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LE BIEN ETRE AU QUOTIDIEN

TROIS TECHNIQUES DE RELAXATION

TROIS TECHNIQUES DE RELAXATION

 7 octobre 1972, Bombay, Inde    

SUTRA:  

10. Pendant la caresse, Douce Princesse, entre dans cette caresse comme dans une vie qui n'a pas de fin.

11. Fermez les portes des sens au chatouillement d'une fourmi. Alors.

12. Allongé ou assis, plus léger qu'une plume, allez au-delà du mental.  

L’homme possède un centre, mais il vit à côté à côté de son centre. Cela crée une tension intérieure, un tumulte, une angoisse constante. Vous n'êtes pas où vous devriez être. Vous n'êtes pas à votre point d'équilibre. Vous êtes en déséquilibre. Et c'est cela, le fait que vous êtes en déséquilibre, le fait que vous êtes décentré, qui est à la base de toutes les tensions mentales. Si la tension devient trop forte, vous sombrez dans la folie. Le fou est un homme qui est complètement « hors de lui-même ». Celui qui est Eveillé est exactement le contraire du fou. Il est au centre de lui-même. Vous, vous êtes entre les deux.

Vous n'êtes pas complètement hors de vous-même, mais vous n'êtes pas non plus au centre de vous-même. Vous vous mouvez dans l'espace intermédiaire. Il arrive quelquefois que vous alliez trop loin, et, à ces moments là, vous êtes temporairement fou. Quand vous êtes en colère, quand vous faites l'amour, à chaque fois que vous vous éloignez trop de votre centre, vous êtes temporairement fou. Il n'y a alors aucune différence entre vous et le fou, si ce n'est que lui est en permanence dans cet état et que vous, vous n'y êtes que temporairement. Vous pouvez faire marche arrière. La colère est une forme de folie, mais elle n'est pas permanente. La différence n'est pas qualitative, elle est quantitative. Ainsi, il vous arrive de toucher la folie et il vous arrive aussi, quand vous êtes relaxé, totalement détendu, de toucher votre centre. Ce sont des moments de féliciter. Ils existent. Alors, vous êtes exactement comme Bouddha, comme Krishna, mais cet état n'est que temporaire, momentané. Vous n'y restez pas. En réalité, au moment même où vous prenez conscience de votre félicité, vous avez déjà bougé. Votre félicité est si momentanée que le temps de la reconnaître, elle est déjà terminée. Nous oscillons perpétuellement entre ces deux états. Et ce mouvement est dangereux, parce qu'on ne peut pas, dans ce cas, avoir une image claire de soi. Vous ne savez pas qui vous êtes. Si vous passez constamment de l'état de folie à l'état de félicité, si ce mouvement est constant, vous ne pouvez pas avoir une image de vous-même qui soit solide. Vous ne pouvez pas savoir qui vous êtes. Et cette ignorance est difficile à supporter. Vous en arrivez même à redouter les moments de féliciter, et vous essayez de vous fixer quelque part entre ces deux points. C'est ce que nous appelons la normalité.

L'être normal ne touche jamais la folie dans sa colère et il ne touche jamais non plus cette liberté totale, cette extase. Son image de soi est solide. L'homme normal est, en réalité, un homme mort. Les êtres exceptionnels les grands artistes, les peintres, les poètes ne sont pas normaux. Leur image de soi est fluide. Quelquefois, ils sont au centre d'eux-mêmes, quelquefois, ils sont fous. Et ce mouvement se fait chez eux à une vitesse considérable. Bien entendu, leur angoisse est grande, la tension considérable. Ils se partagent entre deux mondes, en opérant à chaque fois une transformation. Pour cette raison, ils ont l'impression de ne pas avoir d'identité, d'être, selon les paroles de Colin Wilson, des « outsiders ». Dans le monde de la normalité, ce sont des outsiders.

Pour être plus clair, définissons bien ces quatre types d'hommes. D'abord, il y a l'homme normal qui a une identité fixée, solide, qui sait ce qu'il est médecin, ingénieur, professeur, saint et qui n'en bouge jamais. Son identité, son image, est fixée pour lui une fois pour toutes. Puis, il y a ceux dont l'image est fluide poètes, artistes, peintres, chanteurs. Ils ne savent pas qui ils sont. Quelquefois, ils sont normaux, quelquefois ils sont fous, quelquefois, ils atteignent l'extase d'un Bouddha. En troisième lieu, il y a les fous permanents. Ceux qui sont sortis d'eux mêmes et ne rentrent jamais dans leur demeure; ceux qui ne savent même plus qu'ils ont une demeure. Et puis, il y a ceux qui ont atteint leur demeure Bouddha, Jésus, Krishna.

