Astrologie sidérale
L'astrologie sidérale est le système d'astrologie utilisé dans les pays asiatiques (en Inde par exemple, voir Astrologie Jyotish), ainsi que par une minorité d'astrologues occidentaux. Elle a été introduite en Occident en 1944, par l'astronome irlandais Cyril Fagan.
Origine
Déplacement du point vernal au cours du temps. La ligne rouge représente un segment de la trajectoire apparente du Soleil (écliptique) durant l'année terrestre. La ligne rouge et verte est la projection de l'équateur terrestre sur la voûte céleste. Le point de concours entre les deux lignes représente le point vernal. En 1500 av. J.-C., il se trouvait au centre de la constellation du Bélier, en -500 au début du Bélier, et en 150 après JC (époque de Ptolémée), à la fin des Poissons.
Le zodiaque classique de l'astrologie grecque, tel que défini par Ptolémée, est tropical, c'est-à-dire qu'il est divisé en douze portions égales de 30°, en commençant par le point vernal. Ce système est encore utilisé aujourd'hui par l'immense majorité des astrologues occidentaux.
L'astrologie sidérale, quant à elle, définit les signes du zodiaque, également de 30° chacun, à partir des vraies constellations. Toutefois ce zodiaque fixe, bien que calé sur les étoiles, ne coïncide pas exactement avec les constellations situées dans le plan de l'écliptique, car les constellations astronomiques sont étendues inégalement, et leurs étendues ont été fixées conventionnellement par les astronomes lors d'un congrès astronomique dans le premier tiers du XXe siècle.
Comme le phénomène de précession des équinoxes, découvert en 130 av. J.-C. par l'astronome grec Hipparque, révèle un décalage entre les deux systèmes d'environ 1° tous les 72 ans, il en résulte qu'une personne n'aura pas le même signe astrologique selon qu'elle utilise l'astrologie tropicale ou l'astrologie sidérale.
Une personne est dite native d'un signe lorsque le Soleil se trouvait dans ce signe au moment de sa naissance. Par exemple, si une personne est dite « Bélier », en astrologie tropicale, cela signifie que le Soleil se trouvait dans le secteur zodiacal du Bélier au moment de sa naissance (et non dans la constellation, celle-ci s'étant peu à peu décalée via la précession des équinoxes). En astrologie sidérale, pour être dit « Bélier », il faut que le Soleil se soit trouvé effectivement dans la constellation du Bélier lors de sa naissance. Plus simplement, l'astrologie tropicale utilise le zodiaque tel qu'il était aux alentours de l'an 150 après J.-C.(et tel qu'il est toujours censé être, puisque le zodiaque tropical ne varie pas), tandis que l'astrologie sidérale utilise le zodiaque des constellations actuel (qui lui, se déplace, par rapport au zodiaque tropical).
En effet, à cette époque, l'équinoxe de printemps avait lieu lors de l'entrée du Soleil dans la constellation du Bélier. Cependant, lorsque les Grecs ont adopté l'astrologie, ils ignoraient le phénomène de la précession des équinoxes (contrairement aux Chaldéens), et sa redécouverte par Hipparque n'a pas été prise en compte par Ptolémée, lequel a donc théorisé au début de l'ère chrétienne un zodiaque dit « tropical », encore utilisé aujourd'hui en Occident, qui ne correspond plus aux données astronomiques, le point vernal se trouvant aujourd'hui à la fin de la constellation des Poissons.
Il y a donc une controverse entre les astrologues tropicaux et sidéraux. Étant donné que l'astrologie ne repose sur aucun fondement scientifique, il est impossible de trancher le débat entre le zodiaque « faux » des tropicaux et le zodiaque « vrai » des sidéraux, l'efficacité d'un des deux systèmes n'ayant jamais été ni démontrée ni scientifiquement réfutée.
Astrologie hindoue
L'astrologie hindoue, aussi nommée Astrologie védique ou jyotish, est sidérale. Elle prend en compte le décalage dû à la précession des équinoxes, avec une correction, nommée « Ayanamsa », d'environ 24°.
Il existe cependant plusieurs Ayanamsa, faisant que les différents systèmes d'astrologies védiques diffèrent de quelques minutes ou secondes d'arc. L'Ayanamsa de Lahiri est l'Ayanamsa qui est généralement admis : il valait 23°48' en 1996
La grande majorité des astrologues indiens n'utilisent que le zodiaque sidéral qui commence pour eux avec l'étoile fixe Revati (Zeta Piscium).
Cyril Fagan
Il établit l'origine du zodiaque en 786 av. J.-C., année où une importante conjonction astronomique a eu lieu et que le point vernal se trouvait dans la constellation du Bélier. D'après les travaux de Cyril Fagan et Donald Bradley, le zodiaque des signes et celui des constellations coïncidaient exactement en 221 après J.-C., c'est-à-dire que le point vernal se trouvait à ce moment-là à 0° de la constellation du Bélier[2].
Signes tropicaux et constellations sidérales
Presque tous les astrologues, qu'ils soient sidéraux ou tropicaux, sont d'accord pour diviser le zodiaque en 12 signes de taille égale. Cependant, certains sidéraux considèrent qu'il faut définir la taille des signes proportionnellement à l'étendue réelle des constellations dans le ciel.
