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LE BIEN ETRE AU QUOTIDIEN

Comment peut-on, pratiquement, développer le centre du Cœur ?

Comment peut-on, pratiquement, développer le centre du Cœur ?

 

 « comment, sur le plan pratique ouvrir et développer le centre du cœur ? 

 
A cela, je répondrai que la première chose, c'est d'oublier sa tête. Essayez de vivre sans votre tête. Cela peut sembler absurde, mais c'est un exercice des plus importants. Marchez, mangez, existez, sans votre tête. Comme si vous n'aviez pas de tête. Au début, vous ferez « comme si », mais peu à peu, vous l'oublierez vraiment. Vous éprouverez alors un sentiment bizarre, étrange, puis votre conscience s'installera au centre du cœur.
Vous avez sans doute entendu dire -ou vous avez pu le constater vous-même que les aveugles ont une oreille plus exercée que la plupart des gens. Pourquoi en est-il ainsi ? Parce que l'énergie qui, d'ordinaire, se dirige vers l'extérieur par ce chemin, est bloquée et cherche une autre issue.
Les aveugles ont également un toucher plus développé. Là encore, c'est parce que, d'habitude, nous établissons nombre de contacts avec les yeux. Nous touchons avec nos yeux. L'aveugle ne le peut pas, et l'énergie se concentre dans ses mains. Quand un centre est bloqué, l'énergie se déplace vers un autre centre.
Essayez de bloquer le centre de votre tête. Essayez de vivre sans elle. Asseyez-vous pour méditer, formez les yeux et sentez que vous n'avez plus de tête. Sentez, « ma tête a disparu ». Au début, vous aurez l'impression de faire semblant. Mais vous
Verrez que, peu à peu, elle disparaîtra vraiment. Et, pour la première fois, vous serez au centre du cœur, vous regarderez le monde avec le cœur et non plus avec la tête.
Quand les Occidentaux arrivèrent pour la première fois au Japon, quelle ne fut pas leur surprise de constater que les Japonais croyaient que le centre de leurs pensées se trouvait dans le ventre. Demandez à un enfant japonais (qui n'a pas été élevé à l'occidentale) où se trouvent ses pensées, il vous indiquera son ventre.
Pendant de longs siècles, les Japonais ont vécu sans tête. Si on vous demande où se trouve le siège de vos pensées, vous ne manquerez pas de montrer votre tête, mais pour les Japonais il se trouve dans le ventre. Et c'est une des raisons pour lesquelles l'esprit japonais est plus calme, plus serein, plus recueilli que l'esprit occidental.
A présent, l'Occident a imposé sa pensée partout. L'Orient n'existe plus; il survit encore chez quelques individus, mais en réalité, l'Orient a disparu. Le monde entier s'est occidentalisé.
Essayez de' vivre sans tête. Mettez-vous devant une glace. Regardez-vous dans les yeux profondément et sentez que vous regardez par le cœur. Peu à peu, le centre du cœur commencera à fonctionner. Et quand le cœur fonctionne, votre personnalité toute entière en est transformée, parce que le cœur a sa propre manière de voir les choses.
 
