CHAPITRE XI
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LA MONADE À L'OEUVRE
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CONSTRUCTION DES VÉHICULES
Considérons maintenant l'oeuvre de la Monade construisant ses véhicules, lorsqu'elle a comme représentants – sur le troisième, le quatrième et le cinquième plans – Atmâ, Bouddhi, Mânas, avec le corps causal comme réceptacle, magasin de réserve où sont accumulés les résultats des expériences de chaque incarnation.
Au terme de chaque période de vie, c'est-à-dire à la fin de chaque existence dévachanique, la Monade doit donner un nouvel élan d'activité aux noyaux des trois différents corps qu'elle doit habiter dans sa nouvelle existence. Elle réveille en premier lieu le noyau du corps mental. Ce réveil consiste en un flot de vie qui va toujours en augmentant, et qui s'écoule à travers les spirilles. Il faut se rappeler que lorsque les unités permanentes se sont endormies, le flux normal de la vie a diminué dans les spirilles et, durant toute la période de repos, il est presque imperceptible et peu abondant 63. [200]
Quand l'heure de la réincarnation sonne, les spirilles entrent en vibration sous l'impulsion de la vie, et les unités permanentes, les unes après les autres, se transforment pour ainsi dire, en aimants et attirent autour d'elles la matière, appropriée. Lorsque l'unité mentale est ainsi appelée à l'activité, elle se met à vibrer fortement, selon les pouvoirs vibratoires – résultats d'expériences passées – qui se trouvent accumulés en elle et attire, la déposant autour d'elle, la matière appropriée du plan mental. Une barre de fer doux se transforme en aimant lorsqu'on fait passer un courant électrique dans un fil enroulé autour d'elle, et la matière qui se trouve dans le champ magnétique de cet aimant se dispose instantanément autour de ses pôles ; de même l'unité mentale permanente, lorsqu'elle est enveloppée par le courant de vie, devient aimant et la matière qui se trouve dans le champ d'action de ses lignes de force, s'arrange autour d'elle et forme un nouveau corps mental. La nature de la matière ainsi attirée sera en rapport avec la nature plus ou moins complexe de l'unité permanente. Non seulement elle sera plus ou moins grossière, mais elle variera quant au développement des atomes qui entrent dans la composition de ses agrégats. Les molécules attirées seront composées d'atomes dont les pouvoirs vibratoires seront identiques à ceux de l'unité qui joue le rôle d'aimant ou s'en rapprocheront beaucoup, et seront en harmonie avec eux. C'est donc du stade d'évolution de l'individu que dépendra le développement de la matière de son nouveau véhicule mental. C'est ainsi que pour chaque incarnation, il y a un corps mental approprié. Ce processus se répète exactement sur [201] le plan astral pour la construction du nouveau corps astral. Le noyau astral – l'atome astral permanent – est éveillé à son tour et agit de la même façon.
63 Voir chap. IV. 4-5.
L'homme se trouve ainsi revêtu de nouveaux corps mental et astral qui indiquent le degré de son évolution et permettent à ses facultés et à ses pouvoirs de se manifester d'une façon précise dans leur monde respectif.
Mais lorsqu'on arrive à la construction du véhicule sur le plan physique, un nouvel élément entre en jeu. Pour ce qui est de la Monade, le travail est le même. Elle réveille le noyau physique – l'atome physique permanent – et celui-ci se transforme en un aimant comme les précédents. Mais il semble qu'à partir de ce moment une entité intervienne dans l'attraction de la matière et sa disposition dans le champ magnétique : l'élémental chargé de façonner le double éthérique d'après le modèle donné par les Seigneurs du Karma, se montre alors et vient prendre la direction du travail. Les matériaux sont rassemblés de la même façon que lorsqu'un ouvrier rassemble les pierres pour la construction d'une maison, mais c'est le maitre-maçon qui les examine et les accepte ou les rejette et les dispose suivant le plan de l'architecte.
