ACUPUNCTURE DANS LA CHINE TRADITIONNELLE
LE RENOUVEAU DE L'ACUPUNCTURE DANS LA CHINE TRADITIONNELLE
Plus tard, l'exercice de la médecine traditionaliste est même interdit par le gouvernement du Kuomintang (en 1929), sous l'influence des médecins de formation occidentale.
Cet arrêté du gouvernement de la Chine nationaliste provoqua cependant une vive réaction dans tous les milieux traditionalistes. Malgré sa demi éviction par la dynastie Tsing , l'acupuncture était en effet restée très vivace dans toutes les couches populaires, en particulier à la campagne.
Aussi, Quand les médecins occidentalistes ne purent assumer les soins d une nation entière en proie à la guerre et aux calamités naturelles, le rapprochement avec la médecine traditionnelle s'opéra de lui-même. Mao Tsé Toung comprit rapidement l'intérêt de l'ancienne médecine et, dès 1944, il préconisa un rapprochement .entre les deux méthodes thérapeutiques .
Cette attitude devint une véritable ligne de conduite dans les années 1950 : « La médecine et la pharmacologie traditionnelles » chinoises constituent un riche patrimoine. Il faut s'efforcer de » l'explorer et de le porter à un niveau supérieur » (Mao Tsé Toung, 1949).
L'effort est alors dirigé dans deux directions. D'une part, on cherche à recueillir tout le legs traditionnel et on crée des centres de recherches afin de trouver des bases scientifiques à l'acupuncture. D'autre part, on forme rapidement des milliers de « médecins aux pieds nus » destinés à apporter les soins élémentaires à l'ensemble de la population.
Ce double effort a été couronné de succès. La tradition, vieille de plusieurs millénaires, a été étudiée avec attention et enrichie par de nouvelles données (l' analgésie par acupuncture a été ainsi mise au point en 1958). Dans chaque hôpital, un médecin traditionnel côtoie un médecin formé aux méthodes occidentales: tous deux travaillent en commun pour le plus grand bien des patients.
Le travail d'instruction de la population a été lui aussi bénéfique. Les médecins aux pieds nus, qui sont des sortes d'infirmiers supérieurs, ont le rôle de soigner les maux légers mais aussi d'instruire les populations locales à des fins de prévention. Chaque village a donc son enseignement médical où l'on apprend les points à piquer pour une lombalgie, une migraineou une entorse. On y apprend à se servir des plantes ainsi que les règles d'hygiène. Des planches indiquant les points d'acupuncture sont affichées dans les communes et les enfants possèdent des poupées en plastique où sont représentés les méridiens.
Ce remarquable développement de la médecine traditionnelle en Chine devrait, pensons-nous, servir d'exemple à nos gouvernements. Les résultats obtenus prouvent que médecine traditionnelle et médecine moderne se complètent parfaitement. Des sommes importantes pourraient être économisées et la santé pourrait être mieux préservée. Seules, les industries pharmaceutiques n'y trouveraient pas leur compte.