LA VAGUE ET LE ROCHER

 

Les énergies de l'homme et de la femme sont complémentaires et jouent un rôle important pendant l'accouchement :

-la vague, l'élément eau, représente l'énergie féminine ;

-le rocher, l'élément terre, représente l'énergie masculine.

L'énergie masculine, solaire, yang, du père a un rôle anesthésiant sur votre énergie féminine, lunaire, yin, d'où l'importance du corps à corps pendant l'accouchement, à la maison et à la maternité. En tant que parents, vous devriez pouvoir donner vie à votre enfant, nus l'un contre l'autre, vous tout contre le père et soutenue par lui.

La femme qui enfante se « liquéfie » totalement: vous perdez les limites de votre corps et avez la sensation de vous répandre. C'est la présence du père, dans son rôle de rocher, qui va vous contenir. .

L'eau est un symbole puissant de purification et de transformation, signe de la transmutation profonde que connaît la femme en accouchant, de son Initiation.

 

 

Le symbolisme de l'eau

 

L'eau est symbole de vie, de fertilité, de fécondité. Elle est Source de toute chose, mère et matrice. La notion d'eaux primordiales, d'océan des origines, est universelle. L'eau est la « materia prima ». « Tout était Eau », « L'oeuf du monde est couvé à la surface des Eaux », disent les textes hindous. L'eau est l'origine et le véhicule de toute vie. La sève est eau. L'eau est nourricière.

De par leur masse indifférenciée, les eaux représentent aussi l'infinité des possibles, elles contiennent tout: le virtuel, l'informel, les germes de la vie, toutes les promesses de développement.

L'eau peut aussi être dissolution, résorption, phase passagère de régression et de désintégration que la femme peut connaître à la fin de l'accouchement: mort symbolique, suivie de la régénérescence de la naissance. L'eau est alors symbole de transformation, de renaissance, avec le bain et le baptême.

 

 

L'eau et la maternité

 

La maternité est liée à l'élément eau à plusieurs niveaux, aussi bien pendant la grossesse que pendant l'accouchement.

Pendant la grossesse, la femme connaît un développement de sa sensibilité. En accueillant la vie; dans son corps, en sentant son bébé grandir dans ses eaux maternelles, la future mère établit un contact privilégié avec l'élément eau.

 

Ce contact l'amène à faire des expériences de nouveaux états d'être: douce mollesse, envies de se répandre, immobilité de l'eau qui dort, liquéfaction, tempêtes intérieures, raz de marée, vagues de joie intense, suivies de vagues de tristesse incontrôlables. ..

Certaines, qui ne se connaissaient pas sous cet aspect, ont du mal à s'accepter dans ce nouvel état. Écoutons-les :

 

 

 

L'eau et les émotions

 

L'eau est ainsi le symbole des émotions, qui ne manquent pas d'être riches et abondantes, pendant la grossesse.

La gestion des émotions ne fait pas partie de notre éducation et les futures mères sont souvent désemparées devant la puissance des vagues qui les renversent, les bouleversent.

Qui n'a jamais entendu une femme enceinte, pleurant à chaudes larmes, dire: « Je ne sais pas pourquoi je pleure : tout va bien, je suis très heureuse... »

L'émotion est comme l'eau, incompressible. Si vous ne l'exprimez pas régulièrement pour la laisser s'écouler, si vous l'accumulez en vous, un jour ce sera plein. Il suffira alors d'une goutte pour que lâchent les barrages. Plus le trop plein est important, plus la dévastation sera grande. La vague, qui a été contenue pendant trop longtemps sort alors avec violence. Et il n'y a pas d'assurance contre ces « dégâts des eaux » !

Dans notre culture très pudique, nous exprimons nos émotions avec beaucoup de retenue. C'est pourtant en partageant ses sentiments que l'être humain, sensibles exprime sa profondeur. Cette sensibilité passe malheureusement souvent pour de la sensiblerie. Quand notre éducation nous a appris à trop contenir nos émotions, leur expression naturelle prendra un peu de temps.

S'il n'y a pas eu de retenue, l'émotion monte comme une vague, traverse, puis disparaît aussi vite qu'elle est apparue, sans laisser de trace. Pas si elle a été contenue depuis des mois, voire des années.