 
En premier lieu, essayez donc de vivre sans votre tête. Ensuite, essayez d'éprouver plus d'amour, parce que l'amour ne fonctionne pas avec la tête. On dit de quelqu'un qui est amoureux qu'il a perdu la tête. Qu'il est devenu fou. .Si votre amour ne vous fait pas perdre la tête, c'est que vous n'aimez pas vraiment. Si la tête continue à fonctionner normalement, sans être affectée, l'amour est impossible, parce que l'amour est une fonction du cœur.
Il arrive que, lorsqu'une personne très rationnelle tombe amoureuse, elle ait l'impression d'être devenue stupide. Elle ne se reconnaît plus, elle fait bêtise sur bêtise. Alors, pour reprendre le contrôle de soi, elle essaie de diviser sa vie en deux. Tout ce qui appartient au domaine du cœur devient une affaire privée, intime. Quand elle sort de chez elle, elle sort aussi de son cœur, pour vivre avec la tête. Mais il est difficile de vivre parallèlement avec le cœur et avec la tête. Et presque toujours, la tête finit par l'emporter sur le cœur.
Laissez-moi vous raconter une histoire qui illustre bien cela. J'étais venu rendre visite à un de mes amis de Calcutta, juge au tribunal de grande instance. Au bout de quelque temps, sa femme vint me trouver et me dit, « je voudrais vous faire part d'une de mes difficultés. Peut-être pourriez-vous m'aider. » « De quoi s'agit-il ? » lui demandai-je. « Mon mari est votre ami, » me dit-elIe. « Il vous aime et il vous respecte. Si vous lui parlez, il vous écoutera peut-être. » « Quel est le problème ? » Dis-je. « Eh bien, » m'expliqua-t-elle, « il reste juge au tribunal de grande instance même au lit. Ce n'est pas un amant, un ami ou un mari pour moi. C'est un juge vingt-quatre heures sur vingt-quatre. »
Il est difficile de descendre de son piédestal. Il est difficile d'être deux personnes à la fois, de changer complètement de structures à volonté. C'est difficile, mais si vous aimez, il vous faudra descendre de votre piédestal, de votre tête.
Alors, essayez de donner plus d'amour. Par cela, j'entends : changez la qualité de vos relations. Faites qu'elles soient fondées sur l'amour. Non seulement avec votre femme, ou avec votre .enfant ou avec votre ami, mais avec la vie toute entière. Donnez votre amour. C'est cela que voulaient dire Mahavir et Bouddha quand ils parlaient de non-violence.
Mahavir prenait soin de ne pas écraser une fourmi en marchant. Il ne s'agit pas tant de la fourmi que d'une certaine attitude envers toutes les manifestations de la vie. Une attitude d'amour. Plus votre relation -toutes vos relations sont fondées sur l'amour, plus le centre du cœur fonctionne. Vous regardez, alors, le monde avec des yeux différents, parce que le coeur a sa propre façon de regarder les choses. Qui n'est pas celle du mental. Le mental analyse, le cœur synthétise. Le mental dissèque, divise, le cœur englobe, fait l'unité.
Quand vous regardez avec le cœur, l'univers tout entier forme un tout, une unité. Quand vous le contemplez avec le mental, l'univers est atomisé. Il n'a pas d'unité, il se compose unique- ment d'atomes. Le cœur donne une vision unitaire et la synthèse ultime, c'est Dieu. Si vous regardez avec les yeux, l'univers est un, et cette unité, c'est Dieu.
Voilà pourquoi la science n'a jamais pu découvrir Dieu. Parce que sa méthode ne peut pas atteindre l'unité ultime. La science procède de la raison, de l'analyse, de la division. La science divise la matière en molécules, en atomes, en électrons et cherche toujours à diviser plus encore. Elle ne peut pas atteindre l'unité organique du Tout. On ne peut pas contempler le Tout avec la tête.
Alors, quoi que vous fassiez, apportez plus d'amour à vos actions. Quand vous marchez dans l'herbe, sentez qu'elle vit. Chaque brin d'herbe est aussi vivant que vous. Ne l'oubliez jamais.
La non-violence que prêchait Gandhi était une vue du mental, une conclusion du mental. Il en avait analysé le concept, l'avait décortiqué, contemplé, puis avait conclu qu'il était bon. Si vous avez lu son autobiographie, vous vous souviendrez du titre que Gandhi lui a donné: « Expériences sur la Vérité. » Pendant toute sa vie, Gandhi s'est livré à des expériences.
Un jour Gandhi se trouvait chez Ravindranath Tagore, à Shanti Niketan. Ils se promenaient tous les deux dans les jardins. La pelouse était si verte, si brillante, que Gandhi dit à Ravindranath, « allons sur la pelouse. » Mais Ravindranath lui répondit, « c'est impossible. Je ne peux pas marcher sur la pelouse. Chaque brin d'herbe est aussi vivant que moi. Je ne peux pas marcher sur tant de vie. »
Et Ravindranath ne prêchait pas la non-violence ; il n'en a jamais parlé. Mais il approchait toute chose avec le cœur. Gandhi réfléchit sur ces paroles, puis dit à Ravindranath, « vous avez raison. » Mais il avait besoin de réfléchir avant de conclure. Cette approche est celle du mental.
Considérez toute chose avec amour. Même les objets. Si vous êtes assis sur une chaise, sentez la chaise, soyez reconnaissant du confort qu'elle vous apporte. La chaise en elle-même n'est pas importante, c'est votre attitude envers la vie, les objets, qui est importante. Quand vous mangez, mangez avec amour.
Les Indiens disent que la nourriture est Divine. En fait, cela veut dire que, lorsque vous mangez, la nourriture vous donne ta
vie, l'énergie, la vitalité. Soyez reconnaissant. Mangez avec amour.
Nous mangeons, d'ordinaire, avec violence, comme si nous tuions quelque chose. Ou bien, avec indifférence, comme si nous entassions les aliments dans notre estomac. Sentez que vous absorbez quelque chose. Goûtez les aliments, tirez-en plaisir, et soyez leur reconnaissant de ce qu'ils vous donnent, au lieu d'être violent ou indifférent.
Les dents et les ongles nous viennent de notre héritage animal. Ce sont des instruments de violence. Vos dents sont, avant tout, une arme. Avec laquelle vous tuez votre nourriture. Et plus on est violent, plus on ressent le besoin de manger. Mais on ne peut pas manger sans cesse. Alors, on fume ou on mâche du chewing gum. C'est un acte de violence. Vous aimez cela parce que vous écrasez quelque chose avec vos dents. Que ce soit du chewing gum ou du pan (feuilles de bétel), vous écrasez avec vos dents, vous tuez avec vos dents. C'est un acte de violence. Faites ce que vous avez à faire, mais faites le avec amour. Ne soyez pas indifférent. Le centre du cœur se mettra alors à fonctionner, il se développera. Et vous regarderez le monde différemment.
 
