L'HUMANITÉ AUJOURD'HUI
1. LA SITUATION MONDIALE
Amener en manifestation sur terre le Nouvel Age et en même temps l'émergence du cinquième royaume des âmes représente une tâche qui exige les efforts unis et concertés de tous ceux qui s'appliquent à atteindre cet objectif. Cela nécessite aussi l'effort et la coopération de la partie plus avancée de l'humanité qui est sensible à ces nouvelles influences, qui peut saisir la nature et les possibilités extrêmement vastes de cet événement capital et qui est, par conséquent, prête à répondre pour sa part et de son mieux, aux nécessités de ce moment crucial et au service que les Grands Etres cherchent à rendre. Cet effort et cette coopération fournis par la partie la plus réceptive de l'humanité est, en réalité, ce que la Hiérarchie cherche à provoquer parmi les enfants des hommes.
La matière de ce chapitre a été écrite antérieurement à la déclaration de guerre de 1939, constituant un effort fait en vue d'éviter la catastrophe.
La pression s'exerçant sur la Hiérarchie et sur tous ceux qui, sur le Sentier de l'Etat de disciple et le Sentier d'Initiation, sont liés à elle, est aujourd'hui puissante. Une collaboration constante et une extrême activité sont nécessaires, car Ceux qui guident l'évolution humaine ont été profondément préoccupés par la nécessite de préserver l'équilibre dans le monde aujourd'hui. Si cela est possible, il ne faut pas que se produise une aggravation rapide de la situation, soit une conflagration générale, soit (alternativement et d'une façon tout à fait possible) une effervescence et un mécontentement général sur une échelle si vaste et d'un caractère si persistant que les peuples de la terre seraient, dans le premier cas, ruinés par la guerre avec ses séquelles de famine et d'épidémie, et dans l'autre cas, épuisés par les souffrances engendrées par les agitations d'origine économique, la misère et l'exploitation des masses par les fanatiques, les gens avides de publicité et les idéalistes bien intentionnés mais manquant d'esprit pratique.
Les dangers pour la race et pour son développement résultant de plusieurs guerres désastreuses, les conditions tout aussi désastreuses créées par l'absence de développement réel ou déterminé, et la prolongation durant des décennies de l'impasse actuelle et de la faillite économique sont tout aussi importants et tout aussi néfastes. Contrebalancer ces possibilités et produire cependant, pendant les dix prochaines années, le maximum de changement désiré, tel a été l'objectif de la Hiérarchie planétaire (ce groupe caché de Travailleurs que les Chrétiens appellent le Christ et Ses Disciples), et cela représente le point central de leur lutte. J'emploie à dessein le mot "lutte". La Hiérarchie lutte durement contre les prétendues "forces du mal", et le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde est, en ce moment, l'instrument avec lequel sur le plan physique, la Hiérarchie doit travailler. Elle n'en a pas d'autre.
Que voulons-nous dire par ces mots "les forces du mal" ? Non pas les armées de l'iniquité et du péché organisées sous le commandement de ce produit de l'imagination, le diable ou quelque suprême antéchrist. De telles armées n'existent pas et il n'y a pas de grand ennemi de Dieu rangé en bataille contre le Très Haut. Il n'y a que l'humanité souffrante et errante, encore à demi-éveillée, percevant vaguement la vision et luttant pour se libérer de l'esclavage du passé, de ses obéissances périmées et de son loyalisme exagéré. Les forces du mal sont seulement en dernière analyse, des idéaux antiques et invétérés et des habitudes de pensée qui ont atteint leur but en amenant la race à son point actuel de développement, mais qui doivent maintenant disparaître si l'on veut que le Nouvel Age soit inauguré comme il est souhaitable. Les anciens rythmes établis, inhérents aux anciennes formes de la religion et de l'ordre politique et social, doivent laisser la place à des idéaux plus récents, à la compréhension de synthèse et à l'ordre nouveau. Les lois et les modes de processus qui sont particuliers au Nouvel Age doivent remplacer les anciens et, en temps voulu, ils institueront le nouvel ordre social et le régime plus inclusif.
Partout dans le monde aujourd'hui on procède à des expériences, particulièrement dans le domaine gouvernemental ; elles représentent les tentatives faites par les hommes en tous lieux pour appliquer les nouveaux idéaux qui approchent et qui sont vaguement perçus. Ils doivent s'appliquer aux conditions de notre existence moderne et en définitive les remplacer. Il n'y a pas de formes d'expérience nationale qui ne soient basées sur de tels idéaux et qui ne représentent pas essentiellement un effort fait par quelque groupement d'idéalistes pour améliorer les conditions mondiales ou pour apporter un soulagement à un petit nombre d'êtres humains. C'est là un axiome qui doit être accepté dès le début, un axiome sur lequel est fondé le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde. Il abolit donc chez ceux-ci tout antagonisme politique. Au cours du processus de matérialisation de l'idéal, dans l'effort fait pour obtenir sa reconnaissance et ainsi conformer les desseins de la vie à l'idée, les méthodes employées et les haines suscitées, les cruautés commises en son nom, l'acceptation qui en a été exigée et le mal perpétré au nom des buts nouveaux, ont produit une situation d'une nature tellement incendiaire que Ceux qui se tiennent derrière la scène des affaires du monde et du développement de l'humanité, éprouvent beaucoup de difficultés à maintenir les choses en l'état de calme où elles sont.