Du fait de la précession des équinoxes, le premier signe du Zodiaque, le Bélier, débutera en général le 21 mars pour les tropicaux, et actuellement (début du XXIe siècle) vers le 30 avril pour les sidéraux.
Les treize constellations de l'écliptique
Pour des raisons de simplification mathématique, la majorité des astrologues utilisent douze signes (360 est un multiple de 12), alors que le zodiaque astronomique compte treize constellations, la treizième étant Ophiuchus (ou le Serpentaire) qui empiète de quelques degrés sur l'écliptique entre la constellation du Scorpion et celle du Sagittaire. Quelques astrologues sidéraux utilisent cependant les treize constellations.
De ce fait, on peut définir trois zodiaques : le zodiaque tropical, le zodiaque sidéral, et le zodiaque astronomique réel (utilisé par quelques astrologues sidéraux). Ce dernier utilise les limites officielles des constellations du zodiaque sur l'écliptique, établie en 1930 par l'Union astronomique internationale, mais il a été rectifié en 2000. C'est ce dernier zodiaque qui est utilisé par certains astrologues du mouvement anthroposophique, comme Günther Wachsmuth, et Maria Thun pour son calendrier des semis, néanmoins ils ne tiennent pas compte d'Ophiucus. Il en est de même de l'astro-météorologue J. Lippens
Pour l'année 2002, on a le tableau suivant (il faut rajouter un jour aux zodiaques sidéraux et astronomiques tous les 70 ans et demi)
Constellation |
Dates tropicales |
Dates sidérales |
Dates astronomiques | |
---|---|---|---|---|
Bélier |
21 mars - 19 avril |
15 avril - 15 mai |
19 avril - 13 mai 17 mai - 18 mai |
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Taureau |
20 avril - 20 mai |
16 mai - 15 juin |
14 mai - 16 mai 19 mai - 20 juin |
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Gémeaux |
21 mai - 20 juin |
16 juin - 15 juillet |
20 juin - 20 juillet |
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Cancer |
21 juin - 22 juillet |
16 juillet - 15 août |
21 juillet - 9 août |
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Lion |
23 juillet - 22 août |
16 août - 15 septembre |
10 août - 15 septembre |
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Vierge |
23 août - 22 septembre |
16 septembre - 15 octobre |
16 septembre - 30 octobre |
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Balance |
23 septembre - 22 octobre |
16 octobre - 15 novembre |
31 octobre - 22 novembre |
|
Scorpion |
23 octobre - 21 novembre |
16 novembre - 15 décembre |
23 novembre - 29 novembre |
|
Ophiuchus |
|
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30 novembre - 17 décembre |
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Sagittaire |
22 novembre - 21 décembre |
16 décembre - 14 janvier |
18 décembre - 18 janvier |
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Capricorne |
22 décembre - 19 janvier |
15 janvier - 14 février |
19 janvier - 15 février |
|
Verseau |
20 janvier - 18 février |
15 février - 14 mars |
16 février - 11 mars |
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Poissons |
19 février - 20 mars |
15 mars - 14 avril |
12 mars - 18 avril |
Les 21 constellations des planètes
À cause de leur inclinaison par rapport à l'écliptique, les planètes ne se cantonnent pas dans les treize signes coupés par le plan de l'écliptique. Les sept planètes (sans tenir compte de Pluton, dont l'orbite est trop excentrique au sens astronomique du terme) traversent en tout 21 constellations, les huit supplémentaires étant la Baleine, le Corbeau, la Coupe, l'Hydre, Orion, Pégase, l'Écu de Sobieski et le Sextant
Références et notes
Denise Huat, L'ABC de l'astrologie indienne, Éditions Jacques Granger, Paris 1998, isbn : 27339005775
Vivian E. Robson, Les étoiles fixes et les constellations en astrologie,(1923) - Éditions Pardès, Puisseaux, 1991 (réédition de la version de 1984) - isbn : 2-86714-089-7
Günther Wachsmuth, Ciel de naissance et ciel de mort, (Dornach 1956), Trad. française : Éditions Triades, Paris 1976
Maria Thun, Calendrier des semis 2007, Mouvement de Culture Bio-dynamique, Paris
J. Lippens, Astrométéorologie, Éditions des Cahiers astrologiques, Paris 1952
"The Real Constellations of the Zodiac". Dr Lee T. Shapiro, Planetarian, Vol 6, #1, Spring (1977). site internet en langue anglaise : ips.planetarium.com
"The Primer of Sidereal Astrology", Cyril Fagin and Brigadier R. C. Firebrace, American Federation of Astrologers Inc., (1971) (ISBN 0-86690-427-1)
Retour au zodiaque des étoiles, Jacques Dorsan,
Bibliographie
-
Cyril Fagan, Le Zodiaque des Égyptiens, Éditions Pardès
-
Marie Delclos, Astrologie, racines secrètes et sacrées, Éditions Dervy, 1994, (ISBN 2-850766629-1)
-
Jacques Dorsan, Retour au zodiaque des étoiles, Éditions Dervy
-
Maurice Nouvel, Le vrai zodiaque est sidéral, Éditions Pardès, 1991, (ISBN 2-86714-087-0)
-
Denis Labouré, Initiation à l'astrologie sidérale, Éditions Pardès
-
Denise Huat, L'ABC de l'astrologie indienne, Éditions Jacques Grancher, Paris 1998, (ISBN 2-7339-0577-5)