus d'accord avec l'Occultisme qu'ave Wallace qui, dans ses Contributions to the Theory of Natural Selection, établit d'une façon assez concluante qu'il faut quelque chose de plus que la Sélection Naturelle pour produire l'homme physique.

Examinons, en attendant, les objections scientifiques que l'on oppose à cette théorie scientifique et voyons ce qu'elles sont.

Nous voyons M. Saint-George Mivart prétendre que :

Ce serait une estimation modérée que   d'allouer 25.000.000 d'années pour le dépôt des couches, jusqu'à la couche Silurienne Supérieure inclusivement. Il en résulte que, si le travail évolutionnaire accompli pendant cette période de dépôts ne représente que la centième partie du travail total, il faudra compter 2.500.000.000 d'années (deux milliards cinq cent millions d'années) pour le développement complet de tout le règne animal, jusqu'à son état actuel. Cependant le quart même de ce chiffre dépasserait considérablement le temps que la physique et l'astronomie sont en état d'allouer pour l'achèvement de ce processus.

 631 Fallacies of Darwinism. p. 160.

 

Enfin, une difficulté est soulevée par l'absence de riches dépôts fossiles dans les couches les plus anciennes – si la vie était alors aussi abondante et aussi variée qu'elle a dû l'être d'après la théorie de Darwin. M. Darwin lui-même admet "que le cas reste jusqu'à présent inexplicable, et l'on peut avec raison se servir de cela comme d'un bon argument, allant à l'encontre des opinions" exposées dans son livre.

Nous constatons donc une remarquable absence (inexplicable d'après les principes de Darwin) de formes transitoires minutieusement graduées. Tous les groupes les plus marquants – les chauves-souris, les ptérodactyles, les chéloniens, les ichtyosaures, les anoures, etc. – font de suite leur apparition sur la scène. Le cheval lui-même, qui est l'animal dont la généalogie a été probablement la mieux conservé, ne fournit aucune preuve concluante d'origine spécifique par des variations fortuites, et significatives, tandis que pour  d'autres formes telles que les labyrinthodontes et  les trilobites, [IV 319] qui paraissent exhiber des changements graduels, de nouvelles recherches ont établi qu'il n'en était rien... Toutes ces difficultés sont écartées si nous admettons que de nouvelles formes – de vie animale, ayant tous les degrés de complexité, apparaissent de temps en temps avec une soudaineté relative et sont évoluées suivant des lois qui dépendent en partie des conditions ambiantes et en partie de conditions internes – d'une façon similaire à celle qu'emploient les cristaux (et peut-être, d'après des recherches récentes, les formes les plus basses de la vie) pour se développer d'après les lois internes de leur substance constituante et en harmonie et correspondance avec toutes les influences et les conditions de l'ambiance 632.

632 The Genesis of species, Chap. VI, pp. 160-162, Ed. 1872.

 

"Les lois internes de leur substance constituante." Voilà de sages paroles  et  l'admission  de  la  possibilité  est  un  acte  de  prudence,  mais comment pourra-t-on reconnaître ces lois internes, si l'on écarte l'enseignement Occulte ? Un ami écrit ce qui suit en attirant notre attention sur les spéculations ci-dessus :

En d'autres termes, la doctrine des Impulsions Vitales Planétaires doit être admise. Sinon, pourquoi les espèces sont-elles aujourd'hui stéréotypées, et pourquoi les produits domestiqués des pigeons et de bien d'autres animaux retomberaient-ils dans leurs types ancestraux lorsqu'on les abandonne à eux-mêmes ?

Il faut cependant que l'enseignement qui traite des Impulsions Vitales Planétaires soit clairement décrit et tout aussi clairement compris, pour éviter d'accroître encore la confusion actuelle. Toutes ces difficultés disparaîtraient comme les ombres disparaissent devant la clarté du Soleil levant, si l'on admettait les Axiomes Esotériques suivants :

  1. L'existence et l'énorme antiquité de notre Chaîne Planétaire ;
  2. La réalité des Sept Rondes ;
    1. La séparation des Races humaines (en dehors de la division purement anthropologique) en sept Races-Mères distinctes, dont notre Humanité Européenne actuelle est la Cinquième ;
    2. L'antiquité de l'homme dans cette Ronde (la Quatrième) et enfin :
    3. Que de même que ces Races évoluent de l'état éthéré à l'état matériel et de ce dernier état retournent à une ténuité relative des tissus physiques, de même toutes les espèces (dites) organiques vivantes d'animaux, y compris la végétation, changent avec chaque nouvelle Race-Mère.

