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Catégorie : MEDITATION
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« Les sept ouvertures de la tête closes avec les mains, un espace entre les yeux, soyez en vous. »
Voici l'une des plus anciennes techniques, la plus simple et la plus utilisée aussi. Bouchez toutes les ouvertures de la tête les yeux, les oreilles, les narines, la bouche TOUTES les ouvertures de la tête. A ce moment-la, votre conscience, qui se dévers~onstamJ1ent vers l'extérieur, ne peut plus bouger.
Vous ne l'avez peut-être pas remarqué, mais si vous cessez de respirer, par exemple, soudain, votre mental s'arrête de fonctionner, parce qu'il est « conditionné » au souffle. Expliquons d'abord ce que « conditionné » veut dire, ce sutra sera alors facile à comprendre.
C'est le physiologiste russe, Pavlov, qui a rendu le terme « réflexe conditionné » célèbre dans le monde entier. Tous ceux qui connaissent un tant soit peu la psychologie en ont entendu parler. On peut arriver à lier artificiellement deux processus, et ce, d'une manière si intime, que l'un déclenche automatiquement l'autre.
L'exemple le plus célèbre est celui du chien de Pavlov. Ce dernier avait remarqué qu'un chien placé devant un bol de nourriture, se mettait automatiquement à saliver. Le réflexe salivaire devant un bol de nourriture est tout naturel. Pavlov tenta de le provoquer artificiellement, en faisant retentir une sonnerie à chaque fois qu'on plaçait le bol de nourriture devant le chien. Au bout d'un certain temps, le chien associait la sonnerie à la nourriture à tel point qu'il suffisait de faire retentir la sonnerie pour qu'il se mette à saliver. Le réflexe salivaire, de naturel, devenait ainsi « conditionné » ou acquis, puisqu'il n'y avait pas de relation naturelle entre la sonnerie et le fait de saliver.
Selon Pavlov (et à mon avis, il a raison), toute notre vie est ainsi conditionnée. Le mental conditionne vos réactions. S'il s'arrête de fonctionner, tout ce qui lui est conditionné s'arrête également de fonctionner.
Par exemple, vous n'avez jamais pensé sans respirer. Vous n'êtes pas conscient de respirer mais vous respirez à chaque instant, jour et nuit, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Toutes vos pensées sont ainsi associées à la respiration. Et si vous cessez de respirer, votre pensée cessera d'être aussi.
Si vous fermez toutes les ouvertures de la tête, les sept ouvertures, votre conscience ne pourra plus s'échapper vers l'extérieur. Elle restera à l'intérieur de vous, créant un espace entre vos deux yeux, espace qu'on appelle le troisième œil.
Quand votre conscience ne peut plus s'échapper vers l'extérieur, elle se concentre entre vos deux yeux, sur le troisième œil. Et dans ce troisième œil, toutes choses sont incluses. L'Existence toute entière est incluse. Quand vous parviendrez à sentir cet espace intérieur, vous connaîtrez l'Existence dans sa totalité parce que tout est inclus dans cet espace.
Les Upanishad disent, « connaître l'Un, c'est connaître le Tout. » Avec vos yeux, vous ne pouvez voir que l'univers fini, l'univers matériel. Le troisième œil voit l'infini, l'immatériel, le spirituel. Par vos deux yeux, vous ne pouvez pas sentir, voir, l'énergie; vous ne voyez que la matière. Par le troisième œil, on voit l'énergie en tant que telle.
Quand le courant de la conscience ne peut pas se tourner vers l'extérieur, il reste à sa source. Le troisième œil est la source de la conscience. Quand vous êtes centré sur le troisième œil, vous découvrez que le monde entier est en vous.
Swami Ram disait, « le soleil rayonne en moi, les étoiles scintillent en moi, la lune brille en moi. L'univers tout entier est en moi. » La première fois qu'il a prononcé cette phrase, ses disciples ont cru qu'il était devenu fou. Comment les étoiles pouvaient-elles scintiller en lui ? Mais Swami Ram voulait parler du troisième œil.
Quand, pour la première fois, l'espace intérieur est illuminé, c'est cela que l'on ressent. On devient l'univers.
Le troisième œil n'est pas un élément de votre corps physique. L'espace entre vos yeux n'est pas un espace fini. C'est l'infini qui est en vous. Quand vous connaîtrez cet espace, vous serez transformé, vous connaîtrez la non-réalité de la mort. Votre vie deviendra authentique. Intense, vivante pour la première fois.
Alors, vous n'aurez plus besoin d'être rassuré, parce que la peur n'existera plus. Alors, on ne pourra plus vous tuer, on ne pourra jamais plus rien vous enlever. Alors, l'univers tout entier, vous appartiendra; vous serez l'univers. Ceux qui ont connu cet espace intérieur, ont crié dans leur extase, « Aham Brahmasmi », je suis l'univers, je suis l'Existence. .
