Les Corrélations Tattviques et la Signification des Tattvas

 

Nous trouvons donc dans la Nature sept Forces, ou sept Centres de Force, et tout semble correspondre à ce nombre, comme, par exemple, l'échelle septénaire de la musique ou les Sons, et le spectre septénaire des Couleurs. Dans les précédents volumes, je n'ai épuisé ni la nomenclature, ni les preuves de ce fait, pourtant j'en ai dit assez pour prouver à tout penseur que les faits cités ne constituent pas des coïncidences, mais des témoignages d'un très grand poids.

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles on ne donne que cinq Tattvas dans les systèmes hindous. J'ai déjà mentionné l'une de ces raisons ; en voici une autre. Comme nous n'avons encore atteint que la Cinquième Race, et que nous ne possédons (autant que la Science puisse en juger) que cinq sens, l'existence des deux autres sens, qui sont encore latents dans l'homme, ne peut être établie qu'à l'aide de preuves d'un ordre phénoménal, ce qui, pour les matérialistes, ne constitue pas du tout une preuve. On fait correspondre les cinq sens physiques avec les cinq Tattvas inférieurs ; les deux sens qui ne sont pas encore développés chez l'homme, ainsi que les deux forces, ou Tattvas, oubliées par les Brahmanes et non encore reconnues par la Science, sont si subjectifs, et le plus élevé d'entre eux si sacré, que les plus hautes Sciences Occultes peuvent seules les connaître et les faire connaître. Il est facile de voir que ces deux Tattvas et ces deux sens (le sixième et le septième) correspondent aux deux principes humains les plus élevés, Bouddhi et l'Enveloppe Aurique, imprégnée de la lumière d'Atmâ. A moins que, par un entraînement Occulte, nous ne fassions éclore en nous le sixième et le septième sens, nous ne pourrons jamais comprendre correctement leurs types correspondants. Ainsi, l'affirmation contenue dans Nature's Finer Forces que dans l'échelle Tattvique,  le Tattva le plus élevé est l'Akasha 272 (suivi par [seulement] quatre autres, dont chacun devient plus grossier que son prédécesseur), est erronée au point de vue Esotérique. En effet, du moment que l'Akasha, principe presque homogène et certainement universel, est représenté comme étant l'Ether, il s'ensuit que l'Akasha est amoindri, et limité à notre Univers visible, car ce n'est assurément pas l'Ether de l'Espace. L'Ether, quoi qu'en fasse la Science Moderne, est une Substance différenciée ; l'Akasha, ne possédant qu'un seul attribut – le SON, dont il est le substratum – n'est pas une substance, même exotériquement et dans l'esprit de certains Orientalistes 273, mais plutôt le Chaos, ou le Grand Vide de [VI 204] l'Espace 274. Esotériquement, l'Akasha seul est l'Espace Divin et ne devient l'Ether que sur le dernier et le plus bas des plans, c'est-à-dire notre Univers visible et notre Terre. Dans ce cas, le voile réside dans le mot "attribut", que l'on désigne comme étant le Son. Mais le Son n'est pas un attribut de l'Akasha, mais sa corrélation primaire, sa manifestation primordiale, le LOGOS, ou Idéation Divine fait VERBE et ce "VERBE" fait "Chair". Le Son ne peut être considéré comme un attribut de l'Akasha qu'à la condition d'anthropomorphiser ce dernier. Ce n'est pas une de ses caractéristiques, bien qu'il soit aussi inné en lui que l'idée de "Je suis Moi" est innée dans nos pensées.

L'Occultisme enseigne que l'Akasha renferme et comprend les sept Centres de Force et par suite les six Tattvas dont il est le septième ou plutôt la synthèse. Mais si l'on considère l'Akasha, et nous croyons qu'on le fait dans ce cas, comme ne représentant que l'idée exotérique, alors l'auteur a raison ; car en voyant que l'Akasha est universellement omniprésent, et suivant la limitation pouranique, pour être mieux compris par notre intellect limité, il en place le commencement au-delà des quatre plans de notre Chaîne Terrestre 275, les deux Tattvas supérieurs étant aussi cachés pour le mortel moyen que le sixième et le septième sens le sont au mental matérialiste.

272 Suivant le Shivâgama, l'auteur énumère les correspondances comme suit : Akasha, ou l'Ether, est suivi par Vayou, le Gaz ; Téjas, la Chaleur ; Apas, le Liquide, et Prithivi, le Solide.

273 Voyez les notes de Fitze Edward Hall sur la Vishnou Pourâna.

274 Ce dont nous parlons comme de la Vie Unela Racine de Tout et l'Akasha, dans sa période pré- différenciée, correspond au Brahma (neutre) et à l'Aditi de certains Hindous, et il y a entre eux les mêmes rapports qu'entre le Parabrahman et le Moulaprakriti des Védantins.