 Ceux qui appartiennent à cette quatrième catégorie ceux qui ont atteint leur demeure ont aussi atteint la relaxation totale. Dans leur conscience, il n'y a plus ni tension ni effort ni désir. En un mot, il n'y a plus de « futur ».Ils sont, ils ont été. Pour eux, l'avenir n'existe pas. Ils sont en harmonie avec eux-mêmes. Ils ne veulent pas changer; ils ne veulent pas aller quel que part. Pour eux, l'instant est l'éternel. L'envie, le désir n'existent plus. Ce qui ne veut pas dire qu'un Bouddha ne mange plus, qu'il ne dort plus. Il mange, il dort, m'ais il n'y a plus de désir dans ces actions. Un Bouddha ne projette plus son désir. Il ne mange pas demain; il mange aujourd'hui.

Vous, vous mangez demain, vous mangez dans l'avenir, ou vous mangez dans le passé, vous mangez hier. Il arrive rarement que vous mangiez aujourd'hui. Pendant que vous mangez, aujourd'hui, votre esprit vagabonde ailleurs. Pendant que vous essayez de vous endormir, vous pensez au lendemain ou bien ce sont les souvenirs qui vous assaillent. Un Bouddha mange dans le présent. Il vit l'instant présent. Il ne projette pas sa vie dans l'avenir, parce que, pour lui, il n'y a pas d'avenir. C'est toujours aujourd'hui. C'est toujours maintenant. Ainsi Bouddha mange, mais pour lui l'acte de manger n'est pas cérébral. Vous, vous mangez avec votre mental. Et c'est absurde, parce que le mental n'est pas fait pour manger. Tous vos centres sont embrouillés. Chez vous, la relation corps esprit est totalement embrouillée; elle est démente.

Un Bouddha mange mais il ne pense jamais à manger. Et cela s'applique à tout ce qu'il fait. Un Bouddha est un homme aussi ordinaire que vous, quand il mange. Ne croyez pas qu'un Bouddha n'ait pas besoin de manger, ou bien, lorsque le soleil tape, qu'il ne va pas transpirer. Ou bien, lorsque le vent s'élève, qu'il ne va pas avoir froid. Il aura froid, mais il aura froid dans le présent jamais dans l'avenir. Il n'y a pas de futur. Et s'il n'y a pas de futur, il n'y a pas de tension. Il faut que vous compreniez bien cela. S'il n'y a pas d'avenir, comment pourrait il y avoir une tension ? Il y a tension quand vous voulez être autrement, quand vous voulez être ce que vous n'êtes pas.

Vous êtes A et vous voulez être B ; vous êtes pauvre, et vous voulez être riche; vous êtes laid, et vous voulez être beau; vous êtes stupide, et vous voulez être intelligent. Quelle que soit la nature du désir, la forme est toujours semblable: A veut devenir B. Vous n'êtes pas satisfait de ce que vous êtes. Il vous faut autre chose. C'est une constante de la structure de l'intellect qui désire. Quand vous obtenez ce que vous voulez, votre mental dira que ce n'est pas suffisant, qu'il faut encore autre chose. Et il en est toujours ainsi. Ce que vous obtenez devient inutile. Dès que vous l’obtenez, cela devient inutile. Voilà le désir. Bouddha l'appelle « trishna » : c'est le devenir.

Vous allez d'une vie à l'autre, d'un monde à l'autre, et ce, perpétuellement. Cela peut durer à l'infini. Le désir n'a pas de fin. Mais si vous acceptez totalement ce que vous êtes beau ou laid, intelligent ou stupide, riche ou pauvre si vous vous acceptez dans votre totalité, alors, il n 'y a plus de devenir. Alors, il n'y a plus de tension. Alors, il n'y a plus d'angoisse. Vous êtes en harmonie avec vous-même. Quand il n'y a plus de futur, le mental est centré sur le Soi.

Au pôle exactement opposé, se trouve le fou. Il n'a pas d'Etre ; il n'est qu'avenir. Il a oublié qui il était. Il a complètement oublié A et il essaie d'être B. Il ne sait plus qui il est; il n'a qu'une seule chose en tête: le but désiré. Il ne vit pas ici et maintenant; il vit autre part, ailleurs. C'est pour cela qu'il nous semble fou; parce que vous vivez dans ce monde et qu'il vit dans le monde de ses rêves. Il ne fait pas partie de votre monde; sa vie est ailleurs. Il a complètement oublié sa réalité, l'ici et maintenant. Et en même temps, il a oublié le monde autour de lui, qui est réel. Il vit dans un monde irréel. Pour lui, c'est la seule réalité. Un Bouddha vit dans l'Etre à tous les instants. Pour le fou, c'est exactement l'inverse: il ne vit jamais dans l'ici et maintenant, dans l'Etre, mais toujours dans le futur quelque part, à L’horizon. Ce sont deux pôles diamétralement opposés. Le fou s'oppose donc à Bouddha et Bouddha au fou. Et vous, vous êtes au milieu. Vous êtes un mélange de ces deux pôles. Vous avez des moments de folie et vous avez des moments d'illumination. Il vous arrive parfois, brièvement, d'être au centre de vous-même. Quand vous êtes détendu, totalement détendu. Ces moments là existent. Vous aimez, vous attendez la personne aimée, et soudain, elle est là, avec vous. Après un long désir, après un long effort, elle est là, avec vous. Pendant un instant, le mental « décroche ».II a fallu un long effort pour que la personne aimée soit là. Vous avez désiré sa présence, vous n'avez pas cessé de penser à elle. A présent, elle est là, et soudain, vous ne pouvez plus penser. L'ancien processus ne peut plus continuer. Vous attendiez la personne aimée. Maintenant, elle est là, alors, les pensées s'arrêtent.