Quand le mystique soufi, Mansoor, prit conscience de cet espace intérieur, il se mit à crier, « je suis Dieu » il vivait en pays musulman, on crut au blasphème et il fut mis à mort. En Inde, il aurait été respecté, parce que l'Inde a vu nombre d'Illuminations. Mais les musulmans ne peuvent concevoir que l'homme et Dieu soient un. L'homme étant créé par Dieu, la créature ne peut devenir le Créateur. Mais alors même qu'on le mettait à mort, Mansoor riait. On lui demanda, « pourquoi ris- tu, Mansoor ?
On rapporte que Mansoor a répondu, « je ris parce que vous n'allez pas me tuer. Vous ne pouvez pas me tuer. Vous croyez qu'en tuant mon corps, vous allez me tuer. Mais je ne suis pas mon corps. Je suis le Créateur de cet univers et c'est mon doigt qui lui a donné vie. »
En Inde, on connaît ce langage depuis des siècles. On sait qu'il arrive un moment où l'on touche le centre intérieur. Et qu'alors on devient fou. On le sait tellement qu'on a compris que le fait de tuer un Mansoor ne changerait rien, qu'on ne peut pas le tuer, qu'on ne peut pas le détruire. Parce qu'il est devenu le Tout.
Après la mort de Mansoor, les Soufis comprirent qu'il valait mieux rester silencieux quand on atteignait le centre de soi-même. Et, depuis, la tradition soufist veut que l'on enseigne le silence aux disciples. On leur dit, quand vous atteignez le troisième Œil, restez silencieux. Ne dites rien ou bien continuez à parler comme d'habitude, à dire ce que les gens croient. » Ainsi, l'Islam possède maintenant deux traditions: la première, l'exotérique, qu'on enseigne à tous. La seconde est le Soufisme, l'ésotérique.
Ce sutra dit, (( les sept ouvertures de la tête closes avec les mains, un espace entre les yeux, soyez en vous ».
Chaque technique s'adresse plus particulièrement à un certain type de personne. Ce sutra peut être utilisé par un grand nombre de gens, sans danger. Il n'est d'ailleurs nul besoin de fermer les ouvertures avec les mains. Vous pouvez très bien mettre du coton dans vos oreilles et un, masque sur vos yeux. Ce qui est important, c'est de boucher toutes les ouvertures de la tête pendant quelques instants. Essayez, mais ne la pratique le pas quotidiennement. Elle fait partie des méthodes soudaines. Alors, quand vous êtes allongé sur votre lit, par exemple, fermer soudain toutes les ouvertures de la tête pendant quelques secondes et voyez ce qui arrive à l'intérieur de vous.
Même si vous avez l'impression d'étouffer puisque la respiration est fermée continué, à moins que cela ne devienne insupportable. Persévéré. Quand cela deviendra vraiment insupportable, vous serez obligé d'ouvrir à nouveau les ouvertures. Alors, ne vous inquiétez pas. Quand vous commencez à suffoquer, c'est le bon momel1t, parce que le fait de suffoquer brise les anciennes associations. Si vous pouvez rester ainsi Quelques instants de plus, c'est encore mieux. Vous aurez l'impression que vous allez mourir, mais ne craignez rien, vous ne pouvez pas mourir de cette façon. Mais quand vous aurez l'impression que vous allez mourir, à ce moment, soudain, vous sentirez l'espace intérieur qui inclut le Tout. Alors, enlevez vos mains.
Essayez cette méthode, mais ne la pratiquez pas. Elle n'est pas faite pour être pratiquée. C'est une méthode soudaine. Le choc qu'elle produit coupe le courant habituel de votre conscience.
Si vous pratiquez cette méthode, il ne se passera RIEN. Si je vous jette brusquement hors de cette pièce, vos pensées s'arrêteront. Mais si nous le faisons tous les jours, cela deviendra une habitude mécanique. Alors, ne pratiquez pas cette méthode d'une façon régulière. Faites-le quand vous le pouvez. Soudain, vous prendrez conscience de l'espace intérieur. Cet espace intérieur n'est perçu que lorsque vous vous sentez sur le point de mourir. Quand vous vous dites, « je ne peux vraiment plus continuer ; la mort est proche », il faut alors persister. N'ayez pas peur. La mort n'est pas si facile. En tout cas, jusqu'à main- tenant, personne n'est mort en essayant cette méthode,
Vous possédez en vous des systèmes d'alarme. Avant de mourir, on plonge dans l'inconscience. Si vous pouvez sentir que vous allez mourir, c'est que vous êtes conscient; alors, vous ne pouvez pas mourir. Et si vous sombrez dans l'inconscience, vous vous remettrez à respirer, vous ne pourrez: pas vous en empêcher. Vous pouvez donc utiliser des moyens mécaniques pour vous boucher les oreilles et les yeux. Mais utilisez vos mains au moins pour boucher votre nez. De cette façon, si vous allez jusqu'à l'inconscience, vos mains tomberont d'elles-mêmes et vous ne risquerez rien. Sinon, en effet, cela pourrait devenir fatal.