275 Voyez dans le vol. I, diagramme, p. 188.

 

En conséquence, tandis que la Philosophie Sanscrite et Hindoue ne parle généralement que de cinq Tattvas, les Occultistes en mentionnent sept, et les font ainsi correspondre avec tous les septénaires de la Nature. Les Tattvas occupent le même ordre que les sept Forces macro-cosmiques et micro-cosmiques, et voici cet ordre tel que l'enseigne l'Esotérisme :

  1. ADI TATTVA, la Force primordiale universelle, qui jaillit au début de la manifestation, ou de la période "créatrice", du sein de l'éternel et immuable SAT, le substratum de TOUT. Elle correspond à l'Enveloppe Aurique ou Œuf de Brahmâ, qui entoure chaque globe, comme elle entoure chaque homme, chaque animal et chaque chose. C'est le véhicule qui contient potentiellement toutes choses – l'Esprit et la Substance, la Force et la Matière. Adi Tattva, dans la Cosmogonie Esotérique, est la force que nous signalons comme émanant du Premier Logos ou LOGOS Non- manifesté.
  2. ANUPADAKA TATTVA 276,  la  première  différenciation  sur [VI 205] le plan de l'être – cette première différenciation étant idéale ou ce qui naît de la transformation de quelque chose de plus haut que lui. Chez les Occultistes, cette Force procède du Second LOGOS.
  3. AKASHA TATTVA, point de départ de toutes les philosophies et de toutes les religions exotériques. Celles-ci décrivent l'Akasha Tattva comme étant la Force Ethérique, l'Ether. Aussi Jupiter, le Dieu "le plus haut" était-il appelé Pater. Æther ; Indra, qui fut à une époque, le Dieu le plus élevé de l'Inde, représente l'expansion éthérique ou céleste, et il en est de même d'Uranus, etc. Le Dieu Chrétien biblique est aussi représenté comme le Saint-Esprit, Pneuma, le vent ou l'air raréfié. Les Occultistes appellent ce Tattva, la Force du Troisième LOGOS, la Force Créatrice dans l'Univers déjà Manifesté.

 276 Anupâkada, Opapatika en Pâli veut dire "sans parents", né sans père ni mère, du sein de lui- même, comme une transformation : par exemple, le Dieu Brahmâ jaillit du Lotus (le symbole de l'Univers) qui sort du nombril de Vishnou, et Vishnou est le type de l'Espace éternel et sans limites, comme Brahmâ l'est de l'Univers et du LOGOS. Le Bouddha mythique est aussi né d'un Lotus.

 

  1. VAYU TATTVA, le plan aérien où la substance est à l'état gazeux.
  2. TAIJAS    TATTVA,    le   plan   de   notre   atmosphère ;    de   téjas, lumineux.
  3. APAS TATTVA, la substance ou force aqueuse ou liquide.
  4. PRITHIVI TATTVA, la substance terrestre solide, l'esprit ou force terrestre, le plus inférieur de tous.

Tous ceux-ci correspondent à nos principes et aux sept sens et forces qui sont dans l'homme. Nos corps agissent suivant le Tattva, ou Force, généré ou introduit en nous.

Ce que j'ai à dire ici s'adresse tout particulièrement à ceux qui désirent développer des pouvoirs en "pratiquant le Yoga". Vous avez vu par ce qui a déjà été dit, que, dans le développement du Râja Yoga, aucun des ouvrages mis à la disposition du public n'est de la moindre utilité ; ils peuvent tout au plus pousser vers le Hatha Yoga, ce qui, au mieux, ne saurait développer que la médiumnité et, au pire – la consomption. Si ceux qui pratiquent la "méditation" et cherchent à apprendre la "Science de la Respiration", veulent se donner la peine de lire attentivement Nature's Finer Forces, ils constateront que c'est en n'utilisant que les cinq Tattvas que cette dangereuse science est acquise. En effet, dans la Philosophie Yoga exotérique et dans la pratique du Hatha Yoga, l'Akasha Tattva est placée dans la tête (ou dans le cerveau physique) de  l'homme ; Téjas Tattva dans les épaules ; Vayu Tattva dans le nombril (siège de tous les Dieux phalliques, "créateurs" de l'univers et de l'homme) ; Apas Tattva dans les genoux et Prithivi Tattva dans les pieds. Ainsi, les [VI 206] deux Tattvas supérieurs et leurs correspondances sont ignorés et exclus, et comme ce sont les facteurs principaux du Râja Yoga, il s'ensuit qu'aucun phénomène spirituel ou intellectuel d'une nature élevée ne peut se produire. Les meilleurs résultats que l'on pourra obtenir, se borneront à la production de phénomènes physiques et rien de plus. Comme les "Cinq Souffles", ou plutôt les cinq états de la respiration humaine correspondent, en Hatha Yoga, aux plans et couleurs terrestres, ci-dessus, quels résultats spirituels peut-on obtenir ? Au contraire, ils sont l'inverse même du plan de l'Esprit, ou plan macrocosmique supérieur, reflété sens  dessus dessous dans la Lumière astrale. C'est prouvé dans l'ouvrage Tantrique  lui-même, le Shivâgama. Comparons.