Quelle situation avons-nous dans le monde en ce moment ? Car les lignes de clivage deviennent chaque jour plus claires et la situation peut-être distinctement comprise. Ceux qui ne possèdent pas de vision, mais considèrent les événements actuels avec une attitude de myopes, jugent ce qui se passe dans le monde comme empirant et s'envenimant davantage.
Ils ne voient aucune lumière dans les ténèbres et prédisent d'une façon extravagante la perdition de notre civilisation. D'autres envisagent la situation en ce qu'elle leur permet d'assurer leur prédominance, de parvenir au premier rang ou d'émerger en quelque section des activités du monde. Ils exploitent ainsi les masses et retournent la situation à leur propre avantage, parfois avec les meilleures intentions, parfois parce qu'ils voient là une chance d'arriver au pouvoir et à la prédominance, et parfois aussi parce que la vie, le sort ou le karma (nous pouvons utiliser le mot que nous préférons) les a destinés à cette position et ils deviennent des hommes du destin. Ils se retrouvent avec leurs mains à la barre du navire de l'état, ils sont les agents qui dirigent un parti, un groupe ou une situation politique, religieuse ou économique. Et pourtant, pendant tout ce temps-là, ils sont seulement des pions aux mains de Ceux qui oeuvrent en vue de fins plus vastes.
Nous pouvons considérer l'ensemble de ce sujet sous deux angles, et nous aurions intérêt à le faire, en nous souvenant toujours que l'objectif de l'ordre social nouveau, des nouvelles lignes politiques et de la nouvelle religion est d'amener le développement de la conscience humaine, d'instituer les valeurs plus élevées, d'attirer sur elles l'attention des hommes, et de mettre une fin au règne du matérialisme. C'est, après tout, le but que se sont fixé tous ceux ayant la vraie connaissance et les hommes enclins à la spiritualité au cours des âges, c'est-à-dire amener la loi du Royaume de Dieu, la domination de l'âme dont la nature est amour, et poursuivre le travail inauguré par le Christ, amener l'ère de paix sur la terre et de bonne volonté à l'égard des hommes. Cela est clairement indiqué par l'accent mis, sur une large échelle, sur la paix du monde, tel que l'expriment les chefs politiques importants et tel qu'il est démontré partout par les églises.
Aujourd'hui, les peuples sont divisés en quatre groupes, du point de vue de Ceux qui cherchent à guider l'humanité dans le Nouvel Age. C'est là, bien sûr, une large généralisation et de nombreux groupes intermédiaires existent entre les quatre grandes divisions.
D'abord, les masses ignorantes. Celles-ci, en raison du manque de travail, de l'analphabétisme, de la faim, de la détresse et du manque de loisirs ou de moyens de se cultiver, se trouvent dans une situation qui peut prendre feu. Elles sont juste assez développées pour réagir à la direction du mental et aux suggestions de gens légèrement plus avancés. Elles peuvent être facilement enrégimentées, influencées, standardisées et lancées en une activité collective par les chefs de n'importe quelle école de pensée assez intelligente et de caractère assez émotionnel pour faire appel aux désirs matériels, à l'amour du pays et à la haine de ceux qui possèdent davantage que ces masses. Elles peuvent être dominées par la peur et ainsi poussées à l'action par un appel émotionnel.
Manquant de sagacité et en proie à de très grandes souffrances, elles sont facilement emportées par les fureurs de la haine et du fanatisme et ainsi, elles constituent l'une des plus grandes menaces du temps présent. Elles sont les jouets de ceux qui sont mieux informés, et se trouvent sans recours entre les mains de ceux qui cherchent à les utiliser pour n'importe quel but. Elles sont extrêmement sensibles aux appels émotionnels et aux promesses ; par contre les idées ne peuvent produire qu'un impact mineur sur leur conscience, car elles ne sont pas encore suffisamment développées pour penser par elles-mêmes. Leur ensemble est constitué de jeunes âmes, bien qu'il y ait évidemment des exceptions. Ce n'est pas l'idéalisme des chefs et des démagogues qui les impressionne et les pousse à l'action généralement violente, mais le désir de se venger, le besoin de posséder dans le sens matériel du mot, et la détermination d'être ce qu'on appelle communément "le plus malin". Elles incarnent la psychologie de la masse, la loi de la masse et la violence de la masse. Elles sont sans défense, exploitées et, parce qu'elles représentent une masse d'êtres humains qui ne pensent et ne raisonnent pas, elles constituent un problème très réel, ainsi que nous tous le savons bien et ainsi que le comprennent tous les gouvernements. La violence aveugle, irréfléchie a, jusqu'à présent, été contenue par la force armée. C'est ce qui se passe aujourd'hui.
Les masses luttent et meurent aux exhortations de discours incendiaires, sachant rarement de quoi il s'agit.
Leurs conditions doivent être améliorées, mais pas au moyen du sang versé ni de l'exploitation.
