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Catégorie : MEDITATION
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Pourquoi dit-on qu'on atteint la Conscience Cosmique lorsque l'on est au centre de soi-même ?
« Si l'illumination et le Samadhi signifient la conscience totale, la Conscience Cosmique, la Conscience pénétrante, il semble très étrange de dire qu'on atteint cet état de Conscience Cosmique quand on est au centre de soi-même, dans la mesure où le centre de soi implique une intériorité extrême. Comment expliquer cette contradiction dans les termes. »
Etre au centre de soi est la voie, non pas le but. C'est la méthode, non le résultat. Il faut être au centre de soi pour atteindre le Samadhi mais il ne faut pas assimiler le centre intérieur au Samadhi. Quand on parvient à la Réalisation, à l'Eveil, il n'y a plus de centre.
Jacob Bohème a dit qu'il y avait deux manières de décrire l'approche du Divin: soit on sent que le centre est partout, soit on sent que le centre n'est nulle part. Ce qui revient à dire la même chose. Ainsi, les termes vous semblent contradictoires, mais il ne faut pas confondre la méthode et le résultat, la voie et le but.
Quand vous êtes au centre de vous-même, il se produit une explosion. Etre au centre de soi signifie rassembler toute son énergie en un point. Quand votre énergie est cristallisée en un point, ce point explose automatiquement. Alors, le centre disparait, ou bien il est partout.
Si vous n'êtes pas au centre de vous-même, votre énergie ne peut pas se concentrer, elle ne peut donc pas exploser. Il faut une très grande concentration d'énergie pour que l'explosion se produise. Il faut que vous soyez totalement et complètement au centre de vous-même.
Cette explosion est indescriptible; si vous pratiquez la méthode, le résultat s'ensuivra, mais il n'y a aucun moyen de le décrire, de l'exprimer. C'est une telle expérience que le langage est insuffisant pour la dépeindre. On peut l'éprouver, mais on ne peut pas la partager. C'est pour cette raison qu'on ne vous parle que de méthodes.
Bouddha n'a cessé de répéter pendant quarante ans, « Ne me demandez pas ce qu'est la Vérité, le Divin, le Nirvana, la Délivrance. Demandez-moi comment les atteindre. Je peux vous montrer le chemin, mais je ne peux pas partager l'expérience, même avec des mots. » L'expérience est personnelle; la méthode est impersonnelle. L'expérience est toujours personnelle et poétique; la méthode toujours impersonnelle et scientifique.
Si vous pratiquez la méthode, vous parviendrez au centre de vous-même. Si, en pratiquant la méthode, vous n'atteignez pas le centre de vous-même, c'est que vous n'avez pas bien suivi la méthode. Cette dernière vous mène scientifiquement au centre de vous-même. Mais quand l'explosion se produit, elle est poétique.
Par poétique, j'entends que chacun de vous la ressentira autrement. Et l'exprimera différemment. Que ce soit Bouddha ou Mahavir, Krishna ou Jésus, Mahomet, Moïse ou Lao-Tseu, ils ont tous exprimé leur expérience différemment. Mais il y a un seul point sur lequel ils sont tous d'accord: c'est que leurs paroles n'expriment pas ce qu'ils ont ressenti.
Pourtant, ils ont quand même essayé; ils ont essayé de transmettre quelque chose. Pour recevoir ce message, il faut éprouver une profonde sympathie, de l'amour, de la vénération. Cela ne dépend pas de celui qui transmet le message, cela dépend de vous. Si vous recevez ce message, avec amour, il passera. Si vous l'entendez d'une oreille critique, rien ne passera. D'abord, parce que le message est difficile à exprimer. Ensuite, parce que vous n'êtes pas en état de l'entendre. La communication devient alors impossible.
La communication est une chose si délicate qu'il n'en est pas vraiment question dans ces méthodes. On y fait seulement allusion. Civa dit seulement, « quand vous faites cette, l'expérience. » Ou bien, « quand vous faites cela, la félicité. » Il n'ajoute rien de plus. Parce que si on essaie d'exprimer quelque chose d'inexprimable, on risque de ne pas être compris. Alors, Civa se contente de parler de méthodes, de techniques.