 

Tout d'abord, souvenez-vous que l'Occultisme déclare que le Septénaire de la Nature visible et invisible, est composé des trois (et quatre) Feux, qui se développent et deviennent les quarante-neuf Feux. Cela montre que de même que le Macrocosme est divisé en sept grands plans, formés de diverses différenciations de la Substance – depuis la différenciation spirituelle ou subjective, jusqu'à celle qui est complètement objective ou matérielle, depuis l'Akasha, jusqu'à l'atmosphère saturée de péchés de notre terre – de même chacun de ses grands plans possède trois aspects basés sur quatre Principes, ainsi que nous l'avons déjà montré. Cela paraît être tout à fait naturel, puisque la Science moderne elle-même a ses trois états de la matière, et ce que l'on appelle généralement les états "critiques" ou intermédiaires entre les états solide, fluide et gazeux.

Or, la Lumière Astrale n'est pas une matière universellement diffusée, mais appartient seulement à notre terre, et à tous les autres corps du système qui sont sur le même plan de matière qu'elle. Notre Lumière Astrale est, pour ainsi dire, le Linga Sharîra de notre terre ; seulement, au lieu d'en être le prototype primordial, comme dans le cas de notre Chhâyâ ou Double, c'est le contraire. Les corps des hommes et des animaux grandissent et se développent sur le modèle de leur Double antétypal ; tandis que la Lumière Astrale est née des émanations terrestres, et grandit et se développe d'après son parent prototypal, en outre, tout ce qui provient des plans supérieurs et du plan inférieur solide, la terre, se reflète renversé dans ses ondes traîtresses. De là vient la confusion qui se remarque dans ses couleurs et dans ses sons, en ce qui concerne la clairvoyance et la clairaudience des sensitifs qui se fient à ses archives, qu'il s'agisse de sensitifs Hatha Yoguis, ou de médiums. Le parallèle suivant  entre les tables Esotériques et Tantriques des Tattvas, par rapport aux Sons et aux Couleurs, le montre très clairement : [VI 207]

 

DIAGRAMME IV

TABLES ESOTERIQUES ET TANTRIQUES DES TATTVAS

 

Principes Esotériques. Tattvas ou Forces et leurs correspondances avec le Corps Humain, les Etats de la Matière et les Couleurs.

Tattvas tantriques et leurs correspondances avec le corps Humain, les Etats de la Matière, et les Couleurs.

 

TATTVAS

 

PRINCIPES

ETATS DE MATIERE

PARTIES DU CORPS

 

COULEURS

 

TATTVAS

ETATS DE MATIERE

PARTIES DU CORPS

 

COULEURS

 

 

 

(a) Adi

 

 

 

Oeuf Aurique

 

Substance primordiale Spirituelle. Substratum de l'Esprit, de l'Ether.

Enveloppe tout le corps et le pénètre.

Emanation réciproque, par endosmose et exosmose.

 

Synthèse de toutes les couleurs. Bleu

 

 

 

(a) Ignoré

 

 

 

Ignoré

 

 

 

Ignoré

 

 

 

Ignoré

 

(b) Anupûdaka

 

 

Bouddhi

Essence Spirituelle ou Esprit.

"Eaux primordiales de l'Abîme"

 

Troisième Œil ou Glande Pinéale

 

 

Jaune

 

 

(b) Ignoré

 

 

Ignoré

 

 

Ignoré

 

 

Ignoré

 

(e) Alaya ou

Akasha

 

 

Manas EGO

Ether de l'Espace, ou Akasha dans sa troisième différenciation.

Etat Critique de la Vapeur

 

 

Tête

 

 

Indigo

 

 

(c) Akasha

 

 

Ether

 

 

Tête

 

Noir ou sans couleur

 

 

(d) Vâyou

 

 

Kâma Manas

 

Etat Critique de la Matière

 

De la gorge au nombril

 

 

Vert

 

 

(d) Vâyou

 

 

Gaz

 

 

Nombril

 

 

Bleu

 

 

(e) Téjas

 

 

Kâma (Roupa)

Essence de la Matière grossière ; correspondant à la glace

 

Des épaules et bras jusqu'aux cuisses

 

 

Rouge

 

 

(e) Téjas

 

 

Chaleur ?

 

 

Epaules

 

 

Rouge

 

 

(f) Apas

 

 

Linga Sharira

 

Ether grossier ou Air liquide

 

Des cuisses aux genoux

 

 

Violet

 

 

(f) Apas

 

 

Liquide

 

 

Genoux

 

 

Blanc

 

(g) Prithivi

Corps vivant dans Prana ou la Vie animale

 

Etat Solide et Critique

 

Des genoux aux pieds

Rouge-

277

Orangé

 

(g) Prithivi

 

Solide

 

Pieds

 

278

Jaune

 277 On peut saisir d'un seul coup d'œil à quel point sont renversées les couleurs des Tattvas, reflétés dans la Lumière astrale, lorsque l'on voit l'indigo appelé noir, le vert, bleu, le violet, blanc, et l'orangé, jaune.