Deuxièmement, les classes moyennes, ou prétendues telles, de niveau à la fois supérieur et inférieur. Elles occupent une place importante dans chaque nation, bourgeoisie intelligente, diligente, curieuse, d'esprit étroit, essentiellement religieuse, bien que fréquemment répudiant les formes de la religion. Elles sont déchirées et ravagées par les conflits économiques et sont, sans exception, l'élément le plus puissant dans n'importe quelle nation, du fait qu'elles peuvent lire, discuter, penser, dépenser de l'argent et prendre parti. Elles forment la masse des partisans dans le monde, des combattants de toute cause et sont constituées en groupements, soit pour, soit contre ceci ou cela ou un autre parti. Elles aiment se reconnaître et se choisir des chefs et sont prêtes à mourir pour une cause et à faire des sacrifices illimités pour leurs idéaux basés sur les idées qui leur sont présentées par les chefs qu'elles ont choisis.
Je ne range pas la prétendue aristocratie en un groupe spécial, car c'est là uniquement une distinction de classe basée surtout sur l'hérédité. Le capital et les ajustements auxquels procèdent les nations modernes les font rapidement fusionner avec la classe moyenne. Nous traitons de matières fondamentales, de groupements fondés sur des attitudes majeures et non pas sur des divisions qui apparaissent lorsque l'on considère des ressources matérielles. L'esprit bourgeois pénètre aujourd'hui les masses, le prolétariat, d'une manière lente et continue, et il pénètre aussi dans les milieux que l'on a appelés jusqu'à présent la classe supérieure. On le trouve, existant à l'état de conscience, dans l'aristocratie de toute nation, absorbant ses membres au cours du grand processus actuel de nivellement. En raison du nivellement qui se poursuit partout, l'aristocratie spirituelle peut maintenant émerger, aristocratie basée sur une réalisation des origines et des buts divins, qui ne connaît aucune distinction de classe, aucune barrière religieuse ni aucune séparation en raison de différences. Nous traitons donc de divisions humaines et non pas de distinctions de classe.
Ce second groupe constitue le champ le plus fertile d'où les nouveaux chefs et organisateurs sont tirés. Ceux-ci constituent un groupe intermédiaire entre les penseurs du monde, les gens intelligents et les masses humaines. En dernière analyse, ils sont les facteurs décisifs dans les affaires du monde. Les masses souffrent des conditions mondiales et des situations créées par l'activité du second groupe et réagissent d'une façon ou d'une autre aux nouvelles influences, aux nouveaux idéaux et aux nouveaux facteurs de direction dans le monde moderne. Ce groupe important souffre lui-même par ceux qui cherchent à imposer de nouveaux rythmes aux peuples, groupes politiques, idéalistes et fanatiques religieux, et protagonistes du nouvel ordre social et des nouveaux régimes économiques (tels que leurs chefs les leur montrent, bien ou mal interprétés).
En raison du développement de leur intelligence, due aux facilités croissantes d'éducation, à leur possibilité d'information et à l'impact des nouvelles méthodes de propagande, de la presse et de la radio, ils forment le groupe le plus puissant de chaque nation, et c'est à eux que les chefs s'adressent. C'est leur soutien et leur esprit de parti qui est demandé et qui représentent le succès pour n'importe quel chef. Ce sont eux qui détiennent la direction dans les affaires nationales. Ils sont aujourd'hui assaillis par l'incertitude, les doutes, les craintes profondes et le désir de voir justice faite et le nouvel ordre des choses instauré. Par-dessus tout, ils désirent la paix, des conditions économiques stables et un monde ordonné. Pour cela, ils sont prêts à se battre, et ils se battent aujourd'hui dans chaque parti, chaque groupement, pour toutes sortes d'idéaux politiques, nationalistes, religieux, économiques et sociaux. S'ils ne se battent pas au sens réel et physique du mot, ils se battent à cours de paroles, de discours et de livres.
Troisièmement, les penseurs du monde : ce sont les hommes et les femmes intelligents, hautement éduqués, qui perçoivent les idées et les formulent en idéaux. Ces personnes parlent, écrivent des articles, des livres et utilisent toutes les méthodes connues pour atteindre et éduquer le grand public, poussant ainsi la bourgeoisie à agir et, à travers elle, à stimuler les masses. Leur fonction et le rôle qu'ils remplissent est d'une suprême importance. De leurs rangs sortent ceux qui influencent continuellement le cours des affaires mondiales, parfois dans un bon sens et parfois en vue de fins égoïstes. Ils jouent sur l'esprit humain comme un musicien joue sur son instrument, et le pouvoir de la presse, de la radio et des tribunes publiques se trouve entre leurs mains.
Leur responsabilité est énorme. Quelques-uns, plus peut être qu'il ne peut apparaître, travaillent d'une façon désintéressée sous l'inspiration de l'ère nouvelle. Ils se sont consacrés à l'amélioration de la condition humaine et des affaires du monde suivant certaines directions qui leur paraissent (à raison ou à tort) contenir l'espoir de l'avenir et l'élévation de l'humanité. On les rencontre dans chaque gouvernement, chaque parti, chaque société et organisation, et dans chaque Eglise et groupement religieux. Ils constituent l'unité la plus influente aujourd'hui, car c'est à travers eux que l'importance classe moyenne est atteinte, mise en mouvement et organisée pour des fins politique, religieuses et sociales. Leurs idées et leurs déclarations s'infiltrent à travers les classes moyennes et supérieures et finalement atteignent les oreilles des gens les plus avancés parmi les masses non évoluées.
