Quatre autres nâdis viennent compléter la liste des courants de base de l'organisme :

 

Sarasvatî Nâdi

Le nâdi sarasvatî est situé sur la langue. En Inde, on dit fréquemment que Sarasvatî, déesse de la parole, de la connaissance et des Beaux Arts, vit sur la langue et qu’elle s’exprime une fois par jour en tout être humain. Quoi que l’on dise à ce moment est vrai. Par la discipline et la purification, on active ce nerf et finalement, tout ce que l’on dit vient à exister, c’est à dire devient réel. La langue se termine dans la gorge, c'est pour cela qu'on dit parfois que Sarasvatî se trouve dans la gorge et notamment au niveau des cordes vocales, organe de la parole. Le nâdi sarasvatî de nature lunaire est associé à la couleur blanc camphre. Son cours est parallèle à celui de la sushumnâ, dont il constitue un canal complémentaire.

 

Payasvini Nâdi

Le nâdi payasvinî coule entre les nâdis pusha et sarasvatî. Pusha est complémentaire de pingalâ sur le côté droit et de sarasvatî (complémentaire de la sushurnnâ) sur le gauche. Sur son côté droit, le nâdi payasvinî est complémentaire de la sushumnâ puisque son extrémité est située dans l'oreille droite. Dans l'iconographie ancienne, les divinités, les sages et les avatars (incarnations du Moi divin) portent des boucles d'oreilles spectaculaires. Ces ornements servaient une fin précise. Une partie du lobe de l'oreille étant connectée aux nerfs crâniens, on a accès aux ions et à l'électricité statique de l'environnement en insérant en ce point une boucle d'oreille en métal pur. Les yogis peuvent ainsi activer le nâdi payasvinî en se perçant les oreilles et en portant des boucles d'oreille. Aujourd'hui encore, les adeptes du tantrisme appelés yogis kanphata (appartenant à la secte Nath de yogis) portent de grands anneaux aux oreilles.

 

Varuni Nâdi

Le nâdi varunî est situé entre les nâdis yashasvini et kuhu. Il s'agit d'un nâdi pranavaha qui aide à se purifier des ma/as (toxines) dans la partie inférieure du tronc; il se termine au niveau de l’anus. On peut activer ce nâdi en le purifiant avec de l’eau et en pratiquant vasti et ganesha kriyâ. Lorsque le nâdi varunî ne s'écoule pas correctement, apâna vâyu (vent ou air qui réside dans la partie inférieure du tronc) risque d’être perturbé et de provoquer une augmentation de tamas. En éveillant la kundalinî, cet apâna remonte vers la région de samana, où il rencontre le prâna. Il y a alors combustion entre les charges négatives du prâna et les charges positives de l'apâna. Cette combustion engendre une grande force et amène la kundalinî à remonter par le nâdi Brahmâ. Le nâdi varunî pénètre dans toute la zone inférieure du torse et aide apâna vâyu à se protéger des toxines. Ensemble, apâna vâyu et le nâdi varunî facilitent le processus d ' excrétion.

 

Vishvodara

Vishvodara s'écoule entre les nâdis kuhu et hastajihva et réside dans la zone du nombril. Il peut être stimulé par les exercices yogiques, nauli kriyâ et uddiyana bandha, qui consistent à contracter les muscles abdominaux et rectaux. Le nâdi vishvodara est associé aux glandes surrénales et au pancréas et, avec le nâdi varunî, améliore la distribution et la circulation du prâna dans l’ensemble du corps, et notamment à travers la sushurnnâ.