En troisième lieu, aiguisez votre sens esthétique. Essayez d'être plus sensible à la musique, à la beauté, à tout ce qui touche au cœur. Si on enseignait plus la musique et moins les mathématiques, notre monde serait meilleur. Si les hommes étaient plus sensibles à la poésie qu'à la philosophie, notre monde serait meilleur. Car lorsque l'on écoute ou l'on joue de la musique, on oublie le mental.
Il n'est nul besoin d'être un grand musicien ni un grand poète ou un grand peintre. Vous pouvez tirer plaisir de votre propre création. Vous pouvez peindre votre maison ou barbouiller une feuille de papier. Vous pouvez jouer de la flûte chez vous. Nul besoin de jouer les Picasso ou les Alaüddin Khan (grand musicien indien). Chantez, dansez, faites quelque chose qui se rapporte directement au cœur. Soyez plus sensible au monde du cœur. Cela n'exige pas un gros effort.
Même le plus pauvre des hommes peut être sensible au monde. Vous n'avez pas besoin d'avoir un palais. Un banc suffit. Soyez sensible au sable, au soleil, aux vagues, au vent, aux arbres, au ciel. Le monde entier est à votre disposition. Essayez d'être plus sensible, plus activement sensible.
Quand vous allez au cinéma, par exemple, vous regardez d'autres gens agir. Vous ne participez pas, vous n'êtes qu'un voyeur. Vous restez passif. Le centre du cœur ne fonctionne pas. Alors, parfois, il vaudrait mieux danser plutôt que d'aller au cinéma.
Ce n'est pas la peine d'être un grand danseur. Même si vous êtes maladroit, emprunté, dansez. Pendant que vous danserez, vous serez au centre du cœur. Sautez, jouez comme un enfant. Oubliez quelquefois votre nom, votre prestige, vos diplômes. Oubliez-les complètement; redevenez enfant; ne vous prenez pas au sérieux; amusez-vous. Et le cœur se développera. Le cœur emmagasinera de l'énergie.
Quand votre cœur vivra, la qualité de votre mental changera aussi. Ce ne sera plus qu'un instrument que vous utilisez. Vous n'en serez plus obsédé et vous pourrez vous en éloigner quand vous le désirerez. Vous en serez le maître.
Vous en viendrez également à comprendre que vous n'êtes ni la tête ni le cœur. Quand vous pourrez passer d’un centre de la
Tête à celui du cœur et du centre du cœur à celui de la tête, vous comprendrez que vous êtes autre chose. Si vous restez toujours dans le centre de la tête, sans en bouger, vous en arrivez à vous identifier avec le mental, vous ne pouvez pas savoir que vous êtes autre chose. C'est le passage d'un centre à l'autre, le mouvement, qui vous fera prendre conscience que vous n'êtes ni l'un ni l'autre. Quelquefois, vous êtes au centre du cœur, quelquefois, vous êtes au centre de la tête, mais vous n'êtes ni le cœur ni la tête.
Cette dernière prise de conscience vous mènera au troisième centre- celui du nombril. Et le nombril, en vérité, n'est pas un centre. C'est là que VOUS ETES. C'est pour cette raison qu'on ne peut pas le développer. On ne peut que le découvrir.
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