Quatrièmement, le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde : Ce sont les gens qui commencent à inaugurer un nouvel ordre social dans le monde.
Ils n'appartiennent à aucun parti ni à aucun gouvernement, dans le sens partisan du terme. Ils reconnaissent l'existence de tous les partis, de toutes les croyances et de toutes les organisations sociales et économiques ; ils reconnaissent tous les gouvernements. On les rencontre dans toutes les nations et dans toutes les organisations religieuses, et ils travaillent à formuler le nouvel ordre social. Sous l'angle purement physique, ils ne luttent ni pour les meilleurs aspects de l'ordre ancien ni pour l'amélioration des conditions sociales. Ils considèrent que les anciennes méthodes de combat, d'esprit de parti et d'attaque, tout comme les anciennes techniques employées dans les luttes de partis ont absolument échoué, et que les moyens employés jusqu'à présent de tous côtés, par tous les partis et tous les groupes (lutte, violent parti pris en faveur d'un chef ou d'une cause, attaques contre des individus dont les idées ou les manières de vivre sont jugées nuisibles à l'humanité) sont dépassés, s'étant montrés vains et incapables d'amener les conditions voulues de paix, de prospérité économique et de compréhension.
Ils sont absorbés par la tâche consistant à inaugurer le nouvel ordre du monde en formant à travers le monde entier, dans chaque nation, chaque ville ou agglomération, un groupement de gens qui n'appartiennent à aucun parti, ne prennent position ni pour ni contre mais qui ont des plans aussi clairs et bien définis et un programme aussi pratique que n'importe quel autre parti dans le monde aujourd'hui. Ils se basent essentiellement sur la divinité essentielle de l'homme ; leur programme est fondé sur la bonne volonté car c'est là une caractéristique humaine fondamentale. Ils organisent, en ce moment, les hommes de bonne volonté à travers le monde, leur traçant un programme défini et édifiant une politique à laquelle tous les hommes de bonne volonté peuvent adhérer.
Ils croient et déclarent que leur appel initial a été tel, que si les esprits éduqués faisant partie du troisième groupe étudié plus haut leur donnent leur aide, et si les moyens financiers leur sont donnés d'accomplir le travail d'éducation nécessaire et la propagande relative à la bonne volonté, ils peuvent changer le monde (par la seule action des hommes de bonne volonté) au point que, sans guerre, sans exciter la haine entre les hommes et sans attaquer aucune cause ni adhérer ni aucune d'entre elles, le nouvel ordre peut être fermement établi sur terre. Leur programme et leur technique sont exposés un peu plus loin.
Derrière ce quadruple panorama de l'humanité, se trouvent Ceux dont le privilège et le droit sont de veiller à l'évolution humaine et de guider les destinées des hommes. Cela, Ils l'exécutent, non pas par une domination qu'ils imposent et qui empiète sur la libre volonté de l'esprit humain, mais en implantant des idées dans l'esprit des penseurs du monde, en évoquant la conscience humaine, de manière que ces idées soient reconnues leur et deviennent avec le temps les facteurs qui dirigent la vie humaine. Ils forment les membres du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde à la tâche de transformer les idées en idéaux. Ceux-ci avec le temps deviennent les objectifs souhaités des penseurs, et sont par eux enseignés à la vaste classe moyenne ; ainsi, ils sont façonnés en formes de gouvernement et de religion, constituant la base du nouvel ordre social auquel les masses sont patiemment incorporées.
Il faut ici se souvenir que les hommes et les femmes de bonne volonté appartiendront à tous les groupes signalés ci-dessus, que c'est en cela que repose leur force et que c'est là qu'est leur utilité à l'égard du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde.
La force du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde repose sur trois facteurs :
1. Ces serviteurs occupent une position médiane entre les masses des hommes et le gouvernement intérieur subjectif du monde.
2. Ils recrutent leurs membres (si l'on peut utiliser un terme aussi inadéquat) parmi toutes les classes, l'aristocratie, les gens intelligents, la bourgeoisie supérieure et inférieure, et la couche supérieure du prolétariat. Ils sont donc vraiment représentatifs.
3. Ils sont étroitement reliés, en contact et en rapports constants entre eux, au moyen de l'unité des buts, de la précision des méthodes et de l'uniformité de leurs techniques et de leur bonne volonté.
Considérons un moment l'aspect que présente le monde en ce moment, et tel qu'il va apparaître à l'observateur intelligent des affaires mondiales.
