Préparation

 a) Exercice exécuté en position assise  .

La position idéale est la position du lotus, décrite du reste dans de nombreux manuels de méditation: le pied gauche posé sur la cuisse droite, et le pied droit sur la cuisse gauche. Cette posture étant difficile à prendre pour les personnes âgées, il est proposé une version simplifiée, la position assise à la turque, dans laquelle les jambes sont pliées sans effort et les mains croisées sur le haut des cuisses, paumes contre le bas-ventre.Les hommes posent d'abord la main gauche (main Yang) et la main droite par-dessus ; les femmes font l'inverse. Le bas du dos (colonne lombaire/sacrum) doit être maintenu droit, s'ériger comme un pistil du Coeur d'une fleur.    

 Exercice en  position assise 

Si la position du lotus, ou la position turque, est fatigante, inconfortable, voire douloureuse, ne pas s'entêter à vouloir la maintenir. Utiliser plutôt une chaise dont la hauteur devra être telle que les cuis- ses soient horizontales et les jambes verticales. Les genoux sont écartés de deux largeurs de pied, les pieds parallèles et à plat sur le sol. Les paumes des mains sont posées, relâchées, sur les cuisses; les épaules pendent, relâchées, ni trop en avant, ni trop en arrière. Le bas du dos est étendu, mais non tendu. Ne pas bomber la poitrine ni voûter le dos.  

b) Exercice exécuté en position debout  

Les pieds sont écartés de la largeur des épaules, les genoux légèrement fléchis; le bassin est légèrement basculé vers l'avant, les hanches relâchées, pour éviter les courbures exagérées de la colonne lombaire et les tensions à cet endroit . Le centre de gravité du corps est ainsi placé dans le bassin. La bascule du bassin vers l'avant permet à l'ensemble de la colonne vertébrale de s'élever verticalement. Le dos n'est pas voûté ni la poitrine tendue vers l'avant. La tête repose comme une boule sur la colonne vertébrale (ces indications sont valables pour toutes les postures décrites). Elle est maintenue en position par le jeu des ligaments et des capsules articulaires. Les muscles de la nuque et les deux muscles rotateurs du cou (sterno-cléido-mastoïdiens) sont entièrement relâchés et n'ont aucun effort à fournir pour soutenir la tête; dans la position de méditation, celle-ci doit se soutenir toute seule.

Exercice en position debout        

Le point d'acupuncture Baihui , ou vertex, est le point le plus haut de la tête. Imaginer celle-ci fixée par ce point à un fin fil de soie. Elle est alors dans la position juste, et la colonne vertébrale ainsi que la musculature de la nuque sont détendues. Tirer légèrement le menton vers l'arrière, en s'efforçant de le garder relâché. Les lèvres se touchent, le bout de la langue est légèrement appuyé contre la racine des incisives supérieures.  

Baihui  

Les bras pendent de part et d'autre du thorax, mais sans le toucher (ce qui évite la compression des méridiens passant dans l'épaule et permet l'ouverture des principaux points d'acupuncture de l'aisselle correspondant à la réunion des méridiens Yin (fig. 19) ; mais on peut aussi placer les mains relâchées devant le ventre (l'angle formé par le pouce et l'index de l'une et l'autre main entourant le nombril) , ou élever les avant-bras relâchés devant le corps, paumes vers le bas, comme si elles maintenaient une balle sous l'eau à la hauteur des hanches (fig. 21) . Figure 21.  Dans toutes les postures décrites jusqu’ici les paupières sont closes mais, derrière elles, le regard est dirigé à l’horizontale vers le lointain.  

 c) Exercice exécuté en position allongée  

Si l'on choisit cette position, par goût ou parce qu'on ne peut actuellement se maintenir en position debout ou assise, s'allonger sur le côté droit, la tête dans l'alignement du dos (fig. 22). Poser le dos de la main droite à côté de la tête et la paume de la main gauche sur la cuisse légèrement fléchie. L'exercice peut aussi être exécuté couché sur le dos.           

