SE LIBÉRER DE LA PEUR

 
Il existe plusieurs sortes de peurs. Certaines nous sauvent la vie, celle qui nous fait sauter en arrière quand une voiture nous arrive dessus, celle qui nous donne une force colossale, à déplacer des rochers, pour sauver notre enfant… Ce n'est pas cette peur réflexe, instinctive, vitale et positive, qui est envisagée ici mais seulement la peur de l'accouchement, qui mine certaines et va parfois jusqu'à les faire renoncer à l'enfantement. Analysons le processus de cette peur le même que pour toutes les autres peurs. Une meilleure conscience de son fonctionnement permet de la comprendre, de l’apprivoiser pour l'éliminer avant même qu'elle ne s'installe.
Quand elle a disparu, il ne reste plus que la douleur des contractions, douleur seulement musculaire, sur laquelle vous pourrez agir, grâce aux nombreuses techniques du yoga.
 Libérée de la peur, vous pouvez accéder à un autre plan. Vous suivez votre transformation intérieure pas à pas, et pouvez accompagner votre bébé, communier avec lui avant sa mise au monde. Vous prenez conscience de la dimension spirituelle de la naissance. .
 
  

Le processus de la peur

 
 
Examinons ce processus: quelle que soit la cause de la peur qui vous envahit, vous pouvez observer toujours le même déroulement, que nous vous proposons d'analyser.
Vous avez à affronter telle épreuve -ici l'accouchement -et au lieu de l'accepter, d'y être totalement ouverte, de vous faire neuve pour l'accueillir en vous, vous vous mettez à envisager toutes sortes de possibilités, vous élaborez toutes sortes de scénarii. Si ce sont des pensées positives, heureuses, de bon augure, elles vous mettent dans les meilleures conditions: tant mieux . Mais pour certaines femmes, cela devient comme une seconde nature de toujours envisager le pire. Prises dans leurs pensées, elles quittent alors la réalité. Toutes leurs idées préconçues, leurs
Expériences passées liées à ce type d'événement, sont présentes en elles et elles les « projettent » sur la situation le fait d'être dans leurs pensées les coupes de la réalité.
Et quand elles reviennent dans le monde réel, elles ne le voient plus qu'à travers ces idées préconçues, ces « projections », ces peurs imaginées. Ces spéculations, qui les entraînent à envisager le pire, sont la base même de la peur, ce sont elles qui l'entretiennent. C'est donc le mental qui est la source principale de la peur, ses pensées, ses « projections » ; c'est lui, et non les faits, l'accouchement lui-même qui n'a pas encore eu lieu, qui crée la peur et l’amplifie.
 
Nous vous proposons un cheminement pour dissoudre la peur: cela commence par la mise en place d'un état de stabilité et d'enracinement; puis vient le contrôle des pensées ; ensuite le rejet des « pensées catastrophes » ; cela débouche enfin sur le choix de faire l'expérience dans le concret, au lieu de la penser.
 
 

Être aussi simple qu'un enfant

 
 
Prenons d'abord un exemple concret pour illustrer notre propos.
La grand-tante d'une amie est décédée. Cette amie va donc aux obsèques, accompagnée de son fils de dix ans. Elle n'a jamais vu de mort, et en a une peur intense: cela doit être horrible, dégoûtant, éprouvant... Elle refuse donc d'entrer dans la chambre de la grand-tante. Son fils pourtant veut la voir, y va, ce qui surprend sa mère: elle pense que pris de panique, il sortira rapidement. Or son fils ne sort pas et le temps passe. Elle trouve la situation incongrue et décide d'aller le chercher. L'enfant et!t là, qui parle à la grand-tante, lui dit au revoir, l'embrasse, d'une manière tellement naturelle que toutes ses peurs à elle s'évanouissent, en un instant. Tout ce qu'elle avait imaginé est faux. Comme son fils, elle peut alors, elle aussi, dire au revoir à la grand-tante et l'embrasser. En regardant la situation en face, elle s'aperçoit qu'elle n'a plus peur, elle est même étonné~ de constater que son regard sur la mort a changé: elle trouve sa tante belle; il émane d'elle une sérénité qui l'apaise. L'horreur, le dégoût, la tristesse... tout s'est volatilisé avec la peur !
Cet exemple est riche d'enseignements. La mère a des idées préconçues sur la mort; pas son fils. Elle a donc de l'appréhension avant d'arriver; lui, non. Sa peur est le résultat de pensées, de « projections » élaborées par son mental, mais qui ne correspondent à aucune réalité puisqu'elle n'a jamais vu de mort. Le glissement de la réalité à l'idée que nous en avons se fait souvent à notre insu. Nous avons tendance à prendre nos élucubrations, de simples illusions, pour des réalités, du vrai. En fait nos pensées ne sont que du vent si elles ne partent pas du réel, n'y sont pas enracinées.
Le comportement juste est celui du fils qui n'a pas de « projections ». Il entre dans la chambre. Il accepte la situation: voilà, elle est morte. Comme il n'est pas paralysé par la peur, il peut agir et trouve l'attitude juste, les mots adaptés à la situation; il lui dit au revoir tout simplement.
Le comportement de ce jeune garçon nous guide sur « ce chemin sans peur ».
Revenons à l'accouchement.