278 Les couleurs, je le répète, ne suivent pas ici l'échelle prismatique – rouge, orangé, jaune, vert, bleu, indigo et violet – parce que cette échelle est un faux reflet, une véritable Mâyâ, taudis que notre échelle ésotérique est celle des sphères spirituelles, des sept plans du Macrocosme.

[VI 208]

Telle est donc la science occulte sur laquelle les ascètes et les Yoguis modernes de l'Inde basent le développement et les pouvoirs de leur Ame. On les connaît sous le nom de Hatha Yoguis. Or, la science du Hatha Yoga repose sur la "suppression de la respiration", ou Prânâyâma, exercice auquel nos Maîtres s'opposent unanimement. En effet, qu'est-ce que le Prânâyâma ? Traduit littéralement le mot veut dire "mort du souffle (vital)" Prâna, comme on l'a déjà dit, n'est pas Jîva, l'éternelle source de vie immortelle : il n'a aussi aucun rapport avec Prânava, comme certains le pensent, car Prânava est un synonyme de AUM, dans un sens mystique. Tout ce qui a jamais été enseigné publiquement et clairement, à ce sujet, se trouve dans Nature's Finer Forces. Si toutefois l'on suit les indications qui s'y trouvent, celles-ci ne peuvent conduire qu'à la Magie Noire, ou à la médiumnité. Plusieurs Chélas impatients, que nous connaissions personnellement en Inde, se livrèrent aux pratiques du Hatha Yoga, en dépit de nos avertissements. Deux d'entre eux finirent par être atteints de consomption dont un mourut ; d'autres devinrent presque idiots, un autre se suicida et un autre devint un véritable Tântrika, un Magicien Noir, mais fort heureusement pour lui, sa carrière fut brusquement interrompue par la mort.

La science des Cinq Souffles, l'humide, l'ardent, l'aérien, etc., a une double signification et deux applications. Les Tântrikas l'interprètent littéralement, comme ayant trait à la régularisation du souffle vital des poumons, tandis que les anciens Râja Yoguîs l'interprétaient comme se rapportant au souffle mental ou souffle "de la volonté", qui seul conduit aux plus hautes facultés de clairvoyance, au fonctionnement du Troisième Œil et à l'acquisition des pouvoirs Occultes du véritable Râja Yoga. La différence entre les deux est énorme. Les premiers, comme nous l'avons expliqué, emploient les cinq Tattvas inférieurs ; les derniers commencent par employer les trois supérieurs seulement, pour le développement du mental et de la volonté, et n'emploient le reste des Tattvas que lorsqu'ils sont devenus complètement maîtres de ces trois ; ils n'emploient donc qu'un seul des cinq Tattvas tantriques (l'Akâsha Tattva). Comme le dit avec raison l'ouvrage que nous avons cité plus haut, "les Tattvas sont des modifications de Svara". Or, Svara est la racine de tous les sons, le substratum de la musique des sphères de Pythagore, car Svara est ce qui se trouve au-delà de l'Esprit, dans l'acception moderne du mot, l'Esprit dans l'Esprit, ou suivant une traduction très juste, le "courant de la vague de vie", l'émanation de la Vie Unique. Le Grand Souffle dont il est question dans notre premier volume est ATMA, mot dont l'étymologie est "mouvement perpétuel". Or, tandis que le Chéla ascète [VI 209] de notre école  suit  avec  soin,  pour  son  développement  mental,  le  processus de l'évolution de l'Univers, c'est-à-dire procède de l'universel au particulier, le Hatha Yogui renverse les conditions et commence par  chercher à supprimer son souffle (vital), Si, comme l'enseigne la philosophie Hindoue, au début de l'évolution cosmique, "Svara se projette en forme d'Akâsha", puis successivement en forme de Vâyou (l'air), d'Agni (le feu), d'Apas (l'eau), et de Prithivi (la matière solide) 279, la saine raison indique que nous devons commencer par les Tattvas supérieurs hyper-sensibles. Le Râja Yoguî ne descend pas sur les plans de la substance au-delà de Sûkshma (la matière subtile) ; tandis que le Hatha Yogui ne développe et n'emploie ses facultés que sur le plan matériel. Certains Tântrikas localisent les trois Nadis, Sushumnâ, Idâ et Pingalâ, dans la moelle allongée, et ils appellent sa ligne centrale Sushumnâ, et ses divisions de droite et de gauche, Idâ et Pingalâ ; ils les localisent aussi dans le cœur, aux divisions duquel ils donnent les mêmes noms. L'école Trans- Himalayenne des anciens Râja Yoguîs Indiens, avec laquelle les modernes Yoguis de l'Inde ont peu de rapports, localise Sushumnâ, le siège principal de ces trois Nadis, dans le tube central de la mœlle épinière et placent Idâ et Pingalâ à sa droite et à sa gauche. Sushumnâ n'est autre que le Brahmadanda. C'est le canal (de l'épine dorsale), dont la Physiologie ne connaît pas plus l'emploi qu'elle ne connaît celui de la rate et de la glande pinéale. Idâ et Pingalâ ne sont que les dièses et les bémols de ce Fa de la nature humaine, la tonique et la note moyenne de l'échelle de l'harmonie septénaire des Principes, qui, lorsqu'on les fait vibrer convenablement, réveillent les sentinelles qui se trouvent de chaque côté, le Manas spirituel et le Kâma physique, et soumettent l'inférieur à l'aide du supérieur. Toutefois cet effet doit être produit en exerçant le pouvoir de la volonté, et non pas grâce à la suppression de la respiration, obtenue par des moyens scientifiques ou à la suite d'un entraînement spécial. Examinez une section transversale de la région de l'épine dorsale, et vous constaterez l'existence de sections à travers trois colonnes, dont l'une transmet les ordres de la volonté, tandis que l'autre transporte un courant vital de Jîva – non pas de Prâna, qui anime le corps de l'homme – pendant ce qu'on appelle Samâdhi et autres états similaires.