Atteindre le centre de soi ne représente pas la fin, mais le moyen, la voie la concentration de toute l'énergie en un point provoque l'explosion. Une ampoule, par exemple, peut recevoir une certaine quantité d'électricité. Si le courant électrique est trop fort, l'ampoule explose. De même, plus vous êtes au centre de vous même et plus vous concentrez votre énergie dans ce centre. Il arrive un moment où l'énergie est trop forte et le centre explose.
C'est une loi scientifique. Et si le centre n'explose pas, cela veut simplement dire que vous n'êtes pas encore totalement au centre de vous-même. Quand vous avez vraiment atteint le centre de vous-même, l'explosion s'ensuit immédiatement. Il n'y a pas d'intervalle entre les deux. Aussi, si vous ne sentez pas l'explosion, c'est que vous avez encore plusieurs centres, que vous êtes encore divisé, que votre énergie est encore diffuse.
Quand vous dirigez votre énergie vers l'extérieur, vous vous videz de votre énergie, vous la dissipez. Et vous finissez par devenir impuissant. En vérité, lorsque la mort survient, vous êtes déjà mort, vous n'êtes plus qu'une cellule morte. Comme vous ne cessez de projeter votre énergie vers l'extérieur, il arrive un moment ou vos ressources d'énergie s'épuisent. Vous mourez ainsi à chaque instant.
On dit que même le soleil, cette immense source d'énergie, qui existe depuis des millions et des millions d'années, est en train de mourir lentement; dans quatre mille ans, il sera mort. Il se vide de son énergie tous les jours en dardant ses rayons aux frontières de l'univers, si l'univers a des frontières.
Seul, l'homme est capable de transformer et de changer la direction de son énergie la mort est un phénomène naturel :
Tout être vivant meurt un jour. Seul, l'homme peut connaître l'immortel.
Il est possible de réduire tout cela à la loi suivante: si l'énergie se déverse vers l'extérieur, la mort en résultera et vous ne saurez jamais ce que signifie la vie. Vous ne connaîtrez seulement qu'un lent vieillissement. Vous ne pourrez jamais sentir l'intensité de la vie. Quand l'énergie se déverse vers l'extérieur, il en résulte automatiquement la mort. Si vous parvenez à changer la direction de votre énergie -de l'extérieur vers l'intérieur il se produira en vous une mutation, une transformation.
Alors, cette énergie redirigée se concentrera en un point, le nombril, parce qu'en réalité, la vie vous a été donnée par le nombril. C'est par le nombril que vous étiez relié à votre mère. C'est par le nombril que l'énergie de votre mère se déversait en vous. Et ce n'est que lorsqu'on coupe le cordon ombilical que vous devenez un individu à part entière. Ainsi, la véritable naissance a lieu lorsque le cordon ombilical qui relie l'enfant à sa mère est coupé. L'enfant commence alors sa véritable vie, devient son propre centre. Et ce centre est forcément situé au nombril, parce que c'était le lien qui le reliait à la vie. Que vous en soyez conscient ou non, le nombril reste votre centre.
Si vous redirigez l'énergie de telle sorte qu'elle pénètre en vous, elle se concentrera au nombril. Quand la concentration d'énergie sera telle que le centre ne peut plus la contenir, il explosera. Et dans cette explosion, vous perdrez à nouveau votre individualité. Tant que vous étiez lié à votre mère par le cordon ombilical, vous n'aviez pas encore d'individualité et maintenant que vous êtes lié au Cosmos, vous l'avez perdu.
C'est une nouvelle naissance; vous ne faites plus qu'un avec le Cosmos. A présent, vous n'avez plus de centre, vous ne pouvez plus dire « je », vous n'avez plus d'ego. Quand Bouddha, ou Krishna disent « je », il s'agit d'une simple convention. Ils n'ont plus d'ego. Ils ne sont plus.