Rien de ce qui est déclaré ici ne doit être considéré comme constituant une critique, car ce serait contrevenir à l'une des règles de base du Nouveau Groupe, et rien de semblable n'est voulu. Par conséquent nous ne mentionnons spécifiquement aucun groupe, aucune nation ou parti, et nous ne faisons de référence à aucune personnalité en particulier. Nous ne nous intéressons qu'à un seul sujet, l'introduction du nouvel ordre mondial. Pour ce faire, nous devons considérer la situation telle qu'elle existe. Nous nous occupons de la formation de ce nouveau parti qui rassemblera dans ses rangs tous les hommes de paix et de bonne volonté, sans interférer avec leurs occupations et leurs attachements particuliers, bien que modifiant probablement leurs méthodes d'une manière considérable dans la mesure où elles sont basées sur l'ordre ancien. Ce nouveau parti peut être considéré comme la personnification du Royaume de Dieu qui apparaît sur terre, mais il faut se souvenir que ce royaume n'est pas un royaume chrétien ni un gouvernement terrestre. C'est un groupement de tous ceux qui, appartenant comme c'est le cas à chaque religion du monde, à chaque nation et chaque genre de parti politique, sont exempts de l'esprit de haine et de séparation, et cherchent à voir établir de justes conditions sur terre grâce à une mutuelle bonne volonté.
L'agitation dans le monde aujourd'hui s'est infiltrée jusqu'aux profondeurs les plus basses de l'humanité. Tous les champs de la pensée humaine sont impliqués dans les divisions et les confusions. Dans le passé, à maintes reprises, les nations furent précipitées dans des guerres d'agression.
De semblables guerres deviennent rapidement plus rares, et nos frictions aujourd'hui sont basées principalement sur nos besoins économiques. Pour cela, il existe des raisons objectives et évidentes. La surpopulation, les barrières commerciales, les inégalités entre l'offre et la demande, et en outre les ambitions et les expériences d'individus bien intentionnés dans tous les secteurs de la pensée et de la vie humaine sont responsables de ce bouleversement.
Il n'est pas besoin d'en dire plus, car les causes en sont généralement reconnues et nous exposons une solution de nature pratique. Mais la raison véritable en est profondément ancrée et pas facilement décelée, bien que les penseurs du monde commencent à s'y intéresser et à percevoir clairement ses grandes lignes. Cette raison est le conflit entre certains grands idéaux, tous basés sur des idées spirituelles, mais également tous pervertis par des buts qui conduisent à la séparation, à la haine, aux luttes de partis, à la guerre civile, à la détresse économique générale, à la terreur d'une conflagration mondiale et à la peur partout. Nous sommes environnés de craintes et d'incertitudes, de misère écrasante, de suspicions, et à cela s'ajoute l'écroulement général des remparts de la religion et du gouvernement qui jusqu'à présent semblaient offrir un refuge.
Les chefs, aussi bien politiques que religieux, partout s'efforcent de traiter ces problèmes, parfois poussés par un amour véritable pour l'humanité, parfois mus par l'ambition, ou bien précipités en de violentes activités par quelque idéal pour l'amélioration des hommes, des races ou des nations. Sincérité et fausseté, haine et amour, service et exploitation, divisions et unifications se rencontrent partout. Des slogans se rencontrent en tous lieux ; unité religieuse, standardisation de l'humanité, liberté humaine, problème des partis de droite et de gauche, communisme, fascisme, nazisme, "New Deal", libéralisme et conservatisme, existence créatrice, problèmes de population, stérilisation, utopies, droits des peuples, dictatures, tactiques de défense et de réarmement, éducation publique, diplomatie secrète, isolationnisme, tels sont quelques-uns des termes qui se trouvent aujourd'hui sur les lèvres de tout le monde et qui indiquent l'intérêt de l'humanité à l'égard de ces problèmes, les difficultés qui la confrontent et l'impasse que nous semblons avoir atteinte. Partout, des gens se présentent avec des solutions, assemblant un parti pour son application et se battant pour leur idéal.
Tous les jours, on voit l'argent dépensé à flots pour combattre la propagande de quelque chef, ou pour soutenir les idées d'un autre. Des campagnes sont menées à travers le monde entier pour récolter les fonds nécessaires à l'anéantissement d'un ancien idéal solidement enraciné ou l'implantation de quelque nouvelle idée. Dans les deux hémisphères, des hommes et des femmes sont poussés aujourd'hui par le désir de changer l'ancien ordre et d'instaurer une nouvelle ère de confort économique et d'existence pacifique, ils consacrent leur vie à la défense d'un principe qui leur parait être d'une importance exceptionnelle, ou bien à l'anéantissement d'un autre principe aussi important pour leurs frères. Attaques personnelles, diffamation, attribution de motifs et excitation à la haine sont les aspects bien connus de la technique de ceux qui, avec de bonnes intentions, essayent de sauver le monde, de mettre de l'ordre dans le chaos et de défendre le droit tel qu'ils le voient. L'amour de l'humanité et le désir d'aider sont, sans aucun doute, présents. Et pourtant, le chaos augmente ; les haines s'accroissent ; la guerre s'étend ; les efforts passés semblent être incapables d'endiguer la marée qui paraît sur le point de précipiter l'humanité au bord du désastre.
Le facteur d'incapacité et la fatigue consécutive à une longue lutte sont aujourd'hui bien connus des chefs en tous lieux. On veut quelque chose de nouveau, on désire savoir qui est, à la base, le responsable et découvrir pourquoi les efforts acharnés, désintéressés et divinement inspirés de milliers d'hommes et de femmes n'ont pas réussi à arrêter la guerre, à résoudre les problèmes économiques et à libérer l'humanité.