A cet instant, il n'y a plus de désir. Vous êtes totalement détendu. Soudain, vous n'êtes plus que vous-même. Si la présence de l’aimer ne peut pas faire cela, ce n'est pas de l’amour. Si vous ne devenez pas vous-même en présence de l’aimer, ce n'est pas de l'amour. Si le mental ne cesse pas complètement de fonctionner en présence de l’aimer, ce n'est pas de l’amour. Il arrive ainsi parfois que les pensées s'arrêtent, et, pendant un instant, il n'y a plus de désir. Parce qu'il n'y a pas de désir dans l'amour. Essayez de comprendre cela: vous pouvez désirer l'amour mais il n'y a pas de désir dans l'amour. Quand l'amour existe, il n'y a plus de désir. L'esprit est tranquille, calme, détendu. Plus d'avenir. Plus d'endroit où allé. Mais cela ne dure seulement que quelques instants; quand cela se produit. Si vous aimez vraiment quelqu'un, alors, cela vous arrivera. C'est un choc. L'intellect ne peut plus fonctionner parce que sa fonction même est devenue inutile, absurde. La personne que vous attendiez si ardemment, est là, et la machinerie mentale ne sait plus que faire. Pendant quelques instants, tout le mécanisme s'arrête. Vous êtes détendu au plus profond de vous-même. Vous avez touché votre Etre, votre centre, et vous avez l'impression d'être à la source du bien-être. La félicité vous envahit; un parfum vous entoure. Soudain, vous n'êtes plus le même.

Voilà pourquoi l'amour transforme tant les gens. Si vous aimez, vous ne pouvez pas le cacher. C'est impossible! Si vous aimez, cela se voit. Cela se voit dans vos yeux, sur votre visage, dans la façon dont vous marchez, dont vous vous asseyez, parce que vous êtes différent. Le désir n'est plus. Vous êtes comme un Bouddha pendant quelques instants. Cela ne peut pas durer long- temps parce que ce n'est qu'un choc. Votre mental va, immédiatement, chercher un moyen, des excuses, pour se remettre à fonctionner. Il va, par exemple, se dire que vous avez atteint votre but, vous avez retrouvé votre amour, et, alors ? Qu'allez- vous faire maintenant ? Alors, la discussion recommence; vous pensez, «aujourd'hui, j'ai retrouvé mon amour, mais en sera-t-il de même demain» Le mental s'est remis en marche. En vous identifiant à lui vous entrez à nouveau dans la roue du devenir. Il arrive aussi parfois qu'avec la fatigue, l'épuisement, on cesse de désirer. Alors, là aussi, on est confronté à soi-même. Quand on est en soi, quel qu'en puisse être la cause, fatigue, amour, on ne peut manquer d'atteindre le Soi. Quand on est épuisé, en proie à une fatigue totale, quand on n'a même plus envie de penser ou de désirer, quand on est au-delà de tout espoir, alors, soudain, on habite son être. Il n'y a plus d'endroit où aller, toutes les portes sont fermées; l'espoir a disparu, et avec lui, le désir, le devenir. Cela ne durera pas longtemps, parce que votre intellect va se remettre en marche. Il peut s'arrêter quelques instants mais guère plus, parce que vous ne pouvez pas vivre sans espoir. Vous ne pouvez pas exister sans désir. Parce que vous ne savez pas comment vivre sans désir, vous vous en créez.