On se demandera : Pourquoi cette différence ? Pourquoi sur le plan physique, où nous pouvions nous attendre à voir le même processus se répéter, un pouvoir étranger doit-il enlever au propriétaire de la maison le soin d'en diriger lui-même la construction. La réponse est que par-là l'individu ne fait qu'obéir à la loi de Karma. Sur les plans supérieurs, l'homme manifeste par ses véhicules tous les pouvoirs qu'il [202] a développés et n'a pas à s'occuper des liens karmiques qu'il a créés dans le passé. Chaque centre de conscience agit sur ces plans dans son cercle particulier ; ses énergies sont dirigées sur ses propres véhicules et la somme de ces énergies qui se manifestent dans le véhicule physique influence tout l'entourage. Par ces relations avec l'entourage, le Karma de l'individu sur le plan physique se complique, et le véhicule qu'il habite, durant une vie donnée, doit être de nature à permettre au Karma de se manifester en lui. C'est ce qui montre la nécessité de l'intervention directrice des Seigneurs du Karma. Si l'individu avait atteint un point d'évolution où, s'il pouvait entrer en relations avec son entourage sur d'autres plans, nous verrions apparaitre sur ces plans les mêmes limites dans son pouvoir de façonner ses véhicules. Dans la sphère de ses activités extérieures, quelles qu'elles soient, ces limites se présentent inévitablement.
C'est pourquoi le façonnement du corps physique est dirigé par une autorité plus haute que celle de l'individu, et il est forcé de passer par les conditions de race, de nation, de famille, de circonstance, déterminées par ses activités passées. Cette action restrictive du Karma exige la construction d'un véhicule qui ne sera qu'une expression partielle de la conscience – partielle non seulement parce qu'une grande partie de son pouvoir ne peut se manifester à cause de la grossièreté des matériaux, mais encore à cause des limites extérieures dont nous aurons parlé plus haut. Une grande partie de la conscience – bien qu'elle soit prête à se manifester sur le plan physique – peut se trouver aussi entravée dans son expression, et une petite portion seulement [203] pourra se manifester sur le plan physique, sous forme de conscience de veille.
Ce qu'il nous faut étudier maintenant dans cette oeuvre d'élaboration des véhicules, c'est le travail spécial de l'organisation des véhicules comme expressions de la conscience ; nous laisserons de côté la construction qui se fait sous l'action des désirs et des pensées, car nous la connaissons déjà. Nous nous occuperons ici des détails plutôt que des grandes lignes.
Nous savons que, tandis que c'est lors de la descente du Deuxième Logos que les qualités sont conférées à la matière, c'est à Son ascension qu'appartient la tâche de disposer ces matériaux spécialisés en formes relativement permanentes. Lorsque la Monade – par l'intermédiaire de son image réfléchie, l'Homme spirituel – s'arroge un certain pouvoir sur ses véhicules, elle se trouve en possession d'une forme dans laquelle le système nerveux sympathique joue un très grand rôle, mais dans lequel le système cérébrospinal ne prédomine pas encore. Elle aura à former un certain nombre de liens entre le système sympathique dont elle hérite, et les centres qu'elle doit organiser dans son corps astral, afin de pouvoir y fonctionner à l'avenir d'une façon indépendante. Mais, avant que toute activité indépendante dans un véhicule supérieur quelconque soit possible, il est nécessaire que la Monade ait fait de ce véhicule – et dans une assez grande mesure – un véhicule transmetteur, c'est-à-dire un véhicule par l'intermédiaire duquel elle pourra agir jusque dans le corps physique. Il faut faire une distinction entre le travail initial d'organisation des véhicules astral et mental – organisation qui les rend aptes à [204] transmettre une partie de la conscience de l'Homme spirituel – et le travail ultérieur de développement qui a lieu dans ces mêmes véhicules et en fait des corps indépendants dans lesquels l'Homme spirituel peut fonctionner sur le plan correspondant à chacun d'eux. Il y a donc un double travail à accomplir : d'abord l'organisation des corps astral et mental en véhicules transmettant la conscience au corps physique ; et ensuite l'organisation de ces véhicules en corps indépendants, dans lesquels la conscience peut fonctionner sans l'aide du corps physique.