279 Voyez le Theosophist, de février 1888, p. 276.

 

Celui qui a étudié les deux systèmes, le Hatha et le Râja Yoga, constate qu'il y a une énorme différence entre les deux : l'un est purement psycho-physiologique et l'autre purement psycho-spirituel. Il semble que les Tântristes ne s'élèvent [VI 210] pas au-dessus des six plexus visibles et connus, à chacun desquels ils rattachent les Tattvas ; et la grande importance qu'ils attachent au principal d'entre eux, le Moûladhâra Chakra (le plexus sacré) prouve la tendance matérielle et égoïste de leurs efforts en vue d'acquérir des pouvoirs. Les cinq Souffles et les cinq Tattvas se rattachent principalement aux plexus prostatique, épigastrique,  cardiaque et laryngé. Ignorant presque l'Ajna, ils ignorent positivement le plexus pharyngé qui a un rôle de synthèse. Mais pour les disciples de l'ancienne école, il en va autrement. Nous commençons par la maîtrise de l'organe qui est situé à la base du cerveau, dans le pharynx, et que les Anatomistes Occidentaux appellent le Corps Pituitaire. Dans la série des organes objectifs du crâne, correspondant aux principes Tattviques subjectifs, cet organe est, par rapport au Troisième Œil (glande pinéale) ce qu'est Manas par rapport à Bouddhi ; l'éveil et la mise en activité du Troisième Œil doivent être accomplis par cet organe vasculaire, par cet insignifiant petit corps, au sujet duquel, je le répète, la Physiologie ne sait absolument rien. L'un donne de l'Energie à la Volonté, l'autre en donne à la Perception Clairvoyante.

Ceux qui sont Médecins, Physiologistes, Anatomistes, etc., comprendront mieux l'explication qui suit.

En ce qui concerne les fonctions de la Glande Pinéale, et du Corps Pituitaire, nous ne trouvons pas d'explications qui soient garanties par des autorités marquantes. En parcourant les ouvrages des plus grands spécialistes, il est vraiment curieux de remarquer le degré d'ignorance, ouvertement confessé, au sujet de l'économie vitale humaine, tant au point de vue physiologique qu'au point de vue psychologique. Voici ce que l'on peut glaner sur ces deux importants organes, dans les ouvrages qui font autorité.

  1. La Glande Pinéale, ou Conarium, est un corps arrondi, allongé, long de 7 à 9 mm, d'un gris rougeâtre foncé, qui se rattache à la partie postérieure du troisième ventricule du cerveau. Il est attaché, à sa base ; par deux minces cordes médullaires, qui divergent en avant vers les Couches Optiques. N'oublions pas que ces dernières sont reconnues par les meilleurs Physiologistes comme étant les organes de réception et de condensation des incitations les plus sensibles et les plus sensorielles, qui émanent de la périphérie du corps (d'après l'Occultisme, de la périphérie de l'Œuf Aurique, qui est notre point de communication avec les plans universels supérieurs). On nous dit, en outre, que "les deux bandes des Couches Optiques, qui s'infléchissent pour se rencontrer, s'unissent sur la ligne médiane, où elles deviennent les deux pédoncules de la Glande Pinéale". [VI 211]
  2. Le Corps Pituitaire, ou Hypophyse, est un organe petit et dur, large de 12 mm environ, long et haut de 6 mm. Il est formé d'un lobe antérieur en forme de haricot et d'un lobe postérieur plus arrondi, qui sont uniformément unis.

