LA LIGNEE DES MERES

 
Nous vous proposons de prendre conscience successivement de trois « corps » qui jouent un rôle pendant la grossesse et la naissance :
-le premier corps est celui de la lignée familiale, de l'arbre généalogique ;
-le deuxième est celui que constitue l'ensemble de toutes les mères de la planète ;
-le troisième, plus large encore, est celui du Principe Maternel Universel.
 

L’appartenance à une lignée familiale

 
Souvent l'attente d'un enfant permet à la femme et au couple de prendre conscience de son appartenance à une lignée familiale de mères.
La lignée des hommes a autant d'importance, mais le réseau masculin s'éclaire pour une femme à des moments différents: lors du choix de son compagnon, par exemple. Pendant la grossesse, c'est la lignée des mères de son arbre généalogique qui s'éclaire, se met en relief. Ce sont quelquefois les traits négatifs de l'hérédité qui restent vivaces (perte d'un enfant, viol, avortement...) ; ou l'aspect tribu fermée. On se sent accablée sous le « poids des ancêtres ».
Vous pouvez investir votre lignée d'une façon nouvelle, créatrice et énergétique. Vous vous nourrirez ainsi de tous ses aspects et vous pourrez même en trouver le sens pour vous. Qu'est-ce qui vous liez à ces femmes situées à des générations au-dessus de vous ? Il est souvent troublant de reconnaître les points communs que l'on a avec sa lignée. Mais la philosophie du yoga est novatrice, car vous faites cet état des lieux, non pas pour vous enfermer ou cristalliser, figer, durcir certains éléments comme une fatalité, mais pour vous en libérer en en prenant conscience, pour permettre à l'énergie de circuler à nouveau. Vous créez ainsi
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une circulation nouvelle dans le réseau de l'arbre généalogique que vous lèguerez à votre descendance.
 
 

La lignée des mères

 
Ce travail profond permet parfois de trouver un sens nouveau aux événements, un sens libérateur. Un problème a toujours deux faces: le côté négatif cache un aspect positif, qui permet un dépassement de soi et peut ouvrir des portes que l'on ne voyait pas lorsqu'on se trouvait englué dans la problématique.
Dans la philosophie du yoga et aussi dans la science, tout est énergie, les êtres vivants, les animaux, les éléments de la nature, les événements... C'est notre mental, limité, qui sépare passé, présent, futur. Mais si nous prenons suffisamment de recul, en nous situant à l'échelle de l'univers par exemple, ces séparations n'existent pas; à cette profondeur, nous sommes au niveau de « l'âme », dans la dimension de l'éternité. Le temps linéaire est une invention des hommes avec leur mental et leurs sens limités. La science, comme le yoga, peut travailler sur des aspects du temps différents.
Si nous traitons notre histoire à l'échelle humaine, nous agissons à ce niveau, ce qui a bien sûr son intérêt et qui est nécessaire par moments. Mais nous pouvons buter sur des nreuds difficiles à dénouer car ils appartiennent à un autre niveau. Les outils habituels ne sont plus adaptés.
Chaque arbre généalogique est comme « un grand corps », avec sa propre circulation de sang et d'énergie et ses blocages. Il est remarquable de constater qu'en faisant un travail sur soi à cette profondeur, on peut libérer l'énergie située quatre générations au-dessus et l'arrière-grand-mère peut s'en trouver par la même occasion libérée. L'arrière- grand-mère est morte bien souvent, mais la libération se situe au niveau de ce qui est éternel et qui continue à vivre dans l'arbre généalogique et dans chaque être de la famille, à un niveau inconscient souvent.
 
 
des techniques ont toujours existé: le yoga par exemple, mais des années de pratique sont nécessaires pour arriver à cette profondeur; l'hypnose aussi, mais avec deux inconvénients: le premier est la dépendance qui peut se créer avec le thérapeute; le deuxième inconvénient, à mon sens le plus important, est que la patiente n'est pas active ; ce n'est pas elle qui fait le chemin, avec toutes les étapes de prise de conscience qui enrichissent la démarche et font grandir tous les niveaux de l'être en même temps. Des techniques nouvelles aident à faire le chemin.1
Cette recherche permet de rebattre les cartes. La vie se remet à circuler là où il y avait nécrose, grâce à votre présence consciente, et peut construire du neuf et du beau, une fois les noeuds dénoués.
 
