Pourquoi l'homme est-il dépourvu de sensibilité ?

 « Quelles sont les raisons de l'insensibilité de l'homme et comment peut-on le resensbiliser ? »

L'enfant, à sa naissance, est impuissant. Il dépend des autres pour survivre. En échange, l'enfant doit se déposséder de certaines choses, dont sa sensibilité. Pourquoi ? Parcque plus l'enfant est sensible, plus il est vulnérable. A la moindre sensation, il se met à pleurer. Ses parents lui apprennent peu à peu à contrôler ses réactions en le punissant ou en lui interdisant certaines choses. Et ainsi, au fil des années, l'enfant perd sa sensibilité.

Pour l'enfant, par exemple, le corps tout entier est érotique. Il suce ses doigts avec délice, il découvre son corps avec émerveillement mais quand il en vient à toucher ses organes génitaux, on lui dit, « ne fais pas ça! » Il en vient vite à penser que tout ce qui appartient au domaine sexuel est « mauvais » et il supprime sa sensibilité érotique. Or, les organes génitaux sont la partie la plus sensible du corps, la plus délicate, la plus vivante, la source même de la sensibilité.

En outre, l'insensibilité est source de sécurité. A ce propos, je vais vous raconter une histoire.

J'étais parti habiter chez un de mes amis. Dès le premier jour, je remarquai qu'il ne regardait jamais ses serviteurs, ni ses enfants. Je lui en demandai la raison. Il me répondit, « si on regarde les serviteurs, ils deviennent familiers et ils finissent par vous demander une augmentation, ou un cadeau, une faveur. Il en est de même avec les enfants. Si on commence à leur parler, on n'en est plus le maître, on ne peut plus les faire obéir ».II préférait ainsi créer une barrière d'insensibilité autour de lui pour assurer sa tranquillité.

Tout le monde apprend, tôt ou tard, qu'être sensible, c'est être vulnérable. Alors, pour ne pas être troublé, on crée autour de soi une « ceinture » insensible, un mur transparent derrière lequel on se cache. On peut ainsi vivre entouré par les souffrances des autres sans en être affecté.

Il est bien certain qu'en réfrénant sa sensibilité, on y gagne une certaine tranquillité. Mais à quel prix! On vit en paix dans une société pitoyable mais on ne peut plus pénétrer dans le Divin, dans la Totalité, dans le Tout. On ne peut plus entrer dans l'autre monde. Si on veut le connaître, il faut abattre ses défenses.

La sensibilité s'accompagne toujours de souffrances. Mais ces souffrances ne sont rien comparées au bonheur que vous apporte la sensibilité. Quand vous ouvrez votre cœur, vous l'ouvrez aux souffrances de ce monde, mais aussi à la félicité de l'autre. On ne peut être fermé à l'un et ouvert à l'autre. C'est ainsi que Bouddha nage dans la félicité, mais qu'il est aussi déchiré par la souffrance, la souffrance des autres.

Selon la légende, lorsque Bouddha atteignit les portes du Nirvana, le gardien lui ouvrit les portes toutes grandes mais Bouddha refusa d'entrer. Le gardien lui demanda, « pourquoi n'entres-tu pas ? Nous t'attendons depuis des millénaires. Chaque jour, le bruit court que Bouddha arrive. Le ciel tout entier t'attend. Entre! Sois le bienvenu! »

Bouddha lui répondit, « je ne peux pas entrer avant que tout le monde soit entré. J'attendrai. Tant qu'il restera un seul être humain hors du paradis, je ne pourrai pas y entrer ...

Bouddha a pris en charge les souffrances des autres. Mais lui- même est rempli de félicité. Pour vous, c'est l'inverse: vous souffrez et vous avez l'impression que tout le monde se réjouit de la vie.

Il faut retrouver votre sensibilité et ces méthodes vous aideront.