SHIATSU
Le terme shiatsu (shi: doigt; atsu: pression) est un terme japonais qui remonte au début du siècle.
A cette époque, le gouvernement japonais entreprit de légiférer la profession de masseur. Trois types de massages furent alors reconnus: l'anma, c'est-à-dire le massage traditionnel, le massage de type occidental, et une troisième catégorie qui fut nommée shiatsu.
En fait, le Shiatsu regroupe une partie des techniques employées dans l'Anma, principalement les techniques de pression, et s’inspire des techniques de kuatsu (réanimation) utilisées dans les arts martiaux. On ne peut cependant décrire une technique de shiatsu, ni même une théorie de base, car le Shiatsu regroupe plusieurs écoles inspirées par quelques maîtres. On peut citer ainsi Tokujiro Namikoshi ou Shizuto Masunaga dont des ouvrages ont été traduits en langues occidentales, mais aussi Noguchi qui inspira Itsu Tsuda et son mouvement régénérateur, ou Abe qui enseigne au temple d'Eiheiji Betsuin à Tokyo.
Le Shiatsu repose bien sûr sur les principes généraux de la médecine orientale et en particulier sur la circulation d'énergie et sur les méridiens. Cependant, la théorie des cinq éléments ou le système des Trois Foyers n'est pas pris en ligne de compte. La localisation des points même ne joue pas un rôle fondamental dans certaines écoles ou encore diffère telle légèrement des localisations officielles. De plus, le Shiatsu intègre des méthodes de diagnostic spécifiques à partir des zones du ventre et du dos.
Le Shiatsu, en fin de compte, demande beaucoup plus à l'intuition et au savoir-faire du praticien qu'à sa connaissance médicale. Un certain nombre de techniques de base et les points ou les zones de référence suivant les écoles sont cependant indispensables.
Les techniques de base sont constituées de plusieurs méthodes de pression: avec le pouce, avec plusieurs doigts, avec la paume, avec le coude, avec le genou (voir dessin). A ces techniques s'ajoutent des frottements, des pressions légères de la main, ou des étirements. Toutes ces méthodes sont destinées à faire circuler l'énergie et à rétablir son équilibre dans l'organisme.
Nous décrirons ici quelques-unes des théories et méthodes de S. Masunaga, qu'il appelle le Zen Shiatsu. Celle de T. Namikoshi s'apparente plus à la simple acupressure (pression de certains points avec le pouce) et on les retrouvera parfois dans les rubriques symptômes.
Le rééquilibrage de Kyo, Jitsu selon s. Masunaga 1.
La technique de Masunaga repose sur l'utilisation conjointe des deux mains à des fins de tonification et de dispersion (l'auteur emploie ici le terme de « sédation). En effet, si un déséquilibre existe dans la circulation de l'énergie, il apparaîtra une zone jitsu, c'est-à-dire une zone d'excès d'énergie, de plénitude ou encore une zone trop yang. A cette zone jitsu correspond forcément une zone kyo, c'est une zone de vide, une zone trop Yin. Masugana constate que, trop souvent, la médecine ne traite qu'à cette zone jitsu, cette zone congestionnée. Il propose de remédier à l'excès d'énergie en stimulant la zone voisine qui est en état de kyo.
Il faut tout d'abord déterminer sur le corps de la personne massée les zones jitsu. Celles-ci se remarquent à leur caractère tendu, dur, trop concentré. Il faut appliquer légèrement sur cette zone la main gauche: elle aura un effet sédatif, dispersant. .
Avec la main droite, vous cherchez la zone kyo, la zone vide, gonflée, molle. Sur cette zone vous appliquez une des techniques tonifiantes du shiatsu, c'est-à-dire une des techniques de pression déjà décrites. L'emploi du pouce, de la paume, du coude, du genou est évidemment fonction de l'emplacement zone kyo, et de la force de la personne massée. L'effet équilibrant de ce massage est parfaitement mis en évidence par le schéma de Masunaga que nous reproduisons ici.
Le rôle des mains est toujours le même:
main gauche :
- effet sédatif sur zone tendue;
main droite :
- recherche de la zone kyo correspondante et travail tonifiant de celle-ci.
La précision théorique qui sous-entend un tel massage est évidemment très différente de celle de l'acupuncture et elle laisse une large place à l'intuition du praticien.
Cette méthode se révèle cependant très efficace et vous pouvez essayer de l'employer, par exemple, dans le cas du massage du ventre. Face à des massages trop souvent stéréotypés, il faut surtout retenir deux points de l'enseignement du shiatsu de Masunaga.
D'un point de vue technique, c'est l'utilisation conjointe des deux mains agissant comme deux pôles, tonifiant et dispersant. D'un point de vue général, c'est l'utilisation de l'intuition du masseur qui doit se laisser guider par celle-ci même s'il ne connaît pas parfaitement les localisations des points d'acupuncture.