 

La famille des mères

 
Si vous avez la chance de partager votre grossesse avec d'autres femmes enceintes, quel que soit le type de préparation, classique, yoga ou autre, sachez que vous pouvez utiliser consciemment la force que constitue votre groupe.
Au fil des séances, une harmonie peut s'installer entre vous, dans la pratique et dans les échanges.
C'est un phénomène que sent bien, en général, l'enseignant de yoga ou la sage-femme, et qu'on peut développer. Le rôle de l'enseignant de « yoga et maternité » est un peu comparable à celui d'un chef d'orchestre, qui entretient une relation individuelle avec chaque femme, tout en servant de catalyseur pour que le groupe prenne corps harmonieusement. ...
Vous pouvez vous-même en prendre conscience lorsque vous vous sentez intégrée dans un groupe. Dans le cas contraire, si vous ne vous sentez pas d'affinités avec lui, il est rare que vous y restiez.
C'est encore plus vrai dans un groupe de femmes enceintes, parce que votre présence est décuplée par le rayonnement lié à la grossesse et à la présence de l'enfant.1
Pour cela, il vous suffit d'être consciente de ce que dégage votre groupe à chaque séance, de le vivre, de vous en imprégner.
Vous pouvez en être un membre actif, c'est-à~dire rayonner avec force autour de vous votre profond bonheur d'attendre un enfant, vous sentir unie aux autres par cette expérience de vie, prendre conscience du caractère sacré de votre rôle de « porteuse de vie ».
Le jour où vous n'êtes pas en forme, où vous vous sentez angoissée, en désaccord avec vous-même, avec votre grossesse, reliez-vous au groupe, soit en assistant au cours, soit par la pensée.
Si vous participez à la séance, laissez-vous porter par la force du groupe, par cet « état de grâce » de la grossesse mis en commun chaque semaine. Sentez combien le groupe peut vous aider à vous recharger.
Si vous êtes chez vous, mettez-vous simplement en relation avec le groupe par la pensée. Vous pouvez visualiser: le lieu de rencontre, l'enseignant, les participants et l'ambiance spécifique du cours. Il n'y a rien de magique à cela, il suffit d'y penser en vous concentrant et vous retrouvez instantanément en vous, l'ambiance intérieure de calme et de sérénité.
 
Dans les deux cas, c'est à vous de vous imprégner, de vous laisser gagner par ce bien-être, qui vous a momentanément quittée. Les yeux clos, chassez vos soucis, et décidez de vous nourrir de la force de vie qu'est l'attente de cet enfant. Tout le reste est sans importance, vous résoudrez vos problèmes plus tard, avec du recul.
Ces deux exemples ne sont qu'une approche d'un phénomène beaucoup plus large. Vous pouvez bien sûr n'appartenir à aucun groupe de préparation et ressentir néanmoins cette appartenance à la grande famille des mères. Elles ont en commun, aux quatre coins de la planète, cette même énergie « porteuse de vie » qui les unit et donne sens à leur existence. Vous pouvez vous relier à cette grande famille chaque fois que vous vous sentez désemparée pendant la grossesse et même pendant l'accouchement.
C'est cette énergie de vie qui les anime, qui fait que même dans des situations difficiles, les mères privilégient la vie en elles. Cette vie leur donne souvent une force extraordinaire et elles accomplissent quelquefois ce qu'elles n'auraient pas pu faire en d'autres circonstances.
 