d) Exercice exécuté en marchant  

Marcher les yeux ouverts, regardant le sol trois à cinq pas devant soi. Les sens « perçoivent sans percevoir ». Faire deux pas en inspirant et deux pas en expirant, ou éventuellement trois pas en inspirant et trois pas en expirant. Avec un peu d'entraînement il est possible de marcher longtemps sans fatigue. Durant cet exercice, les yeux sont fermés, sauf s'il est exécuté en marchant. Lorsque les pensées s' « échappent », ouvrir les yeux et loucher sur le bout du nez. C'est là un moyen de se libérer des pensées fugitives. L'ouïe ne doit enregistrer que le bruit de la respiration; la laisser devenir très douce et presque silencieuse. Le passage de l'inspiration à l'expiration doit être imperceptible. Quand la respiration va et vient à la manière d'un fin fil, on est léger et tranquille, et on ne retient plus sa respiration, en quelque endroit du corps que ce soit.

e) La respiration  

La respiration est la clé du succès de cet exercice, dont le premier but est de conduire le Qi dans le Dantian par le Vaisseau Conception (Ren Mai, fig. 1) .C'est pourquoi, dans un premier temps, on n'aura besoin de s'occuper que de l'expiration, l'inspiration pouvant se faire au gré de chacun. Des détails précis sur le remplissage du Dantian de Qi pur seront donnés au fur et à mesure. Lorsque le Dantian est rempli de Qi pur, il devient possible de rendre perméable également le Vaisseau Gouverneur (Du Mai, fig. 2). Le Qi peut alors monter par le Vaisseau Gouverneur jusqu'au point Baihui (fig. 20) et, de là, rayonner dans le cerveau. Une fois que l'inspiration et l'expiration se succèdent sans interruption, l'attention à la respiration devient inutile. On peut alors se concentrer entièrement sur le Qi et les différents points qu'il imprègne et franchit.  à la sensation du Qi. Il convient de ne pas se hâter ne pas vouloir brûler Ies étapes; tout doit arriver naturellement ne jamais rien forcer. Eviter de s'abandonner à des humeurs ou à des dispositions perturbatrices. Pendant l'entraînement, toute chose étrangère au Qi Gong doit être considérée sans importance, être laissée de côté et oubliée. Seuls importent le Qi et sa progression vers le Dantian. Ne jamais forcer, car la contrainte ne peut amener la réussite; il convient de suivre attentivement le Qi, d'être sans cesse présent à lui. Plus on s'abandonne aux processus se déroulant dans son corps, plus l'expérience de ceux-ci devient nette. Il est important de s'exercer dans un endroit calme, à l'abri de toute perturbation extérieure. La pluie, la tempête ou l'orage peu- vent également être des facteurs de perturbation. Il est inutile de vouloir pratiquer après un repas copieux. « Les pensées volent jusque dans le Dantian » représente pour le débutant un exercice préparatoire protecteur, le Dantian étant le lieu de rassemblement du Qi. Et quand il « regorge », quand il « déborde » de Qi, celui-ci fait infailliblement un bond jusqu'au Mingmen, la « Porte de la Vie » (point situé sur le Vaisseau Gouverneur entre la 2e et la 3e vertèbres lombaires) .Le « nid du Coeur » (Xinwo) , situé sur la partie moyenne du sternum, est, lui, un lieu important du Vaisseau Conception. Le premier degré de l'exercice ci-après éveille à cet endroit une agréable sensation de chaleur. De ce point au lieu de rassemblement du Qi, il n'y a pas loin. C'est au deuxième degré de l'exercice que le Qi atteint le Dantian, d'où il doit couler par le Vaisseau Gouverneur vers le haut, jusque dans le cerveau. Quand toutes les liaisons du Vaisseau Gouverneur avec les méridiens périphériques sont ouvertes, le Qi peut circuler sans arrêt, se régénérer dans le Dantian et redonner au corps de la force.

f) Conditions du succès  

Le Qi ne peut exercer sa fonction (Gong) que si le pratiquant a confiance dans le Qi Gong, s'il est assuré de son efficacité et s'il persévère dans sa pratique. Sans la confiance, on ne peut accéder