Ces parties constituantes, nous dit-on, sont presque identiques à celles de la Glande Pinéale ; on ne peut cependant relever aucun lien entre les deux centres. Les Occultistes protestent toutefois contre cette assertion ; ils savent qu'il y a connexion entre eux, même au point de vue anatomique et physique. Les dissecteurs n'ont affaire qu'à des cadavres et, comme ils l'admettent eux-mêmes, la matière cérébrale est, de tous les tissus et de tous les organes, celle qui s'affaisse et change de forme le plus vite – en fait, quelques minutes après la mort. Ainsi, lorsque les pulsations de la vie, qui dilataient la masse du cerveau, en remplissaient toutes les cavités et communiquaient leur énergie à tous ses organes, viennent à disparaître, la masse cérébrale tombe dans une sorte d'état pâteux, et des passages jadis ouverts se trouvent fermés. Toutefois, la contraction, et même le mélange des parties, durant ce processus d'affaissement, et l'état subséquemment pâteux du cerveau, n'impliquent nullement qu'il n'existait pas de connexion entre ces deux organes avant la mort. En fait, comme l'a montré le professeur Owen, une connexion ayant l'apparence objective d'une rainure et d'un tube, existe dans les crânes des fœtus humains et dans ceux de certains poissons. Lorsqu'un homme est dans son état normal, un Adepte peut voir les pulsations de l'Aura dorée dans les deux centres, comme les pulsations du cœur, qui ne cessent jamais durant toute la vie. Ce mouvement est toutefois intensifié, dans les conditions anormales qui sont créées par l'effort que l'on fait en vue de développer des facultés de clairvoyance, et l'action vibratoire ou oscillante de l'Aura devient plus puissante. L'arc de pulsation du Corps Pituitaire monte de plus en plus haut, jusqu'au moment où, semblable au courant électrique lorsqu'il frappe un objet solide, le courant finit par atteindre la Glande Pinéale, et l'organe endormi est éveillé, et resplendit sous l'action du pur Feu Akashique. Cela constitue, sur le plan physique, une illustration psycho-physiologique de deux organes qui sont, respectivement, les symboles concrets des concepts métaphysiques appelés Manas et Bouddhi. Ce dernier, pour devenir conscient sur ce plan, a besoin du feu plus différencié de Manas ; mais une fois que le sixième sens a réveillé le septième, la lumière qui s'irradie de ce septième sens illumine les champs de l'infini. Pendant un court espace de temps, l'homme devient omniscient ; le Passé et le Futur, l'Espace et le Temps disparaissent et deviennent pour lui le Présent. S'il s'agit d'un Adepte, il emmagasinera dans sa mémoire [VI 212] physique le savoir ainsi acquis, et rien, sauf le crime de se livrer à la Magie Noire, ne pourra en effacer le souvenir. S'il ne s'agit que d'un Chéla, certaines parties de la vérité totale s'imprimeront seules dans sa mémoire, et il lui faudra renouveler ce processus durant des années, sans jamais permettre à un atome d'impureté de le souiller mentalement ou physiquement, avant de devenir un Adepte pleinement initié.

Il peut paraître étrange, presque incompréhensible même, que le succès principal dans la Guptâ Vidyâ, ou Savoir Occulte, puisse dépendre, chez l'homme, de deux insignifiantes excroissances renfermées dans la cavité de son crâne "de deux verrues cornées couvertes de sable gris (acervulus cerebri)", suivant l'expression employée par Bichat dans son Anatomie Descriptive ; il en est cependant ainsi. Toutefois, ce sable ne doit pas être méprisé ; à dire vrai, c'est ce signe d'activité interne, indépendante du Conarium, qui seul a empêché les Physiologistes de le classer parmi les organes atrophiés et absolument inutiles, reliquats d'une anatomie de l'homme antérieure et aujourd'hui complètement modifiée, appartenant à quelque période de son évolution inconnue. Ce "sable" est très mystérieux et déroute les recherches de tous les Matérialistes. On trouve, chez les personnes jeunes, dans la cavité qui existe sur la surface antérieure de cette glande et, chez les personnes d'un âge avancé, dans sa substance même,

Une substance jaunâtre, semi-transparente, brillante et dure, dont le diamètre ne dépasse pas une demi-ligne 280. Tel est l'acervulus cerebri.

280 Sœmmerring De Acervulo Cerebri, Vol. II, p. 322.

 

