LES GRANDS NIVAUX DE GUERISON

"Lorsque l'homme supérieur rencontre la Voie, il l'embrasse fortement et ne la quitte plus.
Lorsque l'homme ordinaire rencontre la Voie, il l'adopte un moment puis l'oublie.
Lorsque l'homme inférieur rencontre la Voie, il éclate de rire et s'en moque.
Et s'il n'en était pas ainsi, la Voie ne serait pas la Voie. "
Lao Tseu (rao- Te-King)

Ces expériences mettent en évidence la relation entre la pensée et la matière. Partant de l'impossibilité dans laquelle nous sommes d'expliquer scientifiquement le processus elles nous permettent d'extraire le magnétisme du fatras des croyances stupides dans lesquelles on voudrait le confiner, pour lui restituer son rôle premier: celui d'une expression profondément humaine de notre corps et de notre psyché.

Magnétisme et guérison sont vieux comme le monde. On constate des phénomènes extraordinaires depuis des temps immémoriaux, et beaucoup de grands guérisseurs ont laissé leur nom dans l'histoire.
Mais qui est le guérisseur ? Un saint, un prophète, un homme extraordinaire... un demi dieu ?
Pas nécessairement. En aucun cas, le don de guérison ne confère aucunement un diplôme de sainteté si tant est que la sainteté existe.
Certains ont ce don comme ils auraient reçu une chevelure rousse ou un sixième orteil, par les hasards et l'humour c'est proche d'amour de la nature. La conscience de leur "singularité" fait parfois qu'ils se prennent au sérieux et se croient élus des dieux. Il n'est guère difficile de trouver des supporters avides de merveilleux pour les conforter dans cette illusion. Personne, malheureusement, n'est élu des dieux: chacun s'élit tout seul !

D'autres on les dit "éveillés"ont acquis un certain rapport à la matière, après avoir âprement travaillé sur leur conscience. Ils ont en quelque sorte transfiguré leur corps de chair. Et s'ils guérissent, c'est de surcroît. Ils le font parce qu'ils savent que l'humanité a besoin d'aide et de soulagement. Ces gens là ont accès à un autre niveau; ils sont détenteurs d'une autre qualité de conscience, mais n'en restent pas moins des hommes.

Tous ces aspects sont profondément humains. Ils font partie de l'extraordinaire aventure des consciences.
Chacun a la liberté d'avoir un peu de conscience. Nous disposons tous d'un petit morceau de conscience: celui qui nous permet de nous diriger au quotidien. Mais sa contrepartie, que nous appelions "Dieu", il y a bien longtemps que nous l'avons reléguée au vestiaire, peut être justement parce que nous l'avons appelée "Dieu" ! A force de le mettre à l'extérieur, il a fini par y rester !

Les Traditions nous donnent de nombreuses clés pour aborder l'univers de la guérison. Prenons le cas de l'Arbre des Sephiroth.

S'il est impossible de déterminer la naissance de la Kabbale dans le temps, la plupart des historiens font remonter néanmoins la formulation de l'Arbre des Sephiroth -tel que nous le connaissons aujourd'hui -à la période médiévale espagnole.
L'Arbre est un modèle d'une extraordinaire efficacité, qui permet d'expliquer de multiples phénomènes. Notre propos n'étant pas d'entrer dans des détails qui pourraient paraître fastidieux à certains lecteurs, nous ne retiendrons que deux principes très importants :

1. Il nous révèle les archétypes des grandes énergies. Nous retrouvons la symbolique utilisée par l'astrologie. Nous nous intéresserons plus particulièrement aux principes énergétiques des astres suivants: la Lune, la Terre, Mercure, Vénus, et le Soleil.

2. L'Arbre est une représentation intelligente des différentes modalités de la matière suivant ses niveaux vibratoires. En y "grimpant", nous allons du plus dense au plus subtil.

L'Arbre des Sephiroth est composé de 10 Sephiroth. Comme l'échelle de Jacob, il aide l'adepte à s'élever; l'Arbre se gravit échelon par échelon, en suivant un Sentier.
Chaque Sentier est l'histoire de notre âme qui traverse les régions de la conscience déterminées par les forces de la Sephirah de départ, unies à celles de la Sephirah d'arrivée.
C'est un I'code de la route de la conscience", qui utilise la puissance dynamique du symbole.

La Kabbale a inspiré une tradition occidentale des Mystères. "II s'agit d'un système de philosophie mystique qui a eu une profonde influence en Occident, mais a échappé à l'attention de la plupart. Ce système, né de la fusion d'anciennes traditions de la Méditerranée orientale avec des matériaux venus du Mysticisme intemporel des monastères du Sinaï; St Sabas, et véhiculé par les hésychastes, a pénétré de son symbolisme les sombres mosaïques et tableaux de l'art byzantin. Il apparaît dans les symboles, le rituel et l'architecture de l'ordre des Templiers. Il a inspiré les plans du baptistère de Florence; il a guidé la main de Giotto (1270-1337) lorsque, dans ses fresques, il a montré la "maison du sacrifice" sous l'image du temple; il a également guidé le peintre flamand inconnu, auteur du chef d'oeuvre "l'Annonciation". Il apparaît dans bien des oeuvres de guildes, dans tous les arts d'Europe médiévale, qui le transmit aux Platoniciens de la Renaissance. Notamment, son influence voilée est reconnaissable à son symbolisme dans l'oeuvre de ce grand luminaire philosophique, Marsile Ficin. "."Philosophie et pratique de la Haute magie", Mélita Denning et Osborn Philipps, Ed. Sand.

En Italie, à l'époque de la gloire florentine, du temps de Laurent le Magnifique, un groupe d'intellectuels, savants et artistes (Marsile Ficin, Botticelli...) sont initiés à cette grande tradition par Pic de la Mirandole (qui crée la Kabbale dite "Chrétienne", syncrétisme de toutes les mystiques d'Occident: chrétienne, soufi, juive et panthéiste).
C'est une démarche extrêmement osée pour cette époque, qui lui valut les foudres de Savonarole.
Il n'est pas rare de dénicher, sous le peintre célèbre, le grand philosophe ou le découvreur génial, une intelligence structurée par la Kabbale (Newton, Michel-Ange, Spinoza...).

Il s'agit en réalité, derrière un mot qui fut longtemps associé à une idée de complexité et de secret, d'un ensemble symbolique qui a imprégné nos consciences occidentales.
Nulle originalité, donc, à ce que nous reprenions ces grands archétypes pour structurer une approche des phénomènes de guérison.

A chaque Sephirah est associé un dieu du Panthéon grec. La mythologie grecque recèle tous les secrets de l'alchimie de la conscience.
Les dieux grecs symbolisent les grandes énergies archétypales cosmiques, et les mythes sont l'équivalent des Sentiers de la Kabbale: ils sont les destinées possibles des énergies.