L'être humain a bien des capacités qu'il n'utilise pas, les scientifiques le reconnaissent souvent. La non utilisation de cette force extrêmement puissante en est une illustration. Nos sociétés matérialistes ont du mal à accepter des modes de fonctionnement qui ne semblent pas rationnels.
Peu d'entre nous ont conscience de la véritable dimension de la pensée comme véhicule de l'énergie et de la présence. J'ai parlé dans le chapitre 7, avec les respirations de la vague, de la pensée qui conduit l'énergie dans le corps, de sa « dimension énergétique » ; mais la pensée ne se limite pas au corps: elle a les mêmes capacités à distance.
La pensée a un pouvoir créateur. Il en reste des traces dans le langage: lorsqu'une mère dit à son enfant qui passe un examen: « Je pense très fort à toi » ou « Je suis avec toi », elle s'informe de l'heure à laquelle se déroule l'épreuve pour plus d'efficacité et de précision dans son accompagnement par la pensée. L'enfant lui-même peut ressentir cette présence, se sentir porté pendant son examen. Les parents le font de façon assez naturelle pour leurs enfants. Ils les accompagnent de pensées d'amour, de bienveillance, d'encouragement, tout au long de leur chemin de vie. Chacun, s'il est un peu sensible, a pu, à un moment ou à un autre, « palper » le bénéfice de cet accompagnement par la pensée.
On a, aux États-Unis, fait des tests sur deux groupes de malades du sida qui suivaient le même traitement. L'un d'eux était « accompagné » par les prières d'un groupe d'inconnus, l'autre non. Aucun malade ne savait à quel groupe il appartenait. Le groupe« accompagné » s'est mis à aller beaucoup mieux que l'autre.
Nous ne pouvons pas à l'heure actuelle disséquer une pensée sous notre scalpel, pas plus que la vie elle-même. Les pensées, la vie, ont, néanmoins, une puissance évidente.
 
Lorsque nous faisons l'expérience de pensées obsédantes qui nous détruisent, nous reconnaissons bien leur pouvoir : nous l'avons bien vu dans le chapitre sur la peur.
Nous avons beaucoup plus de mal à leur reconnaître la même puissance dans un domaine constructeur et positif. Si vous vous ouvrez à cette réalité et faites vos propres expériences, vous serez étonnée des résultats.
N'hésitez pas à vous relier à la grande famille des mères qui avant vous, en même temps que vous, et après vous, ont porté, portent et porteront un enfant pour le mettre au monde.
Pendant l'accouchement, si vous avez des moments de découragement, sachez utiliser ces forces: force des mères de votre lignée puis force des groupes auxquels vous appartenez.
Vous pouvez également vous relier plus largement au groupe des mères de la planète, qui de tout temps ont mis au monde des enfants, et qui savent. Quelle que soit leur époque, leur culture, elles ont en commun cette force de vie qui les a animées et les a aidées à donner la vie tout naturellement. Pensez à ces Indiennes, à ces Africaines qui mettent au monde leur bébé et vaquent à leurs occupations peu de temps après.
 

La mère universelle

 
Vous pouvez même aller jusqu'à vous relier à l'énergie de la Mère universelle.
 Ce principe maternel, vous pouvez le retrouver dans les forces qui animent la vie sur terre et qui sont si présentes dans la nature: celles de notre mère la Terre. Ces forces de vie qui sous-tendent la nature sont palpables et peuvent nous guider si nous savons prendre le temps d'observer leurs œuvres et d'entrer en communion avec elles. Nous pouvons ressentir très fortement notre appartenance et notre participation à cette vie universelle et à sa grande oeuvre, à chaque instant.
 Ce principe féminin, maternel, nous le retrouvons aussi dans toute création. C'est la même énergie qui a créé l'univers, les planètes, les continents, l'homme; qui permet à l'homme de créer des oeuvres d'art, d'écrire des livres, de faire des découvertes... la même qui vous permet à vous, femme, de mettre au monde l'enfant qui est en vous.
Prenez le temps de ressentir cette énergie autour de vous, sentez que c'est elle qui vous anime dans la gestation de votre enfant. Vous pourrez ainsi sentir la grandeur de l'oeuvre à laquelle vous participez dans la maternité.
Que cette énergie grandiose vous anime lorsque, dressée debout, vous portez votre enfant. Incarnez consciemment cette énergie, vous constaterez combien votre statique peut se modifier. Cette dimension verticale de l'humanité, vous pourrez également l'incarner au moment de l'accouchement, en vous redressant.