Les véhicules astral et mental doivent donc être organisés à seule fin que l'Homme spirituel puisse se servir du cerveau physique et du système nerveux comme d'organes de la conscience sur le plan physique. L'influence qui le pousse à se servir de ces instruments lui vient du plan physique sous l'action des impacts qui vont frapper les différentes terminaisons nerveuses et donnent naissance à des vagues de force nerveuse qui remontent le long des nerfs jusqu'au cerveau : ces ondes passent ensuite du cerveau physique au corps éthérique, de là au corps astral et enfin au corps mental, provoquant une réponse de la conscience, dans le corps causal sur le plan mental supérieur. Cette conscience, éveillée par ces impacts de l'extérieur donne naissance à des vibrations qui, en réponse, émanent du corps causal et atteignent le corps mental ; de là elles passent au corps astral, puis au corps éthérique et enfin au corps physique dense ; ces vagues produisent des courants éthériques dans le cerveau éthérique et ces courants réagissent sur la matière dense des cellules nerveuses. [205]
Toutes ces activités vibratoires organisent graduellement les premiers nuages informes de matière astrale et mentale, et en font des véhicules qui fourniront à ces actions et réactions un terrain dans lequel elles pourront s'exercer avec effet. Ce processus se continue pendant des existences sans nombre, commençant, comme nous l'avons vu, en bas, mais s'exerçant de plus en plus sous le contrôle de l'Homme spirituel ; celui-ci commence à diriger ses activités en se basant sur le souvenir qui lui reste des expériences passées ; l'incitation de ce souvenir, stimulé par le désir, est le point de départ de ces activités. À mesure que ce processus marche en avant, l'action directrice émanant de l'intérieur devient de plus en plus sensible, et les attractions et les répulsions des objets extérieurs perdent peu à peu tout contrôle dans la construction des véhicules ; ce contrôle a dès lors son centre à l'intérieur.
À mesure que les véhicules se perfectionnent, il s'y forme certains agrégats de matière, vagues, imprécis tout d'abord, mais qui, peu à peu, prennent une forme de plus en plus définie. Ce sont les futurs châkras ou roues, centres sensoriels du corps astral, distincts des centres sensoriels astrals qui ont rapport aux organes des sens et aux centres du corps physique 64. Mais, pendant une immense période de temps, rien ne vient éveiller l'activité de ces centres qui croissent très lentement ; et souvent leur mise en rapport avec le corps physique se trouve retardée, même lorsqu'ils ont commencé à fonctionner sur le plan astral ; car cette liaison avec le [206] corps physique ne peut s'accomplir que par l'intermédiaire du véhicule physique dans lequel réside la force ardente de Koundalinî. Avant que Koundalinî puisse les atteindre, de telle façon qu'il leur soit possible de transmettre leurs observations au corps physique, il faut que ces centres soient reliés au système nerveux sympathique, et les grandes cellules ganglioniques de ce système constituent les points de contact. Quand ces liens se trouvent établis, le courant de feu peut se déverser librement, et les observations de faits du plan astral pourront être transmises d'une façon précise au cerveau physique. Bien que ces centres ne puissent être reliés au véhicule physique d'une autre manière, leur construction en tant que centres et leur organisation graduelle en roues peut avoir pour point de départ un véhicule quelconque, et pour chaque individu elle partira du véhicule qui représente le type spécial de tempérament de cet individu. C'est le type de tempérament de l'individu qui détermine la place où se déploiera la plus grande activité dans la construction des véhicules et leur transformation graduelle en instruments parfaits de la conscience qui va se manifester sur le plan physique. Ce centre d'activité peut être localisé dans le corps physique, le corps astral, le corps mental inférieur ou le supérieur. Dans tous ces corps, et même dans d'autres plus élevés encore – selon le tempérament-type de l'individu – nous trouverons ce centre dans le principe qui caractérise le tempérament, et c'est de ce principe que le centre agira "vers le haut" et "vers le bas", façonnant les véhicules de façon à les rendre aptes à manifester les caractéristiques de ce tempérament. [207]