Ce "sable" brillant est la concrétion de la glande elle-même, disent les Physiologistes. Peut-être que non, répondrons-nous. La Glande Pinéale n'est autre que ce que les Occultistes orientaux appellent Devâksha, "l'Œil divin". Jusqu'à ce jour, c'est le principal organe de la spiritualité dans le cerveau humain, le siège du génie, le magique Sésame prononcé par la volonté purifiée du Mystique, qui ouvre toutes les routes conduisant à la vérité, pour celui qui sait comment l'employer. La Science Esotérique enseigne que Manas, l'Ego Mental, n'accomplit pas son union complète avec l'enfant avant l'âge de six ou sept ans, période avant laquelle, même d'après le canon de l'Eglise et d'après la Loi, aucun enfant n'est considéré comme responsable 281. Ce n'est qu'à cet âge [VI 213] que Manas devient un prisonnier, ne faisant qu'un avec le corps. Or, le fameux anatomiste allemand Wengel a observé une étrange chose dans plusieurs milliers de cas. A de très rares exceptions près, ce "sable", ou cette concrétion couleur d'or, ne se trouve que chez les sujets qui ont accompli leur septième année. Chez les fous, ces calculs sont en très petit nombre ; chez les idiots de naissance, ils sont complètement  absents.  Morgagni 282,  Grading 283  et Gum 284, furent des sages de leur génération et restent des sages jusqu'à présent, puisque ce sont encore les seuls Physiologistes qui aient établi un rapport entre ces calculs et le mental. En effet, résumons les faits : ces calculs sont absents chez les jeunes enfants, absents chez les gens très âgés et chez les idiots ; la conclusion inévitable à laquelle nous arriverons c'est qu'il doit exister un rapport entre eux et le mental. Or, comme tout atome minéral, végétal ou autre, n'est qu'une concrétion d'Esprit cristallisé, ou d'Akâsha l'Ame Universelle, pourquoi, demande l'Occultiste, le fait que l'analyse ne trouve dans ces concrétions de la Glande Pinéale que de la matière animale, du phosphate et carbonate de chaux, ferait-il objection à l'assertion qu'elles sont le résultat de l'action de l'électricité mentale sur la matière ambiante ?

281 Dans l'Eglise Orientale Grecque, aucun enfant n'est autorisé à se confesser avant l'âge de sept ans, époque à laquelle il est considéré comme ayant atteint l'âge de raison.

282 De Caus Ep., vol. XII.

283 Advers. Med., vol. II, p. 322.

284 De Lapillis Glandulœ Pinealis in Quinque Ment. Allen., 1753.

 

Nos sept Chakras sont tous situés dans la tête, et ce sont ces Chakras- Majeurs qui gouvernent et dirigent les sept principaux plexus du corps (car il y en a sept) sans compter les quarante-deux plexus inférieurs auxquels la Physiologie refuse ce nom. Le fait qu'aucun microscope ne puisse découvrir ces centres sur le plan objectif ne signifie absolument rien ; aucun microscope n'a jamais encore découvert, ni ne découvrira jamais, la différence qui existe entre les filets des nerfs moteurs et des nerfs sensitifs, les conducteurs de toutes nos sensations corporelles et psychiques ; et pourtant la logique seule suffit à démontrer que cette différence existe. Si, dans le présent cas, le terme de plexus ne représente pas pour les esprits occidentaux l'idée qu'évoque le terme employé par les  anatomistes, appelez alors ces centres Chakras ou Padmas, ou encore les Roues, les Cœurs et les Pétales du Lotus. N'oubliez pas que la Physiologie, si imparfaite qu'elle soit, indique partout des groupes septénaires,  à l'extérieur comme à l'intérieur du corps ; les sept orifices de la tête, les sept "organes" situés à la base du cerveau, les sept plexus : le pharyngé, le laryngé, le caverneux, le cardiaque, l'épigastrique, le prostatique et  le sacré, etc. [VI 214]

Quand il en sera temps, on donnera aux étudiants avancés de minutieux détails sur les Chakras-Majeurs et sur leur mode d'emploi ; d'ici là, des questions moins difficiles doivent être apprises. Dans le cas où l'on demanderait si les sept plexus, ou centres d'action Tattvique, sont les centres où vibrent les sept rayons du Logos, je répondrais affirmativement, en faisant remarquer, cependant, que les rayons du Logos vibrent dans tous les atomes.

Dans ces Volumes, on révèle presque que les "Fils de Fohat" sont les personnifications des Forces connues généralement sous les noms de Mouvement, Son, Chaleur, Lumière, Cohésion, Electricité ou Fluide Electrique et Force Nerveuse ou Magnétisme. Cette vérité ne  peut toutefois enseigner à l'étudiant à régler et à modérer le Kundalinî du plan Cosmique avec le Kundalinî vital, le Fluide électrique avec la Force Nerveuse et, à moins qu'il ne le fasse, il est sûr de se tuer ; en effet, l'une de ces forces voyage à la vitesse de 90 pieds et l'autre à celle de 115.000 lieues à la seconde. Les sept Shaktis, respectivement dénommées Para Shakti, Jnana Shakti, etc., sont les synonymes des "Fils de Fohat", car ce sont leurs aspects féminins. Pour le moment, toutefois, comme leur nom ne servirait qu'à jeter la confusion dans l'esprit des étudiants Occidentaux, il est préférable de se souvenir des équivalents français tels qu'ils sont traduits ci-dessus. Comme chaque Force est septénaire, leur total est, bien entendu, de quarante-neuf.