Si l'on admettait cela, ne fût-ce qu'avec d'autres suppositions, [IV 320] qu'un examen plus attentif ferait sûrement reconnaître comme non moins absurdes – si toutefois les théories occultes doivent être considérées comme "absurdes" pour le moment – toutes les difficultés disparaîtraient. Certainement la Science devrait essayer de se montrer plus logique qu'elle ne l'est maintenant, car elle ne peut guère soutenir la théorie de la descendance de l'homme d'un ancêtre anthropoïde et refuser en même temps à cet homme une antiquité raisonnable ! Puisque M. Huxley parle "du vaste abîme intellectuel qui existe entre le singe et l'homme" et "de l'énorme gouffre qui les sépare actuellement" 633, puisqu'il admet la nécessité d'étendre les limites scientifiques assignées à l'âge de l'homme sur la Terre pour ce développement lent et progressif, les Savants qui partagent sa manière de voir devraient, tout au moins, atteindre  des chiffres approximatifs et se mettre d'accord sur la durée probable de ces périodes Pliocène, Miocène et Eocène, dont on parle tant et que l'on connaît si peu – alors même qu'ils n'oseraient aller au-delà. Mais il n'y a pas deux savants paraissant être d'accord. Chaque période semble constituer un mystère, au point de vue de sa durée et semble être une épine dans le flanc des Géologues ; ainsi que nous l'avons démontré, ils sont incapables d'harmoniser leurs conclusions, même en ce qui concerne les formations géologiques relativement récentes. On ne peut donc accorder aucune créance à leurs chiffres, lorsqu'ils en donnent, car ce sont, pour eux, tantôt des millions et tantôt simplement des milliers d'années !

Ce qui est dit peut être renforcé par leurs propres confessions et l'on en trouve le résumé dans le "Cercle des Sciences" Intitulé Encyclopœdia Britannica, qui donne la moyenne acceptée pour les  problèmes géologiques et anthropologiques. Dans cet ouvrage, on présente ce qu'il y a de mieux parmi les opinions les plus autorisées ; pourtant nous y trouvons le refus d'assigner une date chronologique précise, même à des époques comparativement récentes, comme l'âge Néolithique, bien que, par extraordinaire, un âge soit fixé pour les débuts de certaines périodes géologiques ; pour quelques-unes du moins, dont la durée ne pouvait guère être écourtée davantage, sans risque d'entrer en conflit immédiat avec les faits.

Ainsi on suppose dans la grande Encyclopœdia que :

Un million d'années s'était écoulé... depuis la solidification de notre terre, lorsque la première forme de vie y fit son apparition 634. [IV 321]

 633 Man's Place in Nature, p. 102, note.

634 Vol. X, art. "Geology", p. 227. "Il est probable que 100.000.000 d'années suffisent amplement à tous les besoins de la Géologie", dit le texte. En France, certains savants ne trouvent pas cela presque "suffisant". Le Couturier demande 350 millions d'années ; Buffon se contentait de 34 millions ; mais il y a, dans les écoles modernes : des savants qui ne se contenteraient pas de moins de 500 millions d'années.

 

Il semble qu'il y ait aussi peu d'espoir de convertir les Géologues et les Anthropologistes modernes, que de faire comprendre leur erreur aux naturalistes de l'école de Darwin. Au sujet de la Race-Mère Aryenne et de ses origines, la science est aussi peu renseignée qu'au sujet des hommes des autres Planètes. Sauf par Flammarion et par quelques rares Mystiques parmi les astronomes, l'habitabilité des autres Planètes est généralement niée. Pourtant les savants des premières races du groupe Aryen étaient si grands Astronomes-Adeptes, qu'ils paraissent avoir été bien plus documentés au sujet des races de Mars et de Vénus, que ne le sont nos modernes anthropologistes au sujet des premières phases de la Terre.

Laissons momentanément de côté la Science Moderne et retournons au Savoir Antique. Comme les savants archaïques nous assurent que tous les cataclysmes géologiques – depuis les soulèvements d'océans, les déluges et les changements des continents, jusqu'aux cyclones, aux ouragans, aux tremblements de terre, aux éruptions volcaniques, aux marées et même jusqu'aux temps extraordinaires et aux changements de saisons qui, de nos jours, plongent dans la perplexité tous les Météorologistes Européens et Américains – sont dus à la Lune et aux Planètes ; que les constellations modestes et négligées ont elles-mêmes la plus grande influence sur les changements météorologiques et cosmiques, sur et dans notre Terre – consacrons un moment d'attention à nos despotes sidéraux, aux maîtres de notre globe et de nos hommes. La Science Moderne nie cette influence ; la Science Archaïque l'affirme. Nous allons voir ce que chacune dit à ce propos.