A chaque fois qu'il arrive, brusquement, que votre mental cesse de fonctionner, vous êtes au centre de vous-même. Vous êtes en vacances, dans une forêt, à la montagne ou sur la plage, votre routine est brisée: plus de bureau, plus de femme ou de mari. Vous vous trouvez dans une situation nouvelle et il faut quelque temps pour que votre pensée s'ajuste à elle, pour qu'elle fonctionne dans cette nouvelle situation. Ainsi, pendant quelques instants, vous êtes détendu, vous êtes au centre de vous-même. Le souvenir de ces moments où vous vous sentez si bien, où vous êtes un Bouddha va vous hanter et vous allez chercher à les reproduire, à les répéter. Mais n'oubliez pas qu'ils se produisent spontanément, et que justement, vous ne pouvez pas les reproduire artificiellement. En fait, plus vous essayerez, plus ce sera impossible. C'est ce qui arrive à tout le monde. Vous aimez quelqu'un, à la première rencontre, votre intellect a cessé de fonctionner pendant quelques instants. Alors, pour revivre ces merveilleux instants, vous vous mariez. Mais, ils ne peuvent plus se répéter parce que la situation est différente. Quand deux personnes se rencontrent pour la première fois, elles se trouvent dans une situation entièrement nouvelle, dans laquelle leur mental ne peut pas fonctionner. Cette nouvelle expérience, cette nouvelle vie, ce nouvel épanouissement, les émerveillent, les comblent! Et puis, l'intellect se met à réfléchir « Quel merveilleux moment' Je veux qu'il se répète tous les jours de ma vie. » Et c'est ainsi qu'on se marie. L'intellect détruit tout et le mariage est un calcul mental. L'amour est spontané, mais le mariage est réfléchi. Et on a beau vivre dans l'attente de ces instants merveilleux, ils ne reviennent jamais. C'est ainsi que tout homme marié, toute femme mariée, se sent frustré -parce qu'ils attendent que certaines choses qui se sont effectivement produites dans le passé, se répètent. Pour quoi ne peuvent-elles se répéter ? Parce que la situation n'est plus la même. A présent, il n'y a plus de spontanéité, à présent, l'amour est devenu routine. Chaque geste est attendu, demandé. L'amour est devenu un devoir et non plus un plaisir. Et le devoir ne peut pas vous donner le même bonheur que le plaisir. C'est impossible! Et c'est votre mental qui est responsable de toute cette situation.

C'est ce oui cette audace dans toutes les situations de votre vie. Le mariage n'est qu'un exemple. Prenons-en un autre. Vous allez voir un Guru; l'expérience est nouvelle. Sa présence, ses paroles sa façon de vivre, tout est nouveau pour vous. Soudain, votre mental cesse de fonctionner. Puis vous pensez, « voilà l'homme qu'il me faut. Je vais aller le voir tous les jours. » Alors, c'est comme si vous vous mariez avec lui. Peu à peu la frustration s'installe, parce que vous en faites un devoir, une routine. Les mêmes expériences ne se reproduisent plus. Alors, vous pensez que cet homme vous a trompé, qu'on vous a joué un tour. Puis, vous pensez: « la première expérience était hallucinante. On a dû m'hypnotiser. Ce n'était pas réel. »

C'était réel. C'est votre intellect, en créant la routine, qui l'a rendu irréel. La première fois que vous êtes venu, vous n'attendiez rien, vous n'espériez rien, Vous étiez ouvert à tout ce qui pouvait arriver.

A présent, vous venez tous les jours en espérant quelque chose. L'esprit fermé. Il ne peut rien arriver dans ce cas. Ce n'est que lorsque votre esprit est ouvert qu'il peut arriver quelque chose. Ce qui ne veut pas dire qu'il faut vous trouver dans une nouvelle situation tous les jours, Il faut empêcher votre mental de créer une habitude, un modèle. Alors, votre femme sera tous les jours une femme nouvelle, votre mari sera tous les jours un homme nouveau. Pour cela, il faut empêcher votre réflexion de créer un modèle d'espérances. Il faut l'empêcher de projeter dans l’avenir. Alors, votre Guru aussi sera tous les jours un homme nouveau, votre ami sera tous les jours un homme nouveau. Tout est nouveau dans le monde, sauf l'intellect qui est vieux; il est toujours vieux. Chaque matin, c'est un autre soleil qui se lève. Chaque nuit, c'est une autre lune. Chaque jour, tout est nouveau: les fleurs, les arbres .., Sauf votre mental qui est toujours vieux. Parce qu'il se nourrit du passé, de l'expérience accumulée, de l'expérience projetée. Le mental se nourrit du passé, et la vie se nourrit du présent. La vie est toujours félicitée, le mental ne l'est jamais. Chacune de ses interventions apporte la souffrance, Cette expérience ne peut donc pas se répéter ? Que faire, alors ?

Comment être dans un état de relaxation perpétuelle ? Ces trois sutras servent à cela.

Ces trois techniques servent à produire un sentiment de bien-être, à détendre les nerfs. Comment rester dans l'Etre ? Comment ne pas entrer dans le Devenir ? C'est loin d'être facile, mais ces techniques peuvent vous aider. Grâce à elles, vous plongerez en vous-même.  

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