Il y a des siècles que la Science Occulte a répondu à la question, discutée aujourd'hui par la Science, à savoir si le son est capable de provoquer des impressions de lumière et de couleur, en plus des impressions  sonores  naturelles. Chaque impulsion ou chaque vibration d'un objet physique, produisant dans l'air une certaine vibration, c'est-à- dire provoquant la collision des particules physiques, le son qui est susceptible d'affecter l'oreille, produit en même temps un éclat de lumière correspondant, qui revêt une couleur particulière. En effet, dans  le royaume des Forces cachées, un son audible n'est  qu'une couleur subjective et une couleur perceptible n'est qu'un son inaudible ; tous deux procèdent de la même substance potentielle, à laquelle les Physiciens avaient l'habitude de donner le nom d'éther, et qu'ils désignent maintenant par différents autres noms, mais que nous appelons l'ESPACE, plastique, bien qu'invisible. Cela peut sembler une hypothèse paradoxale, mais les faits sont là pour le prouver. La surdité absolue, par exemple, n'exclut pas la possibilité de discerner les sons ; la science médicale a enregistré divers cas qui prouvent que ces sons sont reçus et transmis par le mental, jusqu'à l'organe visuel du patient, sous forme d'impressions [VI 215] colorées. Le fait que les tons intermédiaires de l'échelle chromatique musicale étaient jadis représentés par des couleurs, montre déjà l'existence d'une inconsciente réminiscence de l'antique enseignement Occulte d'après lequel la couleur et le son sont sur notre plan, deux des sept aspects corrélatifs d'une seule et même chose, à savoir : la première Substance différenciée de la Nature.

Voici un exemple des rapports qui existent entre les couleurs et les vibrations, et qui mérite d'attirer l'attention des Occultistes. Non seulement les Adeptes et les Chélâs avancés, mais aussi les Psychiques d'ordre inférieur, tels que les clairvoyants et les psychomètres, peuvent  voir, autour de chaque individu, une Aura psychique aux couleurs variées, correspondant au tempérament de la personne qui se trouve à l'intérieur. En d'autres termes, les mystérieuses archives que renferme l'Œuf Aurique ne sont pas réservées aux seuls Adeptes exercés, mais parfois aussi aux psychiques naturels. Toute passion humaine, toute pensée, toute qualité, est indiquée dans cette Aura par des couleurs et des nuances correspondantes et quelques-unes d'entre celles-ci sont perçues et senties plutôt que vues. Les meilleurs parmi ces psychiques, comme le démontre Galton, peuvent aussi voir les couleurs que produisent les vibrations des instruments de musique, dont chaque note suggère une couleur différente. De même qu'une corde vibre en émettant une note audible, de même les nerfs du corps humain vibrent et tressaillent d'une façon qui correspond aux diverses émotions, sous l'impulsion générale de la vitalité du Prâna circulant, et produisent ainsi, dans l'Aura de la personne, des ondulations qui ont pour résultat des effets colorés.

Le système nerveux humain, pris dans son ensemble, peut donc être considéré comme une Harpe Eolienne répondant à l'impact de la force vitale, ce qui n'est pas une abstraction, mais une réalité dynamique, qui manifeste les plus subtiles nuances du caractère de l'individu par des phénomènes colorés. Si ces vibrations nerveuses sont rendues assez intenses et sont mises en rapports vibratoires avec un élément astral, le résultat produit est – un son. Comment quelqu'un pourrait-il donc mettre en doute les rapports qui existent entre les forces microcosmiques et macrocosmiques ?

Maintenant que nous avons montré que les ouvrages Tântriques tels qu'ils sont expliqués dans le livre de Râma Prasad et dans d'autres traités de Yoga du même genre, publiés de temps en temps dans des journaux Théosophiques – car, notez-le bien, les traités de véritable Râja Yoga ne sont jamais publiés – tendent vers la Magie Noire et qu'il est très dangereux [VI 216] de les prendre pour guides de son  propre entraînement, j'espère que les étudiants seront sur leurs gardes.

En effet, considérant que jusqu'à présent il n'y a pas deux autorités qui soient d'accord sur l'emplacement réel des Chakras et Padmas dans le corps, et considérant que les couleurs des Tattvas, telles qu'elles sont données, sont en ordre inverse, par exemple :

  1. L'Akâsha est représenté comme noir ou incolore, tandis que, correspondant à Manas, il est indigo ;
  2. Vâyou est représenté comme bleu, tandis que, correspondant au Manas supérieur, il est vert ;
  3. Apas est représenté comme blanc, tandis que, correspondant au Corps Astral, il est violet, avec un substratum argenté, d'un blanc semblable à celui de la Lune ;

Téjas, le rouge, étant la seule couleur correctement donnée – je dis que ces considérations permettent de se rendre facilement compte que ces désaccords constituent des voiles dangereux.

 De plus, la pratique des Cinq Souffles aboutit, comme nous l'avons déjà montré, à des désordres mortels, tant physiologiques que psychiques. C'est effectivement ce que l'on appelle Prânâyâma, ou la mort du souffle, car celui qui se livre à cette pratique obtient pour résultat la mort – la mort morale toujours et, très fréquemment, la mort physique.