Astrologie populaire

 

Mosaïque du 6e siècle de la synagogue de Beit Alpha, Israël, représentant les signes du zodiaque.

L’astrologie populaire regroupe des pratiques ou des croyances répandues dans la population et relevant d'un discours astrologique. La pratique la plus visible est celle de l'horoscope.

Cette mode s'est développée à partir de la fin du XIXe siècle et est aujourd'hui largement répandue dans la presse populaire. Elle est condamnée par de nombreux astrologues et amateurs pour l'image simpliste, incorrecte et néfaste qu'elle apporterait à l'astrologie, par opposition à ce qu'on appelle l'astrologie savante. Elle est également considérée comme non scientifique par de nombreux observateurs.

Le centre de l'astrologie populaire a longtemps été la typologie fournie par les signes du zodiaque, que ce soit par le signe natal, ou plus récemment par celui de l'ascendant. Cette forme traditionnelle est concurrencée à partir de la fin du XXe siècle par les signes astrologiques chinois.

En Occident, la lecture de ce genre de document est assez fréquente et se fait le plus souvent en y accordant un niveau de crédibilité faible. Ces pratiques folkloriques ne sont généralement pas prises au sérieux, mais peuvent dériver vers de la superstition, pour les personnes qui y accordent crédit. Certains individus peuvent y attacher de l'importance jusqu'à modifier de façon significative leur comportement et prendre des décisions déterminantes pour leur avenir en fonction des prédictions qu'il présente.

Horoscope du jour

Un horoscope (dans le sens examiné ici) est un document présent dans de nombreux magazines commerciaux et qui a la prétention de prédire ce qui va arriver au lecteur dans une période déterminée (semaine, mois, année), les évènements étant supposés liés à la position de la Terre par rapport à celle des astres lors de sa date de naissance. L’horoscope du jour que l’on trouve dans la presse (et parfois à la radio) se limite le plus souvent à des conseils de bon sens portant sur des situations très générales et passe-partout : tout le monde a des frictions avec son entourage, des ennuis d’argent, des peines de cœur…

Sociologie des horoscopes

L’adhésion populaire à l’astrologie se nourrit des questions de l’Homme face à son Destin : interrogation et angoisse vis-à-vis de l’avenir et désir d’être éclairé ; interrogation sur sa place dans l’univers et désir d’être reconnu comme un être unique et particulier.

Aspects historiques

En marge de l’astrologie « savante », la tentation a toujours été grande pour des charlatans d’abuser de la crédulité du public. Ces dérives conduisirent parfois l’autorité à réglementer les pratiques astrologiques et divinatoires, pour en éliminer les pratiques de mauvaises qualité. Ce fut le cas au début de l’Empire romain, sous l’influence de Thrasyllus astrologue et conseiller de l'empereur Tibère, et un siècle plus tard sous l'empereur Hadrien. On retrouve la même préoccupation mille ans plus tard, quand Alphonse X de Castille, auteur de traités astronomique et astrologique, édicte que « La divination du futur par les astres est autorisée pour les personnes correctement formées à l'astronomie. »

Aspects sociologiques et économiques

L’astrologie populaire a pris l’ampleur qu’on lui connaît aujourd’hui à la suite des rubriques « horoscope » des journaux, dont la mode fut lancée vers la fin du XIXe siècle.

Le lien avec l'astrologie dite savante se limite le plus souvent à répartir les « oracles » suivant les signes du zodiaque, parfois agrémentés de considérations sur les « décans ». La principale compétence du rédacteur de ces rubriques consiste à rédiger des oracles qui soient suggestifs et acceptables pour une vaste majorité du lectorat. Il est rare que cette compétence se double d'une formation en astrologie. Quand c'est le cas, et quand le rédacteur effectue un examen réel du ciel astral, les pronostics sont fondés sur les aspects et transits que le ciel du jour peut faire sur le Soleil natal du sujet, dont la position n'est donc connue qu'à 15° près.

Le lecteur de ces rubriques a l'impression qu'une partie du « message » lui est spécifiquement destinée, en tant que « natif de tel signe », ce qui le distingue des autres lecteurs. Par ailleurs, la lecture et la compréhension de l'« oracle » exprimé par l'horoscope s'apparente à celle du Yi Jing: le lecteur n'y cherche pas une signification précise ni même vraie, mais s'attache aux analogies ou associations d'idées que telle ou telle mention peut évoquer en relation avec son vécu effectif. Ces deux ressorts suffisent à faire de la rubrique « astrologie » un succès populaire, et donc un enjeu économique pour le journal qui la publie.

Élaboration des « horoscopes »

Comment dresse-t-on un horoscope classique basé sur l’astrologie occidentale ?

De très nombreuses méthodes existent pour déterminer le contenu de ces « prédictions », certains journaux pour redynamiser leurs ventes publient parfois des horoscopes propres à d’autres cultures, souvent avec de grandes libertés par rapport à l’original, parfois inventés de toute pièce tels que :

  • l’horoscope celte ;

  • l’horoscope chinois ;

  • l'horoscope amérindien.

Quand l'horoscope est établi par des spécialistes (ce qui n'est pas forcément le cas), l'astrologue détermine les transits des planète pertinentes pour la période incriminée sur un thème ultrasimplifié ne contenant que la position centrale du soleil correspondant avec le signe astral. Dans certains cas, des astrologues publient des résultats plus précis en découpant chaque signe astral en décans (période de 10 jours, il y en a trois par signe) ce qui permet de connaître la position du soleil à ±5° près contre ±15° pour le découpage en signes.

Pour un horoscope journalier, par exemple, l'astrologue n'examinera que le déplacement de la Lune. Pour un horoscope annuel, par contre, l'astrologue examinera les mouvements de toutes les planètes du système solaire et donnera des détails spécifiques pour les natifs de chaque décans.

Condamnation scientifique

Voir Effet Barnum

  • Voir Zététique

Condamnation astrologique

« […] On croit qu’il suffit d’être né sous tel signe pour ressembler au type auquel il correspond. Ce serait trop facile : il n’y aurait donc que douze grands types humains en relation avec leur mois astral ? La vérité est plus complexe. […] L’expression être né sous tel signe signifie pour l’astrologue que le Soleil occupe à la naissance une position zodiacale entre le premier et le dernier degré du signe en question. Ainsi, être né sous le signe du Bélier veut dire que l’on est venu au monde entre le 21 mars et le 20 avril. Mais […] le Soleil n’est pas le seul astre auquel se réfère l’astrologue. Toute sa cour est inséparable de lui et son règne met en mouvement le cortège des Planètes qui nous entourent: Lune, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et Pluton. Quand le Soleil est le seul locataire du signe, le sujet n'est pas vraiment marqué par celui-ci. Il ne se reconnaît pas dans sa famille zodiacale, tout au plus admet-il dans son for intérieur quelques traits, locaux et partiels, de ce signe. […] On peut du reste ajouter que le calcul de la carte du ciel du natif demeure l'unique moyen de connaître dans quelle mesure le signe solaire a de l'importance, et de savoir s'il n'existe pas un autre signe caractéristique de la personnalité. […] Outre l'influence des signes du zodiaque, il faut aussi prendre en compte celle des planètes, qui ont leur typologie bien à elles. C'est ainsi qu'un jupitérien du Bélier comme Zola ne ressemble pas à un martien du Bélier comme Van Gogh; et même, à la limite de l'individualisation, deux saturniens du Bélier comme Baudelaire et Goya sont deux natures assez différentes. Il suffit de comparer leurs horoscopes pour comprendre. »