64 Voir chap. VII, 2.
2 — UN EXEMPLE COMME ÉVOLUTION
Pour mieux comprendre ce qui se passe, nous prendrons un cas spécial – un tempérament dans lequel l'intelligence concrète prédomine. Nous allons suivre l'Homme spirituel dans ses pérégrinations à travers la troisième, la quatrième et la cinquième Race-mère. Si nous l'examinons lorsqu'il agit au sein de la troisième race, nous trouvons que son niveau mental est très bas, bien que la note prédominante de son type soit l'intellect. La vie qui est en pleine activité autour de lui, mais qu'il ne peut ni comprendre ni maitriser, exerce sur lui, du dehors, une puissante influence et affecte profondément son véhicule astral. Ce véhicule retient les impressions qu'il reçoit – en vertu du tempérament de l'individu – et les désirs viennent stimuler la jeune intelligence, la poussant à faire des efforts pour leur accorder satisfaction. La constitution physique diffère de l'homme de la cinquième race ; le système sympathique prédomine encore et le système cérébrospinal lui est entièrement subordonné. Mais certains centres du système sympathique commencent à perdre de leur valeur effective en tant qu'instruments de la conscience, car ils appartiennent, comme tels, à un degré d'évolution inférieur au stade humain. Il y a dans le cerveau deux glandes qui, à l'origine, sont reliées d'une façon spéciale au système sympathique, quoique de nos jours ils fassent partie du système cérébrospinal – ces corps sont : la glande pinéale et le corps pituitaire. Ces deux organes nous montrent comment une même partie du corps peut, à une [208] période donnée, fonctionner d'une certaine façon, puis perdre par la suite cette fonction particulière et ne plus agir que faiblement et enfin, à un stade d'évolution ultérieur, retrouver son activité sous l'influence d'un courant de vie supérieur qui vient lui donner une utilité nouvelle, une fonction plus élevée.
C'est chez les invertébrés plutôt que chez les vertébrés que ces corps se développent, et c'est pourquoi les biologistes appellent le "troisième oeil", "l'oeil des invertébrés". Cependant on trouve encore cet organe chez certains vertébrés, chez lesquels il tient lieu d'oeil ; on a par exemple découvert il y a quelque temps en Australie un serpent qui présentait au sommet de la tête une disposition particulière d'écailles à demi transparentes ; lorsqu'on enleva ces écailles on trouva un oeil – complet dans tous ses détails – mais ne fonctionnant pas. Ce troisième oeil fonctionnait chez les Lémuriens de cette façon vague et imprécise qui caractérise les stades inférieurs de l'évolution, surtout pour le système sympathique. Lorsque l'homme passa graduellement de la race lémurienne à la race atlantéenne, ce troisième oeil perdit son activité ; le cerveau se développa autour de lui et il se transforma en cet appendice que nous appelons aujourd'hui la glande pinéale. Dans la race lémurienne, l'homme était essentiellement psychique, car son système sympathique était très sensible aux vibrations du corps astral, non organisé à cette époque. Dans la race atlantéenne, il perdit peu à peu ses facultés psychiques, à mesure que le système sympathique prenait une importance secondaire et que le système cérébrospinal se développait. [209]
La croissance du système cérébrospinal est plus rapide chez l'Atlante du type que nous étudions, que chez ceux d'un type différent, car chez lui l'activité principale est centrée dans l'intelligence concrète, la stimule et la façonne ; le corps astral perd plus tôt sa prédominance et devient plus rapidement un instrument de transmission des vibrations mentales jusqu'au cerveau. Aussi lorsque cet individu passera dans la cinquième race, il sera tout prêt à prendre avantage de ses caractéristiques, il se construira un cerveau fort et bien proportionné ; il se servira de son corps astral surtout comme un instrument de transmission et construira ses véhicules en partant du plan mental.
