LES LYMPHANGIONS
Nous l'avons vu, les vaisseaux lymphatiques sont divisés en petits segments tels des grains de chapelet. Chaque grain, une fois rempli, a la possibilité de se contracter de manière à ce que la lymphe puisse remonter de proche en proche vers le ganglion.
Regardons de plus près: l'intérieur du lymphangion est muni d'une musculature composée de fibrocellules lisses qui s'organisent en spirale de part et d'autre du point d'insertion des valvules. Situons-nous au centre du lymphangion : la portion de lymphe de ce compartiment est en train de se remplir ; la valvule libère son passage tandis que, de l'autre côté, le précédent se ferme. Une fois le compartiment rempli, le liquide exerce une pression sur les parois et les étire verticalement. Sitôt que le remplissage est à son maximum, la valvule ouverte se referme.
Sous l'action du système nerveux central (ortho sympathique et para sympathique), la musculature intrinsèque se contracte en son centre de sorte que la valvule antérieure s'ouvre à son tour sous la pression et donne une forme longitudinale au lymphangion. La lymphe passe alors dans l'unité suivante.
Tout cela se fait à un rythme régulier de cinq à dix fois par minute.
Le mécanisme d'action des lymphangions.
L'activité du lymphangion est favorisée par les contractions musculaires avoisinantes, et par les pulsations cardiaques des vaisseaux sanguins proches.
La respiration diaphragmatique, les mouvements d'inspiration et d'expiration permettent des changements de pression dans le thorax et l'abdomen qui facilitent la circulation lymphatique.
Cela explique pourquoi, en lympho-énergie, les praticiens commencent toujours par faire exécuter par leur patient une série de respirations complètes (abdominale, thoracique et claviculaire) qui vont agir au niveau de l'ascension de la lymphe dans le canal thoracique.
Les contractions musculaires squelettiques, la mobilité passive des membres, la pression de la semelle plantaire lors de la marche, par exemple, jouent également un rôle dans l'augmentation de l'activité du lymphangion.
La manoeuvre de lympho-énergie accroît nettement le flux de la lymphe.
La manoeuvre de résorption a pour but d'augmenter le nombre de contractions de chaque unité, qui pourra être multiplié par dix. Cette excitation neuromyogène (nerf muscle) se fait pendant toute la durée du drainage. Ce mécanisme se prolonge pendant plusieurs heures après la séance. Il s'agit là d'une manoeuvre très relaxante et bénéfique. Elle s'applique selon le rythme lymphatique propre à la personne, une perception que le praticien peut acquérir grâce à une longue expérience dans le domaine.
La manoeuvre de relance lymphatique en lympho-énergie, originale et efficace, agit en synergie avec les lymphangions. Elle reproduit par un jeu de doigts spécifique dit « en vague », le mouvement exact des lymphangions.
Elle agit sur deux plans:
- Sur les capillaires lymphatiques d'abord, par déplacement des filaments de Casley-Smith qui vont permettre l'ouverture des haubans et donc la résorption lymphatique décrite plus haut. Il y aura dès lors une action à distance, puisqu'une plus grande quantité de liquide aura accès à l'angion.
- Simultanément, la main agit directement sur une portion de segments du collecteur à l'endroit où elle travaille. La manoeuvre, par de petites pressions successives, envoie des ondes similaires aux mouvements impliqués par les lymphangions eux-mêmes, afin de les rééduquer. Ces ondes sont envoyées non seulement dans la zone traitée, mais aussi dans des secteurs plus éloignés. Cette manoeuvre efficace n'existe dans aucune autre technique de drainage lymphatique.
Notons que les valvules n'ont aucun pouvoir de contraction. Semblables aux valvules veineuses, mais plus nombreuses, leur unique rôle tient à leur pouvoir antireflux. Une déficience valvulaire peut être également à l'origine d'oedèmes.
Plus le diamètre des vaisseaux s'accroît, plus le nombre de valvules diminue pour devenir extrêmement réduit au niveau des gros troncs lymphatiques.