Effets physiologiques de l'exercice
a) Effets sur le système nerveux central
La mise au repos du cortex cérébral provoque des modifications visibles du tracé électrique de l'électro-encéphalogramme. L'amplitude des ondes alpha est augmentée et leur rythme ralenti. Les potentiels cutanés ont des courbes plus aplaties et les potentiels d'action des muscles se ralentissent. Le « repos » de pensée agit donc sur les ondes alpha, action qui est cependant différente de celle du sommeil naturel et radicalement différent de celle des calmants et des somnifères. L'aptitude à mettre le cortex cérébral au repos vient avec l'entraînement : plus elle est grande, moins les émotions ont de prise sur le cerveau et plus le cortex cérébral devient apte à assurer ses fonctions de défense contre les maladies, notamment en cas d'hyper- tension artérielle ou d'instabilité nerveuse, ce qui, à son tour , influence la régulation des fonctions des viscères.
b) Effets sur le système neurovégétatif
Le système neurovégétatif est la partie du système nerveux qui gouverne tous les mécanismes de l'organisme non soumis directement à la volonté. Il régularise la tension artérielle, les battements du coeur, l'activité des organes digestifs et le métabolisme, la fonction rénale, etc. On peut dire, de façon imagée, qu'il a deux « rênes », le sympathique et le parasympathique. Tantôt c'est l'un qui est davantage sous tension, tantôt c'est l'autre. L'inspiration est surtout gouvernée par le sympathique, l'expiration par le parasympathique. Chez l'homme sain, l'action de ces deux rênes est dans un équilibre fluctuant. Quand le sympathique est très tendu la tension artérielle monte, le coeur bat plus vite, les viscères digestifs s'affaiblissent. Quand le parasympathique est davantage tendu, la tension artérielle baisse, le coeur bat lentement, l'estomac et l'intestin peuvent se contracter jusqu'à provoquer des crampes. Ce n'est là qu'une petite partie de l'influence du système neurovégétatif. Santé et bien-être n'existent que s'il y a équilibre du système neurovégétatif. La respiration à elle seule exerce déjà une influence sur le système neurovégétatif. Et l'« accès au calme » contribue de son côté à l'harmonisation du système neurovégétatif. Comme on pouvait s'y attendre, le Qi Gong participe nettement a'u rétablissement de cet équilibre. A l'électrocardiogramme, la durée P-Q et la durée de la dépolarisation sont normalisées. Et les influences externes, dont on aurait pu attendre qu'elles provoquent de fortes réactions psychiques, ne rencontrent plus que de l'impassibilité chez le pratiquant.
c) Effets sur la respiration et les échanges tissulaires
La respiration Tiaoxi, fine et douce, soulage la musculature respiratoire. La fréquence respiratoire est réduite, le volume respiratoire relativement bas. Simultanément, on assiste à une réduction de 20 % du métabolisme de base et de 30 % du besoin d'oxygène. Une telle action a d'heureuses répercussions sur la consommation du corps malade, les forces mentales sont élaborées plus facilement, le besoin énergétique est manifestement abaissé. De plus, la musculature diaphragmatique est renforcée par l'abaissement du métabolisme de base. L'élévation et l'abaissement du diaphragme sont trois ou quatre fois plus importants qu'avant la thérapeutique par le Qi Gong.
d) Effets sur les viscères digestifs
La respiration régulée rend plus ample le mouvement du diaphragme, ce qui le fortifie, et les viscères voisins qui se meuvent en même temps que lui en sont massés. L'inspiration exerce une pression sur les viscères abdominaux, laquelle en exprime le sang. A l'expiration la cavité abdominale s'agrandit au maximum; les viscères ont de la place, ils peuvent se dilater et être abondamment perfusés de sang frais chargé de Qi. La sécrétion de salive est augmentée, ce qui stimule l'appétit, et l'état général en est amélioré. La joie de vivre grandit.
e) Autres effets
Sur la peau, on ne constate pas seulement une élévation de la température mais aussi une multiplication des influx électriques. Celui qui, angoissé par ces manifestations, va consulter un médecin ignorant que ces mouvements du Qi sont naturels, risque de ressortir de chez ce dernier plus angoissé encore. Quant à celui voulant impatiemment éprouver les sensations décrites, qui les attend, il devient nerveux, de sorte que sa pratique ne peut être couronnée de succès. Il ne faut pas éprouver de peur, mais pas non plus d'impatience et de curiosité à l'égard de ce qu'on va vivre et ressentir.