L'ORIGINE DU QI GONG
Dans l'ouvrage le plus célèbre d'acupuncture, le NeiJing, la bible des acupuncteurs, se trouvent les références les plus anciennes sur les pratiques physiques chinoises.
Le Nei Jing relate l'enseignement du médecin Qi Bo à l'empereur jaune, empereur fondateur de la civilisation chinoise, ayant vécu de 2600 à 2590 av. J .-C. Le livre est attribué aujourd'hui par I~s historiens, à l'époque des Han, 200 ans av. J .-C.
Ce grand livre s'ouvre par la meilleure introduction qui soit au Qi Gong, et reste d'actualité malgré son grand âge.
« Il y eut jadis un Empereur Huang Di. Perspicace dès la naissance, disert dès le jeune âge, il fut sage dès l’adolescence, grandit en droiture et en finesse, puis ayant achevé sa tâche, il monta au ciel (accéda au trône du Fils du Ciel à l'âge adulte).
Il dit au Maître Céleste Qi Bo :
-On m’a rapporté que dans la haute antiquité on vivait centenaire sans que l'activité faiblisse. Les gens d'à présent sont déjà affaiblis à 50 ans. Est-ce par suite d'un changement d’époque ou par la faute des hommes ?
-Obéissant au Dao, les anciens se modelaient sur le Yin-Yang et se conformaient aux Nombres. Ils étaient modérés dans leur alimentation et réglés dans leurs activités. Ils évitaient le surmenage, se gardaient de détériorer leur corps et leur esprit, se permettant ainsi de vivre un siècle. Les gens d'à présent n'agissent plus de même, ils se gavent d'alcool, sont téméraires et luxurieux. Les passions épuisent leur essence et dilapident leur souffle naturel. Insatiables et inconsidérés ils se livrent à leurs penchants, vont à l'encontre des vraies joies de la vie, s'agitent sans mesure et se fatiguent prématurément.
Les Sages de la haute antiquité apprenaient à chacun à éviter à temps les « perversions d'épuisement et les vents pirates », el à maintenir, par le calme et la concentration, leur souffle naturel dans la docilité, à bien contenir leur esprit à l'intérieur de telle sorte que les maladies soient sans prise. Grâce à la restriction des appétits et à la contention des velléités, le coeur demeure paisible et sans émoi, le corps travaille sans s'épuiser, le souffle suit un cours régulier et chacun d'eux est satisfait.
Appréciant leur nourriture, contents de leur vêtement, joyeux dans leur simplicité, sans envie pour de plus hautes conditions, les gens étaient ce qu'on appelle « simples ». Aucune cupidité ne ternissait leur regard, aucun dérèglement n'atteignait leur coeur. Gens ordinaires ou savants, sages ou non, tous ignoraient les émois, car ils se conformaient au Dao. Ils atteignaient 100 ans sans que leur activité se lasse car leur vertu était sans défaillance».
Que Huang Di parle de la haute antiquité fait supposer que les événements évoqués se passent au moins 2 000 ans av. J.-C. En fait, il est communément admis que la sagesse taoïste aurait 5000 ans d'âge.
Ce livre est émaillé d'autres allusions comme : « On doit respirer l'essence de la vie, régulariser sa respiration pour préserver son esprit et garder les muscles relaxés... » et dans un chapitre de thérapeutique :
« Ceux qui souffrent des reins doivent pratiquer l'exercice suivant pour guérir de leur maladie: debout, le visage tourné vers le Sud le matin à l'aube, inspirer 7 fois sans penser à rien d'autre. »