LE NEI DAN QI GONG
Ce qui différencie le style Nei Dan martial, dit cc d'alchimie interne », du précédent, est l'usage, dans l'entraînement, puis au cours du combat, du souffle accumulé dans la partie basse de l'abdomen, sous le nombril, au point d'acupuncture Qihai (6VC), région appe;lée Dan Tian.
Dans le passé lointain de la Chine, l'art de la méditation s'était développé parmi les Taoïstes, et là aussi, comme chez les Bouddhistes, réservé surtout aux moines, puis aux gens malades, dans un but spirituel ou de guérison.
L'application de la méditation taoïste aux arts martiaux leur a conféré une valeur et une orientation spirituelles.
On a la preuve que depuis le 13ème siècle au moins, un style d'art martial taoïste existait, et depuis lors, différents styles en sont nés et ont successivement disparu.
L'exemple vivant de cette tradition, mieux connue aujourd'hui en Occident, est le courant japonais qui en dérive avec les Do. Do étant le mot japonais pour Tao, la voie. On connait le Judo, le Karaté-do, l'Aïki-do, le Ken-do letc... Tous ces arts martiaux ont pour based'efficacité la concentration et le développement du Hara, région du Dan Tian, se traduisant littéralement par Tanden en Japonais. Il est incroyable que l'Occident ait si longtemps connu et cultivé les arts martiaux internes japonais en méconnaissant les arts martiaux chinois d'où ils sont issus et qui leur sont quelquefois supérieurs.
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Le Dan Tian
L'originalité de Nei Dan consiste à cultiver l'accumulation d'énergie dans la partie basse du ventre par des exercices de respiration et de concentration. Une fois que le Qi est actif dans cet endroit, l'adepte apprend à le mettre en circulation dans les méridiens, à volonté, et notamment dans les deux méridiens médians: Du Mai (postérieur: du sacrum au crâne) et Ren Mai (antérieur: du visage au périnée).
Cette circulation est appelée « orbite microcosmique » ou « petite circulation », Shao Zhou Tian.
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Cette base de travail n'est pas différente de celle de la spiritualité taoïste et de la préparation à la respiration dite embryonnaire.
Une autre possibilité de circulation consiste à faire circuler le Qi dans les 12 méridiens du corps, ceux les plus communément employés en acupuncture et qu'on appelle les méridiens principaux.
Cette circulation s'appelle « orbite macrocosmique » ou « grande circulation », Da Zhou Tian.
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Da Zhou Tian: " grande circulation " ou" orbite macrocosmique "
L'importance préalable d'accumulation du Qi dans le Dan Tian marque l'étape fondamentale.
L'étape suivante dépend du but. Si le pratiquant est orienté sur la méditation, l'idée est seulement de faire circuler le Qi. S'il est un adepte du Nei Dan Kung Fu, l'idée est aussi de faire circuler pour progressivement être capable de transporter le Qi vers un lieu choisi du corps, les pieds ou les mains, pendant le temps de l'attaque ou de la défense, afin d'augmenter la puissance de répulsion ou d'attraction ou d'impact des coups. L'augmentation de cette puissance est totalement distincte de la force musculaire. Elle est considérée comme supérieure dans ses effets par les adeptes du Nei Dan Kung Fu.
Au 17ème siècle, Chang San Feng, de la montagne de Wu Dangdans la province de Hubei, crée un style nouveau, le Tai Ji Quan. Cet art devint rapidement le flambeau du Nei Dan Qi Gong.
Les adeptes travaillant lentement les mouvements de cette boxe, s'appliquent à la circulation du Qi dans le corps, et parallèlement travaillent l'accumulation du souffle dans le Dan Tian, sa circulation et son transport.
Catherine Despeux, dans sa thèse, rappelle que le transport du Qi peut être projeté au-delà de son propre corps sur celui de l'adversaire, particulièrement aux points vulnérables pouvant créer la mort ou une simple sidération, paralysie de l'ennemi. C'est ce que l'on retrouve aussi dans les arts martiaux japonais avec le Ki Aï, cri projeté à partir du Hara qui paralyse l'adversaire.
Mieux encore, l'adepte parvenu à un stade de maîtrise est capable de créer une sphère d'impénétrabilité de l'adversaire, ou de le projeter au loin sans le toucher, ou de le vider de sa propre énergie.
Les points de vulnérabilité, connus dans les arts martiaux japonais et chinois, auraient une origine indienne selon les hypothèses de C. Despeux, et portaient le nom de Marman en Inde.
Ceci montre à quel point les cultures indiennes et chinoises se sont fécondées naturellement au début de notre ère. Que l'on songe à Boddhidharma à partir de qui le temple Shao Lin devint l'un des piliers des arts martiaux. Quels secrets des arts martiaux indiens avait-il amenés dans ses bagages ?