LA DEMONSTRATION DE SI FU KEN LO
Lors d'une de mes rencontres avec Si Fu Ken Lo de New York, maître de Kung Fu de style Wai Dan de Shao Lin, de la lignée de Wu Mei, il me dit :
-« Je vais vous montrer quelque chose qui va vous intéresser, je pense. C'est le Ta Mo Cheurn Sun Faat » en cantonnais.
En entendant Ta Mo, je fus intrigué. Il commença une série de mouvements très rapides, et je découvris que c'était les enchaînements du Tai Ji Quan qu'il était en train d'exécuter, mais à une vitesse rapide, tout en force et en détente.
A la fin, il confirma que ceci était la forme d'exercice interne (Nei Gong) de longévité de Boddhidharma. C'est du Qi Gong interne.
Ces mouvements ont été transmis par Boddhidharma comme exercices de santé. Il est possible de s'en servir ensuite sous leur forme martiale, mais seulement après quelques années de pratique, sinon cela peut être dangereux.
Voilà bien l'imbroglio chinois: sous le nom de Boddhidharma, dans une école Wai Dan, un exercice fondamentalement interne habituellement rangé dans le Nei Dan, appelé d'ailleurs Nei Gong, travail interne.
Cet exemple illustre le fait courant qu'en pratique Wai Dan et Nei Dan ne sont pas si catégoriquement séparés. Cela dépend de l'enseignement et de l'intention du Maître et de ses adeptes.
Certaines écoles de Wai Dan pratiquent aussi le Nei Dan, accumulant le Qi et maîtrisant sa circulation et sa projection.
Boddhidharma lui-même, en tant que moine, pratiquait la méditation et le contrôle du souffle. Il associait donc, comme le fait remarquer Yang Jwing Ming dans son livre, le Nei Dan au Wai Dan, comme beaucoup d'autres maîtres de l'école Shao Lin, après lui.