Quand on apprit que Bouddha allait mourir, tous les gens, tous les disciples, les sannyasins se rassemblèrent autour de lui en pleurant. Bouddha leur demanda alors, « pourquoi pleurez- vous ? » Un des disciples répondit, « parce que bientôt tu ne seras plus. » Bouddha se mit à rire et dit, « mais il y a quarante ans que je ne suis plus. Je suis mort le jour où j'ai atteint l'Eveil. Alors, ne pleurez pas; ne soyez pas tristes. Je ne peux pas mourir aujourd'hui, puisque je ne suis plus. Mais il fallait bien que je dise je, ne serait-ce que pour vous apprendre que je ne suis plus. »
La redistribution de l'énergie est l'objet de toute religion, c'est ce qu'on entend par quête religieuse. Et ces méthodes peuvent vous aider. Mais ne confondez pas le fait d’être au centre de soi avec le Samadhi, avec l'expérience. Le centre est la porte qui mène à l’expérience. Mais il disparaît lorsque l'expérience se produit.
A cet instant, vous n'êtes pas au centre de vous-même ; votre énergie est dispersée entre plusieurs centres. Quand vous êtes au I:entre de vous-même, votre énergie est concentrée en un point unique. Alors, se produit l'explosion. Alors, vous ne faites plus qu'un avec le Cosmos, vous ne faites plus qu'un avec l'Existence.
Considérez un iceberg qui flotte sur l'océan. L'iceberg possède un centre à lui. Il est différent de l'océan. Mais, en fait, c'est aussi de l'eau, à un degré particulier de température. L'iceberg et l'océan sont de même nature. Si l'atmosphère se réchauffe, l'iceberg va fondre et disparaître. Il n'y aura plu~ d'iceberg; il sera confondu avec l'océan, il ne fera plus qu'un avec lui.
Entre vous et Bouddha, entre Jésus et ceux qui l'on! Crucifié, entre Krishna et Arjuna, il n'y a pas de différence de nature. Arjuna est l'iceberg et Krishna est l'océan, mais leur nature est la même. Arjuna possède une forme, un nom, il mène une vie individuelle, mais il est de même nature que Krishna.
Grâce à ces méthodes, la température va monter, l'iceberg va fondre, la différence va s'éteindre. Le Samadhi représente cette fusion avec l'océan.
Le centre est le point de transformation à partir duquel l'iceberg n'est plus. Avant ce point, il n'y avait pas d'océan, seulement un iceberg. Après ce point, il n'y a plus d'iceberg, seulement l'océan. Le Samadhi.
Je ne veux pas dire qu'il faut penser que vous ne faites plus qu'un avec le Tout. La pensée se situe avant la méditation avant la Réalisation. Vous ne savez pas ce que c'est que d'être au centre: de soi; vous en avez entendu parler; vous avez lu ce qu'on a écrit à son sujet, mais vous ne savez pas ce que c'est. Vous souhaitez qu'un jour cela vous arrive, mais vous n'avez pas encore Réalité. Quand on est au centre de soi, il n'y a plus de pensée. On ait L'iceberg a fondu; il ne reste plus que l'océan.
On ne peut pas l’expliquer ce qu'est le Samadhi parce qu'aucun mot ne peut le décrire. C'est ainsi que Civa n'en parle jamais. II se contente de dire l'expérience » ou « la félicité ». Quelquefois même, simplement « cela » ou « alors ». Ce ne sont que des indications. Nulle part, il ne donne d'explications.
Pour les positivistes, les linguistes européens, ce qui est expérimenté peut être expliqué. Qu'est-ce que l'expérience, après tout ? disent-ils. Quelque chose que vous avez compris. Alors, pourquoi ne pourriez-vous pas le faire comprendre aux autres ? Pour eux, l'expérience peut être expliquée. Sinon, cela veut dire qu'elle n'a pas eu lieu, ou que votre esprit est confus. Mais leur argument n’est absolument pas fondé.
Sans parler d'expériences religieuses, vous savez bien qu'il est pratiquement impossible de communiquer vos expériences quotidiennes.
Disons que j'ai mal à la tète. Si vous n'avez jamais eu mal à la tête, comment pourrais-je vous expliquer ce que je ressens ? Cela rie veut pas dire que j'ai l'esprit confus, ou que je ne ressens pas vraiment ce mal de tète. Le mal de tète est là; je le ressens dans sa totalité, dans toute sa brutalité, mais si vous n'avez jamais eu mal à la tète, je ne peux pas vous faire partager mon expérience.