3 — LA GLANDE PINÉALE ET LE CORPS PITUITAIRE
Revenons au deuxième des organes dont nous avons parlé plus haut – le corps pituitaire. On suppose que cet organe est le résultat de l'évolution de ce qui, à l'origine, était une bouche, communiquant directement avec le tube digestif des invertébrés. Cet organe cessa de fonctionner en tant que bouche chez les vertébrés et devint un organe rudimentaire, mais il conserva une fonction particulière, intimement liée à la croissance du corps. Il est en pleine activité durant la période normale de la croissance physique, et plus son activité est grande, plus rapide aussi est la croissance du corps. On a remarqué que chez les géants cet organe est particulièrement actif. De plus, le corps pituitaire recommence [210] parfois à fonctionner plus tard dans la vie, lorsque la charpente osseuse du corps est déjà complètement terminée, et il provoque alors des croissances monstrueuses aux endroits libres du corps, mains, pieds, nez, etc., et donne naissance à des déformations pénibles pour ceux qui en sont l'objet. Lorsque le système cérébrospinal devint prédominant, ces deux organes perdirent leur fonction première ; mais ils avaient un futur devant eux, aussi bien qu'un passé. Dans le passé ils furent intimement liés au système sympathique ; dans le futur ils le seront au système cérébrospinal. À mesure que l'évolution progresse, et que les châkras du corps astral sont appelés à l'activité, le corps pituitaire devient d'abord l'organe physique de la clairvoyance astrale et plus tard celui de la clairvoyance mentale. Si l'on force par trop la vision astrale pendant la vie physique, il en résulte souvent une inflammation du corps pituitaire. C'est par son intermédiaire que les connaissances acquises par la vision astrale sont transmises au cerveau ; c'est lui aussi qui permet de vérifier les points de contact entre le système sympathique et le corps astral, de telle sorte que la continuité de conscience se trouve établie entre le plan astral et le plan physique.
La glande pinéale se trouve à un moment donné reliée à l'un des châkras du corps astral, et par son intermédiaire, elle entre en rapport avec le corps mental ; elle sert alors d'organe physique pour la transmission de la pensée d'un cerveau à un autre. Dans les cas de télépathie, la pensée peut être projetée d'une intelligence à une autre en employant la matière mentale comme moyen de transmission ; ou bien elle peut être [211] envoyée au cerveau physique, et transmise par la glande pinéale, à travers l'éther physique, à la glande pinéale d'un autre cerveau, d'où elle passera à la conscience de celui qui la reçoit.
Quoique le centre d'activité se trouve dans le principe dominant de l'homme, les liens d'union entre les châkras et le corps physique doivent être établis en partant du plan physique. Le but de ces liens n'est pas de faire du véhicule astral un appareil grâce auquel les énergies émanant de l'homme spirituel pourront être transmises d'une façon plus complète au corps physique, mais bien de permettre au véhicule astral d'entrer en relations plus intimes, plus complètes avec le corps physique. Il peut y avoir plusieurs centres d'activité pour la constitution des véhicules transmetteurs, mais il est indispensable de partir du plan physique pour faire parvenir à la conscience le résultat des activités des corps fonctionnant sur d'autres plans. De là l'importance capitale de la pureté physique dans la nourriture entre autres choses.