On peut dire que cet échec est dû essentiellement à deux choses :
1. L'effort qui a été fait n'a affecté que les effets ; et les causes profondes n'ont pas été touchées, même si certains l'ont compris. On a essayé de redresser les erreurs, de dénoncer le mal et les personnalités mauvaises, d'attaquer des organisations, des groupes, des partis, des religions et des expériences nationales. Cela a mené à ce qui paraît être une vaine dépense de temps, de force, d'énergie et d'argent.
2. Aucun effort n'a été fait pour rechercher et fondre en un tout organisé les hommes de bonne volonté, d'intentions aimantes et pacifiques, de bonté intelligente et de bien, qui sont dans le monde, de façon à ce qu'ils puissent, en grand nombre, coopérer.
Extrêmement nombreux ces hommes détestent la guerre car ils se considèrent tous comme frères, mais ne voient pas le moyen d'y mettre fin, car toutes les organisations travaillant à cette fin semblent, en dernière analyse, être impuissantes. Ils sont affligés par la misère économique mais ne savent pas que faire, tous les groupements divers traitant de la question étant occupés à rejeter le blâme sur les autres et à chercher des boucs émissaires ; ils sont conscients de l'échec des nombreux efforts effectués vers le bien.
Cet esprit de bonne volonté est présent chez des millions de personnes et il évoque un sens de responsabilité. C'est, dans la race, la première indication du fait que l'homme est divin. C'est sur la bonne volonté continuellement grandissante que compte le Nouveau Groupe des Serviteurs du monde, et c'est ce qu'il compte utiliser. On trouve la bonne volonté parmi les membres de chaque groupe qui oeuvre en vue de l'amélioration du monde ; elle constitue un pouvoir inutilisé qui n'a encore jamais été organisé en un tout, étant donné que l'obéissance et les efforts des hommes de bonne volonté ont, jusqu'à présent, été donnés individuellement à leurs organisations ou à leurs tentatives. L'intention du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde est de ne pas interférer dans cette obéissance ni d'arrêter aucune activité, mais de réunir en un tout organisé tous ces gens, sans créer de nouvelle organisation ni détourner aucun d'entre eux du travail qu'il a déjà entrepris.
Le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde constitue déjà un groupe qui fonctionne d'une façon active. Tout homme et toute femme dans tout pays des deux hémisphères qui travaillent à rapprocher les nations entre elles, à évoquer le sentiment de fraternité, à stimuler le sentiment des relations mutuelles, et qui ne reconnaissent aucune barrière raciale, nationale ou religieuse sont des membres du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde, même s'ils n'ont jamais entendu parler de ce groupe en ces termes.
Les membres du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde n'appartiennent à aucun parti ni à aucune religion, et pour tant ils appartiennent à tous les partis et à toutes les religions ; ils n'adoptent aucune position, aucune attitude soit pour, soit contre aucun des gouvernements existant, aucune religion ni aucun ordre social. Ils ne participent à aucune activité politique d'aucune sorte et n'attaquent aucun ordre des choses existant. Ils ne sont ni pour ni contre un gouvernement ou une Eglise, et ne dépensent aucun argent, n'organisent aucune et ne font aucune publicité qui pourrait être interprétée comme attaquant ou défendant des organisations de nature politique, religieuse, sociale ou économique. Ils ne prononcent et n'écrivent rien qui pourrait alimenter les flammes de la haine ou qui pourrait conduire à séparer les hommes des autres hommes ou les nations des autres nations. Et pourtant, ces membres se trouvent dans chaque parti politique et dans chaque religion du monde. Ils représentent une attitude d'esprit.
Les membres du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde ne sont pas, cependant, un rassemblement de mystiques sans aucun sens pratique. Ils savent exactement ce qu'ils cherchent à faire, et leurs plans sont tracés de telle façon que, sans bouleverser aucune situation, ils découvrent et groupent les hommes de bonne volonté dans le monde entier. La demande qu'ils présentent tous ensemble est que les hommes de bonne volonté soient unis en une complète compréhension et constituent ainsi un corps qui croît lentement et dont l'intérêt se manifeste en faveur de l'humanité et non pas, tout d'abord, envers leur milieu immédiat et personnel.
Cet intérêt plus vaste ne les empêchera pas cependant d'être de bons citoyens du pays où le destin les a placés. Ils se conformeront aux situations dans lesquelles ils se trouveront et les accepteront, mais (dans ces situations et sous leur gouvernement, dans leur milieu religieux), ils travailleront en faveur de la bonne volonté, afin de renverser les barrières et en faveur de la paix du monde. Ils éviteront toute attaque contre des régimes et des personnalités ; ils observeront les lois du pays dans lesquels ils doivent vivre, mais ils cultiveront un esprit exempt de haine, utilisant toute occasion pour mettre l'accent sur la fraternité des nations, l'unité de la foi et l'interdépendance économique. Ils s'efforceront de ne rien dire et de ne rien faire qui puisse séparer et provoquer l'antagonisme.