Le même problème se posait à Bouddha, qui s'adressait à des non-bouddhas. Comment leur expliquer son Expérience ? Comment expliquer l'Expérience à ceux qui ne l'ont jamais connue ? Comment expliquer le sens du mot « lumière » à un aveugle de naissance ?
Nous parvenons plus ou moins à communiquer dans la vie quotidienne parce que nos expériences sont assez semblables. Si je dis que le ciel est bleu et que vous dites aussi que le ciel est bleu, comment savoir si le mot « bleu » signifie la même chose pour nous ? Il se peut que « mon » bleu ne soit pas « votre » bleu. La couleur bleue a de multiples nuances, et la mienne n'est pas forcément la vôtre. En outre, il est des expériences qui sont au-delà du langage. ,
L'amour en est un exemple. Quand on aime, on éprouve quelque chose, mais on ne parvient pas à l'exprimer. On peut avoir envie de pleurer, de chanter, de danser: Mais quoi ? Que se passe-t-il en réalité ? Nul autre que celui qui vit cette expérience ne peut le savoir.
Il y a des personnes qui pensent que l'amour est une sorte de maladie. Rousseau, par exemple, dit que la jeunesse n'est pas le sommet de la vie, parce que pendant cette période on est plus vulnérable à cette maladie qui s'appelle l'amour. Ce n'est qu'à un âge avancé, lorsque l'amour a perdu tout son sens, qu'on peut atteindre la sagesse.
D'autres ont une opinion différente. Ceux qui sont vraiment sages ne parlent pas de l'amour. Parce que ce sentiment est si profond, si vaste, que les mots ne peuvent en rendre compte. Et quand on essaie de l'exprimer, on se sent coupable parce qu'on ne peut pas rendre avec exactitude le sentiment de l'Infime. Alors, on reste silencieux. Plus l'expérience est profonde, et moins il est possible de l'exprimer.
Bouddha ne parlait jamais de Dieu, non pas parce qu'il croyait qu'Il n'existait pas. Les érudits, les pandits disaient de Bouddha, « il ne dit rien, parce qu'il ne sait pas. S'il savait, pourquoi ne le dirait-il pas ? » Et Bouddha riait à les entendre, et rares étaient les personnes qui comprenaient son rire. Si l'on ne peut pas exprimer l'amour, comment peut-on exprimer Dieu ?
Exprimer une expérience c'est la trahir. C'est pour cela que Civa ne l'explique pas. Il aurait pu essayer de l'exprimer partiellement, avec des images.., des parallèles. Mais Civa ne le fait pas parce qu'il sait 3 quel point l'esprit est avide, avide d'informations auxquelles il s'accroche pour oublier qu'un long effort est nécessaire avant d'atteindre le but.
Nous oublions ainsi la méthode pour ne plus penser qu'au résultat. Je veux, à ce propos, vous citer l'exemple d'un vieux sannyasin il a maintenant près de soixante-dix ans qui est venu me trouver il y a quelques jours. « Je voudrais savoir quelque chose, » me dit-il. « Que voulez-vous savoir, » lui demandai-je. « En fait, je suis simplement venu vous voir: je ne veux rien savoir, parce que tout ce qu'il y a à savoir, je J'ai déjà appris. »
Voilà trente ans qu'il attend l'Expérience, qu'il attend la félicité et, voyant le temps passer, il imagine qu'il a connu l'Eveil. Je lui dis alors, « si vous avez atteint la Réalisation, ne dites rien. Restez avec moi quelques instants, mais ne dites rien. Il n'est nul besoin de parler. »
Mais il lui était impossible de rester silencieux. « Supposons que je n'ai pas eu l'Expérience, » me dit-il au bout de quelques instants, « que me diriez-vous dans ce cas ? » Je lui répondis, « soit vous savez, soit vous ne savez pas. Mais soyez clair. » Déconcerté, le vieil homme me dit, « en réalité, je n'ai pas atteint la Réalisation, mais je me suis répété tant de fois "Aham"
Brahmasmi je suis le Brahman que parfois j'oublie que ce ne sont que des mots, et que je n'ai pas connu l'expérience. » On finit par confondre connaissance et expérience, quand on se laisse entraîner par la pensée, et c'est pour cette raison que Civa n'essaie pas de faire appel à votre raison. C'est pour cela aussi que ce livre, « Vigyana Bhairava Tantra », est resté dans l'oubli. Parce qu'il ne présente que des méthodes sans jamais faire miroiter ce que vous pouvez en attendre.