On demande souvent : "Comment les connaissances acquises sur d'autres plans parviennent-elles au cerveau, et comment se fait-il qu'elles ne laissent aucun souvenir des circonstances dans lesquelles elles ont été acquises ?" Toute personne pratiquant régulièrement la méditation sait qu'un grand nombre de connaissances qu'elle n'a pas acquises par l'étude sur le plan physique, se font jour dans le cerveau. D'où viennent-elles ? Elles viennent du plan astral ou du plan mental, plans sur lesquels elles ont été acquises, et de là parviennent au cerveau de la façon ordinaire, comme nous l'avons décrit précédemment ; la conscience les a assimilées [212] directement sur le plan mental ou les a reçues du plan astral, et elle émet comme à l'ordinaire des vagues de pensées. Ces connaissances peuvent aussi avoir été communiquées sur un plan supérieur par une entité qui aura agi directement sur le corps mental. Mais l'individu peut n'avoir aucun souvenir des circonstances qui ont présidé à cette transmission pour une ou pour deux raisons ou pour toutes les deux à la fois. La plupart des individus ne sont pas ce qu'on appelle techniquement "éveillés" sur le plan astral ou le plan mental, c'est-à-dire que leurs facultés sont dirigées vers l'intérieur : ils sont absorbés par le travail mental et les émotions, et ne prennent aucun intérêt aux phénomènes extérieurs sur ces plans. Ils peuvent être très réceptifs ; il peut se faire que leurs corps astral et mental entrent très facilement en vibration, et ce sont ces vibrations qui apportent ces connais-sauces ; mais leur attention ne se porte pas sur la personne qui envoie la communication. Avec le progrès de l'évolution ces personnes deviennent de plus en plus réceptives sur les plans astral et mental, mais malgré cela elles restent inconscientes de leur entourage.
La raison de ce manque de mémoire est l'absence des liens d'union avec le système sympathique, liens dont nous avons parlé plus haut. Il peut se faire qu'une personne soit pleinement "éveillée" sur le plan astral, qu'elle y fonctionne activement, en pleine conscience de son entourage, mais si les liens entre le corps astral et le corps physique manquent ou bien s'ils n'ont pas été appelés à l'activité, il y aura une solution de continuité dans la conscience. Si vive que soit cette conscience sur le plan astral, il lui [213] est impossible de transmettre au cerveau, avec le souvenir, les expériences astrales, avant que ces liens ne fonctionnent parfaitement. De plus il faut aussi que le corps pituitaire – qui rassemble les vibrations astrales comme la lentille concentre en un foyer les rayons du soleil – soit en pleine activité. Un certain nombre de vibrations astrales sont rassemblées et projetées sur un point particulier : des vibrations prennent ainsi naissance dans la matière physique et leur propagation devient ensuite aisée. Tout ceci est nécessaire pour que la mémoire soit possible.
4 — LES VOIES DE LA CONSCIENCE
Une question se pose ici : La conscience suit-elle toujours le même chemin pour arriver à son véhicule physique ? Nous savons que parfois le passage direct d'un plan à un autre peut se faire par l'intermédiaire des sous-plans atomiques et quelquefois en passant par tous les sous-plans jusqu'au septième, avant d'arriver au sous-plan atomique du plan suivant. Laquelle de ces deux routes la conscience suit-elle ? Dans son activité normale, pendant l'élaboration habituelle des pensées, la vague descend sans interruption à travers tous les sous-plans successifs ; partant des sous-plans mentals, elle passe à travers les sept sous-plans astrals, puis à travers les sous-plans éthériques physiques et arrive ainsi à la matière nerveuse dense. Là elle donne naissance à des courants électriques dans la matière éthérique et ces courants influencent le protoplasme des cellules de la matière grise du cerveau. Mais lorsqu'il se produit des manifestations anormales [214] comme dans les lueurs soudaines de génie ou les illuminations brusques de l'intelligence – ces lueurs soudaines qui viennent, par exemple, illuminer l'intelligence de l'homme de science lorsque d'un amas de faits disparates il voit tout à coup surgir la grande loi de l'unité qui forme la base – la conscience se déverse à travers les sous-plans atomiques seulement et arrive ainsi au cerveau. C'est l'illumination qui s'affirme elle-même par sa seule présence, comme la lumière du soleil, et dont aucun raisonnement ne saurait augmenter l'irrésistible pouvoir. Le raisonnement atteint donc le cerveau en passant par tous les sous-plans successifs, tandis que la vague d'illumination passe par les sous-plans atomiques seulement.