Ce sont là des principes assez larges qui règlent la conduite des hommes de bonne volonté qui cherchent à coopérer au travail accompli par le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde. Tandis qu'ils apprennent à coopérer d'une façon effective et gardent fermement une juste attitude à l'égard de leurs compagnons, ils sont graduellement absorbés dans les rangs du Nouveau Groupe, non pas au moyen d'un processus d'affiliation formelle, car un tel processus n'existe pas (car il n'y a pas d'organisation à proprement parler) mais au moyen du développement des qualités et des caractéristiques nécessaires. Il est bon de répéter ici que le Nouveau Groupe des Serviteurs Du Monde n'est pas une organisation, il n'a pas de siège mais seulement des groupes de service à travers le monde ; il n'a pas de président ni de bureau responsables ; il n'a que des serviteurs dans chaque pays, qui sont simplement occupés à découvrir les hommes de bonne volonté. C'est là, la tâche immédiate.
Ces hommes de bonne volonté doivent être trouvés et formés aux doctrines de non-séparation, aux principes de coopération ainsi qu'aux caractéristiques du nouvel ordre social, lequel est essentiellement un réalignement subjectif, produisant des changements profonds grâce au poids de l'opinion publique basée sur une bonne volonté qui ne connaît aucune barrière nationale ou raciale, ni différences religieuses. Année après année, devraient se développer de vastes activités et une large dissémination des enseignements relatifs à la bonne volonté universelle, de façon à ce que celle-ci, d'un beau sentiment, se transforme et devienne une application pratique de bonne volonté par une action s'exerçant dans les affaires de la vie de tous les jours et dans chaque pays à travers le monde.
Suivant les termes des enseignements chrétiens, les citoyens du royaume que le Christ est venu fonder doivent être découverts et seront reconnus à leur esprit de synthèse, à leurs points de vue inclusifs et à l'accent qu'ils mettent sur une unité mondiale fondée sur la synthèse entre toutes les nations (véritable reconnaissance des relations humaines), sur l'unité religieuse en tant qu'enfants d'un même Père et l'interdépendance économique assez bien connue. La formation des hommes et des femmes de bonne volonté se fera sous le rapport de l'expression d'une compréhension pratique et aimante. Le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde saura quels sont les citoyens du royaume et où ils se trouvent.
La tâche à laquelle le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde consacrera ses efforts sera d'éliminer la peur dans le monde. Cela peut-être fait et se fera lorsque les hommes et les femmes de bonne volonté deviendront conscients de l'existence de l'abondance de bonne volonté en chaque pays. Ces hommes de bonne volonté existent par millions dans le monde ; leur nombre a continuellement augmenté du fait des angoisses mortelles du monde dues à la guerre ; mais, se sentant isolés et seuls, ils se sont avérés impuissants et vains. Ils se sont sentis séparés, sans utilité, sans importance. En tant qu'individus, ils le sont. En tant que parties d'un vaste mouvement mondial, ayant une base spirituelle et exprimant la divinité essentielle en l'homme, ils ne le sont pas. Le pouvoir amoncelé de la bonne volonté, restée jusqu'à présent inorganisée, se révélera irrésistible. Le travail du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde jusqu'en mai 1942 était d'organiser ce pouvoir latent et de parvenir à l'exprimer, en le stimulant, au moyen de méthodes éducatives, et d'indiquer sans défaillances les directions suivant lesquelles l'esprit puissant peut se manifester.
Le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde doit donc mettre sur pied un programme intéressant cette période, sous la direction de Ceux qui veillent du côté intérieur et spirituel de la vie. Ce programme doit avoir trois objectifs :
1. Découvrir, éduquer et assembler les hommes de bonne volonté en leur rendant manifeste le fait que dans chaque pays, sans exception, beaucoup de choses se font en ce qui concerne :
a. La compréhension internationale et la fraternité des nations.
b. L'amélioration des conditions humaines par les groupements, les églises et les organisations travaillant conformément aux nouvelles idées, sans haine, éliminant les attaques contre les groupes ou les personnes et l'expression d'un esprit partisan.
c. L'unité religieuse et le développement spirituel au sein et à l'extérieur des églises.
d. Le développement de l'éducation poursuivi dans un sens de non-séparation et de large inclusivité. Ceci peut être effectué au moyen d'une nouvelle revue qui sera l'organe des hommes de bonne volonté.
2. Préparer les hommes de bonne volonté à une répétition, sur une échelle beaucoup plus vaste, de "l'acte d'appel" qui fut fait le 6 mars 1936. La Grande Invocation fut alors utilisée par des millions de personnes et son efficacité ne peut soulever aucun doute. Elle a considérablement renforcé le pouvoir de la Hiérarchie et établi un "canal de contact" qui ne pourra jamais plus être détruit. De semblables et plus vastes efforts pourront être déclenchés pendant les quelques années qui viennent ; ils incarneront le prochain et vaste effort spirituel et l'expression des hommes de bonne volonté pour lesquels la période intermédiaire constitue une période de préparation. Il est souhaitable que, si possible, la radio soit utilisée d'une façon beaucoup plus intense, afin que, d'une façon concomitante et conforme au voyage du soleil, l'appel à se tourner vers Dieu puisse être émis au moment de la pleine lune. Le jour de "l'appel" sera l'expression de l'attitude spirituelle de l'humanité et conduira à une synthèse subjective et spirituelle entre les hommes de bonne volonté et le Nouveau Groupe des serviteurs du Monde et la Hiérarchie intérieure et spirituelle qui travaille à amener la manifestation du nouvel ordre sur terre, à inaugurer le Nouvel Age et à matérialiser le royaume de Dieu sur le plan physique.
