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LE BIEN ETRE AU QUOTIDIEN

QUELQUES TECHNIQUES POUR PENETRER LES CENTRES INTÉRIEURS

QUELQUES TECHNIQUES  POUR PENETRER LES CENTRES INTÉRIEURS

14 novembre 1972, Bombay, Inde

 

 

SUTRA

 

15. Les sept ouvertures de la tête closes avec les mains, un espace entre les yeux soyez en vous.

16. Tandis que les sens sont absorbés par le cœur, atteignez le centre du lotus.

17. Oublieux de la pensée, restez au milieu jusqu'à l'Eveil.

 
L'homme est comme un cercle qui n'a pas de centre."Sa vie est superficielle; elle se déroule à la circonférence. 'Vous vivez à l'extérieur de vous-même. Jamais en vous. Vous ne pouvez pas vivre en vous si vous n'avez pas découvert le centre. Vous n'êtes pas « en vous », vous êtes « sans vous ». Quand nous parlons du centre, Quand nous évoquons la manière d'entrer en soi, de se connaître, de pénétrer à l'intérieur, vous comprenez la signification des mots, mais vous ne pouvez pas SENTIR leur signification, parce que vous n'êtes pas en vous, vous ne l'avez jamais été.
Même lorsque vous êtes seul, en esprit, la foule vous entoure. Même seul, vous n'êtes pas en vous. Vous continuez à penser aux autres, vous restez orienté vers l'extérieur. Même pendant le sommeil, vous rêvez des autres. Ce n'est que lors d'un profond sommeil, sans rêves, que vous êtes en vous, mais à ce moment là, vous n'êtes pas conscient. Sachez-le bien. Quand vous êtes conscient, vous n'êtes pas en vous, et, quand vous êtes en vous, vous êtes inconscient. Ainsi, votre conscience toute entière se compose uniquement d'images du monde extérieur. Ainsi, quand nous parlons du monde intérieur, de votre monde intérieur, vous comprenez les mots, mais vous ne ressentez pas leur signification, parce que, seule l'expérience peut vous en donner la signification véritable.
Quand je dis « être en soi », vous comprenez les mots, mais vous ne savez pas ce qu' « être en soi » veut dire, parce que, à l'état conscient, vous n'avez jamais été « en vous », vous n'avez aucune perception consciente de cet état.
Voilà ce que je veux dire quand j'affirme que vous êtes un cercle qui n'a pas de centre vous n'êtes qu'une circonférence. Le centre est là, le centre existe, mais vous ne l'atteignez que lorsque vous êtes inconscient. Quand vous êtes conscient, vous sortez du centre, vous revenez à la circonférence, et c'est pour cette raison que votre vie reste superficielle. Vous vivez comme si vous étiez mort, vous vivez au minimum de vos possibilités. Vous pouvez dire « je suis » et c'est tout. Et ce « je suis » veut simplement dire que vous n'êtes pas mort.
Vous ne pouvez pas savoir ce qu'est la vie si vous vivez à la circonférence. Vous ne pouvez le savoir que si vous êtes au centre du cercle. Votre vie reste superficielle, elle est dépourvue d'authenticité, et par conséquent, la mort aussi est dépourvue d'authenticité, parce que celui qui n'a pas vraiment vécu ne peut pas vraiment mourir. Seule, une vie authentique peut mener à une mort authentique. Alors, la mort est belle, car tout ce qui est authentique est beau. Ainsi, même la vie, lorsqu'elle n'est pas authentique, est forcément laide. Votre vie est laide, détestable. Vous restez simplement là, à attendre, dans l'espoir qu'un jour, quelque part, quelque chose se produira.
A cet instant même, votre vie est vide et chaque moment que vous avez vécu l'a été. Vous vivez dans l'avenir, en espérant que quelque chose va se produire. Et vous perdez ainsi votre vie à attendre. Le passé ne vous a rien apporté, l'avenir ne vous apportera rien non plus. Ce n'est que dans le présent que quelque chose peut se produire. Mais pour cela, il faut que vous soyez au centre de vous-même.
Laissez-moi vous raconter une histoire. J'habitais avec un professeur dans le campus d'une université. Il arriva un jour, l'air bouleversé. Je lui demandai ce qu'il se passait. Il me répond dit, « je me sens fiévreux ». Je lui dis alors « dans ce cas, mettez-vous au lit et reposez-vous. » Il alla s'allonger, mais au bout de quelques minutes, il me dit, « non, en fait, je ne suis pas malade, je suis furieux. Quelqu'un m'a insulté et je ressens une terrible colère contre lui. » Je lui dis, pourquoi avez-vous dit que vous vous sentiez fiévreux, alors ? » Il me répondit, « je ne voulais pas reconnaître le fait que j'étais en colère. Mai, je suis en colère, je ne suis pas fiévreux. » Et, rejetant ses couvertures, il se leva.  Si vous êtes en colère », dis-je, « passez donc votre colère sur cet oreiller. Et s'il ne suffit pas, je suis là. Laissez votre colère s'exprimer. »