Quelqu'un me demandait l'autre jour, « pourquoi y a-t-il tant de méthodes ? Kabir a dit, Sahaj Samadhi bhali soyez spontané. La spontanéité n'a pas besoin de méthodes. » Je lui al répondu, « si vous êtes parvenu au Sahaj Samahdi, à l'extase spontanée, il est bien entendu que les méthodes sont absolument inutiles. Pourquoi, dans ce cas, venir me voir ? » « Je n'en suis pas encore là, » me dit-il, « mais je pense que la meilleure façon d'atteindre l’Expérience, c'est la spontanéité. » « Vous pensez que la spontanéité est la meilleure façon d'atteindre l’Expérience parce qu'on ne parle pas de méthode dans ce cas et que cela satisfait votre paresse », ai-je répondu.
C'est ce qui explique d'ailleurs la mode du Zen en Occident. Le Zen dit qu'il faut parvenir à l’illumination sans effort. Mais pour atteindre ce point de non-effort, il faut faire un immense effort; c'est ce qu'on oublie trop souvent. Les Occidentaux ont conclu hâtivement qu'il ne fallait surtout rien faire.
C'est grâce à Suzuki que le Zen s'est répandu en Occident. C'est lui qui, avec la plus grande sincérité, a essayé de transmettre le message Zen. Mais l’Occident n'y a rien compris. Les Occidentaux ont aussitôt traduit « sans effort » par « ne rien faire. »
Il est vrai que le Zen parle d'extase spontanée, mais vous n'êtes pas spontané. Alors, comment l’Expérience pourrait-elle fleurir en vous ? Cela peut vous sembler absurde, mais pour devenir spon1ané, pour atteindre l’innocence, il vous faudra faire un immense effort, pratiquer certaines méthodes, vous purifier.
C'est Paul Reps qui s'est chargé de traduire en anglais ces méthodes, le « Vigyana Bhairava Tantra ", qu'il a insérées à la fin de son merveilleux livre, Zen Flesh, Zen Bones. Nombre de disciples Zen en Occident s'élevèrent contre cette initiative, parce que ces méthodes leur semblaient en complète contradiction avec renseignement Zen.
Mais ils ont sans doute oublié que, pour atteindre la spontanéité, il faut faire un long voyage. Ouspensky, run des disciples de Gurdjieff avait coutume de répondre, quand on lui demandait où était la Voie, « je ne sais pas où est la Voie. Je ne peux que vous montrer des sentiers qui mènent à la Voie. »
Ne croyez pas que vous êtes déjà sur la Voie. Elle est encore loin de vous. Il vous faudra emprunter de multiples sentiers avant de la trouver la spontanéité «Sahaj yoga » ne vous est pas familière. La culture vous a enlevé toute spontanéité; il n'y a rien de spontané dans votre vie. Même l'amour est un marché, un calcul, un effort. Alors, comment pourriez-vous exploser spontanément, comment pourriez-vous vous fondre spontanément dans le Cosmos ?
Il vous faudra d'abord rejeter tout ce qui est artificiel en vous, vos fausses attitudes, vos conventions, vos préjugés. Ces méthodes vous aideront à atteindre le point où il n'y aura plus rien à faire, où vous n'aurez plus qu'à être, tout simplement.