Il faut beaucoup y penser et longuement préparer cette future journée d'appel et de prière mondiale, de façon que les résultats obtenus puissent être rendus encore plus précis et plus puissants qu'ils ne le furent à l'occasion de la première tentative qui fut presque un succès. La prière ou l'appel est ou n'est pas un puissant moyen de mettre en mouvement certaines vastes forces. Les temps passés témoignent en faveur de leur efficacité sous ce rapport.
3. Maintenir pour l'humanité, comme partie des vivantes instructions qu'enseigneront les hommes de bonne volonté et qu'ils appliqueront dans leur existence journalière, la nécessité de participer à un vaste groupement qui sera une Journée de Pardon et d'Oubli. On pourrait sans doute le réaliser dans quelques années, mais on pourrait tenter de l'organiser avec succès en 1942 (écrit vers 1939). C'est un pardon qui est basé sur une reconnaissance du caractère universel de l'erreur humaine dans le passé, et sur le fait qu'on ne peut jeter le blâme sur un groupe, une nation ou une église, ou sur d'autres, mais que tous nous avons commis des erreurs ; nous ne sommes pas parvenus à comprendre et nous avons tous été coupables de manque d'amour et de tolérance. Ce n'est donc pas un pardon basé sur un esprit de magnanimité ou sur un sentiment d'opportunité ou de supériorité, mais sur un désir d'oublier le passé, de procéder plus avant dans le Nouvel Age et de participer au nouvel ordre social, libérés des haines anciennes, abandonnant le souvenir des anciennes erreurs faites en matière de lignes de conduite, de jugements et de méthodes, et ignorant les barrières habituelles et les instincts normaux de séparation.
C'est là le triple programme auquel le Nouveau Groupe des serviteurs du Monde s'est attaché et auquel on nous presse de participer. Dans cette entreprise, il appellera à son tour les hommes de bonne volonté. Il n'a pas d'autre programme ni d'autre intention.
Unis par une compréhension mutuelle et par l'identité d'objectifs, les membres du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde constituent ce que nous avons décrit ici, qu'ils soient conscients ou non les uns des autres ou du groupe. On les trouve dans tous les pays, travaillant activement. C'est par eux que les hommes de bonne volonté sont découverts. Leurs noms et leurs adresses sont notés et assemblés sur des listes de correspondance. Leur capacité de service à l'égard de leurs semblables, quelle qu'elle soit, est également notée lorsque cela est possible et utilisée si c'est nécessaire. Ainsi, à travers les hommes de bonne volonté en tous lieux, le principe de bonne volonté peut être favorisé et développé dans chaque pays et finalement utilisé d'une manière pratique. Ces personnes constitueront un nouveau corps de penseurs réalistes dans chaque nation, qui ne sera aucunement une menace pour le gouvernement et qui ne travaillera pas contre l'ordre établi.
Elles participeront aux mouvements et entreprendront des activités qui ne peuvent en aucune façon alimenter la haine, répandre l'antagonisme ou provoquer des divisions parmi leurs compagnons. A l'égard de ce groupe, aucun gouvernement, aucune église ne peut élever d'objections.
Il y a un danger à établir des règles et à faire des prévisions. Elles ne conduiraient qu'à des activités prématurées et à des processus hâtifs. Si le travail qui est tracé ici s'accomplit suivant les directives désirées, si par l'usage journalier de l'Invocation :
Que les Forces de la Lumière apportent l'illumination à l'humanité Que l'Esprit de Paix soit disséminé de tous côtés Que partout les hommes de bonne volonté s'assemblent en un esprit de coopération.
Que le pardon de la part des hommes soit la note-clé en cette époque Que le pouvoir serve les efforts des Grands Etres Qu'il en soit ainsi, et qu'on nous aide à accomplir notre part, le canal est élargi et fermement établi et une journée de prière est effectivement organisée ; si la reconnaissance journalière du pardon, dans le sens où l'entendait saint Paul lors qu'il disait "Oubliant les choses qui se trouvent dans le passé, allez de l'avant", devient la règle parmi les hommes de bonne volonté, conduisant finalement à une journée mondiale de pardon, alors la tâche du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde se poursuivra dans des directions constructives et fructueuses et conduira au succès. Ceux Qui, du côté intérieur, cherchent à conduire et à guider, auront aussi une raison d'aller de l'avant avec une confiance accrue, et le Christ verra le fruit du "travail de Son Ame et sera satisfait".
Après avoir ainsi tracé devant nous le programme pour le prochain avenir, qu'allons-nous faire ? Ce programme ne peut pas davantage connaître le succès que ce parti intermédiaire dans le monde (intermédiaire entre les partisans et les groupes pour et contre dans les affaires mondiales), ne peut parvenir à porter des fruits et à avoir une action constructive si chacun de nous ne comprend pas la nécessité d'aider le Plan et ne redouble pas d'efforts, individuels, financiers et spirituels.