Il se mit à rire, mais on rire sonnait faux. Il ne venait pas de l’intérieur. Mais le rire, même faux, provoqua en lui un choc. Il me dit, en fait, je ne suis pas vraiment en colère. Quelqu'un a fait une remarque sur moi devant d'autre, et je me suis senti très embarrassé. Voilà la vérité. » Je lui fis remarquer, « en l'espace d'une demi-heure, vous avez changé trois fois d'avis sur la nature de vos sentiments. Vous avez dit d'abord que vous vous sentiez fiévreux, puis que vous étiez en colère, et maintenant vous dites que vous avez surtout ressenti de rembarras. Qu'en est-il exactement ? » Il me répondit, « en vérité, je suis embarrassé ». Quand vous avez dit que vous vous sentiez fiévreux, vous en étiez aussi certain. Quand vous avez dit que vous étiez en colère, vous n'en doutiez pas non plus. Et maintenant, vous affirmez avec la même certitude que vous vous sentez embarrassé. Comment pouvez-vous être aussi certain de ce que vous dites ? » lui demandai-je.  En vérité, je ne sais pas ce que je ressens », me répondit-il. « Je suis simplement troublé. Que ce soit de la colère ou de rembarras, je n'en sais rien. Et ce n'est pas le moment d'en discuter. Laissez-moi tranquille. Je ne suis pas d'humeur philosophique. Vous êtes en train de parler de sentiment réel, de senti- ment authentique, et je suis trop troublé pour cela. »
Cette histoire ne s'applique pas seulement à X, y ou Z. Elle s'applique aussi à vous. Vous n'avez jamais de certitude, parce que, pour éprouver de la certitude, il faut être au centre de soi. Vous n'êtes même pas certain de vous-même. Comment pourriez-vous être des autres ? Tout reste vague, embrumé. Rien n'est certain.
Il y a quelques jours, un ami vint me dire, « je suis très amoureux, je vais me marier ». Sans rien dire, je le regardai dans les yeux pendant quelques minutes. Il me dit alors, « pourquoi me regardez-vous ainsi ? Je me sens terriblement gêné. » Je continuai à le regarder sans répondre. « Croyez-vous que mon amour n'est pas vrai ? » me demanda-t-il. Comme je ne répondais toujours pas, il poursuivit, « Pourquoi pensez-vous que ce mariage n'est pas une bonne chose ? » Puis,  je n'y ai pas vraiment réfléchi. C'est pour cela que je suis venu vous voir. En réalité, je ne sais pas si je suis amoureux ou non. »
Je ne lui avais pas dit une seule parole, je l'avais simplement regardé dans les yeux. Et tout à coup, toutes les choses qu'il avait en lui étaient remontées à la surface.
Vous n'êtes certain de rien. Ni de votre amour, ni de votre haine, ni de votre amitié. Vous ne pouvez être certain de rien, parce que vous n'êtes pas au centre de vous-même. Toutes vos certitudes sont fausses et momentanées. En ce moment, vous êtes certain de quelque chose, et tout à l'heure, votre certitude se sera envolée, parce que votre centre aura changé. Vous n'avez pas de centre permanent. Chaque moment est un atome qui possède son propre centre.
George Gurdjieff disait qu'un homme à lui seul était toute une foule. La personnalité n'est qu'une illusion, parce qu'à vous tout seul, vous êtes multiple. Quand l'une des personnes qui vous composent parle en vous, vous êtes momentanément au centre de cette personne. L'instant d'après, vous êtes à un autre centre. Et, dans chaque situation, vous éprouvez une certitude, sans jamais prendre conscience que vous n'êtes qu'un flot mouvant ; qu'une vague après l'autre vous emporte autre part. C'est ainsi qu'au bout du compte, vous aurez l'impression que votre vie n'a été qu'une perte de temps, une perpétuelle errance, sans but, sans signification.
La préoccupation fondamentale du tantrisme, du yoga, de la religion, c'est la découverte du centre de soi. Le centre qui reste inébranlable, quelles que soient les situations. Alors, le flux de la vie peut continuer, les vagues monter et descendre, vous restez au centre de vous-même, fixé, solide. Ces trois sutras font suite aux deux derniers sutras dont nous avons parlé. Ils ont pour but de vous aider à trouver votre centre. Le cercle ne peut exister sans le centre. Le centre est là, nous l'avons simplement oublié. Il est là, mais nous n'en avons pas conscience. Il est là, mais nous ne savons pas le regarder.
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