La montée puissante des émotions pendant là grossesse est tout à fait naturelle: ce sont les modifications hormonales qui augmentent la sensibilité. Lorsque vous ressentez une émotion, vous pouvez observer la vague qui monte, essayer de ne rien retenir, et peut-être pleurer un bon coup. Une fois qu'elle a atteint son maximum, elle ne peut que redescendre, ce qui est rassurant. Vous pouvez alors savourer le soulagement et le bien-être qui suivent.

 

Liquéfaction et accouchement

 

Lorsque la tempête des contractions commence, la femme sent des vagues de plus en plus fortes, qui poussent son bébé vers le bas, vers la sortie. La tempête des contractions augmente et les vagues se transforment bientôt en cataractes puis en trombes d'eau dont la force est inimaginable. Les déferlantes, les lames de fond se succèdent sans interruption jusqu'à amener la future mère dans un état de totale « liquéfaction ».

Dans la pratique de la relaxation, on peut faire l'expérience de cet état, très particulier, de liquéfaction du corps.

Le corps semble passer à l'état liquide. Il se répand jusqu'à sembler perdre ses limites habituelles: on a la sensation de n'être plus contenue. L'élément eau, féminin, lunaire, yin, atteint son paroxysme. L'eau est un symbole puissant de purification et de transformation; cet état est le signe de la transmutation profonde que connaît la femme en accouchant, de son Initiation.

 

 

La présence du rocher

 

Dans l'état de liquéfaction que la femme peut vivre à différents degrés pendant l'accouchement, la perception de l'élément complémentaire, le yang, le masculin, le solaire, « le rocher », incarné par le père, est un rééquilibrage des forces, très précieux. Toutes les femmes en font l'expérience sans forcément la mettre en mots.

Dans la tempête des contractions, tout bouge, tout se répand, se dissout. Avec l'immersion dans les profondeurs abyssales de l'accouchement, la femme peut rejoindre une peur intrinsèque à cet état de liquéfaction, qui est la peur de la dissolution, de la résorption: elle ressent un besoin urgent d'être contenue, d'avoir des limites rassurantes: c'est le rôle du père. C'est pourquoi sa qualité de présence est essentielle. L'accompagnement du père se situe moins dans l'action accessoire (s'occuper du brumisateur, des coussins, de la caméra...), que dans sa présence: il a un rôle sécurisant, de contenant.

Le seul point de repère pour la femme, dans la tempête de l'accouchement, est la stabilité, la fermeté, l'immuabilité de rocher du père. Sa force est rassurante, sécurisante, équilibrante, gigantesque: elle peut y aller puiser son l'énergie.

Le père fait alors l'expérience nouvelle de mettre en avant, auprès de sa compagne, son pôle masculin en tant que principe actif mais dans le non agir, par sa seule présence.

Certains hommes ont investi leur force masculine essentiellement dans l'action au détriment de leur sensibilité. Leur qualité de présence auprès de leur compagne au moment de l'accouchement leur .demande de contacter plus spécifiquement la part en eux plus féminine.

 

 LA VAGUE ET LE ROCHER

 

Dans son rôle de rocher, le père est comme le Petit Poucet qui sème les cailloux le long du chemin de la naissance de son enfant: points de « re-père » sur le chemin initiatique de l'accouchement de sa compagne.

En tant que guide, il permet le passage d'une porte, d'un monde à l'autre; le voile se déchire, une mort pour une naissance; l'initiation à la véritable Vie: rôle sacré du père.

 

Avec la naissance de l'enfant, de nombreuses naissances se succèdent sur différents plans et en résonance.

La naissance de l'enfant commence à la conception et même souvent plusieurs mois avant, avec l'intention de la conception.

Cette naissance de l'enfant s'effectue successivement sur différents plans, du plus subtil aux plus concrets : l'enfant prend corps finalement dans le ventre maternel.

La naissance effective de l'enfant entraîne la naissance de la mère et du père à leur rôle de parents ainsi que de celle de tous les membres des deux lignées qui se décalent d'un rang.

En plus, la mère peut revivre alors sa propre naissance, en partie ou totalement.

Enfin, le déroulement de sa naissance se rejouera, pour l'enfant, à chaque période de crise, à chaque passage. En prendre conscience lui permettra de s'en libérer et de jouer ensuite sa vie plus librement.

Ouverte à tous ces niveaux, faites de la naissance de votre enfant un moment « extraordinaire » :.l'apogée des naissances en résonance.