Pour atteindre ce point, il vous faudra faire un immense travail l'attrait du Zen ou de l'enseignement de Krishnamurti, par exemple, est fondé sur une incompréhension. Krishnamurti affirme qu'il n'existe pas de « méthode » de méditation, et il a raison: il arrive un moment où l'on n'a plus besoin d'aucune méthode. Mais ce moment n'est pas encore arrivé pour vous. Et entre temps, toute connaissance a priori peut être dangereuse. Voilà pourquoi Civa se tait, voilà pourquoi il n'essaie pas de décrire l'Expérience. Il se contente de vous expliquer ce que vous pouvez faire.
Krishnamurti parle en des termes que vous ne pouvez pas comprendre. Son discours est logique: quand vous pratiquez une méthode, qui pratique cette méthode ? C'est le mental et comment une méthode pratiquée par le mental peut-elle mener à la dissolution du mental ? Elle ne peut, au contraire, que lui donner plus de force. La méditation, comme l'amour, est spontanée. Peut-on pratiquer l'amour ? Non, il se produit. Et il en est de même avec la méditation. Voilà l'argument développé par Krishnamurti, et il est juste. Seulement, il ne s'applique pas à vous l'argument est séduisant par sa logique, mais cette logique devient un conditionnement qui vous empêche d'arriver quelque part.
J'ai rencontré des disciples de Krishnamurti et, quand je leur ai demandé, « vous avez compris qu'il n'y avait pas de méthode, vous n'en pratiquez aucune, est-ce que la spontanéité a fleuri en vous ? », ils m'ont répondu négativement. Je leur ai dit alors, « pratiquez donc une méthode. » (( Il n'y a pas de méthode, » ont-il.. affirmé.
Ils ne pratiquent aucune méthode, mais ils n'ont pas atteint le Samadhi. Ils n'ont pas bougé d'un pouce, mais ils persistent à dire, « il n'y a pas de méthode. »
Quand vous essayez d'expliquer à un jeune enfant ce qu'est la sexualité il vous écoutera mais les mots n'aurons aucun sens pour lui. Vos explications peuvent même être dangereuses, parce que vous le conditionnez. Il ne sait pas ce que la sexualité représente, parce que ces glandes sexuelles ne fonctionnent pas encore, son corps n'est pas totalement formé, son énergie n'est pas encore orientée vers le centre sexuel. Parce qu'il a des oreilles pour écouter, croyez-vous qu'il peut comprendre ? Parce qu'il peut hocher la tête, croyez-vous qu'il a compris ?
La sexualité n'est pas encore un problème pour lui: ce n'est pas son souci. Il n'a pas encore atteint la maturité nécessaire. Attendez! Attendez qu'il VOUS pose des questions. Et ne lui en dites pas plus qu'il ne peut comprendre, parce que ces informations supplémentaires seront un fardeau pour lui. Il en est de même avec la méditation.
On ne peut vous enseigner que les méthodes. Pas les résultats. Sans prendre d'abord appui sur la méthode, votre expérience restera toute cérébrale. Elle ne vous sera d'aucun secours.
Comme l'enfant qui regarde la solution du problème à la fin de son livre d'arithmétique plutôt que d'essayer de le résoudre par lui-même, vous n'apprendrez rien. Pire encore, connaissant la réponse, vous risquez de bâtir une fausse méthode pour la démontrer.
La réponse, il faut la chercher vous-même. La question est là, la méthode est là, il suffit de l'utiliser. C'est à vous, et à vous seul, qu'il revient de trouver la réponse. Le bon professeur n'est pas celui qui donne la solution avant même qu'on se mette à chercher; c'est celui qui vous indique la méthode pour la trouver.
Alors, gardez bien cela en tête: pour atteindre la Conscience Cosmique, il faut être au centre de soi-même. Mais le centre n'est pas le résultat. c'est la méthode, la méthode qui vous permet d'atteindre l'Eveil.
Passons maintenant à la seconde question. « Vous avez dit que si l'on aimait vraiment, l'amour pouvait être une méthode, et que, dans ce cas, les techniques de méditation que vous nous présentez ne sont pas nécessaires. D'après votre description du véritable amour, il me semble que j'aime vraiment. Mais la félicité que m'apporte la méditation m'apparaît être d'une dimension tout à fait différente du bonheur profond que me donne l'amour. Je ne peux pas non plus imaginer que je puisse vivre sans méditation.